
ßojf. D A M
reur dan$ la tête de ce fou méchant, & qui heu-
feufement ne font plus rien aujourd’hui, n’agi-
toient-elles pas alors plus ou moins, toutes les têtes'
à Paris ? Le fiècle eft éclairé, dit-on , je le crois ,
mais il met du fanatifme à tout, & le fanatifine
peut toujours éteindre toute lumière. D’ailleurs s il
y a des gens qui ne font ni de leur pays , ni de leur--
fièck ,-il y a toujours & par-tout des gens effen-
tielâjfnent ennemis du bien & amis du mal Na-
vons-nous pas vu en 1771 ( qu’on remarque bien
cette époque) , un homme.laifant le métier d’homme
de lettres, propofer en termes honnêtes de
Tenouveller la faint Barthélemi, ou les dragonades
contre tous les gens de lettres qui ne pouvoient
pas gagner fur eux d’eftimer un pareil homme ?
Et s’il faut tout dire, cette propofitibn n’a fait
tiorreur qu’aux honnêtes gens, & ils n’étoientpas
les plus forts.
Profitons donc des fureurs paffées en les détef-
tant, profitons des fautes de nos pères en tout
genre en les évitant, tâchons de devenir fages ,
éc ne nous vantons de rien.
Ce qui diftingue Damiens des Clément & des
Ravaillac, ç’eft qu’il n’étoit pas purement & uniquement
fanatique comme les autres, & qu’il
a voit préludé- au régicide par le vol & l’empoi-
fonnement ; fon procès a été imprimé en 1757.
DAMMARTlN. Voyez Çhabannes.
D A M N Q R IX & DIVITTAC {Hiß. rom.) ;
deux frères riches & pu'iffans parmi les Gaulois ;
Divitiac, philofophe & druyde , ami de Cicéron
& de Çéfar-, intreduifit les Romain* dans le pays
des Eduens: La foi de Damnorix fut fufpeâe à ces*
mêmes Romains, & ils le maffacrèrent ; il mourut
en réclamant, la liberté pour lui & fon pays vers
l ’an 59, avant J. C. .
DAMO {Hiß. anc.) , fille de Pythagore , dé-
pofitaire de fes fecrets & de fes écrits, il lui défendit
en mourant de les publier , en quoi il eut tort
s’il les croyoit utiles, mais fa fille n’en eut pas
* moins de mérite d’avoir obfervé religieufement
les derniers ordres de fon père , en réfiftant à
toutes les tentations de l’indigence ©u elle eut le
malheur de tomber, &.dont elle fe feroit tirée
en confentant à la publication très-defiree de ces
écrits; fon père l’avoit aufîi condamnée à la virginité
, & elle ajouta fur ce point aux difpofirions
paternelles -, en s-’affoçîant une multitude de vieV-
'ges quelle prit .fous fa dire&ion. On. voit que la
vie cénobitique a précédé le chriftianifme , &
quelle a été connue des payens. Damo vivoit 500
ans avant J. C.
DAMOCLÈS {H iß. anc: ) . On fait comment
Denys lé tyran dékbufa du bonheur des tyrans
lé flatteur Damqcles ,\en fufpendant une épée fur
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fa tête par un crin de cheval. Voilà, lui dît- il «
mon bonheur.
Difiridus enßs cuifuper impiâ
Cervice pendit > &c.
Comment un homme qui voyoît fi phtlofophi-
quement les chofes, étoipil tyran ? Voilà là philo—
lophie des hommes, toute dans la théorie, nulla
dans la pratique.
DAMOCR1TE , hiftorien grec , auteur d’un
Art de ranger une armée en bataille, & d’un écrit
fur les «juifs. On ne fait en quel temps il vivoit.
D AM O ISEAU, DAMOÏSEL, DAMOISELLE;
( Hiß. mod. ) Ce terme a feu fier t , comme bien
d’autres , beaucoup de révolutions. C’étoit anciennement
un nom d’efpérance ; & qui marquoit
quelque forte de grandeur & dev feigneurie : aujourd’hui
dans le langage ordinaire c’eft moins le
titre' d’un guerrier que d’un petit maître. Sous la
fécondé race de nos rois , & même fou§_,la troi-
fième, dans l’onzième & douzième fiècles, le titre
de damoijeau étoit propre aux enfans des rois &
des grands princes. Les François & les peuples de
la Grande-Bretagne, foit Anglois, foit Ecoflois ,
qualifioient ainfi les préfompfifs héritiers des cou-
rennes : à leur imitation les Allemands en ontufé
de même. On trouve dans l’hiftoire damoifel Vc*
pin, damoifel Louis-le-Gros, damoifel Richard prince
de Galles ; & un ancien écrivain de notre hiftoire
I ( c’efi Philippe de Monkes ) appelle le roi S. Louis
I damoifeau àe Flandre , parce qu’il en étoit feigneur
f fouverain ; ainfi ce terme fignifie encore feigneur
j (uzerain. Il efi même demeuré par excellence aux
? feigneurs de Commercy fur la Meufe, entre Tout
* & Bar-le-Duc , parce que c’eft un franc-aleu, qui
en quelque forte imite la fouveratneté.
z Dans la fuite ce nom fut donné aux jeunes personnes
nobles de l’un & de l’autre fe x e a u x fils &
filles de chevaliers & de barons, & enfin aux,fils
de gentilshommes qui n’avoient pas encore mérité
le grade de chevalerie.
Pafquier »prétend que damoifel ou dàmoifeau eft
le diminutif de dam , comme fon féminin , damoi-
jelle, l’eft de dame; & que le-mot dam d’oîi il dér
iv e fig n ifie feigneur, comme on le voit efttf&i-
vement dans plufieurs anciens auteurs, qui difent
dam Dieu,/pour feigneur Dieu ; dam chevalier, &c.
D ’autres le font venir'de demiccllus ou dornnicellus ,
diminutif de domnus , quafi parvus dominûs ; nom
auquel répond celui ôefdomainger, q ui, comme
l’obferve Ducange , feprenoit aufii dans ce feus-là.
M. de Marca remarque que la nobleffe de Béarn
fe divife encore aujourd’hui en trois corps; les
barons,, les cavers ou chevaliers , & les . damoi-
feaux , domïcellôs, qu’on appelle encore domingers
en langage du pays.
Les fils des rois de Danemark & ceux de Suède
ont
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ont aufii porté ce titre , comme il paroft par
l’hiftoire de Danemarck de Pontanus , liv. V I I
& V I I I , & par celle de Suède d’Henri d’Upfai,
liv. I I I .
Ces noms ne font plus d’ufage aujourd’hui ; mais
nous avons celui de demoifelle, qui fe dit préfen-
tement de toutes les filles qui ne font point encore
mariées , pourvu qu’elles ne foient point de la lie
du peuple. Le nouveau Ducange, au mot domi-
cellus, comprend quelques curiofités utiles.
Demoifelle fignifie encore un uflenfile què l’on
inet dans le lit pour échauffer les pieds d’un vieillard.
C’eft un fer chaud que l’on renferme dans
tth cylindre creux que l’on enveloppe dans des
linges, & qui entretient long-temps fa chaleur.
On l’appelle plus communément moine ; & les anglois
l’appellent d’un nom qui dans leur langue
Signifie une mne, une religieufe. {G) {a).
D A M O N P Y T H I A S {Hifi. anc. ). Leur
hiftoire eft un des plus beaux traits qu’offrent les
faftes de l’amitié. Damon étoit tombé dans là dif-
grâce de Denys le tyran , qui l’avoit condamne à
mourir; il obtient quelques jours pour aller era-
braffer fon père , & mettre ordre à fes affaires do-
meftiques; Pythias fe rend fa caution auprès de
D en y s, & l’affure au moins d’une vi&ime. Le jour
marqué pour l’exécution arrive, Damon n’eft pas
revenu; Pythias , en marchant au fupplice , diloit
à ceux qui le plaignoient ; non, je ri aurai pas V honneur
de mourir pour mon ami, il reviendra. Il revint
en effet au moment marqué. Denys qui, tout
tyran qu’il étoit, fentoit aufli bien le prix de la
vertu dans les autres, qu'il fentoit en lui- même
le malheur de fon état^ non feulement pardonna
aux deux amis, mais leur demanda leur amitié.
Comment aimer un tyran?
Un autre D a m o n , précepteur de Périclès,
poëtê, philofophe & muficien , prétendoit pouvoir
appliquer avec fuccès la nrufique à la morale ;
on lui trouva trop de talens, car il en avoit aufii
pour la politique, & il avoit formé fon élève aux
affaires; il fut banni par l’oftracifme, environ 430
ans avant J. C.
DAMP1ERRE ou DAMPIER ( G u il l a um e )
(Hiß- litt, mod.), célèbre voyageur anglois. O h a
le recueil de fes voyages autour du monde, depuis
1673 iu{qu’en l ^9 l i> publié en 1699 à Londres.
Il a été traduit en françois.
DAMYILLE. Voyez M o n tm o r e n c i .
DAN ( Hiß- fac. ) , un des fils de Jacob, chef de
la tribu qui po;te fön nom.
DAN I. {Hifl.de Danem. ) , régna dans le nord
vers l’an ip3$ ayant Jefus-Ghrift. Nous ne fixe-
|-nn£ point lç degré de confiance que le leéleur
^ Hißoir.e, Tome I I . Première part,
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1 .doit donner à ce que les annales du nord rappor-
j tent de ce prince. Les anciens hiftoriens le regar-
j dent comme le fondateur de la monarchie da- I noife. Fils de Humbius, homme puiffant qui ré~
gnoit fur plufieurs ifles, connu déjà par des exploits
éclatans, les Cimbres le choifirent pour roi ;
a couronne qu’ils lui donnèrent n’etoit ou lin tribut
de leur reconnoiffance ; il avoit chafie les
Saxons qui étoient venus fondre à main armee fur
ce peuple. Il réunit fous le nom de D a n t e , & les
états qu’il avoit hérités de fon père , & . ceux quit
tenoit de l’amour de fes fujets. Il mourut laiffant
deux fils & deux filles, fruits de fon mariage avec
une princeffé Saxonne. ( M. d e S a c y . )
D an I I , furnommé le M a g n if iq u e , monta fur le
trône de Danie ou Danemarck, vers l’an 269
avant Jefus-Ghrift. Il dompta les Saxons; mais au
milieu de fes triomphes , efclave de fes paflions ,
il fut le fcandale & le fléau de fes fujets. Son fafte
engloutiffoit & les dépouilles de fes ennemis, &
les impôts qu’il levoit fur fon peuple. Il voulut
même que/ fa magnificence lui fur v écut, ordonna
qu’on l’enterrât dans les entrailles d’une
montagne avec les marques de la royauté, fes tre-
fors, fes armes, & toute la pompe qui l’entou^
roit. Jufques-là les habitans du nord aveient fuivc
l ’ufaee de brûler les corps de leurs princes.
( M .d e S a c y . )
D a n III réguoit fur le Danemarck vers l’ail
140 avant Jefus-Chrift. Il étoit jeune lorfqu’il monta
fur le trône, & la foibleffe de fon âge réveilla
l’audace des Saxons, jufqu’alors tributaires des Danois
: ils oferent exiger que les Danois leur payaf-
fent tribut à leur tour ; ceux-ci répondirent à cette
foinmation par des viâoires accumulées. C ’eft à
fon règne qu’il faut rapporter l’époque de la mir
gration des Cimbres. {M . d e S a c y . )
DANCHET { A n t o in e ) {Hifi- lin. mod.), honnête
homme, bon littérateur, foible poëte, auteur
de tragédies peu tragiques , & de quelques opéras
plus eftimés, entr’autres T a n c re d e . On a retenu
de lui quelques vers:
Soleil , puiflTes-tu ne rien voir
De plus puiflant que cet empire!
Application heureufe, faite à la France, de cec
vers d’Horace:
A im e f o l . . . . . p o jjis m h il urbe Remet
V ife re ma jus.
On a retenu encore ces vers ingénieux fur une
pomme:
Adam Pauroit prife de vous ,
Et Paris vous l’auroit donnée,
Et le couplet fuivant :
Que l’amant qui devient heureux
En devienne encor plus fidèle !