
prendre une nouvelle vigueur. J e ne fais fi cette
observation eft bien exaéle- Les bleds affilés,
peuvent produire du grain de bonne qualité ; mais
ils en produifent peu. Ils font ordinairement
affilés dans les mauvaifes terres, & rarement dans
les bonnes. Il vaudroit mieux dire bleds effiles.
('JW. l ’ abbé T e s s i e r .
A f f i l é e (T) la filée. On trouve ce mot dans
le Diétionnaire de médecine ( Encyclop. méth. )
pour exprimer une maladie des agneaux, d’après
le grand calàndrier ou compofi des bergers , &c.;
mais on ne la décrit point du tout. Elle eft,
«lit-on , périlleufe , & les agneaux en meurent
fouvent. Ou prétend que^cette maladie vient à ces
animaux, quand ils'ont goûté le premier lait de
leur mere_, auffi-tôt qu’elle a. mis bas ; on con-
feille au berger de traire quelques, goûtes du premier
lait & de le jeter, afin que l’agneau n’en
boive pas. J e ne vois rien de clair fur cette prétendue
maladie. J e foupçonne que le mot à’affilé,
auquel il faudroit peut-être fubftituer celui à’effilé,
lignifie la maigreur dans laquelle font quelquefois
des agneaux peu de tems après leur nai fiance;
«nais rien ne prouve que cet état foit dû à la
qualité du premier lait. Il paroît au contraire
que la nature l’a rendu propre,.à évacuer leme-
conium contenu dans les inteftins du petit, & que
e*eft un moyen de lui donner de la fanté, au lieu
de le faire maigrir; je fuis plus porté à croire |
que les agneaux, naiflant à des tems différens, il
arrive fouvent que les plus forts tètent deux meres,
& privent le petit..de Lune d’elles, du Tait qui
lui appartient. Quelquefois encore , certaines
meres ayant de la laine au pis^, leurs agneaux ne
peuvent les téter-, dans les deux cas, ces jeunes
animaux font affilés & meurent de faim , fuivant
l’obfervation judiçieufe de M. Daubenron. On
prévient ces inconvéniens par des attentions. Les
bergers doivent empêcher que les agneaux ne
tètent deux meres, & tondre la laine qui fe trouve
fur le pis de quelques-unes.,( M l ’ a b b é T e s s i e r .)
A F FILER , c’eft, en terme de jardiaage, couper,
l ’extrémité d’une branche deftinée à faire une bouture.
Voyei B o u t u r e . (JW. T hovï* .)
AF FINER , agriculture ; c’eft en général donner
de la-perfcéHon à une matière 5 on affine les champs
nouvellement défrichés, avant d’y femer.du froment
, du lin , ’| c . J qui exigent un foi divifé.
La manière d’affiner une terre, eft de répéter les
labours, les herfages, de cafler les -mottes ,.d’ôferles
pierres , ou d’y cultiver des plantes qu’il faut
biner , buter & façonner pîufieurs foiSv Rien
n’affine une terre comme la culture du fafran ,
& de la pomme de terre. ( M . l ’ a b b é T e s s i e r . )
A F F IN E R , jardinage. Ce mot s’emploie pour
défigner deux opérations différentes, qui .ont le
même but.
Af f in e r une terre , c’eft la paffer à- la claie,
pour en ôter les pierres les parties dures &
frop peu devifées.
A f f in e r un terrein ; c’ eft brifer avec la
bêche, les mottes de terre trop adhérentes , &
en féparer les pierres.
On affine une terre , dans laquelle 011 veut
femer ou planter des végétaux très-délicats.
On affine un terrein deftiné aux cultures de
primeur, & aux plantes de petite ftature.
Dans le premier cas, on fait ufage d’une claie
dont les baguettes font plus ou moins rapprochées,.
fuivant que la terre doit être plus ou moins divifée.
Cette opération ne peut fe faire que par un tems fec.
Dans le fécond , on laboure profondément &
| pîufieurs reprifes, le terrein qu’on veut affiner.
On brife à chaque fois les mottes avec la bêche,
& on retire avec le rateau, les pierres & autres
corps étrangers qui fe trouvent à. la furface.
Les labours peuvent fe faire en tout tems ;.
mais il eft bon d’attendre pour épierrer un terrein,
qu’il foit tombé de la pluie, afin de ne pas enlever
avec les pierres, la terre dont elles font enveloppées.
Ces deux opérations font infiniment utiles aux
femis & aux plantes dont les racines font foibles
ou très-délicates -, l’une & l’autre leur procurent
le moyen de s’étendre librement , & de s’emparer
plus aifément des focs renfermés dans la
terre. (JW. T n o v i n . )
AFFOURAGER , donner du fourrage aux
chevaux , boeufs, vaches & brebis. On le place
ordinairement dans des râteliers établis à une
hauteur convenable ;à chaque efpèce de bétail.
Dans beaucoup de pays, on n’a point de râteliers
pour les bêtes, à cornes. ; il en réfolte quelles
mangent du fourrage foulé fous leurs pieds &
altéré par toutes les ordures qui s’y mêlent. Les
affouragemens fe font à des heures réglées ; ils-
confiftent en pailles ,. foins & fanes de diverfes
’plantes , ou fraîches ou sèches. ( M.. l’abbé
T e s s i e r . ) . :
AFFOURER, expreftîon qui, dans pîufieurs
pays , tient lieu de celle d'affourager. On dit en
Beauce particulièrement affourer les bêtes à laine,
lorfqu’on garnit leurs râteliers de fourrages,
( JW. l’abbé T e s s i e r . )
AFFRICHER , agriculture, laiffer une terre
s’affricher, e’eft , négliger de lui donner des
labours convenables. Défricher, eft tirer,une. terre
'de l’état de friche ; affricher eft l’y remettre. Dans
les pays où le fol eft très-ingrat , comme en
Sologne , on ne cultivé un champ défriché, qu’un
certain nombre d’années, après lèfquelles on le
laiffé affricher. ( JW. l’abbé T e s s i e r . )
AFFRICHER , jardinage. C’eft' négliger de
cultiver un terrein, & y laiffer croître les mauvaifes
herbes*
Il n’y a point de pratique plus mal entendue,
& plus contraire en mêrne-tems à la culture des
plantes. En laiffant ainfi croître & fruélifier de
mauvaifes-herbes dans un endroit, on doir s’attendre
à voir bientôt toutes les parties cultivées,
couvertes de ces productions nnifibles. D un côté,
les vents emporteront les graines & les dilperferont
fur toute la furface du jardin : de l autre, les
racines des plantes vivaces, s’étendant inlenlible-
înent & de proche en proche, ne tarderont pas
à s’emparer du terrein l alors, pour s en dé-
barraffer, il faudra fe donner des foins | & prendre
des peines qu’avec un peu de précaution , il eût
été.bien facile de s’épargner dans ^principe.
On ne fauroit donc trop recommander, de prévenir
ces affrichemens dans les jardins, même
dans les parties les moins fufceptibles de culturê
& d’agrément. ( JW. T h o u in . )
A G*A L L O C H E. E x es c a r i a .
Ce genre de la famille des E u p h o r b e s , eft
compofé de pîufieurs efpèces d’arbres plus ou
moins élevés ; four bois eft un parfum précieux.
Celui de quelques-uns , tels que le calambac &
l’aloës, fe vend dans l’Inde au poids de 1 or. Tous
ces arbres croiffent dans les parties les plus
chaudes de l’Inde, & aucun jufqu à préfent n a
été cultivé en Europe. ( M, T houin.)
A G A R I C . A g a r i c u s .
Genre de plante de la famille des champignons
qui renferme plus de vingt efpèces ; les unes d une
fobftance molle & aqueufe, n’ont qu’une exiftence
paflàgère, & les autres d’une nature coriace, ont
prefque la confiftance du bois & fa dureté. Ces
plantes, pour la plupart, font' parafites. La difficulté
de les cultiver, & plus encore le peu de
mérite qu’elles ont, confidérées comme plantes :
économiques ou d’agrément, les font entièrement
négliger dans les jardins. On, fe contente de
mettre dans les écoles de botanique ? à la place
de celles qui font d’une fobftance' molle , une
figure modelée qui les repréfente, & 1 on place
celles qui font coriaces avec les corps for leL-
quels.elles uroiffent dans l’ordre où elles doivent
fe trouver rangées. Les figures clés premières ,
faites en terre cuite ou en plomb d après nature,
êi peintes à l’huile avec les couleurs qui leur font
propres, foffifent pour faire reconnoître ces plantes
à la campagne , & indiquer l ordre méthodique
d’après lequel font rangés les jardins de Botanique.
Ces figures modelées, ont encore 1 avantage de
durer long-tems 5 on peut en voir dans 1 école
• de botanique du jardin du Roi à Paris.
( JW. T hovin. ) ' -
AGATHE , nom que les fleuriftes donnent à
une des divifions des variétés de la tulipa gefne-
riana. L. des Boraniftes. F iy e j T u l ip e des
J ardins. ( M . T i i o v j n . ) -
A G A V É. A s A r x.
Genre de plante de la famille des L iliacées.
Toutes les efpèces de ce genre font remarquables
par leur forme & leur pórt fingulièr •, dune tige
plus ou moins élevée , forcent des. feuilles larges
& épàifles , longues de pîufieurs pieds, bordées
d’épmes dans prefque toutes les efpèces, & terminées
par une pointe acérée ; elles s’étendent & forment
autour de la plante une circonférence de plu-
fieurs toiles du milieu de ces feuilles, s élèvent
enfuite à des hauteurs plus ou moins grandes,
des tiges qui fe divifent en panicules, & donnent
naiffance à une multitude de fleurs affez agréables,
Prefque toutes les efpèces de ce genre font
étrangères ; elles croiffent dans les pays chauds
fur les monragnes arides , toutes fout vivaces &
d’une trds-longue vie. Ces plantes font employées
dans les Arts, on fe fert des fibres de leurs
feuilles pour faire des cordages , & même des
étoffes ; dans, notre climat , tontes ces plantes
doivent être cultivées dans des pots ou des cames,
& rentrées dans les ferres aux approches de 1 hiver ;
comme elles fleuriffent très-rarement chez nous,
& produifent encore’ plus rarement des graines ,
on les multiplie de drageons ou de boutures ; elles
doivent être foigneufement garanties.de 1 humidité,
fur-tout pendant l’hiver.
Efpèces.
i. A g a v é d’Amérique. ; ■ ■
A g a v e Americana. L. de 1 Amérique méridionale.
B. A g a v é d’Amérique, panaché.^
A g a v e Americana variegata. ï> des jardins
de l’Europe. • • . - ,
i . A g a v é du Mexique.
A g a v e Méxicana. La M. Diél* n. X. ï) «
2. Agavé vivipare.
A g a v e vivipara. L. ï) de l’Amérique méridionale.
. . .
a. A g a v e de Virginie.
A g a v e Virginica. L. ï) de 1 Amérique tempérée.
5. Agavé fétide. •
. A g a v e foetida. L . ï> de l’Amérique méridionale.
■6. Agave tubéreux. ■
A g a v e tuberofa. La M. Diéfi 6 , f) de
l’Amérique méridionale.
1. A g a v é d’Amérique.
B. A g a v é d’Amérique, panaché. .
, Cette efpèce.#ft la plus grande & la plus vo-
lumineufe de toutes. Ses feuilles ont fouvent
cina à iix pieds de long. Elles font d un verd
glauque, feftonnées & garnies de fortes épines *,
fa tige s’élève ordinairement de dix-huit a vingt
pieds, & croît avec une promptitude étonnante.
Elle fe termine en, un panicule qui foutient une
multitude de fleurs d’un verd jaunâtre ^ remplies
d’une liqueur miellée , dont les abeilles font
très-avides. . . •: ; ?
Cette efpèce fleurit très-rarement chez nous.
Elle fe multiplie de drageons & de boutures,
que l’on peut faire en toutes faifons , excepty
l’hiver. Elle aime une terre a f o forte, & doit