
très-relatifs à fa profeflîon les Caractères des
PaJJîons , dont Boileau a dit :
Laiffbns-en difeourir la Chambre 8c Coeffeteau.
l ’Art de connaître les hommes ; la Connoiffance
des bêtes, Conjectures fur la digeflion; le Syfiême de
Pâme. Né au Mans vers 1594, mort en 1669.
Le curé de S. Barthélemi écrivoit peu , mais
il faifoit écrire en fourniflfant des conleils & des
idées, & il fe comparoit à cet égard à Socrate.
Qn a de lui quelques panégyriques. Mort en
169g.
Un autre abbé d e l a C h am b r e , d’une autre
famille, ( François Illharart de la Chambre,
«lûâcur de forbonne & chanoine de S. Benoît,
a fait plufieurs traités dogmatiques & Polémiques
, principalement contre le janfénifme,
un Traité de la vérité de la religion, un Traité de
Fèglife, un Traité de la grâce; un Traité du for*
mulâtre ; une Introduction à la théologie. Mort en
1 753\
CHAMIER, ( D a v id ) théologien proteftant,
eft beaucoup moins connu pour avoir écrit contre
le cardinal Bellarmin la Panßratie catholique
ou Guerre de l 'Etemel, que pour avoir dreffé l’édit
de Nantes, & pour avoir été tué d’un coup
de canon, en 17 2 1 , au fiégê de Montauban, fur
un baftion, où il s’expofoit en foldat par zèle de
prédicant. Son petit-fils , héritier de fon zèle, fut
roué pour avoir eu part à quelque attroupement
des Huguenots dans le Dauphiné, fous le règne
de Louis XIV.
CHAM IL LARD, ( Etien n e ) {Hiß. litt, mod.)
Jéfuite, né à Bourges en 1656, prédicateur & antiquaire.
On a de lui une édition de Prudence
à î’ufage du Dauphin ; elle eft rare. On a aufli
de lui des DiJJertations fur plufieurs médailles,
pierres gravées & autres monumens d’antiquités.
On le trompa fur quelques faufles médailles qu’il
crut anciennes qu’il eut le malheur d’expliquer
avec une grande profufion d’érudition , accident
arrivé à plus d’un antiquaire, & qui ne doit pas
plus décrier l’érudition, qu’une erreur en matière
de goût ne doit décréditer le génie. Le P. Chamil-
lard mourut à Paris en 1730.
C h a m il l a r t ( Michel de ) {Hiß. de Fr. ) C ’eft
le Miniftre Chamillart : d’abora conseiller au parlement
de Paris, puis maître des requêtes , & con-
feiller d’état., il étoit un juge d’un mérite ordinaire,
mais non pas d’une probité ordinaire ; on
a raconté de lu i , ce qu’on raconte à la vérité de
quelques autres ,mais en très-petit nombre,nommément
de Desbarreaux, qu’étant rapporteur d’un procès
qu’il avoit fait perdre par fa négligence à celui qui
avoit droit ,i ts exécuta lui-même, & rendit à la partie
léfée la iomme de vingt mille francs dont
il s’agiffoit au procès. Bien des juges fans doute
ont fait la même faute, fort peu ont pu dir?
comme M. de Çhamillart, avec le préfident de la
Gouvernante.
Vous voyez le coüpable 8ç le réparateur.
M. de Montefquieu, en parlant des faux ju-
gemens des hommes & du peu de rapport qu’ils
mettent quelquefois entre leurs opinions , &
les motifs fur lefquels ils les fondent, obferve
que tel qui devroit être méprifé, parce qu’il eft
un fo t, ne l’eft fouvent que parce qu’il eft homme
de robe. On pourroit obfcrver, dans un fens
a peu près femblable que la fortune de M. de Cha->
mi Hart, qui auroit pû naître d’un fi beau trait de
générofité & de juftice, vint de ce qu’il jouoit
bien au billard ; il eft difficile de dire quel rapport
Louis XIV avoit trouvé entre ce petit talent &
celui de gouverner un grand état ; mais il chargea
M. de Chamillart , malgré lu i , des emplois de
Louvois & de Colbert : il faut rendre juftice à
Chamillart, il ofa faire des repréfentations à fon
maître fur ce choix , il eut la grandeur d’ame
d’alléguer fon incapacité. Louis XIV voulut qu’il
fût miniftre & de la guerre & des finances, il
; lui dit : je ferai votre Jecond. Louis X IV , en cette
; occafion, n’eut pas, comme Chamillart, ou le bon
efprit de voir, ou la grandeur d’ame d’avouer, que
le fécond même n’étoit pas fuffifant, fur-tout dans
les temps malheureux que la révocation de l’édit
de Nantes, & les guerres continuelles avoient
amenés. Louis XIV croyoit avoir formé Colbert
& Louvois, parce qu’il leur avoit donné des'
ordres que ces miniftres avoient eu l’adrefle de lui
infpirer. Il ne forma point Chamillart, parce que
Chamillart ne lui infpiroit rien.
Le miniftère même n’eut pas le pouvoir d’aveugler
Chamillart fur fa médiocrité, il écrivoit à M. de
Catinat, en lui expofant fes idées fur la fituation
où ce général fe trouvoit : Je ne fuis quun robin
qui fait fon noviciat dans la guerre, ainfi entre vous
•& moi, tout ce que je vous dis ne veut rien dire,
On a demandé comment un miniftre du roi pou-
voit fe permettre d’écrire ainfi. J’ofe être d’un
avis bien différent, j’ofe penfer que c’eft ce qu’un
miniftre, fur-tout homme de robe, devroit toujours
écrire à un général, fur-tout aufli fage & aufli
habile que M. de Catinat, le miniftre fût-il en
état, comme Louvois de fairç l’inftruâion au maréchal
d’Humières, pour le fiège de Gand «Vous
» êtes fur les lieux , c’eft à vous à vous déter-r
» miner par les circonftances,fans attendre noscon-
n jeétures & nos combinaifons de Verfailles qui
» doivent avoir le double défaut d’être fautives &
j> tardives ». Enfin le cri public força Louis XIV
d’exaucer les voeux que Chamillart avoit faits fi
fouvent d’être déchargé du gouvernement de l’état.
Il avoit été fait contrôleur général en 1699$
miniftre de la guerre, en 1701 ; il remit le contrôle
général en 170 8, & le miniftère de la guerre
en 1709. Des mémoires du tems infinueut çepepdant
q u e ,'fi au commencement il avoit paru
craindre d’être chargé de ce double fardeau, à la
fin il ne défiroit plus d’en être déchargé, qu’il
chercha même les moyens de prolonger fon miniftère,
tant on s’accoutume aifément au rang
fuprême, tant il eft doux apparemment de commander,
tant il eft dur au moins dedécheoir!
M. d^Chamillart avoit encore le miniftère de
la guerre au temps de ce fameux confeil, ou
Louis XIV pouffé au défefpoir par les p r o f i tions
révoltantes des alliés-, pleura fi amèrement
de fe voir réduit par la guerre à l’impoflibilité
de continuer la guerre, & de faire la paix. On pou-
voit dire alors :
Eh bien ! voilà ce toi fi fier '& fi terrible !
Dans ce Confeil, M. de Beauvillier, avec cette
vertu romaine qui faifoit fon caraâère, prefla
M. de Chamillart de dire au roi, en bon citoyen,
en miniftre zélé , en homme vrai, s’il étoit encore
poflîble que la France courût les hazards &
fupportât les dépènfes d’une feule campagne ; M. de
Chamillart ne répondit que par un morne filence.
Toutes les refîources extrêmes avoient été épui-
fées fous fon malheureux miniftère, fans qu’on pût
s’en prendre au miniftre ; les impôts étoient journellement
augmentés, les billets de monnoie
établis ; oft avoit vendu tout ce qu’on avoit pu
vendre, jufqu’aux croix de S. Louis, qu’il impor-
toit fi fort de ne vendre pas. M. de Chamillart eut
pour fucceffeur, dans le miniftère des finances*
M. Defmarêts, & dans le miniftère de la guerre,
M. Vôifiri. 11 mourut en 17*1 , âgé de foixante
& dix ans.
CH AM IL L Y, (N o ë l B o u t o n de) {Hiß. de
France,) maréchal de France à jamais célèbre par
la belle défenfe de Grave en 1675. Mort à Paris
en 1715 à 79 ans.
Dans fa jeunelfe il avoit fervi en Portugal fous
le maréchal de Schömberg ; là, fes liaifons avec une
religieufe portugaife donnèrent lieu aux fameu-
fes lettres portugaifes , fi fouvent réimprimées : à
fon retour du Portugal, il en rapporta les originaux
qu’il fit traduire par Subligny.
Nicolas Bouton , comte de Chamilly , père du
maréchal, fe fignala aufli par la défenfe des places.
Il défendit Stenai en 1654, pour le grand
Condé;, contre l’armée royale, pendant quarante-
trois jours, il y eut l’épaule caftée; en 1788, il
ne défendit pas moins vigoureufement la Capelle;
il mourut en 1662 couvert de bleffures.
Erard I I , fon fils ai né, frère pu maréchal, fuivit le
grand Condé aux campagnes de Rocroi,de Fribourg,
de Lens , il lé fuivit aufli dans fa défeéiion, & rentra
en grâce en même temps que lui.
Un de leurs coufins, Jean-Baptifte Bouton,fut
tué à vingt & un ans, au fiége de Philisbourg
fn 1644.
La Maifön de Bouton- Chantilly étoit ancienne
& confidérable en Bourgogne.
CH AM O U S S E T ( C h a r l e s H u m b e r t P ia r -
RON d e ) {Hiß. m od.), maître des comptes,
homme dont la mémoire doit être à jamais chère
& refpeélable ; il ne fit, ne propofa, ne rêva
que<du bien , les intérêts de l’humanité, lui furent
toujours préfens & toujours facrés. Particulier
fans fortune, & vivant dans une monarchie, il
a fait plus de chofes utiles que beaucoup de grands
princes : on réfifta d’abord félon l’ufage au bien
qu’il propofoit, on finit par en profiter. C ’eft à
lui qu’on doit rétabliflement de la petite pofte de
Paris. Il avoit publié le plan d’une Maifon <TaJ]o-
ciation pour les malades ; on n’accueillit point alors
ce projet, on y trouvoit je ne fais quelle idée
d’hôpital qui humîlioit; mais un hôpital ou hof-
pice à l’établiflement duquel on a contribué, où
I une bienfaifance prévoyante & utilement inté-
reflee nous acquiert les droits de fondateur, &
nous aflùre dans nos. befoins des fecours que
nous accordons d’avance aux befoins des autres ,
un pareil afyle peut-il jamais avoir rien d’humiliant?
Nous voyons aujourd’hui cet établiflement
fe reproduire fous une nouvelle forme , en faveur
des eccléfiaftiques Ôt des militaires fans fortune ,
tant il eft vrai que le bien, dès qu’il eft montré,
dès qu’il eft apperçu, eft un germe qui fruâifie
pour une génération ou pour une autre | Propofons
toujours le bien, ne fût-ce que pour épuifer & pour
épargner à nos neveux, ces dédains, ces froideurs,
ces plaifanteries , ces contradi&ions 4 épreuve par laquelle
toute invention heureufe & utile doitpafîer
néceflairement, nous aurons beaucoup avancé ce
bien même que nous n’aurons pas vu exécuter,
que nous aurons même vu rejetter. On a encore du
même M. de Chamoujfet d’autres écrits, toujours
marqués de ce fceau refpeâable de l’utilité publique
; tels.font deux mémoires, l’un fur la con-
fervation des enfans , l’autre fur l’emploi des
biens de l’hôpital S. Jacques à Paris, & des ob-
fervations fur la liberté du commerce des grains.
Cet homme excellent mourut le 27 mars
1771- Il
CHAMPAGNE ( Hiß. mod. ). Dans les deux
partages que firent lès enfans de Clovis & ceux de
f Clotaire I , la Champagne faifoit partie du royaume
! de Metz ou d’Auftrafie. On voit dans Grégoire de
; Tours divers ducs de Champagne, tels que Loup &
| Wrntrion; ce font des gouverneurs de cette province
j pour les rois d’Auftrafie, & il y en a eu d’autres
jj depuis. Les comtes héréditaires de Champagne n’ont
! commencé que vers l’an 953. Ceux d'entre eux
qui ont été célèbres fe trouveront à leurs noms
partie l lier s. Dans le temps de l’ancienne pairie féo-,
dak ou réelle , dont l’origine eft inconnue , la
Champagne étoit le premier ou la première des trois
comtés pairies laïques. On ignore aufli l’origine
précife du titre de palatins que portoient les comtes
de Champagne ; ce font de ces queftions fur lef