
ne le font pas, le mouton & : fans doute d’autres
animaux s’agravent aufiï, félon lés circonftances
où ils Ce trouvent & félon qu’ils ont le deffous
du pied plus ou moins tendre. Car les moutons,
qui élevés dans des pays où la terre efl humide,
viennent habiter des côteaux pierreux, s’agravent
bien plus que ceux qui font nés fur.ces côteaux.
Les chiens de chafle n’éprouvent cette incommodité
que quand ils courent beaucoup par un
teins feç; les chiens de berger en Beauce, ayant
plus de mal & plus": de travail', à! l’approche de
la moiffon, fouffrent des pieds dans cette faifon
où le fol g fl dur, & n’en fouffrent pas dans les
autres. Il y a des chevaux qui ont le pied fi endurci
naturellement, qu’on na pas befoin de les
ferrer; à quelque fatigue qu’ on expofe certains-
chiens, jamais ils ne s’agravent, &c.
On a co.nfeil lé, différent remèdes contre cette.
incommodiré des' chiens, animaux dont l’utilité
efl fi grande. Le plus accrédité dans lès livres vétérinaires
3 eil celui-ci : on délaie des jaunes d’oeufs,
ou félon quelques-uns des blancs, dans une dé-'
coélion de pilofele ou de pommes de grenades ,
faite avec du vinaigre pur, en y ajoutant de la
fuie très-fine. Ce remèdo s’applique fur la partie
fouffrante. Il y a des gens qui conleillent de piler
un oignon blanc dans, un mortier ,. & une pincée>
de fel & de fuie pour en répandre le jus furies
crévafles, après les avoir lavées avec du vin
chaud. On propofe encore de mettre de l’huile
de tartre défi us défions -les pieds, entre les
doigts & les ongles. Ôn aflure même qu’en imprégnant
extérieurement d’huile de tartrele linge
dont on doit envelopper le pied du chien, ou.
l ’empêche d’arracher l’appareil. avec fés,dents.
Le premier foin * lorfqu’on voit un chien ou
un mouton , ou tout autre animal boiterparce ,
qu il efl agravé, & de le lai fier repofer plufieurs
jours fur la litière..Si le mal efl lé g e r il; guérira '
fans remède. Mais fi le mal eft confidérable, il
faut laver le pied avec du vin chaud, puis le
graiffer avec du fuif plufieurs jours de fuite. Ce
moyen, aidé du repos, fuffit ordinairement. On
peut encore tenter un des précédens, qui ne me
paroiftentpasaufli fimpîes. Enfin dans le cas où il
y auroit fous les pieds de l’inflammation 9 ce qu’on
reconnoîtra en y regardant & aux cris de douleur
du chien, on doit recourir à de plus puiffans.
Une faignée efl quelquefois néceffaire ; mais tou- -
jours il convient d’employer les bains d'eau
tiède, les caraplafmes de plantes émollientes &
même ceux de mie de pain & de lait, fi l’animal
efl précieux & le mal porté à un point confidé-
rsblé. L ’inflammation, ou cefiè bientôt, ou fe
termine par fuppuration. Dès qu’elle eil paffée,
ou que la fuppuration, prolongée quelque tems,
par des onguens fuppuratifs n’a plus lieu on fortifie
le pied par des fomentations de vin aromatique.
Rarement le mal a befoin de ces derniers fecours.
( M. l ’abbé T essier^ )
AGRÏER. J ’emprunte’ce mot du cours complet
d’agriculture-de M. l’abbé Rozier. Terme de cou-'
ruine i qui fignifie lé terrage:& le cliampart dû au
feigneur fur les gerbes de bled recueilli dans fa
feigneurie. Le droit eft plus ou moins fort, fui-
vant les pays où il efl établi. ( M. l'abbé
T e s s ie r . )
AGRICOLE. Voyei Agronome (M . l'abbé
T e s s ie r .)'
AGRICULTEUR. V. Agronome. (M . l'abbé
T e s s ie r . )
A G R I C U L T U R E .
Art de cultiver la terre , pour la mettre en état
de donner des productions utiles. On peut diftin-*
guer deux fortes d’agriculture, i’u*ne théorique &
l’autre pratique. La première eonnoît, i,° les principes
, qui en font la bafe, & qui influent plus ou
moins fur la végétation y tels que l’eau, l’air, le
feu, la terre, la lumière, l’éîeélricité, &c. i°.
Les parties folides & fluides'des plantes & leur
aélion réciproque. 3.0 Les moyens qui doivent
être mis en ufage, comme les bras ..de l’homme,
la force des animaux, les iriflfuniens. 4.0
Tout ce qui'dépend de ces moyens, toutes les
combinaifons qu’on peut faire, toutes les vues
qui fe préfentent, & les effais quil efl permis & rai-
fonnable de tenter en conféquence: J ’ai développé
dans le fécond difeours préliminaire ce qui concerne
les principes de l’agriculture & les parties con-1
flituantes des plantes. Les moyens qivempfoie cet
art fe trouveront expliqués chacun à leur article.
L ’agriculture pratique apprend à difiinguer
la diverfité des terreins1., & leurs expofitions ,
les efpèces de plantes -, qui y croifîent le plus
avantageufement, la manière de fe procurer
abondamment les meilleurs engrais; lés façons
qu’on doit donner à la terre, le tems de
a p r é p a r e rd é Tenfemencer, dé foigner ce'
qu’elle porte, de récolter, de conferver1
les récoltes ÿ , elle apprend comment .on doit
élever, multiplier, gouverner ,v ; : conduire les
befliaux, & tirer un parti profitable de fout ce
qui vient aux champs1, de tout ce qui s’élève x
s’amaffe , fe produit, ou fe fait dans la
ferme ou la métairie.
11 efl rare qu’on réunifie les connoiffances de
l'agriculture théorique & celles de l’agriculture
pratique, ..Ce ferait cependant le moyen de mieux
perfectionner cet art précieux. La plupart des
fermiers françois fonr feulement cultivateurs. On
en voit cependant un certain nombre , fur-tout
dans le voifinage des grandes villes, qui deviennent
obfervateurs, & par conféquent agriculteurs.
Peu-à-peu ils joindront plus de principes à leur
pratique, t.& l’art y gagnera infiniment.
L agriculture pratique peut fe.fubdivifer en trois
branches principales ; la première efl l’agriculture
proprement dite, celle qui a pour objet, la
culture en grand des plantes, qui fervent à nourrîr
les hommes & les befliaux, & à fournir aux 1
arts; la fécondé- eft le jardinage oq la culture
des jardins ; la troifième embraffe tout ce qui a
rapport aux arbres & arbufies, a la vigne même.
Les objets „dont s’occupe fpécialemem f agriculture
proprement dite , forment trois clafles,. Dans
la première fe trouvent le feigie, le froment,
.l’orge l’épeautre , l’avoine, le maïs, le r is , le
millet, les pois, les fèves, les haricots, les pommes
de terre , les topinambours, &c. .Une partie
fert également aux hommes & aux befliaux.
La fécondé comprend particulièrement les. prairies
naturelles & artificielles ;, les unes font formées
en grande partie d’un mélange de plantes de la
famille des Graminées, & placées dans des ter-
reins humides; les autres qu’on peut faire dans
«des terreins de diverfe nature, ne font le plus
ordinairement compofées que d’un même genre ;
de plantes ; par exemple , de luzerne , de trèfle, ,
de fainfoin , de fanve, de piihprenelle, &c. defii- :
nées pour les befliaux.
Dans la troifième claffe font le colfa, la navette,
le lin , le chanvre, le coton, l’indigo , la
•garance, le houblon , le fafran , la canne à lucre,
&c. qui fervent d’alimens & de matériaux à plufieurs
arts.
C’eftà l’agriculture proprement dite, qu’appartiennent
les détails fur ce qui fert à l’exploitation
d’une ferme ou d’une métairie; c’ ell elle qui fait comment
doit être difpofée une baffe-cour, pour les fumiers,
les volailles, l’entrée & lafortie des befliaux;
quelle eft la meilleure conftruClion pour le manoir
, le fournil, la buanderie, la laiterie, pour
- les ‘ greniers, les granges, les étables, écuries,
bergeries, poulaillers, hangards, &c. L ’éducation
de la volaille , dès pigeons, des abeilles ; la con-
fervation des grains ,i des fourrages , des fruits ;
enfin ce qui çonftime la matfon rujiique, font encore
les objets dont elle s’occupe.
Jeréferve l’expofé & la dil’ciifiion des différens
fyfiêmes d’agriculture pour le mot culture , puif-
que ç’eft Farticle ,où il s’agit de favoir quelle eft la
meilleure manière de cultiver.
Le jardinage, fécondé branche de l’agriculture
pratique, ne paraît pas au premier coup-d’oeil
devoir être âuffi étendu que l’agriculture proprement
dite. Cependant il embraffe dés travaux de
bien des genres différens. On peut dire qu’à caufe
■ de fes détails, il.roule fur un plus grand nombre
d objets. Les jardins potagers s fes jardins fîeurifles,
les jardins botaniques forment trois fortes de
jardinages.. .
Dans les potagers on cultive dés plantes pour
être fervies fur les tables, & des arbres à fruit;’
les plantes y font élevées-, ou en pleine terre ,
ou fur des, couches, ou fous des chaffis ou dans
des ferres chaudes. Les arbres y font de plufieurs.
éfpèces & difpofées de plufieurs manières ; d’où
ïl fuit que le jardinier, indépendamment de ce\
qu il doit conaoître la- nature de fon terrein &
la température du pays.j ne peut être habile s’il
n’efl pas verfé dans l’art de cultiver chaque choie
en faifon convenable , préparer & proportionner
les fumiers, former des terreaux plus ou moins
mélangés, établir des couches dans les endroits
les plus favorables ; les rechauffer quand elles en
ont befoin; placer des cloches, les" fou le ver k
propos ; conduire des chaffis & entretenir dans les.
ferres le degré de chaleur néceffaire ; arrofer dans
le tems de féchereffe, &c. La* plantation des arbres
, la greffe , la taille , le paliffage, la récolte
des fruits, & c ., ne doivent point être ignorées dn
jardinier, cultivateur des potagers.
Le fleurifle a des travaux plus bornés, & qui
exigent cependant de l’attention. Ce font des arbres,
des arbufies & des plantes à fleurs agréables,
qu’il fait venir de graines,'de boutures, de racines
ou de marcottes. Ce n’efi: guères. ordinairement
que dans les environs des villes ou dans leurs
fauxbourgs qu’il y a des fîeurifles de profeflion,
ou des jardiniers qui n’élèvent que dés fleurs, dont
ils trouvent un débit affuré. En Hollande, fur-
tout à Harlem, on fait avec l’étranger un grand
commerce d’oignons de fleurs, particulièrement
de jacinthes & de tulipes, qu’on y élève avec
un très^-grand foin. 11 paroît que le fol des environs
de cette ville favorifè fmgulièrement cette
.culture.
Communément on ornoit de fleurs les parterres
& les potagers même; Cet ufage qui avoit bien
de l’agrément, a diminué depuis que le goût pour
les jardins anglois s’efl introduit. Les gazons ,
malgré leur uniformité, ont remplacé le bel émail
dés anciens'parterres.Quoi qu’il en foit les fieurifies
de profeflion ou les' jardiniers attachés au fervice
des particuliers qui veulent encore des fleurs-,
ont à garantir du fôleii, du vent, de la féchereffe,
de la pluie même, & de la gêlée celles qui feraient
dans le cas d’en fouffrir ; ce qui leur donne
une vigilance perpétuelle & prefque autant de
foins qu’aux jardiniers des potagers.
Les jardins botaniques ont deux objets principaux
; i.° l’inftru&ion de ceux qui cherchent à
connoître tous les genres, & toutes les efpècas de
plantes, quicroifiènt dans les différentes contrées
du monde, afin de les comparer, de les rapprocher
, ou de les difiinguer & de les claffer; 2.®
démontrer à ceux, dont les1 vues ne font pas aufti
vafies , les plantes qui font d’ufage, foit pour
nourrir les hommes, foit pour les befliaux, foit
pour la médecine;, foit pour les, arts., foit pour
l’ornement. Il y a de ces jardins plus ou moins
étendus, & dans lefquelspar .conféquent on cultive
plus ou moins de plantes. Le jardin du roi
de Paris èn contient un nombre prodigieux, &
embraffe tout; dans le jardin des apothicaires de
la même ville , on n’en élève qu’une certaine
quantité. Des particuliers amateurs de la botanique
j font encore moins riches,& moins abondans,
parce qu’ils fe bornent à un petit ncynbre. Comme