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chai I I , Calixte I I , Honorius II. On a de llii
divers écrits publiés en i6 io ,p a r le père Sir-
jmond. Il mourut vers i’an 1130.
2°. Geoffroy de Saint-Omer 9 un des fonda-
Jeurs de l’ordre des templiers en i l 18.
30. Etienne-François Geoffroy, chymifte célèb
re , de l’académie des fciences de Paris, de la
Ibciété royale de Londres, profeffeur de çhymie
au jardin du roi, & d e médecine au collège royal;
auteur du livre intitulé :<& materid medicd9five de
medicamentorum Jimpliclum hifioriâ, virtute, deleélu
4r ufu. Ce livre a été traduit par AL Bergier,
médecin de Paris. M. dé Nobleville en a donné
une continuation avec une hifloire des animaux :
le tout contient 17 volumes in-12. M, Geoffroy J
mort en 1731.
GEORGES , duc de Clarence , ( Hifloire
'à’Anglet. ) frère d’Edouard IV & de Richard III.
C e dernier, duc de Gloceflre pendant le règne
d’Edouard IV, fon frère aîné, auquel il brûloit
de fuceéder, s’attacha d’abord à aigrir Edouard
contre le duc de Clarence leur frère, qui le
précédoit dans l’ordre de la fucceflion. Edouard
& Clarence avoient été tantôt amis, tantôt ennemis.
Warwick, ce grand faifeur 8c défaifeur.
de rois, avoit foulevé le duc de Clarence contre
Edouard, & lui avoit donné en mariage une de
fes filles. Edouard avoit regagné Clarence ; mais
celui-ci étant devenu veuf de la fille du comte
de Warwick , Edouard, qui redoutoit l’élévation
' de fon frère, ne voulut jamais qu’il époufât Marie
de Bourgogne, dont on lui propofoit l’alliance.
Le duc de Gloceflre, attentif à profiter de ces di-
vifions , réuffit tellement à rendre le duc de
Clarence fufpeft à Edouard, que ce roi fit noyer
Clarence dans un tonneau de malvoifie ; on ne fait
pas bien la raifon du choix de ce genre de mort,
foit de la part du bourreau, foit de la part de la
.viéVune. Mais on fait qu’un des principaux motifs
qui déterminèrènt Edouard à ce fratricide, fut
une prophétie qui défignoit pour fon fucceffeur
quelqu’un dont le nom commençoit par la lettre
G. Etoit-ee Georges, duc de Clarence? étoit-ce
le duc de Gloceflre Richard ? celui-ci eut l’adrefTe
de tourner les foupçons contre le premier, qu’il
’ accufoit de préparer en fecret l’accompliflement
de cette prophétie. Si le duc de Gloceflre, comme
il y a beaucoup d’apparence , étoit l’auteur de
cette prédiâion , il femble qu’il fe mettoit lui-
même en danger par cette équivoque de la lettre
G. Vrai-fèmblablement on avoit foin de dire
' alors qu’il Vagiffoit du nom de baptême, le feul
en effet qu’on porte fur le. trône,• & iorfque dans
la fuite, par la mort de Clarence 8c d’Edouard,
8c par la foibleffe de leurs enfans, le duc de
Gloceflre s’aprocha du trône, la même prédidion,
différemment interprétée , lui fut encore utile.
L e due de Clareace périt lé 18 £éyrier 1478.
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GEORGES I , ( Hiß. d'Anglèt. ) appellé S
la couronne d’Angleterre par le teftament de ls
reine Anne , naquit le ad mai 1660 , d’Ernefl-
Augufle, duc de Brunfwick & de Lunebourg,
électeur d’Hanovre; & de Sophie, fille de Frédéric
V , éle&eur palatin, qui avoit époufé Elifa-
beth Stuart d’Angleterre. Ce prince monta fur
le trône en 17 14 , 8c loin de fuivre les vues
d’Anne fa bienfaitrice i qui avoit élevé le parti
des T o r y s , Georges donna toute l’autorité aux,
Wighs ; démarche qui trouva bien des cenfèurs, &
fit éclorre un grand nombre de fatyres contre le
nouveau règne. Ma maxime, difoit-il, eft de n’aban»
donner jamais mes amis, de rendre juftice à tout
le monde, & de ne craindre pet fon ne. En effet,,
il donna dans plnfieurs circonftances des preuves
éclatantes de la fidélité qu’il avoit jurée à fes-
alliés. Sa valeur qui avoit éclaté dès fa plus tendre
jeuneffe, lorfqu’il faifoit fes premières armes
fous fon père, 8c l’autorité prefque defpotique
avec laquelle il prétendit régner, malgré les conf»
pirations multipliées qui fe formèrent contre lui»,
montrèrent allez qu’il ne craignoit perfonne»
Quant à fa juflice, elle fut févère, 8c fouvent
inéxorable. Il fembloit fans ceffe irrité par les
efforts que faifoit fans ceffe le parti du prêten-
tendant, en faveur de ce prince infortuné. Lo
comte d’O xford, confident 8c miniftre de l<r
reine Anne, enfermé à la tour malgré fa vieii-
leffe 8c fes infirmités, fept pairs du royaume'
condamnés à mo$t, fans qu’il fut poflible à leurs
familles éplorées d'émouvoir le coeur du monarque
inflexible, unvévêque banni du royaume»
quoiqu’il eût prouvé clairement fon innocence 9
un grand nombre d’eccléfiaftiques 8c de laïcs exécutés
fur des accufations quelquefois légères »
tels furent les coups de rigueur qu’il crut nécefi-
faires pour s’affermir fur le trône , & qui, loin
de lui concilier cette partie de la nation qui tenoit
pour le prétendant, ne fervit qu’à l’aliéner davantage.
On reconnut même dans quelques occa-
fions que la févérité du roi n’étoit pas approuvée
des royalifles. La néceflité de faire évanouir les
projets du chevalier de Saint-Georges qui, errant
de cour en cour, fufcitoit des ennemis à l’Angleterre
, fut un prétexte dont Georges I abufa
pour fatiguer fes fujets par des demandes de fub-
fides exorbitans, par des exaâions dont le peuple
anglois murmura, malgré le fuccès des guerres
contre la Suède 8c contre l’Efpagne. Son fol
amour pour la ducheffe de Kendall, lui fit faire
des extravagances indignes d’un prince éclairé 8c
jaloux de fa réputation. D’ailleurs on ne peut lui
refufer les titres de bon général, d’habile politi-î
que. Georges mourut en 1,727 d’une attaque d’ar
poplexie, dans la foixante huitième année de fou
âg e , & la quatorzième de fon régne. ( A-R )
Georges I I , fils dp Georges I , fuccéda à
fen E&S § nj ça 1683 > 8c »voit quarante-'
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Quatre ans lorfqu’il monta fur le trône. Fatigués f
du gouvernement d’un prince dur, avide, im- !
périeux, 8c quelquefois injufte, les Anglois virent
avec plaifir le fceptre britannique paffer dans les
mains de Georges I I 9 que le roi fon père avoit
toujours tenu éloigné des affaires, mais qui avoit
dans lui des qualités capables de fuppléer à ce
qui manquoit à cette partie de fon éducation. A
Ion avènement au trône, Georges trouva la
nation dans les difpofitions les plus favorables.
Les faélions, qui, pendant tant d’années, avoient
agité le royaume, fembloient ne-plus fe fouvenir
de leurs anciennes divifions. On diftinguoit à
peine le Wigh «du T o r y , & celui-ci du Jacobite.
La mort d’Augufte I I , roi de Pologne, avoit
occafioané une guerre cruelle. Les droits de
Staniflas foutenus \par la France, 8c l’oppofition
de l’empereur agitoient les cours européennes.
Georges, par la fageffe de fes négociations, rétablit
la concorde entre les maifons d’Autriche & de
Bourbon. Mais il fe#’vit entraîné lui-même dans
une guerre*fanglante. Les Anglois déclarèrent la
guerre à l’Eipagne, plutôt par une fuite de l’empire
qu’ils aftedoient fur les mers, 8c par un
defir immodéré de dominer dans les deux hémifi
phères, que dans aucun autre motif. Cette con-
teftation élevée au fond de l’Amérique embrâfa
bientôt l’Europe entière. Les Anglois eurent des
fuccès fur mer, 8c ces fuccès foutinrent leur
courage dans les échecs que leurs armes effuyè-
r-ent fur terre, 8c fur-tout à Fontenoy. Au fort
de cette guerre , un rival, qui fembloit réunir les
voeux des puiffances européennes à un parti nombreux
dans l’Angleterre, menaça le fouverain
de la nation. Le prince Edouard, fils aîné de
de Jacques III, plus connu fous le nom de prétendant
ou de chevalier de Saint-Georges, vouloit
recouvrer le patrimoine de fes pères. Après des
fuccès éclatans la fortune l’abandonna. La guerre
cependant continuoit d’embrâfer les deux mondes.
Enfin, Pepuifement des Anglois , plutôt que le
defir d une réconciliation fincère, leur fit accepter
la paix que la France leur offroit. Elle ne fut
pas de longue durée. CJne nouvelle conteftation
élevée entre l’Angleterre 8c ia France, au fujet
.des limites de 1 Acadie, arma les deux nations
l’une contre l’antre. Chacune fe fit des alliés, 8c
l’Europe entière fut en proie aux horreurs de
la guerre. Georges I I n’en vit pas la fin , étant
mort le 25 oétofire 1760. Politique habile, il- fut
faire aimer fon empire d’un peuple qui nç fait
guère être gouverné. (A . R .)
• g GERARD , ( T om ou T ung ) ( Hijl. flmod. )
inftituteur 8c premier grand-maître des frères
bofpitaliers de Saint-Jean de Jérufalem , aujourd’hui
chevaliers de Malte. Mort en 1120.
G é r a r d , ( B a l t h a s a r ) (Hifl. mod. ) affaffm
du prince d’Orange , Guillaume, fut exécuté le
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Î3 juillet 1584. Il déclara que c’étoït pour expier
fes péchés, & pour mériter la gloire éternelle , qu’il
avoit formé ce grand projet d’affaffmer le chef des
proteftans rebelles. Il mourut en fanatique , 8c fe.
crut martyr. Philippe II , non moins fanatique »
malgré toute fa politique , annoblit la famille de
l’affaflm » mais l’intendant de la Franche-Comté
pour la France, l’a remife à la taille.
GERBERON , ( G abriel ) ( Hiß. litt. mod. J
bénédiâin de la congrégation de Saint-Maur »
grand janfénifte , auteur d’une hifloire générale
du janfénifme 8c de plufieurs autres écrits janfé-
niftes qu’on ne lira plus guère, mais qui le
firent menacer , perfécuter, enfermer à plufieurs
reprifes félon l’ufage abfurde 8c barbare dont on
fe moque quelquefois, 8c qui eft prêt à revenir
en toute occafion » tantôt fous un prétexte , tantôt
fous un autre. Né à Saint-Calais dans le Maine,
en 1628, mort à l’abbaye de Saint-Denis^ en
17 11.
GERBERT. ( Voyei S i l v e s t r e i l )
GERBILLON, ( J e a n - F r a n ç o i s ) ( Hiß. litti
mod. ) jéfuite, fupérieur général de toutes les
millions de la Chine : l’empereur Camhi le fit fon
maître de mathématiques 8c de philofophie, lui
donna tome fa confiance, 8c voulut l’avoir tou-
, jours auprès de lui; il l’employa dans plufieurs
négociations importantes. Il l’envoya en Mofcovie
à la fuite de fes ambaffadeurs, pour les aider à
fixer les limites de cet empire 8c de celui de la
Chine ; 8c voulant récompenfer par des honneurs
difti.ngués lçs fervices qu’il reconnoiflbit avoir reçus
du P. Gerbillon dans cette occafion, il le fit revêtir
de fes habits impériaux; ce que nous remarquons,
parce qu’il femble que ce fut un ufage des peuples
orientaux, dans tous les temps de revêtir de la
pourpre impériale les fujets qu’on vouloit récompenfer
8c honorer; c’eft ainfi que, conformément
au confeil d’Aman, qui croyoit parler pour lui-
même, Âffuérus rçcompenfe Mardochée dans le
livre d’Efther, chapitre 6 , vers. 7 ,8 8c 9. « Il
» faut que l’homme .que le roi veut honorer, foit
» revêtu des habits royaux; qu’il foit monté fur
» le même cheval que le roi a coutume de monter,’
» qu’il ait fur la tête le diadème royal, & que le
» premier des princes 8c des grands de la cour
» du roi tienne fon cheval par les rênes; 8c que
» marchant devant lui dans les rues 8c les places
» de la ville, il crie : ceß ainfi que fera honoré.
» celui qu'il plaira au roi £ honorer.
Ç ’eft ce texte que Racine a mis en vers dans
fa tragédie d'Efiher.
Je voudrpis donc, feîgneur, que cç mortel heureux»
De la pourpre aujourd’h u i, paré comme yous-mêmci
Et portant fur le front le facré diadème ,
Sur un de vos courtiers pompeufement orné*