
clics font blanches, & affez apparentes pour figurer
dans les jardins de plantes curieufcs. Les femences
Tiennent à parfaite maturité, & tombent aufti-tôt
à terre, où elles lèvent quelquefois fans aucun foin.
Cet arbufte croît dans nos provinces méridionales
parmi les pierres, dans les lieux arides ; il ne vit pas
plus de trois à quatre ans, & a fouvent befoin du
Secours de l’orangerie pour fie conferver pendant
l’hiver, lorfqu’il eft humide & très*-froid : on le
multiplie par le moyen de fes graines, & très-
rarement d’une autre maniéré.
3. A l y s so n jaune, ou la Corbeille d’or des
Jardiniers. Celle-ci eft la plus agréable de toutes
les efpèces que nous poffédons en ce genre, & en
même-tems une des plus vivaces ; il y en a des
touffes dans les jardins publics de cette capitale
qui ont plus de trente années, & qui font encore
vigoureufes ; mais elles ne donnent que très-rarement
de bonnes graines.
Cette plante pouffe du collet de fa racine une
tige forte, qui fe divife à fa naiflance, en plufîeurs
branches longues, couchées fur terre, & garnies de
grandes feuilles d’un verd blanchâtre qui tombent
l ’hiver : ces branches fe fubdivjfent en un grand
nombre de petits rameaux, qui fe terminent par
•des bouquets formés d’une multitude de fleurs d’un
beau jaune d'or. Ces fleurs commencent à paroître
dans les premiers jours du mois de mars, & fe
fuccèdenr fans interruption pendant fix femaines;
lorfqu’on veut les faire durer plus long-tems, il
fu^it de couper ces bouquets à mefure qu’ils défleu-
riffent, par ce moyen on a des fleurs jufqu’en
feptembre. Cette plante forme un tapis ferré, qui
s’étend fur la terre à plus de trois pieds de circon*
férence; il eft élevé dans le milieu, de huit ou
dix pou:es ; fa verdure feule eft très - agréable-,
mais il eft bien autrement intéreffant quand il eft
en fleurs, alors il eit éblouiffant.
Cette plante croît dans Pille de Bute, & en
Autriche fur les montagnes, aux ex polirions les
plus chaudes, & parmi les rochers, dans les terres
les plus légères : on la cultive aifément fur nos
parterres dans des plates-bandes bombées, formées
d’une terre maigre mêlée de décombres de
bâtimens. Lorfqu’elle fc trouve plantée dans un
terrein plus fertile, elle pouffe rigoureufement *,
mais elle fleurit moins abondamment, & eft plus
fujerte à périr dans les hivers, longs & humides.
On multiplie cet arbufle par le moyen de fes
graines, qui, étant femées au premier printems,
donnent quelquefois des fleurs la même année :
d’ailleurs on obtient, par lesfemis, des yariét,és
dont les fleurs, à la vérité, font toujours jaunes,
mais de teintes différentes. On le propage encore
par la voie des boutures.
4. A l y s so n ées Alpes. C*eft une des plus petites
efpèces de ce genre*, fes tiges, qui font ligneufes,
n’ont pas plus de fix pouces de long ; elles font
collées fur terre, & forment une petite plaque ronde
d’une verdure cendrée, qui devient émaillée de
jaune dans les mois de juin & juillet, îorfque la
plante eft en fleurs. Elle croît fur les montagnes
des Alpes, à l’expofition du midi, vers le milieu
de leur hauteur, dans les terreins pierreux & fecs ;
il eft difficile de lui faire paffer r hiver en pleine
terre dans notre climat, mais on la conferve fur
les appuis des croifées dans les orangeries : elle
croît aufti très - bien fur les gradins de plantes
alpines *, on la multiplie de femences qui doivent
être mifes en terre au printems.
5. L ’A l y s so n d’Efpagne eft une très - petite
plante annuelle qui reflemble un peu à la précédente,
mais qui s’en diftingue par fes feuilles
linéaires & tomenteufes : fes fleurs font jaunes,
mais très-petites. Elle croît en Efpagne dans les
lieux arides : on la multiplie par fes graines, qui
doivent être femées au prinrems.
6. L ’A l y s so n de montagne reflemble beaucoup
à la quatrième efpèce, mais il eft plus grand
dans toutes fes parties : ii croît de même par
petites plaques arrondies & ferrées contre terre ; fes
.fleurs font d'un plus beau jaune & plus apparentes.
On trouve cette plante aux environs de Paris,
& particulièrement à Fontainebleau fur les montagnes
fablonneufes, à l’expofirion du midi*, elle
forme de petits tapis ferrés qui ne font pas Tara
agrément : on multiplie cette efpèce far le moyen
de fes graines, & on la> conferve en pleine terre
dans un fol leger, fec, & aux expofttions chaudes.
7 . L ’A l y s so n champêtre & l’Alyffon calyculé
font des plantes annuelles de fix à huit pouces de
haut, dont les tiges font garnies de feuilles d’une
verdure cendrée 3 elles fe terminent par de petits
bouquets de fleurs d’un jaune pâle , qui s’alongeni
«n manière d’épis à mefure que lespiantes fleuriffent.
L ’une & l’autre croiffent dans les champs arides
& pierreux des environs de Paris, en Allemagne
& en Suiffe : elles fe propagent aifément par le
moyen de leurs graines, qu’on peut femeren pleine
terre en Automne, afin d’avoir des fleurs au prin-»
tems fuivant ; on peut aufti les femer en mars,
mais alors elles ne fleuriffent que vers la fin de l’été.
8. A l y s s o n maritime. Cette efpèce ne vit que
fix à neuf mois, mais aufti croît-elle avec une
rapidité étonnante. La même touffe n’eft pas encore
entièrement défleurie, que déjà de jeunes plantes,
produites par les premières graines qui tombent à
terre immédiatement après leur maturité, commencent
à fleurir, & cela dans toutes les faifons
de l’année, même dans l’hiver Iorfque les gelées
rie font pas trop fortes. Cette efpèce pouffe de fà
racine plufîeurs tiges qui rempent d’abord fur
terre , & fe relèvent enfuite, par leur extrémité,
d'environ huit pouces 3 elles font garnies dé feuilles
linéaires d'un verd gai, & fe terminent par de
petits bouquets de fleurs blanches qui s’alongent
de cinq à fix pouces en manière d’épi. Les fleurs
font petites, mais leur multitude produit un joli
effet.
Cette plante croît dans les provinces méridiosiales
de la France > en Efpagne, en Italie, dans
les fables limorineux des bords de la mer : elle fe
propage elle-même par fes femences, dans les
jardins où elle a été femée une première fois j
elle aime les terreins pierreux, maigres & un peu
humides.
5). L ’A l y s s o n d’Orient eft un petit arbufte
dont les tiges font rameufes, couvertes de feuilles
larges y cotonneufes & blanchâtres. 'Ses fleurs, qui
croiffent à l’extrémité des rameaux en forme de
grappes droites, font jaunes, mais petites & peu
apparentes3 elles donnent naiffance à des filiques
qui renferment les femences.
Cette plante croît dans fille de Crête fur les
rochers, où die a été obfervée par Tournefort:
elle ne fe rencontre encore dans aucun des jardins
de botanique de l’Europe, mais il eft probable
que la culture qu’on donne à la quatrième efpèce
lui conviendroit affez bien ; ce qui le fait préfumer,
c’eft qu’elle vient dans le même pays, & qu’ellé
a d’ailleurs beaucoup de rapport avec elle.
Obfervation. En général, il eft plus fûr de multiplier
les Alyffons de graines, que de toute autre
manière : on les sème au printems ou Automne,
en pleine terre ou dans des pots, fuivant qu’on
veut plus ou moins hâter la végétation de ces
plantes. La terre qui convient le mieux à ces femis,
eft une terre meuble & légère & l’expofîtion la
plus favorable eft celle du midi.*, ii ne faut leur
donner que des arrofemens légers.
Les boutures, lorCqu’on eft obligé de faire ufage
de ce moyen pour multiplier les efpèces ligneufes,
fe font au printems, au moment où les pluies
commencent à devenir chaudes *, on les met dans
une plate-bande expofée au nord, dont la terre
doit être meuble, fablonneufe & légère ; on les
abrite d’abord avec des paillaffons pendant les
quinze premiers jours, enfuite on les laiffe à l’air
libre; & au bout de fix femaines .ou deux mois,
celles qui ont repris font ordinairement affez fortes
pour être tranfplantées : on les lève en mottes avec là houlette, & on les place en pépinière dans une
planche à l’expofition du midi, à douze ou quinze
pouces les unes des autres, & le printems fuivam
on peut les mettre en place à leur fleftination.
Ufages. La Corbeille d’or fait depuis long-tems
l’ornement de quelques-uns de nos parterres fym-
métriques , où elle eft placée parnji les plantes
vivaces de troifième hauteur : elle figureroit encore
mieux dans les jardins payfagifles fur la pente des
petites collines expofées au midi, ou. parmi les
rochers fa&ices, fi on l’y cultfvoiten grandes maflts.
A l y s so n maritime. Cette plante, quoiquannuelle,
peut auffi trouver fa place dans toutes les
efpèces de jardins d’agrément, foit dans les parterres
à compatiimerrs pour faire des liférés bas &
fleuris1, foit fur les lifières des bofquets : elle forme
d abord des tapis d’un beau verd qui fe changent
enfuite,Iorfque la plante vient à fleurir, en des tapis
blancs comme de U neige. D’ailleurs elle eft affez
ruftique; & comme elle croît en toute faifon, jl
eft poffiDle de fe la procurer, & d’en jouir une
grande partie de l’année.
L’Alysson épineux peut aufti être placé fui
la lifière des bofquets an premier ran g , & mieux
encore fur les pentes des petites montagnes fabton-
neufesà l’expofition du midi; mais cet arbufte eft
plus fingulier qu’il n^eft agréable.
Toutes les autres efpèces n’ont guères d’autre
mérite que d’occuper une place dans les écoles
de botanique ; ce n eft pas qu’on ne pût tirer parti
de plufîeurs d’entr’élles pour couvrir des terreins
arides & défagréables dans les jardins payfagifles;
mais comme il y a d’autres plantes qui peuvent
remplir cet objet avec plus davantage, on néglige
de faire ufage de celles-ci. ( M. T houiv.)
AM AIGR I,Amaigrie. Cet adje&if s’emploie
pour défigner uu terrein ou une terre ufée & dénuée
des qualités néceflaires à la production des végétaux.
On reconnoît qu’une terre efl amaigrie, lorf-
que les végétaux, qui y font plantés, ne pouffent
que des tiges grêles & courtes, que leurs feuilles
font plus petites que de coutume, que leurs fruits
fonr d’un plus petit volume, & tombent en plus
grand nombre avant leur maturité.
Les arrofemens trop multipliés amaigriffent
promptement la terre, en difîblvanc les fels, &
en les entraînant avec les fucs & les parties nutritives
qu’elle contient, à une profondeur trop con-
fidérable pour qu’ils puiffent profiter aux plantes.
Les végétaux amaigriffent aufti la terre plus ou
moins vite les uns que les auttes, relativement k
leur nature & à la qualité du fol ;'par exemple,
les plantes annuelles d’un grand volume, & dont
la végétation eft rapide, appauvriffent la terre plus
promptement que les plantes vivaces, fur-tout
îorfque leurs fanes font enlevées, & ne rentrent
pas dans le fol qui les a produites. •
Les arbres, au contraire, bonifient la terre fur
laquelle ils croiffent, en lui rendant, par la chûre
annuelle de leurs’ feuilles, beaucoup plus qu’ils
n’ont reçu d elle.
On rétablit une terre amaigrie dans fon état de
fertilité, foit en la laiffant en jachères ( Voyez
J achères ) , foit en la remuant fréquemment par
des labours ( Voyez L aeours) , foit en alternant
les productions qu on lui fait rapporter ( Voyez
Al t e r n e r ) , & fur-tout en lui donnant de
nouveaux engrais. ( Voyez E ngr aïs ).
La terre des plantes cultivées dans des pors ou
dans des caiffes, s’appauvrit promptement à caufe
de fon petit volume, & de la quantité d’arrofe—
mens qu’on eft obligé de lui donner pour entretenir
la végétation. On remédie à cet inconvénient,
en renouvelant cette terre à certaines
époques ( Voyez Rempoter. ) ( M. T houiv. )
AMALI, fynonyme du nom d’une efpècè de
plante, connue des Botanifles fous celui de Ver-
befina bifloraL. ( V o y ti YERBESlNE BITLORE.)
( M. T ho uiv .')