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riale, & rehauffée de huit bandes ou deirôdiadè-
me$ d’o r , relevés & réunis à une double fleur-
de-lys qui en fait le fommet. Chaque roi à fon
•couronnement en fait faire une neuve, qui doit
refter, comme celles de fes prêdéceffeurs, au tré-
for de l’abbaye de Saint-Denis.
Quelques-uns prétendent, dit M. L**¥, que
Charles VIII eft le premier qui ait pris la couronne
fermée, en s'attribuant la qualité d’empereur d’O-
riem en 1495. Cependant on voit des écusd’o r&
d’autres monnôies de Louis XII, où la couronne
rTeft point fermée. Il paroit donc qu’on doit rapporter
cet ufage à François premier, qui ne v u-
loit céder en rien à Charles Quint, & à Henri VIII,
roi d’Angleterre, qui avoient pris la couronne fermée.
Dauphins de France. La couronne du dauphin eft
fermée de quatre dauphins en forme de diadèmes,
la tête appuyée fur le cercle de la couronne , & fou-
tenant de leurs queues une double fleur-de-lys.
Princes du fang de France. Leur couronne, eft un
fimple. cercle d’or orné de pierreries, & rehaufle
de fleurs-de-lys fans diadèmes. C’eft ce qu’on appelle
couronne ouverte.
Rois d’Efipagne , de Portugal, de Sicile , de Sqr*
daigne , de Pologne , de Dannemarck & de Suède.
Tous ces fouveraïns portent pour couronne un cercle
d’or , orné de fleurons & de pierreries, fermé de
quatre demi-cercles fur lefquels eft un globe cein-
tré & fommé d’une croix.
Rois d’Angleterre. Leur couronne eft rehauffée de
quatre fleurs-de-lys, parce qu’ils fe difent rois de
France, dit la Colombiçre, & de quatre croix de
Malthe. parce qu’ils fe prétendent les défenfeurs
de la foi. Elle eft couverte de huit diadèmes réunis
à leur fommet à un globe ceintré & furmonté
d’une croix pattée comme celles du cercle : d’où
l’on voit que ces ornemens indiquent des titres
imaginaires comme des dignités réelles.
Grands Ducs de Tçficane. Ils portent une couronne
relevée de pointes un peu courbées en
dehors; au milieu eft une fleur-de4 ys de Florence,
ou fleur-de-lys épanouie.
Archiducs,. Leur couronne eft un bonnet rond
monté fur un cercle d’o r , relevé de huit fleurons
& diadêmé de deux demi t cercles foutenaqt un
globe ceintré & croifeté.
Électeurs, Bonnet d’écarlatte rebraffé d’hermine,
diadêmé d’un demi-cercle d’or couvert de perles,
& foutenant un globe d’or ceintré & croifeté
Princes & Comtes de l’Empire. Ils portent un
bonnet d’éçarlatte rebraffé d’hermine, fans diadème,
Doges de Venifie. Leur couronne eft un grand
bonnet pointu de toile d’o r , monté fur un cercle
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d’or couvert de pierre ries ., avec deux penclans
pointus de la même étoff \ Ils portent aujourd'hui
une couronne fermée: comme rois de Chypre , ainfi
que le doge de Gènes comme roi de Corfe.
Grand s-Seigneurs. Au lieu de couronne ils portent
un grand turban couvert d’une toile de coton
blanche , enrichi de diamans & de toutes fortes de
pierreries.
C o u r o n n e s d e l a n o b l e s s e .
Les couronnes de la nobleffe en marquent les
différens degrés, fui van t fes poffeffions , les titres,
fes dignités. Elle ne les port.- que fur f s armes ,
& c’eft pour cela qu’on les nomment couronnes de
cafiques, ou couronnes d’écujfions. On en diftingue de
fc pt fortes.
■ i °. Les ducs ont une couronne d’or rehauffée de
huit fleurons ou feuilles d’ache, le cercle* enrichi
de perles-& de pierreries.
Lis marquis ont pour couronne un cercle
rehaufle de quatre fleurons, dont les intervalle»
font garnis de trois grofles perles pofées r & 2.
Cesjîeurons & ces perles font portés fur des petites
pointes qui les releyt nt.
30. Les comtes ont une couronne nhauflée de
feize grofles perles, dons neuf feulemint paroifi
fent quand la couronne ift de profil & pofée,
40. Les vicomtes portent pour couronne un cercle
d’or orné de pierreries comme les autres, & fur-
monté de quatre g'offes perles.
50. Les vidâmes ont une couronne ou cercle d’or
rehaufle de quatre croix pattées, qui défignen't leur
emploi dans la religion. Voyerç ViDAME..
6°. Les barons ont pour couronne un cercle d’or
entortillé d’un braffelet de perles en bandr.
70. Les chevaliers prennent pour couronne un
fimple cercle d’or entouré d’un braffelet de perles..
Quelques auteurs difent de trois perles feiib ment.
Les chanceliers & les gardes des fceaux de France
portent fur leurs armeirtes un mortier rond de
toile d’ôr, brodé & rebraffé d’hermine.
Les préfidens à mortier portent aufli un mortier
à la main dans les grandes cérémonies, & le mettent
fur leurs armes pour marque de leur dignité.
Il eft de velours noir , entouré de deux larges rubans
d’or.
Nous terminerons cet article par un trait qui
fervira à faire çonnoître l’origine des couronnes de
la nobleffe ,. & qui cara&érife l’ancienne chevalerie,
Edouard III , roi d’Angleterre , ayant fait pri-
fonnier Euftache de Ribaumont au combat de Calais
en i3 4 7 ;& voulant célébré • fa viéfoire , raf*
fembla à fouper quelques chevaliers François avec
les principaux de fa nobleffe Quand les tables
furent 1 vées, f i commença te roi, dit Ftoiffard ,
d’aller de l’un à l’autre. Et s’approchant du feigneur
de Ribaumont, vous êtes, lui dit-il, le chevalier du
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monde que veifie oneques plus vaillamment afifiaillir
fies ennemis, ne fion corps défendre , ni ne me trouvai
eneques en bataille ou je veifie qui tant pie donnafi afi- ■
faire corps-à-corps que vous ave^hui fiait ; fi vous en
donne le prix fiur tous les chevaliers de ma court par
droite fientence. Adonc print le roi fion chapelet qu’il
portoit fiur fion chef ( qui efioit bon & riche ) & le
meifl fiur le chef de monfieigneur Eufiache , & dît
morifieigneur Eufiache, je vous donne ce chapelet
pour le mieux combattant de la journée de ceux
du dedans & du dehors, & vous prie que vous le^
portiez celte année pour l’amour de moi. Je fiai que
vous efies gai & amoureux, & que volontiers vous
vous trouveç entre dame & demoifielle ; f i dites partout
ouvous ire% , que je le vous ai donné. Si vous
quitte votre pri/àn,& vous en pouve^partir demain,
s il vous plaifiL ( Article fourni. )
CO U R T ( B enoit l e ) ( Hifi. l ’ttt. rnod. ) , auteur
d’un commentaire fur les arrêts d’amour de
Martial d’Auvergne, & de quelques autres ou-'
vrages. Il étoit chanoine de Lyon.
COURTARVEL ( Hifi. de Fr. ) , maifon diftin-
gué.e dans le Maine & dans la Beauce ; elle remonte
par titrés fuivis jufqu’à Geoffroy de Cour-
tarveli, chevalier en 1256.
Foulques I V d e C o u r t a r v e l commandoit
une compagnie d’ordonnance à la bataille de Ma-
rignan en 1515.
Hubert d e C o u r t a r v e l , dit le marquis de
Pezé , fut tué en Italie le 28 novembre 1734. Il
étoit lieutenant - général & chevalier des' ordres
du roi.
COURTE-CUISSE ( J e a n 'd e ) Joannes brevis
coxoe, doâeur célèbre des quatorzième & quinzième
fiècles, employé dans l’affaire du fchifme
d’occident, parut avoir fervi utilement l’églife;
il fut nommé à l’évêché de Paris en 1420. Mais le
toi d’Angleterre étant alors le maître dans cette
capitale, le nouvel évêque ne voulut point lui obéir,
& aima mieux fe retirer à Genève dont il fut nommé
évêque en 1422. Il mourut quelques années
après. On trouve à la fuite deS oeuvres de' Gerfon ,
lin traité de Jean de Courte - Cuijfie, de la fo i, de
l ’églife , du fiouverain pontifie & du concile.
COURTENAY ( Hifi. de Fr. ) , branche de la
maifon de France, iffue de Pierre, feptième &
dernier fils de Louis le-Gros. Pierre époufa Llîfa-
beih ou Ifabdle fille & héritière de Renaud,
feigneur de Courtenay•, Sc prît le nom de Courtenay.
Son fils Pierre I I , fon petit-fils Baudouin, fon arrière
petit-fils Philippe , furent empereurs de Conf-
tantinople , ou en.portèrent le titre. ;
. > -^es Courtenay,, en 1-603. 5 présentèrent leurs
titres pour être reconnus,princes du fang de France. |
Le prin.ce de Condé fit inférer dans le traité de i
Loudun, en 1616 * quelques articles en faveur de I
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leur prétention , mais ces articles reftèrent fans
exécution, ainfi que le refte du traité. On dit
■ qu’ayant préféntè de nouveau leurs titres fous
Louis X Ï Ÿ , ce monarque leur répondit: fi mon
grand-père & mon père vous ont fait tort, en vous
refufant «le titre de princes du fang, je fuis prêt
» à le réparer. Mais nous ne fournies que les ca-
» dets ; prouvez-moi que nos aînés, vous ont re-
» connus, & je vous reconnois a l’inftant ».
Le dernier Courtenay eft mort le 7 mai 1730.
- Hélène de Courtenay, fa foeur, dernière femme
de cette maifon , époufa le marquis de Beaufre-
mont, & fut la mère de M.le prince de Beaufrè-
mont d’aujourd’hui.
Dans le fécond volume des Pièces intérejfantes 6*
peu connues pour fiervir à l ’fùftoiie & à la littérature ,
on dit que Louis , prince de Courtenay, preffa beaucoup
en mourant, Louis-Charles fon fils , d’abandonner
la prétention de fa maifon qui tenoit cette
maifon dans la difgrace, & de confentir à barrer
fes armes , âfin d’obtenir du gouvernement le prix
de cette condefcendance. Louis-Charles fut inflé-
xible ; fon père alors l’embraffa tendrement, &
lui montra un piftolet qu’il lui deftinoit, s’il l’avoit
trouvé difpofé,à fuivre fes confeils plutôt que fon
exemple. Mais.cet article préfente quelques fautes.
On y dit que Louis mourut en 1762 ; ce n’eft
vraifemblablement qu’une faute d’imprefiion, &
il y en a une aufli dans Moreri, où on dit qu’il
mourut en 1655. L’époque de fa mort eft vraifemblablement
1672. Mais line fauté particulière
aux Pièces intérejfantes, eft de dire que Louis-Charle
s , mort en 1723, étoit frèréde Charles Roger,
dernier Courtenay , mort en 17,30. Il étoit fon
père ; mais Charles Roger avoit eu en effet un
frère aîné, Louis Gafton , qui , étant moufque-
taire, fut tué au fiége de Mons en 1691.
On dit dans les Pièces intérejfantes, qu’Hélène de
Courtenay, dans fon contrat de mariage avec M. le
marquis de Beaufremont, avoir pris le titre de prin-
cefe du fiangroyal de France, & que ce titre fut fup-
primé par arrêt du parlement du 7 février 1737:
ce qui eft conforme au refus que les rois avoient
fait de reconnoître les princes de Courtenay. Mais
s’ils n’étoient pas princes du fang pour l’état, ils le
font pour Hiiftoire , & l’opinion publique ne leur
comefte pas leur illuflre origine.
COURTILS ( G a t ie n de ) ( Hifi. litt. mod. ) ,
fieur de Sandras , ou Gatien Sandras, fieur des
Courtils, car on croit que Sandras étoit fon nom
de famille , gentilhomme originaire de Montargis ,
ne à Paris en 1644, après avoir fervi quelque
temps dans le régiment de Champagne, fe livra
entièrement au plaifir de fabriquer de faux mémoires
hiftqriques : ce fut l’emploi de toute fa v ie,
& comme fil cherchoit toujours à donner à ces
m em o i r le . ,peti.t mérite piquant de la liardieffe
ou de la malignité, & qu’alors le gouvernement