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Yvon de C h o l e t , au quatorzième fiècle , fut
fait prifonnier dans les guerres contre les Anglois.
Il étoit beau-frère de Jean de Bourbon , comte de
«la Marche, ayant époufé comme lui une Vendôme.
Jean de C h o l e t , fous Louis X I , fut pourvu,
par des lettres données au Pleflls-lès-Tours , le 7
décembre 1477» de la charge de maître général,
gouverneur & vifiteur de toutes les artilleries de France ;
& dans d’autres lettres, données au même lieu le
•21 février fuivant, il eft dénommé grand-maître
artillerie : il èft le premier qui ait poffédé cette
charge avec tous les avantages qu’elle a réunis ;
les fondions & les droits en étoient, avant lu i ,
partagés Centre trois infpeâeurs.
■ Ces-faits nous ont été fournis par la famille.
CHOMEL ( Hiß. litt. mod. ). Ce nom rappelle
plufieurs ouvrages utiles.
1 Noël C h o m e l , curé à L y on , mort en *71 2,
eft auteur du Dictionnaire économique, amélioré &
augmenté depuis.
aQ. Pierre-Jean-Baptifte C h o m e l , médecin-ordinaire
du r o i , mort en 1740 , eft auteur d’une
.Hiftoire des plantes ufuelles, très-connue.
3 °. Son fils, Jèan-Baptifte-Louis, mort en 1767,
a fait un EJJai fur Vhißoire de la médecine 'en France j
une Vie de Molin ; un Eloge de Dur et, &c.
CHOMPRÉ (P ie r r e ) ( Hiß. litt. mod. ) , maître
de penfion célèbre à Paris, mort le 18 juillet 1760,
a fait un Dictionnaire abrégé de la fable , 8c uq Dictionnaire
abrégé de la bible ; une Vie de Brutus,
premier conful de Rome , & une Vie de Callif-
thenei On a aufli de lui des ouvrages élémentaires
utiles , à l’ufage de fes écoliers.
CHOPIN (R en é ) ( Hiß. li t t .mod.), jurilcon-
fulte françois, célèbre, du feizième fiècle, né à
Bailleui en Anjou en 1537 , mort à Paris en 1606.
Ses ouvrages ont été publiés en 1663 en fix vol.
in-fol. Les uns font latins , les autres françois.
Henri III l’anoblit pour fon Traité du domaine :
Henri IV le chaffa de Paris pour fon!zèle ligueur,
Sc finit par l’y. laiflèr, en faveur de fon mérite.
C H O R IE R ( N ic o l a s ) {Hiß. lut. mod. ) ,
avocat au parlement de Grenoble, né à Vienne
en Dauphiné l’an 1609, eft auteur d’une hiftoire
du Dauphiné, d’un nobiliaire de la même province
, d’une hiftoire généalogique de la maifon de
$aflenage ? d’une hiftoire du duc de Lefdiguières,
du livre de arcanis amoris & veneris, qu’il mit
fous le nom de Louife Sigéé de Tolède; du livre
intitulé : Joannis Meurfii elegantiat latini fermonis|
de la jurifprudence de Guy-Pape, abrégé de l’ouvrage
de ce jurifëbnfulte. Chorier mourut en
2692. •
CHOSROÈS ( Hiß. de Perfe. ) . C ’eft le nom de
deux rois de Perfe. Le premier , qui fut furnommé
le Grand, fuccéda, l’an 531 de 1ère chrétienne-,
à Cabade * fon père; il étoit j contempora in de
Jnftinien & de Juftin II. Il fit beaucoup la gu es re
à ces Romains de-Conftantinople, dégénérés à-Ja-
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f°lS des Grecs & des Romains ; il fut battu p ïf
Belifaire , mais il fit de grandes conquêtes fur
Juftin I I , & finit par être battu par Tibère IL
Il en mourut de chagrin en 579. Il eft aflez maltraité
par les auteurs chrétiens ; mais les écrivains orientaux
en font un fage & même un fa van t , jaloux
de faire obferver la juftice dans lés moindres
chofes, & d’obferver lui-même la modération eh
tout.
Chôsroes II monta fur le trône de Perle en
590. Les Perfes s’étoient contentés d’enfermer
Hormifdas I I I , Ion père , après lui avoir crevé
les yeux ; il acheva leur ouvrage, & fit aflont-
mer fon père: il fut renverfé du trône à fon tour,
& y fut rétabli par les foins & les fecours de
l’empereur Maurice, qui auroit pu fe difpenfer c?e
rendre ce fervice à un parricide. Maurice ayant
été affafliné parPhocas, Chofroës 11 arma , pour
le venger , foit que ce parricide fût reconnoiffanf,
loit , ce^ qui eft plusvraifemblable, que fon ambition
prît feulement ce beau prétexte. En effet ',
Heraclius ayant vengé la mort de Maurice par
celle de Phocas, & ayant été proclamé empereur ,
reprefenta que la guerre n’avoit plus de motif ,
que Maurice etoit vengé , qu’ils avoient concouru
Pun & l’autre au même objet, qu’ils étoient eflen-
tiellement amis & alliés; niais Chofroës-, qui avoît
pris goût à la guerre, parce qu’elle l’avoit fédiiit
par quelques fuccès, pourfuivit fes conquêtes &
ne répondit rien : Zonare dit que, s’enflammant
d’un zèle perfécuteur & intolérant, il jura de
pourfuivre lés Romains jufqu’à ce qu’il les eût
- forcés de renier Jéfus-Chrift, & d’adorer le folëiî.
C ’étoit encore un prétexte, il en voüloit plus à
leurs états qu’à leur foi. Héraclius commença par
le battre, & lui offrit de nouveau la paix.Chofroës y
non-feulement piqué de fa défaite, mais encore
ivre de fes conquêtes , répondit avec dédain, qu’il
avoit chargé fon armée de faire la réponfe : il fallut
le battre encore, & rendre la leçon plus forte
elle alla jufqu’au découragement : Chofroës crut
qu’un vaincu^ 11e devoit plus régner, il voulut
abdiquer le trône ; il y étoit monté par un crime ',
il en defeendit en commettant encore une injuf-
tice. Il avoit deux fils, Siroës & Merdéfane : ce
fut au cadet qu’il voulut remettre fes états ; l’aîné
ne put le fouffrir, il arma contre fon père, &
jdus cruel encore à fon égard , que Chofroës’ ne
I avoit été envers le fien,.il le fit périr de'faim
en infultant a fa mémoire, & en lui rèprochaïit
un de fes vices. Chofroës étoit avare ; il avoit fait
conftruire une voûte fouterraine, où il enfermoit
fes trefors. Siroës l’enferma lui.même fous cette
voûte , où, au lieu de mets, il ne lui faifoit fervir
que l’or & l’argent qu’il y avoit amaffés. Chofroës
I I mourut en 628
CHRAMNE {Hifl. de France.), fils de Clotaire
I. Il fe révolta contre fon père, qui lè fit
brûler dans une grange , avec fa femme8cfes en-
fans innocens, en 560.
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CHRÉTIEN ( Hifh lki. mod. Quelques gens
de lettres de te nom méritent qu’on s’en fouvienne.
i ° . C h r é t ien de Troyes ,dit Meneflier, poëte
françois, qui vivoit vers l’an 1200, auteur du
roman de Perceval le Gallois , & de plufieurs autres
romans de chevalerie de la table ronde.
2 ° . C h r é t ien (G e rv a is ) , plus connu fous le
nom de Maître Gervais, a fondé le collège de ce
nom à Paris en 1370. Il étoit premier phyficien,
c ’eft-à-dire premier médecin du roi Charles V ,
chanoine de Paris , chantre de Bayeux : il mourut
dans cette dernière ville le 3 mai 1383.
3°. Guillaume C h r é t ien , médecin de François
I & de Henri I I , a traduit en françois quelques
ouvrages de médecine , entre autres le traité
d’Hippocrate fur la génération.
4°. Florent C hré tien, fils du précédent, 8c
le plus célèbre de tous , fut inftitmèur d’Henri IV.
On a de lui une tràduélion d’Oppien, ■ des épi-
'grammés3 grecques, quelques fatyrêà. Il eut part
à la.fatyre Menippée, & par-là il fut utile à fon
élève : il traduifit èn grec & en lann les quatrains
de fon ami Pibràc | il fit des tragédies ; on devine
ce que c eft que des tragédies du temps d’Henri I V ,
ou même antérieures. Il abjura comme Henri IV.
Il mourut en 1596, après avoir eu là fatisfaétion
de voir ce prince affermi fur fon trône: il étoit
né én 1541 à Orléans. Il eut un fils, qui étoit aufli
un homme de lettres. Madame de la Guërche,
petite-fille de Florent Chrétien, & marraine de
M. l’abbé de Canaye, de l’académie des inferip-
tions & belles-lettres , mort le 12 mars 17824
avoit légué à ce dernier des notes précieufes de
fon aïeul Florent, ou de fon père, fils de Florent,
lefquelles furent égarées comme papiers inutiles ,
& dont l’abbé de Canaye déplora toujours là
perte. "
CHRISTIERN I , furnommé le Ri c h e , roi de
Danemarck ( Hifl. de Danemarck). Chriftophe III
avoit réuni fur fa tête les trois couronnes de Danemarck
, de Suède & de Norwège ; il mourut fans
enfans. Les troubles inféparables d’une éleélion
donnèrent à Charles Canutfon, grand maréchal
de Suède, le temps de fe faire proclamer dans fa
patrie. Les Danois fe hâtèrent d’offrir la couronne
au fage Adolphe, duc de Slefwigh, fils de Gérard *
comte de Holftein ; il la refufa, & dit aux députés
qu’ils ne pouvoient mieux la placer que fur la tête
de Chrifliem, fécond fils de Théodoric , comte
d’Oldenbourg.
Le fénat, par déférence pour le comte , lui fit
demander lequel de fes enfans il vouloit élever fur
le trône. «J’ai trois fils, répondit le vieillard, l’un
w eft efclave de toutes fes paffions, & s’endort au
fein de la molleffe ; l’autre eft un caractère féroce,
n la guerre eft fon élément, il ne connoît d’autre
j> gloire que celle de gagner des batailles ; mais
j> Chrifliem, objet de mes foins les plus tendres,
y> joint aux talens du héços les vertus de l’honnête
9 homme ; ce n’cft qu’à regret qu’il prend les armes;
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« 11 s’en fert avec gloire & les quitte avec plaifir:
» que le fénat choififfe entre ces trois princes ». Le
choix fut bientôt fait : Chrifliem fut nommé , tous
les ordres de l’état allèrent a fa rencontre ; il reçut
des mains de l’archevêque Yvon l’étendard du
royaume, & fut proclamé roi de Danemarck & de
Norwège en 1448,
Cependant Charles fait une irruption dans l’ifle
de Gotland , afyle que Chriftophe III avoit laiffé ,
par compaflxon , au malheureux Eric X , chaffé de
fes états. Chrifliem f i it repréfenter à Charles que
cette ifle eft un domaine du Danemarck, queValde-
mar III l’avoit fubjuguéé les armes à la main. Charles
, pour toute réponfe, fait entreprendre le fiège
de Wisbÿ. Eric fe défend quelque temps dans la
citadelle ; une flotte Danoifeparoît, on négocie, on
fe fépare ; on fe bat-, la négociation eft encore re-
nouee & rompue ; enfin Chrifliem arrive en per-
fonne à. la têtç d’une armée ; ennemi du carnage ,
il offre aux Suédois une retraite affurée , s’ils veulent
renoncer à leurs prétentions fur cette ifle. Ses
propofitions furent rejetées ; ce refus devint le
fignal du combat. Chrifliem fut vainqueur ; dix-huit
cent Suédois périrent dans ce-:te aélion, le refte
rendit les armes ; Chrifliem traita les prifonniers
avec beaucoup de douceur , les renvoya fans exiger
de rançon , & les combla de préfens ; il leur fit entendre
qu’il les traitoit, non comme fes ennemis,
mais comme fes fujets; que d’après l’union de
Calmar , il avoit des droits inconteftables fur la couronne
de Suède, mais qu’ayant la guerre en horreur,
il aimoit mieux conquérir ce royaume par fes bienfaits
que par fes armes.
Ce prince revint triomphant, mais il apprit à fon
retour que Charles venoit d’être couronné en Norwège
par un parti puiffant. Il demanda une aflemblée
des deux nations à Hemlftat, & s’y trouva en per-
fonne; douze députés Suédois s’y rendirent ; Charles
leur avoit ordonné, fl l’on mettoit en queftion
fes droits fur la % ède & la Norwège, de ne prendre
d’autres arbitres que l’empereur, le pape ou la
guerre; mais Chrifliem fut les convaincre par la
force de fes raifonnemens, & les perfuader par le
charme de fon éloquence ; ils lui promirent de
lui faire reftituer fla couronne de' Norwège, &
de faire jouer tôus; les refforts poflibles pour dé-
pofer Charles , & ne lui laiffer que le titre de
vice-roi en Suède. Ce prince irrité traita leur foi-
blefle de trahifon, & voulut les punir; ils trouvèrent
à la cour de Chrifliem un afyle contre fa
vengeance.
On l’en vint pas d’abord à une guerre ouverte ,
on fit de pàrf & d’autres des côurfes fréquentes fur
les terres ennemies.',Chrifliem & le fénat choifirènt
ce parti comme le plus modéré ; ils fe trompoient,
ces courfes oçcafionnent des ravages déplorables ;
le pays qui y eft expofé ne~devient pas un champ Ide bataille, mais un théâtre confacré au brigandage
, aux; àffaflînàts & à tous les crimes, & le
laboureur fëul y périt, yiéiime forcée des querelles