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fucçédant. Ce mariage ne fe fit point, M. Daçier ne
farda pas à rejoindre la compagne de les travaux.
Il mourut le 18 feptembre 1722.
DAGOBERT I , onzième roi de France, (HiJI.
de Fr. ) naquit vers Pan 603 ., de Clotaire II ; on
ne A it précisément quelle fut fa mère, on ne peut
afiùrer qUe ce fût Bertrn.de. Frédégaire n’a pas
daigné lever nos doutes à cet égard ; cet écrivain
fe contente de nous dire qu’Aribert, fon puîné,
n’étoit pas du même lit que Dagobert, il eft prefque
confiant qu’Aribért étoit fils de Bertrudê : quoi qu il
en foit, Dagobert n’etit pas le temps de defirer une ■.
.couronne; il avoit à peine fix ans que fon père
lui donna celle d’Aufirafie, que l’ôh craignoit de
voir pafier fur le Front d’un maire.; la puifiancê de
çét cfficier étoit confidérablement augmentée.
-Clotaire, en plaçant fon fils fur lè. trône, fe défia
de fon enfance ; ne voulant pas Pabandonner à
•lui même, il-lui donna pour maire & pour cônféil:
Pépin & Arnoul, dont L’hiftoire trop complaifaute
ou trop craintive a exagéré les vertus. Dagobert
'enchaîné par ces deux hommes fameux , moins par
eux-mêmes que par l’ufurpàteur Pépin, dôiVt ôn les
règàrde comme la tige , né petit être refponfable
des années de fori régne en Auftrafie : on voit peu
d’a&ions louables de fa part. Le meurtre de CrOr
doalde, qu’il fit afTaffiner après lui avoir pardonné,
fe rapporte à cette première époque : ce fut l’àn
‘<328 qu’il réunit toute là monarchie, par la rfidrr
dèOlotaVré lI. Sil’on avoit écouté lès lois qui a-voient
«été fùivies jüfqù’àlors, Aribert fon frère puîné Pàu-
roit partagée avec lui ; mais Dagobert s’étêit concilié
Pefprit des fèignéurs, dont i l avoit cependant
conjuré la ruine en fecrét ; & ce prince fut forcé
de fe contenter d’une partie de l’Aquitaine, qu’il
gouverna avec une rare fageffe. Les premières années
de ce nouveau régne furent marquées par des
àôions de jufiice & de bienfaifance ; mais on les
dut moins à la bonté de coeur du monarque, qu’aux
Conjonéhires délicates où il fe trou voit. La politique,
cxîgeoit de fa part une grande circonfpedion & de
grands ménagèmêns, dans un temps où il venoit
de dépouiller fon frère contre lesloix-: ce frère étoit
aimé ; d’ailleurs il paroît qu*il afpiroit à reprendre
fon autorité ufurpee par les grands fous lè dernier
règne : il falloit donc flatter le peuple & s’en faire
un appui ; le feul moyen de lui plaire étoit de fe
montrer jufiè. Dans un voyage qu’il fit en Bourgogne
, où il fe montra dans tour l’appareil de fa
iriajêfté, il fembl’oit moins un roi qu’un Dieu fait,
pour punir le crime & venger l’innocence. Le peuple
ne pouvoit que chanter les louanges d’un prince,
dont le bras étoit fans cefle fufpendu fur la tête
des grandsqui, fous le régne de Clotaire II, s-étoient
permis les injuftices les plus criantes ; maison ne
tarda pas à connoîire que cette conduite vraiment
patriotique, ne lui étoit irifpirée que par fon intérêt
per formel. Dès qu’il crut avoir afiez fait
d’exemples pour ^battre lés grands, & .pour fe
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concilier l’amour des peuples du royaume de Bourg
o gn e , il fit afTaffiner Bremulfe, oncle maternel
d,’Aribert ; ce feigneur n’avoit commis d’autre’
crime que d’avoir réclamé la loi du partage en faveur
de fch neveu ; & même depuis il avoit toujours
vécu à la cour de Dagobert, & s'y étoit
comporté en fidèle. fujet. Dagobert s’abandonna
enfnite à tous les excès cle la débauche & de l’ambition
: outre Nantilde, Vulficonde & Berûide ,
qu’i-l eut à la fois , & qui toutes trois, portèrent le
titre de reine, il eut un fi grand nombre de concubines,
què, fuivam la, remarque d’un moderne ,
les hiftoriens ont cru qu’il y avoit cle la pudeur
à en déclarer le nombre fans le faire connoîne , oC
n’oift noîftoeé qâe Rêguatriide : d’ùn autre coté r
on a de violens foupçons qu’il fit empoiionner
Aribert, fon fifère ; ce prince mourût àu retour
d’une vifite qu’il lui fit, & pendant laquelle il tint
Sigebert, fon fils aîné , fur les fonts.' L’hiftoire
fi’aréùfe pas aircéleinent Dagobert devoir comnivs
cét atfent.tt; mais un prince epii eft foupçonné a«ii
Criine ,, en eft roujours ji%é capable. Chilperic^ fils.
d’Àrifrert, mourut de la même mort què fon père,
c’eft-à-diré , fubitemenr , 8c fans que l’on eôhîuft
lé genre de fa maladie : cettê feCOnde mort, jointe,
à l’emprefienseor qu’il montra , avant 8c après *
à fe revêtir de leurs dépouilles, augmenta 1er
foupçon.
On blâmeroit moins Dagobert d’avoirréuni dans,
fa main toute la mohaéhiè, ati préjudice “de fo®
frère, fi l ’on yoyoit qu’il y eût été déterminé par
un intérêt d’état. Le bonheur des François dépen-
do.it inconteftablement de cette réunion : les premiers
fiêcles de notre hiftoire démontrent cette
vérité de la manière la plus lènfi&le. Mais Clovis II,
fon fécond fils, fut à peine forti du fein de fa mère,,
qu’il fongea à lui affurer une portion de fon héritage
: il convoqua une affemblée générale dés-
feigneurs des trois royaumes^ & fit affurer à ce
prince la couronne de Neuftrie & de Bourgogne:,
celle d’Aufirafie.étoit déjà portée parSigebèrt, foi*
aîné. Dagobert mourut environ un an après qu’il
eut réglé ce partage : fa mort fe rapporte au 17
janvier 63 8 ; fon règnejut prefque aufii Long que fa
v ie , fi on le compte depuis lè moment qu’il monta
furie trône d’Aufirafie ; il avoit trente-cinq ans.
accomplis; fes cendres repofent dans Téglife de
Saint-Denis , qu’il fit bâtir avec la dernière magnificence.
L’bifioire militaire dé fon règne r.e fert point
à relever fa gloire : il fe fervit plus, fouvent dit.
poignard que de l’épée .* il fit maffacrer en une
feule nuit neuf mille Abares qui lui demandoient
un afyle contre les Bulgares leurs vainqueurs. Il
finie premier des defeendans de Clovis, qui d’habitude
fit la guerre par fes lieutenans; & ce fut
l’une des principales çaufes de la chute de fes fuC-
ceffeurs qui l’imitèrent. Les limites de la monarchie
refièrent les mêmes quelles avoient été fous
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fès prédéeefTeurs ; mai|il renonça aü tribut quer les .
Saxons nous payoient depuis Clotaire I , dans un
temps où il: eût pu leur en impofer dè nouveaux.
Dagobert étoit libéral, & fon règne fut celui du
luxe & delà magnificence: l’hiftoire remarque que
dans une affemblée nationale il parut fur un trône
d’or maffif ; mais pour fuffire à ces dépenfes , il
fut obiig4.de mettre fur fes peuples des impôts
•onéreux. Les moines fur lefquels il avoit accumulé
fes bienfaits, lui ont donné les plus magnifiques
éloges : on loue leur reconnoiffance, dit un moderne,
-on n’en blâme que l’excès. Il fut régner
ayec empire fur fes fujets; & il eft probable que
malgré fes vices, la monarchie fe feroit rétablie
fous fon règne, s’il eût été de plus longue durée ;
ces vices là même y auroient contribué. On doit
préfumer qu’il auroit fupprimé la mairie ; plusieurs
circonftances de fa vie prouvent qu’il fentoit
le danger de la laifier fubfifter. Ce n’étoit point
un faint, dit M. V e lli, en réfutant l’hiftorien du
règne de ce prince; la qualité de fondateur ne
donne point la fainteté, il faut pour cela des vertus
réelles : pn admire la généronté de Dagobert, on
gjémit fur fes déréglemens : on lui doit un précieux
recueil des loix qui.furent en vigueur fous les deux
premières races; & c’eft fans contredit le plus beau
monument de fon règne. { M— r . )
D a g o b e r t I I , neuvième roi d’Aufirafie, naquit
l’an 656 de Sigebert II & d’Emniçhilde : ce
prince éprouva le malheur avant même que fon
âge lui permît de le connoître. Il étoit encore au
fcerceau lorfque fon père, fur le point de mourir ,
confia le foin de fa tutèle àGrimoalde, maire de
fon palais , miniftre perfide qui lui avoit infpiré
«ne aveugle fécurité, & avoit ufurpé toute l’aur
îorité fous fon règne. Grimoalde ne put cependant
fe difpenfer de mettre Dagobert I I fur le trône,
mais il l’en fit bientôt defeendre ; il le dégrada ,
fuivant l’ufage , c’eft à-dire, en lui faifant couper
les cheveux & le relégua fecretement en Ecoflfe :
c’eft alors que développant toute-Taudace de fes
defieins, il mit le feeptre entre les mains de Chil-
ilebert fon propre fils : ce fut fatis doute pour diminuer
l’horreur de cette ufurpation , qu’il fit répandre
que Sigebert II , avant que de mourir ,
àvoit adopté le jeune tyran qu’il venoit de couronner.
Les grands parurent indignés qu’un fujet
né comme eux pour obéir, exigeât leur hommage ;
ils fe révoltèrent contre ce nouveau joug : ils
étoient probablement fâchés de n’avoir plus de
bouclier contre le trône, puifque le maire , créé
pour les protéger, alloit fe confondre dans la personne
du roi. Childebert n’auroit pas manque de
fupprimer la mairie à la mort de Grimoalde , au
moins la politique demandoit qu’il abolît une-charge
qui lui avoit fervi de degré pour monter fur le
trône , & pour en précipiter fes légitimes maîtres.
Quels que fuflent leurs motifs , ils fe faifirent de la
perfonne de Grimoalde, & le livrèrent à Clovis I I ,
d a g m
qui le punit de fon attentat. Clovis fit voir
que c’étoit moins la caufe d’un roi opprimé &
d’un roi fon neveu qu’il défendoit, que la fienne
propre : il punit Grimoalde, non parce qu’il avoit
ufurpé un trône , mais parce qu’il craignoit qu’un
de fes miniftres ne fut tenté d’imiter ce perfide.
En e ffe t, au lieu de rendre la couronne d’Aufirafie
à Dagobert I I , U la garda pour lui-même & la
réunit à la fienne , malgré les prières de la reine
Emnichilde, qui ne ceffoit de folliciter le retour de
fon fils. Dagobert ne repafTa en France qu’après la
mort de Clotaire I I I , fils de Clovis II ; alors il obtint
, non'fans beaucoup de brigue, une partie de
l’Auftrafie. Ebroin prétendit l’en priver ; & pour
exeufer fes hoftilirés, il fit paroître un faux C lo v is ,
qu’il difoit être le fils de Clotaire III. Dagobert
triompha de Pinjuftice, & conquit fur ce maire ,
qui cependant réuniffoit tous les talens militaires
dans le premier degré, l’autre partie de l’Auftra-
fie qu’on lui avoit refufée jnfqu’alors : c’eft ainfi
que Dagobert obtint par le droit de la guerre, ce
qu’il eût dû recevoir de l’équité de fon oncle. Il
mourut en 679 , après un régne d’environ fept
ans: l’hiftoire ne parle ni de fes vertus, pi de fos
vices ; & fon filence à cet égard eft un sûr garant
de la .modération de ce prince ; fa viâoire fur
( Ebroin nous donne une haute idée de fon courage
& de fes autres vertus militaires : il fit beaucoup
de fondations pieufes , c’étoit la paflion de ce
temps , plus dévot qu’éclairé. {M-—r )
D a g o b e r t III occupa le, trône de France, depuis
l’an 712 jufqu’en 716^, il étoit fils de Childebert
IL Nous n’avons point d’annales où les actions
de ce prince foient confacrées; il régna pendant
la tyrannie des maires du palais, qui n’au-
roient point pet mis de parler avantageufement des
rois dont ils détruifoient la puiffance : il laifla un
fils au berceau, nommé Thierri, deftiné comme
lui à n’offrir qu’un fantôme de royauté. (M—-r .)
D A G O N , f. m. ( Hiß. fac. ) , idole des Philifi-
tins , repréfentée fous la figure d?un homme fans
cuifles, dont les jambes fe réunifîoient aux aînés
& formoient une queue de poiffon recourbée en
arrière, & couverte d’éçailles depuis les reins juf-
qu’au bas du ventre , à l’exception de la partie
correfpondanre aux jambes. Dagpn , fignifie poißon
en hébreu. Quelques modernes l’ont confondu
avec Atergatis. Mais Bochard prétend avec les
anciens , que Dagon 6c Atergatis étoient feulement
frère & foeur. Les Phiiiftins s’étant emparés de
l’arche d’alliance, la placèrent dans le temple de
Dagon. L’hiftoire des Hébreux nous raconte que
cette idole ftit brifée en morceaux à la préfence
de l’Arche. Rois, liv. 1 , ch. 5. ( A . R .)
DAGOUMER (G uillaume) ( Hiß. Itt. mod-)t
profefieur de philofophie au collège d’Harcourt à
Paris, puis principal de ce collège, & reêleur de
Pp i