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de maréchal de France ; je l’attendois , dit-il , pour
le lui donner moi-même.
M. de la Galiffonïere avoir été gouverneur-géa
i ^ anac^a s d avoit été choifi en 1750 pour
régler, avec milord Stanley, les limites de cette
partie de l’Amérique feptentrionale, & prévenir
la guerre qui éclata fix ans après, & qu’il ouvrit
par la glorieule victoire dont nous avons parlé.
G ALLAN D 0« G A LAN D , ( P ie r r e ) (Hifi.
lut, mod. ) Le premier profeflèur d’éloquence latine,
au collège ro y a l. futBarthelemiZ<2rom«j, c’eft-à-
oire, le Majjjon. Pendant un voyage qu’il fit en
12 539 en Italie, Pierre Galland donna des leçons
a la place; & après qu’en 1541 Latomus eut quitté
• . 7 rance pour Té retirer à Trêves, Galland fut nom-
me par François I à cette chaire ; il la quitta fous
Henri II , pour une chaire de profeffeur en grec; il
P.r,nclpal du collège de Boncourt, & il le fit
rebâtir ; reéleur de l’univerfité dans des temps ora-
SeMx* 11 réprima l’ambition de Spifame, qui, en qua-
I 6u clîance)îer £le l’univerfité, prétendoit en être
le chef, .afin d’en être le maître ; il difputa aufli en
laveur d’Ariftote contre Ramus : nous pouvons juger
ou goût qu’on avoit alors, ou du moins qu’il avoit,
pour les équivoques, par l’épigraphe que Galland
mit a eet écrit :
s i périt Ranïum qui vçfie Istebat.
Au lieu du rameau d’or que la Sybille cachoit
fous fa robe, c’eft Ramus, qui fous la robe de pro-
fefleur & de favant, cache un enemi de la fcience,
un détra&eur d’Arifiote, & que Galland découvre
à tous les yeux ; Galland compofa divers autres
ouvrages , dont deux font connus ; l’un eft la vie
de du Châtel, l’autre l’oraifon funèbre de FrançoisI,
qu’il prononça en latin au collège roy al, & qui
contient d’affez bons mémoires fur la vie littéraire
de ce prince.
Galland fe diftinguoit parmi les profefleurs
royaux par l’agrément cle fes leçons Voici ce
qu’en dit le poète pruflien Euflate de Knobelfdorf,
qui voyageoit à Paris dans ce temps heureux pour
les lettres, & qui paroît avoir pris plaiftr à en
décrire tous les avantages.
Prtzjidet Aufonio dulàs Gatlandius ort,
lmb ait & latiis pectora nofira modis j
Qai quoties avidas reficit fsrmonibus aures
Motis blanda putes fpargere niella labris,.
Ces vers n’ont tout au plus qu’un mérite de
langue & d ejftyle; les idées en font communes.
» Galland nous enchante par fes leçons de latin,
s» on l’écoute avec avidité, le miel coule de fes
» lèvres. »
Il mourur en 1559.
2.°. Augufte Galland, favant magiftrat, procureur
général de Navarre & confeiller d2état, a
laiffé des mémoires & des traités pleins d’érudition
fur divers points de l’hiftoire de Flandre & de
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; Navarre, & un traité contre le franc-aleu fans titre J
qui n\ fi pas d’un ami de la franchife. Mort vers
l’an 1644.
30. Mais l’homme le plus célèbre de ce nom
eft A ntoine Galland, de l’académie (les infcrip»
tions & belles-lettres, antiquaire du roi. Né en
1646, au petit bourg de Rollot en Picardie, entre
Montdidier & Noyon , fa mère , qui vivoit du
travail de fes mains, & qui avoit fept enfans., le
mît en apprentiffage chez un maître. L’enfant, qui
avoit déjà commencé fes études, ne-put deficendre
à un art mécanique ^ il quitta fon martre & fou
pays, & vint à Paris chercher fa deftinée, il la
trouva. Le hafard l’ayant adrefle à M. Petîtpied *
. doéleur de Sorbonne, oncle du fameux théologien
Janfénifte de ce nom , il eut la liberté d’aller prendre
des leçons d’hébreu & des autres langues
orientales au collège-royal, M. de Nointel l’emmena
depuis avec lui dans fon ambaflade de Confia
tantinople , pour tirer des églifes grecques, des
atteftations en forme fur les articles de leur fo i,
qui faifoient alors un grand fujet de difpute entre
M. Arnauld &le''miniftre Claude. M .Galland fit
jufqu’à trois fois ce voyage du Levant, & chaque
fois il en rapporta une ample provifion de médailles, ,
d infcriptions, dedefcriptionsde monumens, tl’obfer-
vations utiles en tout genre.Dans un de ces voyages
penfa périr à Smyrne par Un prodigieux tremblement
de terré, plus de quinze mille habitans furent
ou enfevelis fous les ruines des édifices renverfés,
ou dévorés par les flammes, les' fecbufles étant
venues vers midi, heure oti il y a communément
du feu dans toutes les maifons. M. Galland fut
enterré fous les décombres de la fienne , de manière
cependant qu’il lui reftoit un peu d’air pour
refpirer, il ne fut dégagé que te lendemain. Il a
eu beaucoup de part à la bibliothèque orientale de
d’H erbelot, & il a laifle des additions eonfidéra-
bles pour eet ouvrage ; on a de lui aufli un recueil
de maximes & de bons mots, tirés des ouvragés-
des Orientaux ; une relation de la mort de Sultan-
Ofman, & du couronnement de Sultan Muflapha v
traduite du. turc ; un traité de l’origine du café 9.
traduit de l’arabe ; mais c’eft fur - tout par fa
traduéiion des côntes arabes, fi connus fous le
nom des Mille & une Nuits, qu’il eft célèbre ; ouf
en a trouvé une fuite aflez ample dans fes papiers j
on y a trouvé aufli une hifloire générale des empereurs
turcs, un catalogueraifonné des hiftoriens turcs-
arabes & perfans ; une traduéiion de TAlcoran
avec des notes hiftoriques , critiques , grammaticales
, &c. une relation de fes voyages , une de£
cription particulière de la ville de Conftantinople»
C ’eft à lui encore qu’on doit, en grande partie , la
première édition du Menagiana, & la plupart des
recherches qui yfont contenues. Cet homme êtoir
laborieux & favant ; il fut reçu en 1701 à l’académie
des infcriptions & belles-lettres, il entreprit
pour elle un diêlionnaire numifmatique , contenant
Explication des noms de dignité, des titres d’hon^
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rieur, 6* généralement de tous les tertnel jînguliers
qu'on trouve fur les médailles antiques, grecques &
romaines.
M. Galland étoit un de ces favans trop Amples
pour leur pays & pour leur fiècle , & dont les
’ jeunes - gens mal élevés croyent avoir le droit
de fe moquer. On dit que dé pareils étourdis
choifirent une nuit très - froide pour aller frapper
fortement à la porte de M. Galland , qui
malheureufement couchoit fur la rue , & qui
réveillé par le bruit, courut en chemife à la fenêtre
; ils lui demandèrent s’il étoit M. Galland, le
célèbre M. Galland, le traduéleur des contes arabes,
le.....le...... le..... &c. Leurs queftions ne finiffoient
pas , & M. Galland geloit de froid ; ils
finirent enfin par lui dire : M. Galland, f i vous ne
dormer pas, faites-nous un de ces beaux contes que
vous f a v e On fait que c’eft la formule un peu trop
uniforme qui amène la plupart des contes arabes.
M. Galland mourut le 17 février 171 ƒ. M. Bignon
, premier préfident du grand - confeil, &
M. Foucault, confeiller d’état, auparavant intendant
de Caen, eurent l’honneur d’être les bienfaiteurs
de ce favant paifible & utile, & de contribuer
à fes travaux en lui procurant ce doux
loifir néceffaire pour l’étude.
G A L L A T Y ou G A L A T Y , ( G a s p a r d )
Hifloire de France. ) colonel fuiffe du canton de
Glaris, fer vit utilement, & par les négociations &
par les armes, quatre rois de France, Charles IX ,
Henri III, Henri I V , Louis XIII , mais fur-
tou’t Henri IV. Il é.toir catholique , en conféqùence
il combattit les proteftans à la journée Moncontour ;
tuais il étoit catholique , & il combattit la ligue
à la journée des barricades & à celle de Tours,
il étoit catholique , & après la mort d’Henri III
il attacha les Suifles au. ferviçe de Henri IV ; il
.engagea les autres colonels fuiffes à défendre avec
lui la bonne caufe. Henri lui dut en partie fa
couronne ; ce roi l’appelloitfon père. Mon père , lui
.dit-il à la bataille d’Arques, garder^ - moi ici une pique,
je veux combattre à la tête de votre bataillon. Il ne
pouvoit en effet choifir un pofte plus digne de lui.
fGallaty fe couvrit de gloire à cette bataille, & fon
régiment fut celui qui contribua le plus à la viâoire,
Il fut créé le premier colonel du régiment des
gardes-fuiffes en 1615. Il mourut à Paris en 1619.
G A L L E T | Hift. mod.) ou GALET. C’eft le
lîom 1 ?. d’un joueur célèbre dont parle Boileau :
Mais eût-il plus de biens que n’en perdit Galet.
Il avoit été aflez riche pour faire bâtir l’hôtel
.de Sully dans la rue faint-Antoine, & l’ayant
perdu au jeu , il venoit encore jouerfur l’efcalier ou
dans l’antichambre avec les laquais & les marmitons.
Un autre Gallet plus moderne, mort en 1757,
eft connu pour quelques opéra comiques qu’il a
faits ou feul oiî en fociété avec meflïèurs Piron
jP^nard Pontaii. Il a fait aufli quelques parodies.
G A L &7 Ï
GALLICANE, adj. f. {Hiß- mod.) ce mot ne s’em.
ployé que dans les matières eccléfiaftiques, & même
en peu d’oeçafions.
L’églife gallicane eft l’affemblée des prélats dtf
France.
Le bréviaire gallican, c’eft le bréviaire particulier
qifaVoit l’églife de Gergenti en Sicile, & que les
auteurs modernes de ce pays-là nomment le b ré-,
viaife gallican.
Apparemment qu’ils le nomment ainfi, parce
qu’il y fut introduit par faint Gerland , qui fut fait
évêque de Gergenti après que le comteRoger en eut
chafle les Sarrafins, & par les autres évêques fran-^
çois que les Normands y attirèrent.
La liturgie gallicane,^c’eft la manière dont on cele-
broit autrefois le fervice divin dans les Gaules.
Voye1 le P. Mabillon, 1. liturg. galt. ch. v, &c. die-
tionn. de Trévoux 6* Chambers. { A . R .)
G ALLIEN, QHifi. des empereurs.) fils de
Valérien , fut déclaré augufte à Rome par 'le
Sénat, le même jour que fon père fut proclamé
empereur par l’armée dans la Rhétie. Les prémices
de fon règne en firent concevoir les plus
heureufes efpérances ; mais quand il fe crut affermi
fur le trône,, il fe plongea dans le luxe &
les voluptés qui le firent tomber dans le mépris.
Trente tyrans s’érigèrent en fouverains indépen-
dans dans leur gouvernement, & l’on vit des
femmes prendre le feeptre, & ceindre leur front
du diadème, en défiant fes vengeances. La Grèce,
la Macédoine & le Pont furent ravagés impunément
par les Goths. Les Quades & les Sarmates
fe répandirent dans la Pannonie, fans y trouver
la moindre réfiftance. Les Germains pénétrèrent jusqu’au
fein de l’Efpagne, où ils fe rendirent maîtres
de Tarragone qui étoit alors une des villes les
plus opulentes de l'Europe, Les Parthes, déjà
maîtres de laMifopotamie » s’emparèrent encore de
la Syrie qu’ils trouvèrent fans défenfeurs, La Dacie,
que Trajan avoit réunie à l’empire , pafla fous la
domination des Barbares. Le démembrement de
tant de provinces annonçoit la deftruélion entière
de l'empire romain, fi Pofthumius, qui avoit été
proclamé empereur en Occident, & Odenat, qui
avoit pris le même titre en Orient, n’avoient
point par leur rébellion confervé l’ombre de ce
corps autrefois fi vigoureux. Gallien, qui avoit
vu d’un oeil indifférent les Barbares enlever les
plus riches provinces de l’empire, fortit de fon
fommeil pour aller combattre fes concurrens. Il
tourna fes armes contre Aureolus que les légions
d’Illyrie avoient forcé de prendre le titre & les
ornemens de Céfar. Gallien employa d’artificieufes
promeffes pour le faire rentrer dans le devoir ;
& défefpérant de le tromper, il lui accorda des
conditions*avantageufes., pour marcher contre
Pofthumius, dont la rébellion lui paroiffoit plus
dangereufe. Ses foldats, dont il s’étoit attiré le
ynépris, le maflacrèrent à l’âge de trente-fix ans,