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V> AT ( Claude-Nicolas le ) ( Hiß. litt. moi. ),
chirurgien & favant -célèbre, chirurgien en chef
de l’hotel-dieu de Rouen, fécretaire perpétuel de
l’académie de Rouen pour les fciences , correfpon-
dant de l’académie des fciences de Paris, doyen
des aflociés régnicoles de l’académie de chirurgie
de Paris, de l’académie impériale des curieux de
la nature à Pétersbourg, de l’inftitut de Bologne ,
&-C. Il étoit de prefque toutes les fociétés Payantes,
cultivoit ou aimoit toutes les fciences , écrivoit.
fur (prefque tous les fujets qui occupoient les
hommes de fon temps; en 1724, il fe fit connoitre
avantageufement par une DifTertation fur. le balancement
fenfible des arcs-boutans de l’églife de
faint Nicaife de Rheims ; il en rapporta les raifons
phyfiques. En 1726 la fameufe aurore - boréale,
qui donna naiflance au Traité de Vaurore-boréale de
M. de Mairan , fut auffi expliquée par une lettre
de M. le Cat. Vers 17 59 , M. de Poinfable, ou
Poinfabre, gouverneur de la Martinique, attaqué
ou menacé de la pierre, avoit été fondé avec une
fonde de plomb qui s’étoit caffée dans l’opération,
6c dont une partie lui étoit reftée dans la veflie.
M. le Dran , chirurgien célèbre de Paris , prétendit
la lui avoir fondue dans la veflie par des remèdes
particuliers, découverte importante, qu’on annonça
comme pouvant conduire à une autre découverte
jbien defirable, celle des moyens de fondre la pierre
meme dans la veflie : cependant M. de Poinfable
étant mort peu de temps après, on prétendit qu’à
l’ouverture du corps on avoit trouvé dans la veflie
le morceau tout entier de plomb qui manquoit à
Ja fonde : on écrivit encore à l’occafion de cet
incident, & bientôt il ne fut plus parlé de la découverte
de M. le Dran ; ce fut en partie à l’oc-
cafion de cette découverte , & en partie à l’occa-
fion des grands fuçcès du frère Corne , que M. le
Cat fit paroître fes lettres & fon recueil de pièces
fur la taille. Les conteftations entre les médecins
& les chirurgiens ont été l’occafion de fa lettre
fur les avantages de la réunion du titre de do&eur
en médecine, avec celui de maître en chirurgie.
En 1757 il fit un éloge de M. de Fontenelle, fon
confrère à l’académie de Rouen , & cet éloge
contient des particularités qui ne fe trouvent point
ailleurs.
Il avoit remporté une multitude de prix à l’académie
de chirurgie de Paris , à l’académie de Tou-
loufe, à celle de Berlin. On a encore de lui la théorie
de l’ouïe, un traité de l’exiflence du fluide des
nerfs ; un traité de la couleur de la peau humaine,
un nouveau fyftême fur la caufe de l’évacuation
Hifioïre. Tom» 11. Première Part,
périodique des femmes ; un traité des fens ] qui
eft peut-être le plus célèbre de tous fes ouvrages.
Il étoit né à Bleraucourt, bourg de Picardie, en
1700 ; mais fa gloire appartient à la Normandie ;
c’eft là qu’il a fait du bien ; c’eft là que de bons
ouvrages, & d’utiles établiflemens l’ont rendu recommandable.
En 1731 il avoit obtenu, au concours
, la furvivance de la place de chirurgien en
chef de] l’hôtel-dieu de Rouen , un des plus beaux
& des meilleurshofpices de ce genre; en 1733 il
s’établit dans cette v ille , & dès 1736 elle fentit
l’effet de fa préfence, 6c l’influence de fon heu-
reufe & bienfaifante a&ivité ; il y forma une école
publique d’anatomie & de chirurgie ; il y forma
aufli une fociété littéraire; érigée depuis en académie
, 6c qui eft l’académie de Rouen, compagnie
qui compte de grands noms parmi (es membres.
Le roi, qui avoit donné, en 1759, à M. le Cat
une penfion de 2000 livre s, lui donna, en 17 76 ,
des lettres de noblefle, que le parlement & la
chambre des comptes de Rouen s’empreffèrent d’en-
regiftrer gratis. Le plus jufte & le plus digne ufage
de l’anobliflement , eft d’en faire la récompenfe
des talens & des fervices. M. le Cat mourut le 21
août 1768.
CATACOMBE ou C A T A CUM B E , f . f '.{Hifi.
mod. J fignifie des lieux ou des cavités fouterraines ,
pratiquées pour fervîP à la fépulture des morts.
Quelques-uns dérivent ce mot de l’endroit où
on gardoit les vaifleaux, & que les Grecs & les
Latins modernes ont appellé combe : d’autres difent
qu’on s’eft fervi autrefois de cata pour ad; de forte
que catatumbas fignifioit ad tumbas. Dadin afliire
en conféquence qu’on a écrit anciennement cata-
tumbas ; d’autres tirent ce mot du grec & de
Kvft&oç , creux , cavité, ou autre chofe femblable*
On nommoit aufli ; les catacombes, cryptez &
coemeteria.
Le mot catacombe ne s’entendoit autrefois que
des tombeaux de S. Pierre & de S. Paul, & M.
Châtelain, miniftre proteftapt, obferve que parmi
les catholiques romains, lés plus habiles n’ont jamais
appliqué le mot catacombe aux cimetières de
Rome, mais feulement à une chapelle de S. Sé-
baftien , où l’ancien calendrier romain marque qu’a
été mis le corps de S. Pierre, fous le confulat de
Tufcus & de Baffus, en 258.
Le mot catacombe eft particuliérement en ufage
en Italie, pour marquer un vafte amas de fépul-
chres fouterrains dans les environs de Rome, &
principalement dans ceux qui font à trois mille«
A