
tréoiité de la plante. Elles font difpofées en
épi -, leur couleur eft variée de. blanc & de
'ord y mais elles font petites & de peu d’apparence
y fouvent elles produifent des fruits bien
aoûtés.
3 9* B* Aloès piquant. La forme de cette
plante, qui ne paroit être qu’une variété, n’efl
ni ronde , ni triangulaire ^. elle tient le milieu
entre ces deux figures. On la diftingue par fes
feuilles plus longues , plus piquantes & plus
étalées que celles des précédentes y fa tige=eft
beaucoup moins-élevée., & le pédicule de fes
fleurs eft plus long. Elle fleurit en feptembre,
& ne produit des oeilletons que très-rarement j
elle eft auffi plus délicate que les deux précédentes.
» A loès perroquet. La tige de cette efpèce
sélève jufquà la hauteur de quinze pouces. Elle
eft garnie, dans.toute fa longueur , de feuilles
triangulaires, difpofées .fur trois rangs, qui montent
ft.e k“3 e.n '.“hauti Elles font marquées de larges
tâches*Hanches ,"qui cdntraftent très-agréablement
avec le verd. luifant qyj en frit le fond. Du
rentre de cés feuilles , 's’élève une tige qui fe
termine par 'vingt oit trente fleurs d’un beau
rouge ; elle fleurir au milieu1 de l’hiver. Cette
efpèce eft, fons contredit, Une des plus fiagulières,
P^us* agréables de .fou '.genre '& des moins
délicates. Elle pouffe de l’exrrérrrité dè fes racines,
des oeilletons qui rendent fà multiplication très-
facile.
2 1. L ’Aloès âcuminé ne s’élève que de quatre
^ pouces y fes feuilles font longues, étroites,.
chargées , des deux. ç6tès , dé petites verrues
blanches, femblabl.es à des perles. Elles, font
pjacées fur deux rangs, & ferrées les unes contre
les" autres. De leur centre, s’élève une tige de
vingt pouces de long qui fupporte un grand nombre
de fleurs rouges très-agréables. Cette'plante fleurit
au printems dans les""ferres chaudes , & en Automne,
lorfquon la cultive dans l’orangerie.
Elle pouffe de fa racine un grand nombre de
drageons, & n’eft point délicate.
22. Aloes canné. On diftingue aifëment cette
efpèce de çslîes qui l’avoifment , par, fes feuilles
qui font triangulaires} fes fleurs offrent auffi des
différences 3 elles font plus pâles, & les épis qui
les portent font plus courts ; d’ailleurs, elle neft
pas plus délicate que la précédente, & pouffe
de même plufieurs oeilletons de fes racines & de
ion collet.
2 3-L Aloes linguiforme poufle de fa racine plufieurs
feuilles-longues , larges & plates, appofées
les unes fur les autres,- & qui croiffent fur deux
rangs oppofés. Elles font d’un verd pâle, & tontes
parfemées, en deffous & en defliis, de petites
verrues blanches ; du milieu des feuilles, s’élève
nne tige garnie dans les deux tiers de fa partie
liipérieure, de fleurs rouges & vertes.très-appaT
rentes, qui viennent au milieu de l’hiver. ' Ses
racines, fourniffent auffi beaucoup de drageons.
23. B. L ’Aloès bec de canne, qui n’eft qu’une
mince variété du précédent, ne s’en diftingue que
par fes feuilles moins grandes’ & moins chargées
de verrues.
24. Aloès en éventail. La tige de- cette efpèce
s’élève jufqua la hauteur de fix à fept pieds y elle
fe divife en plufieurs branches qui font garnies,
à leur extrémité , de feuilles longues , liffes,
plates, & d’un verd glauque, difpofëes en éventail.
Les fleurs qui viennent au commencement du printems
, font portées fur un long pédicule qui fort
du centre des feuilles y elles font d’un rouge mêlé
de jaune y il leur fuccède des fruits de la groffeur
d’un pois, divifés en trois loges remplies de
femences.
Cette efpèce n’eft point délicate. Elle poufle
rarement des drageons, mais on la multiplie de
boutures que l’on fait avec fes jeunes branches.
25. L ’Aloès à longues feuilles fe diftingue facilement
de toutes les autres efpèces par la longueur
de fes feuilles qui ont deux û trois pieds y elles
font étroites, triangulaires, & partent immédiatement
du collet de la racine,;fans former de tige.
De leur centre fortent, dans les mois d’août &
de feptembre, des tiges hautes d’environ quatre
pieds ,' qui fe terminent par un gros épi de^ fleurs
de couleur orangé-,- & qui refte quinze jours
fleuri. Cès fleurs donnent naiffance à des fruits
ronds de la groffeur d’un pois, lefquels contiennent
beaucoup de femences qui lèvent rarement dans
notre climat.
Il refte encore fix autres efpèces d’Aloès à
décrire *, mais-, comme nous ne les connoiffons
que par fles phrafes defcriptives très - fuccintes *
nous ne pouvons rien dire de leur1 port.
1 Culture.
Comme il y a beaucoup d’efpèces d’aloès dont
la culture eft la même , nous allons les réunir
ici fous trois divifions principales.
Les efpèces comprifes fous îesAn.0S 1 , 4 , ïo &
13 , font lés plus délicates que nous connoiffions«
Elles veulent être rentrées l’hiver dans une ferré
entretenue à douze degrés de chaleur j & placées,
dans leur jeuneffe, fur une couche de tannée. Dans
un âge plus avancé , elles fe paffent de la couche,
& peuvent aifément fübfifter l’hiver fur les
tablettes ou fur les gradins de ces mêmes ferres.
La fécondé divifion comprend les efpèces &
les variétés décrites fous les n.04 2 , 7 , n B ., 14
B., 15 , 1 8 , 15), 19 R ., 20 & 24. Celles-ci font
un peu moins délicates. Elles fe confervent très-
bien > l’hiver, dans les ferres où la chaleur eft
entre huit & dix degrés, fur-tout lorfqu’elles ont
atteint leur troifième année, car, avant ce temps-lâ,
il y en a plufieurs auxquelles le fecours de la
tannée eft néceffaire pendant l’hiver.
Les efpèces indiquées fous les n.os 3,5, é ,8 ,8B 3
h , i î B , 14 , n . i i & i f c t
n-exisent pas autant de chaleur. Elles fe confervent
aifément, lorfqu’elles ont acquis une certaine force,
dans une ferre un peu plus sèche que l’orangerie,
& dans laquelle le thermomètre ne defcend pas
habituellement au-deffous de cinq degrés. Ce ne» ■
„as que ces plantes ne puiffent fe conferver à une (
température moins chaude-, nous avons vu même >
plufieüirs d’entre elles fupporter des gelées, palla- [
gèresi de deux à trois degrés, fans paraître en
ipuffrir. Mais nous ne confeillons point de faire
cette épreuve torfqu’on veut avoir des végétaux
vigoureux qui jouiffent de la meilleure confti-
tution, & produifent tout l’agrément dont ils font
fufceptibles:. .
. Nous avons reconnu, par expérience, que ta gra- ■
duation que nous avons indiquée pour chacune
des trois divifions, eft celle qui convient le mieux,
pendant l’hiver, à la nature des plantes qu’elles
renferment.; qu’en leur donnant plus de chaleur,
elles pouffoient trop vigoureufement, dévenoiént
trop herbacées, & étoient plus fujettés^ à être
attaquées par l’humidité.& à pourrir ; quen leur)
en donnant moins, elles étoient enfuite dans’ un
état de foüffrànee & de langueur; fleuriffoient
plus rarement & donnoient des fleurs moins
t a vingt-cinquième efpèce d Aloès eft feule de
fa divifion, c’eft la moins délicate de toutes. On
la conferve en pleine terre, à des expofitions
sèches. & abritées du nord pendant 1 hiver, ce qu il
eft toujours ailé défaire en la couvrant de litière;
& l’été on lui donne des arrofetnens fréquent;
elle aime une terre un peu forte & fablonneufe;
Mais quoiqu’elle réuffiffe très-bien en pleine terre,,
cependant il eft prudent de conferver quelques
pieds dans des pots , pour les rentrer 1 hiver
dans l’orangerie. , . .
A l’égard des. efpèces que nous' n avons point
encore cultivées,. & qui font comprifes fous.les
n.“ 16 , 17 , & depuis le 25.“ ? exclufivement, '
jufqu'au 5i.me, nous croyons, en raifon des pays
où elles croiffent, qu elles pourraient fe conferver
à la-température indiquée pour laleçonde divifion
des plantes de ce genre ; c eft le terme moyen qui
eft le moins fujet aux inconvéniens. D ailleurs;
lorfque ces efpèces feront une. fois apportées en
Europe, & qu’on les aura cultivées de .cette manière
pendant quelques années, il fera aifé de
voir ii elles ont trop ou trop peu de chaleur, &
de les placer enfuite .dans le lieu qui leur fera le
plus convenable.
Les Aloès de la première divifion peuvent reiter
dans les ferres, chaudes toute l’année , excepté les
plus jeunes individus qu’il convient de placer au
printems lou; des chaflis', pour les y iaiffer
jufqu’à l’automne. Mais il faut leur donner beaucoup
d’air dans les tems chauds, fuit en laiftant
les.croifées des ferres ouvertes, foit en levant les.
panneaux des chaflis. On peut même, fans inconvénient,
mettre en plein ait?,, pendant les moi*
de juin, de juillet & d’août, les forts individus ;
ils n’en deviendront que plus robuftes & moins
fufceptibles d’être attaqués do l’humidité pendant
l’hiver ; mais il eft bon de les placer à une expo*
fition chaude, & de les garantir des trop grande»
pfuies. . ;
Les Aloès des deux autres divifions peuvent
être mis hors des ferres immédiatement après le»
grandes pluies du printems, & ne doivent être
rentrés que . vers la mi-feptembre, lorfque le»
pluies de cette faifon commencent à arriver, &
que.le thermomètre defcend, pendant la nuit, atv
deffous de fept degrés. Sans cette précaution, le»
feuilles de ces plantes prendraient une couleur
rougeâtre-, figne auquel on reconnoît qu’elle»
fouffrent du froid & de 1 humidité, & alors elles
: auraient plus de peine à fe conferver pendant
l’hiver.
En général, toutes les efpèces d’Aloès aiment
, une ferre forte, fablonneufe & bien dirifée. On
la compofe ordinairement avec de la t e r r e franche,
I du terreau- de feuilles , du fable de bruyère & des-
) vieux platras‘pulvénfts-( Voye% ces mots } , que 1 On
mêle enfemblé dans les proportions fuivaiités.
'Terre franche.....
Terreau de feuilles
Sable dé bruyère..
Plairas.... . . . . . . . . •
Mais, pour que cette terre puiffe’acquérir &
1 développer toutes fes propriétés, il faut qu’elle ait
été compofée fix mois ou même u ne année d’avance ;
quelle foit exaélement mélangée, & que toutes
les parties foient bien amalgamées enfemble, avant
de s’en fervir. Gette forte de terre convient au
plus grand nombre des Aloès qui ont paffé les
trois premières années de leur jeuneffe ; mais elle
eft un peu trop forte pour les jeunes-plants &
pour les efpèces délicates:, il leur faut une terre
plus légère;.on. pourra fe la procurer aifément
en changeant les proportions des matières qui
jcompofent le mélange; ainfi, au lieu d’une moitié
de terre franche & d’un huitième de fable ou
terreau de ’bruyère, on y fera entrer ces deux
fubftanees à parties égales; on diminuera de moitié-
la quantité des platras pulvérifés, & l’on augmentera
d'autant celle du terreau de feuilles.
Le régime des arrofetnens eft encore un dés
objets-effentiels à la confervation des Aloès. Pendant
l’hiver, il faut, très-peu arrofer ces plantes,
& feulement lorfque la terre fe durcit & devient
trop sèche par la chaleur du feu des fourneaux,
ou par celle du foleil ; 011 choiiit, pour cela, le
milieu d’un beau jour, & l ’on fefert d’un arrofoir
à goulot, afin de ne verfer l’eau qu’au pied des
plantes , & d’éviter d’én répandre (ur les feuilles,
& particulièrement dans l’efpèce de godet quelles
forment â leur centre. Au printems., on les arrofe