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mettre ces plantes en pleine terre, à la place
qu elles doivent occuper dans les écoles de
botanique; elles aiment l’expofirion là plus chaude
a 6 *err.e meu^ e & légère. Pendant les chaleurs
de lété, il convient de les arrofer . Couvent.
- Obfervation : Les graines de Pagerate à feuilles
obtufes, tombent à mefure qu’elles mûriffent, &
le sement ainfi d’elles-mêmes. Elles fe confervent
dans le terreau des couches fur lefquelles on a
cultivé la plante , & lèyent même très-abondamment
pendant plufieurs années de fuite ; ainfi,
on peut regarder cette plante comme natiiralifée
en Europe dans quelques jardins de botanique.
(M . T hoz, i n ). * 1
AGL R A TUM . AltijJîmufn. L . Cette plante
ayant, été tranfportée au genre de VEupatorium.,
nous renvoyons au mot Eupatoire , pour fa culture.
( M . T houin. ) ' . ^
AGERATOIDE,, fynoriyme françois,du genre
j ,e P 'nte connu dès Botanifiés , fous le nom :
« Age fatum. Voye\ A g e r a t e . ( M. T h o u in . ) ’
A G I N E I. A G Y N EJ' A,
Ce genre compofé de’deux efpèces , fait partie
des plantes de la famille des E u p h o r b e s Voyez
ce mot. Ce font des arbriffeaux, qui croifient à
la Chine , & qui n’ont rien de bien remarquable, .
foit pour l agrément, foit pour les ufagës. Ils ;
i) ont point . encore été cultivés en France. ;
(M . T houtn.) ' ~ ; ’ . i
AGION , nom qu’on donne dans quelques
provinces de France, à YHedif.irum coronanum. L.
.Voyez S a in f o in d’E s p a g n e . (M . T h o u in .)
A G N A N T H E . Co r n u t i a .
Genre de plante de là famille des V e r v e in e s
dont nous ne pofî'edons qu’une efpèce en Europe.
A g n a n t h e à fleurs en grappes.
Co n n u t ia piramidata. L . ï> des Antilles.
Cette efpèce eft un arbre qui s’élève de trente
a quarante pieds dans les lieux humides- de ■
1 Amérique méridionale ; fa tête efl arrondie &
ïa verdure cendrée. Ses fleurs''forment à l’extrémité
des rameanx, de petits panieules en pyramide
; cet arbre fe cultive en Europe dans les
ferres tempérées , & ne s’y élève que d’environ
dix pieds. Ses fleurs, qui font d’un bleu foncé,
paroiffent vers la fin du mois de feptembre &
durent jufques en novembre ; il efl très-rare
q a elles produifem des femences dans notre climat'-
j 3315 à PéfaKt de graines ron multiplie cet arbre
«e marcottes & même de boutures*
Ijorfqu'on pofsède des graines , il efl à propos
ae les femer dès le commencement, du printems
îur une couche couverte d’un chaflis, oc de les
arrofer fouveni; elles lèvent ordinairement dans
Ulpace de trois fanâmes ; cependant il eft rare
9 e pIant fou alTez fort Ja première année
A G ' N
' pour être repiqué -, on lui fait pafler l’hiver dans
la tannée d’une ferre chaude, & au printems
fuivant, on le repique dans des pots remplis d’une
terre fubflancielie , que Ion place enfuite fous
une bâche à ananas , où ils relient pendant tout
l’été. En automne, on a foin de remporter les
jeunes plantes & de les mettre dans de plus
grands vafes, afin que les racines qu’elles produifent
en trèsr-gfande quantité , ne foient point
gênées & puiffent s'étendre en liberté-, mais on
peut fe difpenfer de leur faire pafler le fécond
hiver, ainfi que les hivers fuivans, dans la tannée
d’une ferre chaude; il fuffit, pour les eonferver,
de les mettre dans une ferre tempérée. Avec ces
précautions , les Agnanthés fleuriflent ordinairement
la quatrième année de leur âge.
La multiplication par la voie des marcottes,
efl plus expéditive & toujours .plus facile ; on
la fait au printems , quelques;- jours après i que
•■ les! plantes.font forties' des ferres. Il faut avoir
foin de ne prendre, pour les foumettrè. à.cette
opération , que de jeunes; branches de trois ou
quatre ans au plus , fortes & vigoureufes ; en
lès incifant de la même manière qüe les;oeillets,
elles poufferont plus promptement des racines,
fouvènt même elles en auront affez, pour être
fevrées en automne, fur-tout fi l’on a eu foin
d’humèéler fréquemment la terre des pots qui les
renferment ; mais il efl toujours plus sûr & plus
prudent d’attendre au printems fuivant pour les
féparer.
Les boutures fe font dans le mois d’avril,
on choifit des branches qui ne -foient pas au-
déflous de deux ans, ni au-deflus de quatre;
plus jeunes elles feroient encore trop herbacées,
& fujettes à pourrir ; plus vieilles, le bois
feroit alors trop ligneux & ne pouflèroit point de
racines. On fait les boutures dans des pots qu’on
place fous des chaflis ombragés & fur des couches
tièdes ; il eft à propos de leur donner de tems en
tems des arrofemens légers, afin d’entretenir la terre
toujours un peu humide. Ordinairement les boutures
prennent racine dans le courant de l’année,
& on peut les féparer au printems fuivant. Au
refle, les marcottes &. les boutures: doivent être
traitées , dans les premiers tems, dé la même
manière que les jeunes plants. .
Vfage : Cet arbre qui conferve fes feuilles
toute Tannée, & fleurit affez tard, peut fervk
à l’ornement des ferres chaudes ; mais il faut
éviter de le toucher par-çe que toutes fes parties
ont une odeur vireufe très-défagréable.
. En Amérique , fon bois fert à teindre en
jaune, &' on l’emploie à Saint - Domingue dans
la charpente.
Objefvation : De tous Les arbriffeaux qu’on
cultive dans nos ferres, c’efl un de ceux qui efl
le plus fujet à être accueilli par les- pucerons,
les galies-infeèles &-les fourmis. Les jeunes tiges,
les .branches & le deffous des feuilles: en lont
A'G N'-
quelquefois tout couverts. On détruit ces' in-
feèles \ qui ne vivent qu’aux dépens de la fubf-
rance de l’arbre -, en lavant les parties qui en
font attaquées-, avec une décoèlion de feuilles dé
tabac.
: HijJorique ; Cet arbre a été découvert en
Amérique, par le Père Plumier, qui lui a donné
le nom de Cornutia , en l’honneur de Gornmus,
Médecin & Botanifte François qui a publié
un ouvrage1 fur les plantes de Canada.
( M, T rou i n . ) ' .
A G N E A U .
■C’efl le nom qu’on donne au petit de la brebis
& dubelier, depuis le moment de fa naiffance,
jufqû’à ce qu’il ait un an. Alors il prend le nom
d’anthémis, qu’il conferve aufli pendant un an.
Ce n’eft point à moi qu’il appartient de donner
fane defeription anatomique des parties qui
confliruent le corps de fagneau , pour faire
connoître en quoi il diffère des autres quadrupèdes.
Il ne m’appartient pas davantage dé parler de
fon caraélère, de fes inclinations ; le diélion-
naire d’anatomie comparée & celui des quadrupèdes
l’auront confidéré ious ces rapports ; mais
je dois indiquer la manière de foigner & de
nourrir les agneaux , pour le profit des cultivateurs.
Les brebis portent cinq mois ; elles mettent
bas leurs agneaux plutôt ou plus tard, félon le
tems où on leur a donné le belier. Dans les pays |]
de pâturage, on a foin que lès agneaux naiffent !
vers le tems où les brebis peuvent trouver de '
l’herbe aux champs. Dans les-provinces où on
les nourrit une grande partie de l’année à la
bergerie •$ & au lèc , les agneaux viennent au
milieu de l’hiver. Les fermiers des-environs de ;
Paris font, en forte d’en avoir de bonne heure , ;
parce qu’ils les : vendent mieux à ceux qui les '
achètent pour les tuer comme agneaux de lait.
Ordinairement ceft au mois de février qu’il en
naît le plus , grand nombre.
En 1785, les fourrages^étant extrêmement rares,
des fermiers intelligens ont donné plus tard qu’à
l’ordinaire les beliérs aux brebis , afin que les
agneaux naquiffent plus près du tems où on
pouvoir avoir .de l’herbe. . <
On a cru 1 ong-tems, St le préjugé croit encore
, qu’on ne fauroit mettre des agneaux nouveaux
nés,: dans des-endroits trop chauds. Mais
M. Daubenton , qui a fait', pour l’amélioration
des laines, des expériences nombreufes & très-
utiles , a éprouvé qu’il mouroit moins. d’agneaux
parmi ceux qui naiffoient & refloient toujours à
Pair libre ,• que parmi ceux qu’on enfermoit très«
foigneufement dans des bergeries. C’efl:. qu’en général
le froid, leur efl moins contraire que la
privation d’un air pur &: renouveilé. Il ne faur
droit pas les faire naître en plein air , & les
y laiffer dans un pays humide , parce que ni les
A G N 3 9 fmères,
ni les agneaux ne poiirroient y réfifter ;
mais, dans un pays dont lefol efl fec, il me fembîe
qu’il n’y a point d’inconvéniens. Ôn voit quelquefois
des agneaux affez. foibles pour être incommodés
du froid, au point de périr fi on ne les foulage.
M. Daubenton confeille de les envelopper de
linges chauds y de les expofer auprès d’un~ feu
doux , en mettant lai tête à Pombre du corps.
On leur-fait avaler une petite cuillerée de lait
tiède, ou de bierre, ou de vin mêlés d’eau. On
les nourrit quelques jours auprès du feu, & on
les met enfuite avec leurs meres", dans un lieu
couvert & fermé, jufqu’à ce qu’ils foient rétablis.
En Sologne , où les agneaux font toujours foibles,1
il en mourut beaucoup en naiffant au mois de
février 17 8 2 , parce qu’il vint de fortes gelées.
Les bergers anglois placent les agneaux réfrefidis,'
dans une meule de foin, ou dans un four convenablement
chaud.
Lès premiers agneaux des jeunes brebis, ou
les derniers des vieilles, ne naiffent quelquefois
qu'en avril où’ en mai. On les nomme tardons
ou tardillons. Les anglois les appellent coucous ÿ
parce qne la faifon où ils viennent, eft celle
pendant-laquelle cet. ôifeau chanté. N’étant pas
affez vigoureux pour être confervés, on les en-
graiffe pour les manger. Le loir & le matin ils
tettent leur mere; dans le jour , on leur fait
tetter des brebis qui ont perdu leurs agneaux ;
pn les tient dans la bergerie , dont on renouvelle
fouvent Ja litière. Pour les préferverdu dévoiement
auquel ils font fujets, & qui les empêche
d’engraiffer , on met auprès d’eux une pierre de
craie, qu’ils lèchent fouvent ; c’efl un abforbant
propre à arrêter l’effet des. acides qu’ils ont
en trop' grande quantité dans les eftomacs , &
qui leur caufent le'dévoiement. A* quinze jours,
il. faut châtrer les mâles’ , fi on veut que leur
chair foit aufli bonne que-celle des femelles ; ■
à la vérité, ils ne deviennent pas aufli gros que :
s'ils n’éroient pas châtrés.
Le berger prudent , laiffe à la bergerie celles
des brebis qui paroiffent devoir mettre bas dans
la journée. Si quelques-unes , malgré cette précaution
, font leurs agneaux aux champs, il
rapporte dès petits animaux dans un fac ouvert,
attaché exprès fur fes épaules.
Lorfqu’un agneau efl nouvellement né , on
vifite le pis de la mere , on s’affure s’il efl affez
rempli de lait de'bonne qualité, en en exprimant
des- mammelons. Le bon lait le reconnoit à fa
blancheur & à fa confiftançe ; il ne vaut rien,
lorfqu’il eft bleuâtre, jaunâtre ou clair. Dans,
ces différens cas ^ & dans; celui où la mere meurt
en agnelaflt, pour conferver l'agneku , on lui
fait - tetter une mere qui a perdu le fi en , ou une
chèvre, ou on lui donne à boirè du laiLde vache,:
par cuillerées d’abord , & enfuite à l’aide d’un
biberon garni d’un linge, ou enfin dans un vafe.
On le tient dans un endroit chaud , pour fup-
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