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leurs, on peut, dès la fin de cette faifon, lever le
plant qui étoit mis en pépinière, & le mettre en
place | mais lorfqu’on veut faire une plantation
variée, il convient d’attendre l’automne de lancée
fui vante, ce qui nécdïite deux années de culture
avant de pouvoir jouir complètement de l'effet
de ces plantes.
Les fends fur couche ou dans des pots, n’ont
guères lieu que pour la rofe trémière de la Chine.
_ On sème en automne des graines de cette efpèce
dans des terrines *, on les rentre à I’oràngerie pendant
les fortes gelées •, au printems, on repique le
jeune plant dans des pots qu’on place de bonne
heure îur une couche chaude, & l’on obtient des
fleurs au commencement de Pété. Si l’on sème cette
plante au premier primeras, fur une couche chaude,
le jeune plant eft bon à être repiqué à la fin de
mai, en pleine terre ou dans des pots. Les pieds
placés dans des pots, & mis fur une couche_,
fleuriffent dans le mois de juin-, ceux qui ont été
plantés en pleine terre ne donnent des fleurs que
dans l’automne. Enfin, pour avoir des fleurs de
cette plante une grande partie de l’année, il ne faut
que varier le tems des femis, & leur donner plus
ou moins de chaleur.
Lorfqu’une fois les Alcées foht en place, leur
culture eft très-iimple.,. elle fe réduit à leur donner
un labour au pied chaque année, foit au printems,
foit en automne, à lés farder & biner quelquefois
pour écarter les maüvaifes herbes, à les arrofer
dans les tems trop fées , & enfin à les garantir par
des tuteurs contre l’impétuolité des vents qui brife-
»oient leurs tiges. Ces plantes, fur-tout les deux
premières efpèces, ne parviennent à leur état parfait
que la fécondé & même la troifième année j c’efl
alors quelles font dans toute leur vigueur : quelques
individus meurent immédiatement après la
fleuraifon 5 mais le plus grand nombre pouffe de
fon pied des oeilletons qui fleuriffent les années fui*
vantes. Il n’eft pas fans exemple que des pieds fe
conftrvent pendant dix ans*, mais cela eft rare , &
d’ailleurs à cet âge ces plantes n’ont plus, à beaucoup
près, la même vigueur y les couleurs de leurs
fleurs font moins vives, & tout annonce en elles
la vieillefle & le dépériffement.
La récolte des graines d’Alcées-, principalement
celles-des deux premières efpèces, exige quelque
attention pour ccnferVer les belles variétés, & en.
obtenir de nouvelles. Quoique ces différentes variétés
nefoient rien moins que confiantes, & qu’il
arrive même que, d’une année à l’autre, il fe trouve
des changemens dans les couleurs ou dans la plénitude
des fleurs du même pied, cependant il n’eft pas
indifférent de rsmaflet fur un pied plutôt que fur
l'autre , les graines dont on- veut faire des femis.i
Les graines de ceux qui ont produit de belles
fleurs donneront des plantes dont le plus grand
nombre produira certainement à fori tour des fleurs
lemblables aux premières |au lieu que fi l’on ramaffe
les graines fur des variétés dégénérées, on n ob-
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tiendra que des fleurs plus dégénérées encore, &
ce fera bien un hafard fi, dans le grand nombre
il s’en trouve quelques-unes de paffables. On doit
avoir aufti l’attention de ne ramaffer les graines que
fur des pieds qui foient dans la vigueur de l’âge,
& non fur leur retour, & encore faut-il choifir firr
ces pieds les graines produites par les premières
fleurs, parce que celles des dernières ne font fou-
vent pas affez aoûtées. On les cueille à la main par
un tems fec. En les arrachant des tiges, 'ôn les renferme
dans des facs fans les égrainer, & on les tient
à l’abri de l'humidité, jufqu’à l ’époque où l’on
veut les femer. Ces graines confièrent leur faculté
germinative pendant plus de dix ans, Torf-
qu’elles ont été récoltées avec foin, & préfervées
de l’humidité & dé la grande chaleur, Mgis pour
conferver & perpétuer plus fûrèmenr les belles
variétés, il feroit néceffaire d’ifoler les individus
deftinés à faire des porte-graines, & de les placer
à de grandes diftances les uns des autres , pour que
lés pôuffères des variétés‘différentes, ou même
des efpèces congénères ne puflénf féconder leur
germe , ce qui arrive très | fréquemment lôrfque
toutes les variétés fc trouvent rafîemblées dans fe
même endroit.
JJJagc ; Les Alcées, n.° r & 2 , ont leur? places
marquées, dans les jardins fymmëtriquês, fur la
•ligne du milieu des plate-bandes des' grands parterres,
entre les arbufles à fleurs. On en fait aufti
des touffes fur les bords des allées, entré les arbres
qui les ombragent, & l’on en décore!es terraffes
découvertes. Dans les jardins pàjfagiftes, on en
fait/des, grôuppes fur les pièces dé gazon, on en
borde les iifièresdes bofqùets, & on les place an
pied^des arbres dont les tiges leur fervent de tuteurs.
L ’Alcée de la Chine a fes avantages & fes ufages
particuliers -, elle convient mieux aux parterres des
petits jardins, ou elfe peut fervir à décorer des
vafes ; on l’emploie à faire dés maffes dans de
petites pièces de gazon. Enfin, cës- plantes, par leur
port majeftueux & l’éciàt de leurs fleurs I font
dAine grande rëffource pour la décoration de toiites
les efpèces de jardins d’agrément. ( M .T ho vin.)
Alcée commune. Synonyme du nom d’une
plante nommée malva atcea. L. Voyez Mauve.
\ ( M . T h o v ï * .) : M *
j Alcées ( les ). C’eft le nom que les bqtânift'es an.-
ciens donnoient à un genre déplanté dont lès efpèces
ont été difperfées par les modernes dans les genres
du Napoea, de l’Althcta, du MalvaSe du Lavatcra.
Voye{ les articles Na p é e , Gu im a u v e , Mauve
Lavatere; (M . T h o v i n .)
ALCHIMILLE ou pied de, lion. A zc h im iz z a *
Genre de plante de la famille des P im p r z n e z -
l e s . Il eft compofé de plantes vivaces herbacées,
affez agréables par leur feuillâgç, mais dont les
fleurs font peu apparentés. Quelques-unes des efpè-..
ces de ce genre fervent en médecine , d’autres font
admifes à figurer dans quelques jardins d’agrément«
On les cultive en pleine terre, & elles fe multiplient
plus aifément de drageojjs que de femences j
elles fe trouvent toutes en Europe.
Efpèces.
j. Alchimïlle où pied dé lion commun.
A r c h im i z l a vulgaris. L. des lieux humides
de la France.
2. Alchimïlle hybride.
A i c h ïm i z z a kybriÙa. L. des montagnes
des Alpésv4'; |
1 3. Alchimïlle argentée.
A z c h im i l z a alpina. L. des hautes Alpes.
- 4. Alchimïlle quinte-feuille.
A l o h im i z i a « pentaphyllea. L. des
Pirénées. ,
Vefcripiion dû port des Efpèces.
1. L’Alchimille, ou p ie d de lion commun,
eft la plus apparente. Elle pouffe chaqueannée delà
racine, beaucoup de feuilles larges prefque rondes
& fèfionnées fur les bords, qui forment une malle
arrondie, d’un vert gai dans le printems, .laquelle
s’élève d’environ dix pouces. Ses tiges fortent
d’entre les feuilles, & les dépaffent de cinq à fix
pouces j elles font rameufes & chargées de petites -
fleurs verd lires-, peu apparentés, qui sépa-
pouiffent dans les mois de mai & de juin *, vien-*
nent enfuite les femences qui m.ûriffem à la fin de
l’été. Après cela les feuiifes & les tigës^fe defsè-
chent, & la plante commence à repouffer dès ,1e
mois de février fuivant.
2. L’Alchimille hybride eft moins haute que la
précédente. Toutes les parties de la planté-font
aufti plus' petites, &. d’une .verdure plus^ blanchâtre.
Ses feuilles font foyeufes des deux côtés.
3. Alchimïlle argentée."Çelle-ci eft beaucoup
plus .petite que la première , & s èlèvè ur\ Pei*
moins que la fécondé -, elle n a pas plus de cmq a
fix pouces. Ses feuilles font profondément découpées
en cinq,ou, fept folioles dun beau verd lui-
fant en deffüs, fqyeufes, & farinées en deflous.
Vues delce côté, leur couleur d’argent contrafie
agréablement avec le verd foncé de la patrie fupé-
rieure. ’ . c \
4. Alchimïlle quinte - feuille. Cette elpèce.
s’élève à-peu -près à la hauteur de la précédente,. Ses,
feuilles, d’un verd pâle, font compote de trois
folioles principales, dont les deux qui font lur les
côtés, fe' fubdiyjfent eh deux' autres folioles plus'
petites. Ses fleurs rie font pas plus apparentes que
celles des efpèces précédentes.
Culture...
La première & la fécondé efpèce font des plantes
peu délicates, qui s’accommodent de toute elp ce
de terrein, & de toutes fortes d exportions, cepen
dantj'Iorfqu’on Veut les cultiver avec plus de lucces,
il convient de leur donner une terre douce,
fablotmeufe, fubftaneielle & un peu humide, &
de les garantir du foleil du midi. La troifièpic
efpèce aiine uné terre plus légère, moins humide,
& fur-tput l’expofitiondunor.a. Enfin la quatrième
ne réuflit bien que lorfqu’elle'eft plantée dans des
plate-bandes de fable de bruyère, & entièrement
abritée du foleil du midi.
Toutes lès Alchimillesfe propagent aifément par
^ le moyen de lents drageons enracinés. On les
■ fépare de leurs foyches Vers la fin de l’automne » &
on les plante dans-la nature de terre qui convient
à chacune des efpèces’, ifs pouffent au premierprin-
tèms forment des touffes affez fortes pour être
mifes en place à la fin de cette première année A
défaut de drageons, on fait ufage des graines qu^on
sème eti automne dans des pots ou terrines quon
placé en pleine tèrrè, à l’expofition du nord. Dans
le cas ou l’on voudroit multiplier cés plantes en
grand, on poiirroit (en femer les' graines en pleine
terre für un fol très^-divifé, & les recouvrir enfuite
légèrement d’une couche de terré encôre plus fine ;
'mais il eft très-rare qû’on ait bèfoin d’employer
cette méthode, parce que' Ces plantes font d un
ufage très-borné,
Loriqu’une fois les Alchimilleé font piacées dans
la nature de terrein, & aux expofitions qui leur
conviennent*, elles n’exigent d’autre culture que
d’être fardées de tems en tems,, pour prévenir
! l ’etfet desîmauvaifes Herbes, d’être labourées en automne
pour ameublir la férié autour de leurs
racines', & enfin d’être relevées de place tous les
cinq à fix ans pour rajeunir les touffes , fupprimer
les vieilles racines, & renouveller la terre des lieux
ou elles font plantées.
Ufages*: La première efpèce éft une plante médicinale
qu’on cultive * dans' les jardins de plantes
ufuelies*, on .là regarde comme vulpéraire, aftrih-'
genre & un péu' détetfive. Elle peul figurerainlj
que la fécondé efpèce , fur les lifières ombragées
des bofqùets. L une & l’autre peuvent encore “être
placées avec avantage fur les,.'pentes expofées nu
nord, dans les.jardins payfagifte^. La teinre de leur
verdure fera un contrafte affez agréabfe avec pelle
des' autres plantes. Les deux autres efpèces méritent
d’occuper des places fyr les. gradins parmi les
plantes alpines. La troifième, fur-tout f y produira
beaucoup de variété .par la. brillante ..couleur de
fon feuillage argenté en deffpus & d’un verd lui-
fànt en deffus, Ç’eft une de nos phis jolies plantes
des Alpes, & dès moins délicates. ( M.. T houïv.)
Alchimïlle des champs. Synonyme du nom
d’une plante nomniée par les botaniftes Aphanes
. arvetifis. L . Voyez Aphanes des champs*
(N i T ho VIN. )
■ ALCIDON. Nom que les fleuriftes donnent à
une variété d’oeillet piqueté , dont l’efpèce éft"
connue fous le nom de dianthus caryophyllus. L.
Forer (EUllet des Fleuristes. (M. T hovin.}
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