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fa vertu; après avoir été gouverneur de Charles
IX, il fut premier gentilhomme de fa chambre,
& gouverneur d’Orléans. Il mourut en 15 65*, &
du moins il ne vit que le commencement des
ho rreurs du règne de fon é lè v e , & ne vit point
la Saint-Barrhelemi.
CIRÏLLO ( Bernardin ) {Hiß. litt, moi.'), écrivain
du feizième fiècle, auteur d’une hiftoire de la
ville d’Aquila, dans l’Abbruzze , fa patrie.
CIRINI ( A ndré ) (Hiß. litt, moi. ) , mort à Païenne
en 1664 , eft auteur des ouvrages fuivans :
Varia leEliones five de venatione heroum.
De venatione & natura animalium.
De naturâ & folerùâ çanum ; de natura pifcium,
Iflorià délia pefie,
CIVILIS ( Clau d iu s ) ( Hiß. R. ) Les articles
’Civilis y Clajficus, Tut or, font renvoyés, à l’article
Sabinus, où , avec l’hiftôire de la révolte' de tous
ces chefs, fe trouvera l’hiftoire de Sabinus d’Epo-
nine.
C L A I R A C ( Louis-A ndré de la Mamie )
{Hiß. litt. mod. ) , ingénieur en chef à Bergue ,
mort en 17 5 1 , eft auteur des ouvrages fuivans:
l'Ingénieur de campagne, ou traité de la fortification
pajfagère ; hifioire de la dernière révolution de Perfe
avant Thamas-Koulikan, 3 vol, 2/1-12,
CLAIRAUT ( A lexisV C laude ) , géomètre
précoce, & pour ainfi dire né. Il apprit à lire dans
les élémens d’Euclide : il montra pour les mathématiques
les difpofitions & la pénétration prefque
furnaturelles de Pafçal. Né à Paris le 7 mai 1713 ,
d’un habile maître de mathématiques, en 1726 , à
douze ans & huit mois, il lut à l’académie des fcien-
ces un mémoire fur quatre nouvelles courbes géométriques
de fon invention ; quatre ans après , en
1730 , il publia des recherches fur les courbes à
double courbure. A dix-huit ans il fut reçu à l’académie
des fciences avant l’âge prefcrit par les
réglemens & avec difpenfe, comme M. de Villoy-
fôn a été reçu depuis à l’académie des infcriptions
& belles-lettres. L’académie l’affocia aux autres
académiciens qu’elle envoyoit en Laponie pour
déterminer la figure de la terre :
Maupertuis & Clairaut, dans leur do&e fureur,
• Vont gel,er aux pôles du monde.
| Je les vois d’un degré mefurer la longueur
Pour ôter au peuple rimeur
Ce beau mot de machine ronde
Que nos flafques auteurs, en chevillant leurs vers j
Donnoient à l'aventure à ce plat univers.
Les aftres étonnés dans leur oblique cQurfe ,
Le grand', le petit schien , & le cheyal & l’ourfe ,
Se difent Pun'à l’autre, en langage des deux :
Certes, ces gen?fpnt fous, ou ces gens font des dieux.
M. Clairaut a éclairci & fixé ia théorie de l’aberration
des étoiles & des planètes ; il a fixé à jamais
celle des comètes, & grâce à fes démonftrations ,
on n’en reviendra plus à prendre les comètes pour
dg fimples météores ; elles font maintenues pour
C L A
Jamais dans leur état de corps céleftes, ayant un«i
marche réglée & foumife au calcul, au moins pour
quelques-unes, & qui le fera fans doute un jour
pour toutes. On a de lui des élémens de géométrie y
d’une méthode nouvelle, qu’il compofa, d it-on ,
pour madame la marquitedu Chaftelét (voy. Ch a s -
TELET) , des élémens d algèbre, une théorie de la figure
de la terre, fruit de fon voyage au Nord , des tables
de la lune. Il a d'ailleurs rempli le recueil de l’académie
des fciences d’excellens mémoires, & le
journal des favans d’excellens extraits; il a eu la
réputation du plus habile calculateur & du plus
grand géomètre de l’Europe, Il en a joui, & même
aflez long-temps, parce qu’il avoit commencé de
bonne heure ; car d’ailleurs il a fini de bonne heure
aufli. Il eft mort en 1765 , à cinquante - deux ans;
Sans avoir fu joindre à fes hautes connoiffances en
mathématiques une littérature aufli étendue &
autant d’agrément dans la converfation que M. d’A-
lembert, fon digne rival, & lefeul géomètre fran-
çois qu’on pût mettre en concurrence avec lu i, il
n’étoit étranger ni à la littérature, ni aux charmes
de la fociété ; il portoit dans le monde'une fim-
plicité, une naïveté, une douceur timide & prefque
honteüfe, qui n’étoit pas fans agrément. II
avoit quelque talent pour la poéfie , & on cite
de lui une pièce, qui eft un titre dans ce genre,
C’eft une épître à M. de Voltaire, dont M. Clairaut
étoit grand admirateur ; mais il voy oit avec quelque
peine que ce grand homme voulût écrire fur
Newton, qu’il lui parpiftoit entendre très - imparfaitement
, & fur les mathématiques , qu’il lui pà-
roiffoit favoir bien fuperficiellement : il ne conee-
voit pas qu’un fi grand maître pût confentir à devenir
un écolier, car c’eft ce qu’il lui parpiftoit être
dans les fciences exaâes , où une brillante imagination
nuit plus qu’elle netert: tel eft en général
l’efprit de l’épître dont nous voulons parler. Elle
commence par ces vers:
Laiflè à Clairaut tracer la ligne
Du rayon, qui frappe .tes yeux.
L’auteur fait les honneurs des mathématiques J
comme de la fcience qui lui eft propre, fk il-finit;
par dire à M. de Voltaire:
Quitte le compas , prends ta lyre,
Je donnerons tout Pémberton,
Et tous les calculs de Newton
Pour un feniiment de Zaïre,
Ce trait eft connu, il a réufii. Accordant plus
qu’il ne refufe , & venant manifeftement d’un admirateur
fincère, il a dû plaire à tous, & n’a pu
blefter celui qui en eft l’objet ; mais ce quipourrolt
faire douter que cette pièce fût dé M. Clairaut,
c’eft le ton un peu magnifiqüe, quoique jufte s
dont on y parle de lui.
L aille à Clairaut tracer la ligne
Du rayon qui frappe tes yeux ;
‘ Qu’armé d’un verre audacieux
C L A'
ï ï aille au cercle radieux
\ Chercher quelque treizième ligne ;
Qu’il donne fon nom glorieux
A la première étoile infigne
Qu’il découvrira dans les cieux.
Voilà ce que tout le monde devoit dire de
M. Clairaut, excepté lui-même.-En effet, l’abbé
des Fontaines, qui, dans le temps,inféra cette pièce
dans fes Obfervations fur les écrits modernes, ne
l’ attribue point à M. Clairaut. Elle eft fous le nom
de M. Clément. M. Clairaut étoit le fécond de
vingt-un enfans. Il avoit eu un frère cadet qui
annonçoit les mêmes difpofitions que lui pour'les
mathématiques, & qui mourut à feizeans, après
avoir donné à quinze,un Traité des quadratures circulaires
, qui fut honoré des éloges de l’académie
dès fciences.
CLARENCE ( le duc de ). Voye^ G e o r g e . .
CLARENDON ( Ed o u a r d , comte de ).* Voye^
H yd e .
CLARKE ( Samuel ) ( Hifi. litt. mod. ). « Le
» parti d’Arius, dit M. de Voltaire dans les
Mélanges de littérature & de philofophie, » com-
» mence à revivre en Angleterre. Le plus ferme
» patron de là doârine arienne eft l’illuftre doâeur
» Clarke. Cet homme eft d’une vertu rigide &
» d’un cara&ère doux, plus amateur de fes opi-
» nions que paflionné pour faire des profélites,
« uniquement occupé de calculs & de démonftra-
» tions, aveugle & fourd pour tout le refte, une
» vraie machine à raifonnemens.
» C ’eft lui qui eft l’auteur d’un livre aflez peu
» entendu & eftimé fur l’exiftence de Dieu, &
»-d’un autre plus intelligible, mais aflezméprifé,
v fur la vérité de la religion chrétienne.
» Il ne s’eft point engagé dans de belles difputes
» fcholaftiques, que notre ami appelle de véné-
» râbles billevefées ; il s’eft contenté de faire im-
n primer un livre qui contient tous les témoignais
ges des premiers fiècles, pour & contre les uni-
» taires, & a laiffé au leâeur le foin décompter
» les voix & de juger. Ce livre du doéleur lui a
m attiré beaucoup de partifans, mais l’a empêché
» d’être évêque de Cantorbery. Car lorfque la reine
» Anne voulut lui donner ce pofte ; un doéteur
1» nommé Gibfon , qui avoit fans doute fes rai-
» fons , dit à la reine : Madame, M. Clarke eft
» le plus favant & le plus honnête homme du
» royaume, il ne lui manque qu’une chofe. Eh
» quoii’ dit la reine. C ’eft d’être chrétien, dit le
» do&eur bénévole. Je crois que Clarke s’eft trompé
» dans fon calcul, & qu’il valoit mieux être Pri-
i> mat orthodoxe d’Angleterre que curé arien ».
On peut trouver encore, par le même principe,
qu’il s’ eft trompé dans un autre calcul. Après la
mort de Newton , on lui offrit la place d’intendant
fie la monnoie qu’avoit eue ce grand phiiofophe,
&c qui eft d’un revenu confidérable, il la reiufa,
lie voulant ni négliger les fondions de cet emploi ,
Hifioire, Tome l ƒ, Première paru
C L A i<?i
i fil être détourné de fes études par ces fondions
même. Tout le monde ne convient pas que le livre
de Clarke fur la certitude de la révélation foit aufli
méprifé que le dit M. de Voltaire. Il a en tout une
grande réputation en phyfique, en métaphyfiqüe
& en mathématiques. Il occupe un rang diftinguè
parmi les perfonnages éclairés, fages & pieux de
l’Angleterre. « Je me fouviens, dif encore de lui
M. de Voltaire dans les élémens de la philofophie
de Newton , » que dans plufieurs conférences
» que j’eus en 1726 avec le dodeur Clarke, jamais
» ce phiiofophe rie prononçoit le nom de Dieu
» qu’avec un air de recueillement & de refped
» très-remarquable. Je lui avouai l’impreflion que
» cela faifoit fur moi, & il me dit que c’étoit de
» Newton qu’il avoit pris inïènfiblement cette
» coutume, laquelle doit être en effet celle de
» tous les hommes ». Samuel Clarke étoit né à Nor-
wick en t 675. Il étoit curé de la paroiffe de Saint-
Jacques de Londres. Il mourut le 11 mai 1729,
ayant, dit-on, abjuré l’arianifme. On a publié tes
ouvrages à Londres en 1738, en 4 volumes in-foU
Son goût pour les fciences fe joignoit à l’amour
des lettres & de la poéfie. Il donna une édition de
l’Iliade en grec & en latin, avec de favantes obfer-
vations, le tout en 4 vol. i/z-40. Il mourut en achevant
cet ouvrage, dont il n’avoit publié q,ue la
moitié.
CL AUBERGE ( J e a n ) {Hifi. litt. mod.'). Ce
favant Allemand doit trouver place ici comme
ayant été un des premiers qui aient enfeigné la
philofophie de Defcartes en Allemagne, chofe alors
courageufe. Il y a d’ailleurs de lui un ouvrage intitulé
: Logica vêtus & nova, qui eft Ou a été eftimé.
Né en Weftphalie en 1622. Mort en 1605.
C L A U D I A ) ( Hifloire Romaine) , vefi
taie, fut accufée d’avoir laiffé éteindre le feu
facré. Pendant qu’cn inftruifoit /on procès, on
prétend que la déeffe Vefta fit un miracle pour
manifefter fon innocence. L’on avoit fait venir
de Phrigie le fimulacre de la mère des dieux Le
vaiffeau chargé de cette précieufe relique refta à
fec fur le rivage. La confternation fut générale ,
on craignit que ce ne fût une punition de la déeffe,
offenfée de ce qu’on l’avoit tirée d’un temple où
elle avoit de nombreux adorateurs. Claudia, dit-on ,
attacha le vaiffeau à fa ceinture , & le traîna fans
effort jufqu’au milieu de Rome. Ce prodige prétendu
confondit tes calomniateurs, & elle fut déclarée
innocente. ( T-n , )
C l a u d ia , foeur de Claudius Pulcher, eut tout
l’orgueil qu’on reprochoit à fa famille. Un jour qu’elle
traverfoit les rues de Rome montée fur fon char,
elle fut arrêtée par l’ affluence du peuple qui l’obligea
de rallentir fa marche. Senfible à cette efpèce
d’affront, elle s’écria : « Je voudrois que mon frère
» fût encore en v ie , & qu’ il perdît une fécondé
» bataille navale pour débarraffer Rome de cette
» canaille dont elle eft furchargée ». Ce fouhait
fut regardé comme une imprécation contre