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Ojjibus & mcmoria Pétri Navarri Cantal r i, fotTrti
Kin expugnandis urbibus arte clarijjimi, Gonfalvu\
Ferdinandus , Ludovici filius , magni GonfaLvi
fuejjia principis nepos, duc cm Gallorum partes
fecutum, pro fepulchri munere honejlavït : hoc in.
Je habet vit tus, ut vel in hojlè Jît admirabitis.
' GONTRAN. (Hifl. de Fr, ) ( Voyelles articles
BrÜNFHAUT FrÉDEGONDE , GONDEBA.UDBàllomer.
)
Ce Gontran, roi d’Orléans & de Bourgogne, toujours
placé fur la fin de Ton règne entre Fréde-
gonde & Brunehant, & ne pouvant fe réfoudre
à facrifier ni l’une ni l’autre, les eut toutes deux
pour ennemies ; il ne dut la confervation d’une
vie toujours menacée,, qu’aux précautions qu’il
prit contre les affaffins , en Faifant redoubler fa
garde , & qu’à la précaution plus sûre encore ,
d’intéreffer tous fes fujets à la durée de fon règne,
par un gouvernement fage & doux, auquel on
peut cependant faire plus d’un reproche.
» Contran, dit l’abbé le Gendre, étoit dévot,
» à la liberté près qu’il fe don noir d’entretenir
» autant de femmes qu’il vouloit. »
Avec cette liberté il auroit dû mieux choifir
celles qu’il honoroit du nom d’époufes& de reines.
11 époufa d’abord la ferv>ante d’un de fes domef-
tiques , enfuite une fille d’un rang plus convenable,
qu’il répudia bientôt, parce que, difoit-il,
fa mère étoit décriée pour les moeurs. Il époufa
depuis une femme-de-chambre , qui eut le titre
de reine. Celle-ci, défefpérée de mourir à trente-
deux ans, d’une maladie que fes médecins ne purent
guérir, pria Gontran de les faire mourir ; ce qui
fut religieufement exécuté> comme dernière volonté
d’une reine mourante.
On ne peut le difçulper encore d’avoir ordonné
le combat judiciaire entre deux de fes officiers ,
pour un taureau fauvage tué dans fes forêts ; l’ac-
eufateur fut bleffé mortellement, „mais le cham-
pion de l’accufé voulant défarmer fon ennemi, fe
perça lui-même & mourut fur la place. C’étoient
trop de morts pour un animal tué ; nul intérêt
de chaffe ne pouvoit mériter un pareil facrifice.
Gontran ne fut pas encore fatisfait ; il jugea que
la mort du champion de l’accufé, quoiqu’arrivée
par hafard , en quelque forte , hors du comb
at, étoit une convicfion du crime, & il fit lapider
l’accufé, vieillard infirme , qui, par cette rai-
fon , n’a voit pu combattre en perfonne.
Gontran mourut en 593. Il a été mis au
nombre.des faints. C ’eft en effet un des moins
mauvais rois de la première racé. Ce fut auffi
celui qui fit le moins la guerre.
G O NZAGUE , ( Hiji. mod. ) grande & ilIuÆre
maifon d’Italie, eff celle qui a fourni à l’églife
romaine le plus grand nombre de cardinaux ; la
. feule branche des ducs de Mantoiië a de plajs
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fourni deux impératrices à l’Allemagne , u-nê-reïng
à la Pologne 8c deux archiducheffes à la maifon
d’Autriche. La reine de Pologne étoit la foeur de
cette célèbre Anne de Gonzague i princeffe palatine
, qui joua un fi grand rôle en France fous'
la minorité de Louis XIV , & dont M. Boffuet
a fait l’oraifon funèbre : « Nièce d’une impéra-
» trice , dit-il , ( Eléonore de Gonzague, fécondé
» femme de l’empereur Ferdinand 11 ) foeur d’une
»- puiffante reine, (la reine de Pologne) époufed'un
» fils de roi ( le prince Edouard de Bavière, fils dej
» l’éle&eur Frédéric V , comte palatin du Rhin
v & roi de Bohême) mère de deux grandes prin-
» céffes, dont l’une eft un ornement dans l’au-
» gufte maifon de France, ( la princeffe de Condé,
» femme du prince Henri-Jules ) & l’autre s’eft-
» fait admirer dans la puifiante maifon de Brunf-
» w ick , ( la du ch elfe- d’Hanovre , femme du duc
» Jean-Frédéric de Brunfwick) une princeffe enfin
» dont le mérite paffe la naiffance, encore que,
» fortie d’un père & de tant d’aïeux fouverains,
» elle ait réuni en elle, avec le fang de Gonzague
» & de C lè v e s , celui de Paleologue, celui de
» Lorraine, & celui de France par tant de côtés. ».
Les Gonzagues régnoient à Mantoue depuis le.
commencement du quatorzième fiècle , d’abord
fous le titre de capitaines, puis fous celui de mar-i
quis , que l’empereur_5 igifmond conféra, le 2Z>
feptembre 1433, ^ Jean-François de Gonzague,
enfin fous celui de ducs , titre que l’empereur
Charles - Quint conféra, en 1530,.à Frédéric de:
Gonzague, fécond du nom.
La branche aînée des ducs de Mantoue s’étant,
éteinte en 162.7, le duché de Mantoue.paffa aux,
Gonzague, ducs de Nevers, branche cadette. Le.
duché de Nevers étoit entré^dans cette branche
par le mariage de Louis de Gonzague, prince de.
Mantoue , avec Henriette de Clèves , héritière
de fa maifon, par la mort du duc de Nevers
François de Clèves , fécond du nom, fon frère, tuô
à la bataille de Dreux , en 1562. Le duc de
Nevers Louis dé Gonzague eft celui dont nous
avons les mémoires publiés en 1665 , par Gom-
berville. ( Voyeç l’article G omüBERVILLE. ) Il
rendit de grands fervices à Charles IX & à
Henri III. Il fut le premier chevalier de l’ordre
du Saint-Efprit à la première promotion du 31
décembre 1578. Il fervit auffi fort bien Henri IV ,
& dans les armées & fur-tout dans fon ambaffade
à Rome pour l’affaire de l’abfolution , mais il
paroît, par fes lettres mêmjes, qu’il mettoit fes fer-
vices à un prix un peu haut. M. de Sully dit
affez de mal de lui & lui donne beaucoup de
ridicule ; mais Brantôme, qui n’avoit pas eu de
querelles avec lui comme M. de S ully , en fait
un très-grand éloge, & u n juge bien plus équitable
, M. de Thou donne les plus grandes
louanges à la conduite qu’il tint dans fon ambaffade.
à Romei
Il étoit boiteux , d’un coup de piftplet .qu’il
avoit
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àvoît reçu à la jambe en 1567, dans les guerres
contre les Huguenots. Il mourut à Nefle en 1595,
de chagrin , à ce qu’on prétend , & ce chagrin
fut eaufé par un mot d’aigreur que lui dit Henri IV.
Ce fut fon fils , Charles de Gonzague , duc de
Nevers, qui devint duc de Mantoue par l’extinction
de la branche aînée, & qui fut père de la
reine de Pologne & de la princeffe palatine.
Les autres1 perfonnages les plus confidérâbles
de la maifon de Gonzague font dans la branche
de Guaftalla. Ferdinand de Gonzague vice-roi de
Sicile , gouverneur du Milanès fous Charles-
Q u in t, en allant reconnoître pendant la nuit la
ville de Saint - Quentin , tomba de cheval, &
mourut des fuites de cette chûte à Bruxelles,
le 15 novembre 1557.
Dans la branche de Vefçovato , O&ave de
Gonzague, né k 15. juillet 1667, mort le 9 feptembre
1709 , célèbre par fes connoiffances &
par fon talent pour la poéfie italienne.
Dans la branche des princes de Gazzolo ,
Bozzolo & Saint-Martin, Charles de Gonzague,
général des armées de Charles?Quint, mort en
Le cardinal Scipion , fon fils , fondateur de
l’académie de Padoue , mort en 1593.
Pyrrhus & Ferdinand, frères du cardinal Scipion,
tous deux généraux des armées impériales ; Pyrrhus
mort en 1594, Ferdinand en 1605. •
Cette maifon a produit encore plufieurs femmes
célèbres, indépendamment des grandes princeffes,
dont nous avons parlé. Telles font :
Cécile de Gonzague, fille du premier, marquis
de Mantoue, Jean-François , une.des plus fa van tes
perfonnes de fon temps & qui favoit le grec à
nuit ans. Elle fe fit réligieufe.
Lucrèce de Gonzague , une des femmes les plus
illuftres du feizièmei fiècle, connue principalement
par fes lettres imprimées à Venife en 1*52, & par
les efforts & les inftances qu’elle fit auprès de tous
les fouverains de l’Europe , pour obtenir la liberté
d’un mari indigne d’elle & qu’elle n’aimoit pas :
le duc de Ferrare l’avoit fait enlever & le rete-
noit en prifon , il y mourut. Il fe nommoit Jean-
Paul Manfrone. Lucrèce pouffa le zèle jufqu’à
engager le fultan des Turcs à s’emparer de la
fortereffe où fon mari étoit détenu ; elle prioit
en même temps les Turcs de ne pas faire d’autre
mal aux chrétiens. Son hiftoire & fon caractère
£e trouvent dans fes lettres, 1
Julie de Gonzague, femme de Vefpafien Colonne,
comte de Fondi dans le royaume de Naples ,
l’une des plus belles, des plus fages & des plus
favantes femmes de ce même feizième fiècle. La
réputation de fa beauté enflamma les defirs de
Soliman I I , qui chargea fon amiral Barberouffe
Hijfoire, Tome IJ# Seconde pa&t
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d’enlever Julie à Fondi, où elle fai fort fon féjour;
ce lieu, par fa fituation fur le bord d’une rivière
qui fe jette près de là dans la mer, favorifoit
une pareille entreprife. Barberouffe arrive de nuit,
furprend Fondi , l’emporte par efcalade. Julie
n’eut que le temps, de s’enfuir nue en chemife ;
elle s’engagea dans les montagnes où elle ont
beaucoup, à fouffrir & où elle courut de grands
dangers avant d’arriver dans un lieu de sûreté.
Cet événement eft de l’an 1534.
Il y a auffi un faint dans la maifon de Gonzague ;
c’eft le P. Louis de Gonzague , jéfuite , mort à
Rome le 20 j u i n ^ ç i , delà pefte qu’il gagna en
fecourant les peftiférés : Grégoire X V le béatifia
en 16213 Benoît XIII le canonifa en même temps
qu’un autre jéfuite , Staniflas Koftka. M. Greifet,
alors jéfuite, fit une ode fur cette canonifation ;
elle eft dans fes oeuvres. Un P. Cépari a écrit la
vie du bienheureux Louis de Gonzague.
GORDIEN , {Hiß. des Empereurs') furnommé
Yancien , parce qu’il parvint à l’empire à l’âge
de quatre-vingts ans , defeendoit, par fa mère , de
Trajan. Il remplit les premières dignités de l’état
avec une intégrité digne des temps antiques. Ce
fut fur-tout dans le gouvernement d’Afrique qu’il
fit éclater fa modération & fon défintéreffement*
Rome & les provinces ne pou voient plus fup-
porter le joug du fanguinaire Maximin; l’A fr ique
, en proie aux exaâions de fes intendans,
donna le premier exemple de la rébellion. Les
légions qui, comme le peuple, avoient éprouvé
les cruautés du tyran , proclamèrent Gordien empereur
; & comme fon âge avoit éteint en lui
tout fentiment d’ambition, il refufa de fe charger
d’un auffi grand poids. Les légions menacèrent
de le tue r , s’il perfiftoit dans fon refus.
Le modefte vieillard, forcé de confentir à fon
élévation, s’affocia fon fils, & ce choix fut confirmé
par le fénat, qui déclara Maximin ennemi
de la patrie. Le tyran, qui aimoit à voir fes
ennemis fe multiplier , pour avoir le droit de
répandre le fang , marcha contre les rebelles.
Gordien remit le commandement de fon armée
à fon fils , jeune homme courageux , à qui il
ne manquoit que le fecours de l’expérience. Il
en vint aux mains avec Capellien, gouverneur
de Mauritanie, qui remporta une pleine vidoire.
Le jeune Gordien, trahi par fon courage, fe précipita
dans la mêlée, où il périt perce de coups;
Son père, qui attendoit à Carthage l’événement
du combat, ne put furvivre à la perte de fon
fils, il s’étrangla de défefpoir. Sa mort caufa un
deuil général dans toute l’empire , qui le regar-
doit comme fon libérateur. On le regretta moins
par ce qu’il avoit fait,.que par le bien qu’on le
croyoit capable de faire. Il avoit une parfaire
reftemblance avec Augufte , dont il retraçoit toutes
les vertus, fans avoir aucun de fes vices.
Il ne régna qu’un an & fix mois ( T - n . )