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luftre de Rome , qui a produit quelques capitaines
diftingués & un orateur fameux»
. C O T TO N ou C O T O N ) ( Pierre ) Hifl. de
Fr. ) . On a parlé diverfement de ce jéfuite.con-
feffeur de Henri IV & de Louis XIII. Il eft fort
.cité tant en bien qu’en mal fur la grande 8c fâ-
cheufe queftion concernant la révélation de la
xronfeflion en matière de crimes d’état. On rapporte
d’un côté, qu’à la mort de Henri IV il aborda Ravaillac,
£c lui dit de ne point accufer les gens de
bien. Çet avis peut avoir été donne tres-innocem-
ment .après l’aventure de Jean Chatel 8c 1 expulsion
desjéfuites; un jéfuite peut avoir craint que
les ennemis de fa fociété, rappellée depuis p eu, &
qui n’avoît pas la faveur publique , n’engageaflent
Ravaillac à la calomnier, mais il eft certain que
cette précaution excélîive étoit fufoeptible d’un
mauvais fens, & que le mouvement naturel de
l’innocçnce n’eft pas de prendre ces fortes de précautions
9nimia prcecautio dolus.
D ’un autre côté on raconte que Henri IV ayant
dit au P. Cotton ; révélerie^- vous la confejfipn d* un
homme réfolu de maffaffiner ? Non , fire , dit le
P. Cotton, mais 'fin is me mettre entre vous & lui.
Ç ’eft le mot vde taïre à Orofmane: -
Eh ! peut-on vous trahir?
' Seigneur , entre eux & vous , vous me verriez courir.
t e mot de Zaïre eft tendre, celui du confeffetir eft
Sublime.
Dans le temps de l*arrêt du parlement contre le
jéfuite Santarel, qui, conformément aux opinions
ultramontaines, attribuoit au pape l’autorite tem-
pôrelle furies rois, le P. Cotton, interrogé parle
premier prélident fi les jefuites de France ne pen-
loient pas comme leur général fur eette autorité
qu’il attribuoit au pape, répondit; avec toute la
dextérité jéfuitique: Nptre général fuit les opinions de
'Rome où il e jl, (f nous celles de France où nous
Tommes. On ne pouvoir affurémènt rien répondre
'de mieux ; car au moyen de cette flexibilité de
principes , les jéfuites devenoient par-topt des fumets
surs & fidèles, & pouvaient fans danger être
admis & confervés par-tout; mais cette facilité à
prendre les maximes de tous les j>ays, np confir-
moit-elle pas d’avance tout ce qu’on a dit depuis
de leur dôàrine du probabilifme, oc peut - être
même de leur trop grande condefcendance pour
-Jes cérémonies chinoifes ?
Le trait Suivant n’eft pas à l’avantage du V. Cotton.
Les jéfuites, depuis leur rappel, trouvoient de
la difficulté à fe rétablir dans plufieurs villes de
France, qui conferyoient contre eux des préventions
fâeheufes. Poitiers étoit une de celles où
ils rencontroient le plus d’obftacles : comme Sully
jsn étoit gouverneur, qu’il étoit proteftant, 8c
qu’indépendamment de fa religion , il n’étoit pas
bien ditpot peur les jéfuites, c eu x -c i trouvant
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l’occafion d’acc.ufer leur .ennemi, né la manquèrent
pas» Ces oppofitions étoient fon ouvrage, le
P. Cotton l’affura au roi ; ii en avoir vu la preuve
confignée dans des lettres de Sully , il favoir ou
étoient ces lettres, & il étoit en état de les faire
voir au roi. Sur les dénégations de Sully, l’offre
du P. Çottpn fut acceptée, & devint l’objet d’un
défi. Le lendemain , le P. Cotton vint dire au roi'quç
les lettres avoient été brûlées par mégarde.
Mais , dira-t-on , que pouvoit efpérer le P. Cotton
d’un menfonge dont il feroit fi facile de le
convaincre ? Ce qu’il en pouvoit efperer? Des préventions
fans examen dans l’efprit du ro i, c’eft
l’effet ordinaire de la calomnie, 8c les délateurs le
favent bien.
__Mefticurs, difoit un fameux délateur
Aux courtifans de Philippe fon maître ,
Quelque größter qu'un menfonge puiße être ,
Ne craignei rietl > calomnie^ toujours J
Quand Vaccufé confondrait vos difeours »
La plaie eft faite & , quoiqu'il en guérifte »
On en verra du moins la cicatrice.
On dit que Henri IV voulut faire le P. Cotton
archevêque d’Arles, 8c même cardinal , 8c quil
refufa tout. Peut-être préféroit-il le crédit atttaché
à fa place. Il la quitta cependant 8c même volontairement
en 1617. Il mourut en 1626.
Deux de fes confrères, le P. d’Orléans 8c le P.
Rouvier, ont écrit fa vie. On a de lui quelques ouvrages
de controverfe 8c quelques fermons ; une
Lettre déclaratoire de la doctrine des P P . jefuites,
conforme à la doctrine du concile de Trente; cette lettre
donna lieu à Y and - Cotton, fatyre attribuée à un
auteur nommé Pierre du Coignet.
C o t t o n ( Robert) ( Hiß. d’ Anglet. ) , Savant
chevalier anglois, a deux grands titres à la célébrité.
i ° . Il avoit une connoiffance toute particulière
des droits de la couronne d’Angleterre, 8c des
conftitutions britanniques. C ’étoit toujours à lui
qu’on avoit recours » quand il s’agiffoit de les faire
valoir. Ce fut lui qui, d’après des recherches qu’il
fit dans les anciens titres , procura le rétabliffe-
ment des chevaliers baronnets, titre tombé alors,
dans l’oubli, 8c qui donne le premier rang après
les barons, pairs du royaume.
2$. Il avoit formé une bibliothèque très-riche i
fur* tout en manuferits ; un de fes héritiers en fit
préfent à la couronne, ainfi que de la maifon qui
la contenoir. Smith publia le catalogue des ma^
nuferits de cette bibliothèque en 1696. Mais en
17 3 1 , un incendie y fit un ravage confidérable,
que le jeu des pompes augmenta encore, l’eau
ayant effacé ce que le feu avoit épargné. Le chevalier
Cotton étoit mort en 1631.
M# l’abbé Çotton desHouffayes, bibliothécaire
de
de Sorbonne, de l’académie de Rouen, long-temps
Secrétaire perpétuel de l’académie des Palinods ou
de l'immaculée Conception de la même ville ,
•mort depuis peu, mérite ici une courte mention ;
•c’étoirun littérateur eftimable, d’un talent ordi- •
naire, mais d’une érudition peu. commune, fur-
tout en bibliographie, genre deconnoiffances que
tous les bibliothécaires devroient porter dans leur
place ou y acquérir.
COTVS {.Hiß anc. ) , nom de quatre rois de 1
Thrace, contemporains, le premier , de Philippe ,
père d’Alexandre; le fécond,.de Pompée; le troifième/
d’Augufte ; le quatrième, de Caligula. C’eft
au troifième qu’Ovide adreffe quelques-unes de fes [
élégies. Le premier 8c le troifième moururent de I
mort violente ; celui-ci fut tué par Rhefeuporis, I
fon oncle ; le quatrième fut forcé par Caligula , I
de céder la Thrace à Rhoemetaléès, fon coufin,. |
8c d’acce.pîer en échange la Petite Arménie, 8c
une partie de l’Arabie. ,
COVARRUVIAS ( D ie g o ) ( Hiß. litt. mod. ) ,
eft nommé le Barthöle Efpagnoi; mort en 1557 ,
évêque de Ségovie, 8c préfident du confeil de
Caftille. On a fes ouvrages en 2 vol. in-fol.
COUCHOT {Hifi. litt. mod. ) , avocat au parlement
de Paris , connu par quelques ouvrages de
jurifprudence, fur-tout par fon praticien! univerfel.
C O U C Y {Hift. de Fr. ). L’ouvrage de l’Allouette,
qui a prétendu faire l’hiftoire de la maifon de Cou-
c y , e f t , félon M. de Belloy qui a fait un excellent
mémoire hiftorique fur cette maifon , untiffu
d’-errèurs manifeftes dont quelques - unes avoient
déjà été relevées par du Chefpe 8c par dom Touf-
faint du Plefîis. Ces auteurs ne remontent dans la
recherche des anciens feigneurs de Coucy, que juf-
qu’à Alberic qui vivoit en 1059; mais fa puiffance
atteftoit dès-lors l’ancienneté de fa maifon. Ce fut
lui qui fonda la riche abbaye de Nogent-fous-Cou-
c y , établiffement qui n’a pu être fait que par un
très-grand feigneur. On ne fait pas bien fi Dreux
de Bove étoit fon fils ou fon gendre, ce Dreux de
Bove fut père d’Enguerrznd I , comte d’Amiens ,
qui vivoit en 10 8 0 , 8c mourut en 1116 , 8c qui
eut pour fils ce Thomas de M arie, fi fameux par
fes exploits 8c par fes cruautés, le premier qui ait
pris le titre de fire de Coucy par la grâce de Dieu.
Enguerrand II fon fils, eut l’honneur de s’allier
avec la maifon royale; Agnès de Beaugenci fa
femme , étoit coufine - germaine du roi Louis-le-
Jeune. Il mourut dans la fécondé croifade.
Raoul 1 1, fon fils, avoit époufé en premières
noces la fille de Baudouin, comte de Hainault,
tante d’Ifabelle de Hainault, première femme de
Philippe-Augufte.Raoul ayant perdu fa femme, le
roi, pour.récompenfe des fervices que Raoul.lui
avoit rendus dans fes guerres contre le comte de
Hifioire. Tome II. Première part.
Flandre, lui fit contrarier une double alliance
avec les princes de Dreux, coufins - germains de
Phi lippe-Au gu ft e lui-même , 8c comme lui petits-
fils de Louis - le - Gros. Raoul époufa donc Alix ,
fqeur de Robert de Dreux, 8c donna en mariage à Robert, Yolande de Coucy, fa fille aînée.
La fille de Robert de Dreux 8c d’Yolande de
Coucy, époufa Renault ou Rainard de Choifeul,
duquel toute la maifon de Choifeul eft fortie. L’alliance
des maifons de Choifeul 8c de Coucy, dit
M. de B e llo y , ne pouvoit être plus glorieufe ;
« c’eft par le fan g même de nos rois quelles ont
» été unies. Cette alliance, après cinq cents ans,
» s’eft encore renouvellée entre les deux maifons.
» Meilleurs de Coucy de Bercy étoient parens
» du troifième au cinquième degré de M. le duc
w . de Choifeul, 8c du troifième au quatrième de
jj M. le prince de Beauvau, comme ayant une
jj ayeule commune ; ifiiie de la noble 8c ancienne
-jj famille de Coucy ■£>.
Raoul -, avant même qu’il eût époufé une petite
fille de France, avoit un chambellan, un' bouteille
r , tous les grands officiers réfervés aux maifons
fouveraines. Il fut tué au fiége d’Acre ou Ptolémaïs
en Syrie, l’an 1191.
C ’eft de Raoul I que defeendent les différentes
branches de la maifon de Coucy. Enguerrand I I I ,
furnommêle Grand, forma la branche aînée;Tho-
mas, celle de Vervin; un troifième fils forma la
branche de Coucy-Pinon, qui n’a pas pafle la quatrième
génération , 8c s’eft éteinte vers l’an 1337.
Suivons la branche aînée. La .puiffance d’En-
guerrand III égaloit celle des rois; c’eft de lui
qu’on a dit que les grands du royaume, ennemis
de la régence fous la minorité de Saint - Louis, l’a-
voient élu roi. M. de Belloy difeute ce fait, 8c fe
détermine à le rejetter.
On connoît la devife d’Enguerrand III :
Je ne fuis roi , ne d u c , prince , ne. com te a u f f i :
Je fuis le fire de Coucy.
Enguerrand III mourut par un accident fingu-
lie r , il tomba de cheval en paffant une rivière
à gué , fon épée étant fortie du fourreau par
violence de la chute , lè perça 8c le tua.
C ’eft Enguerrand IV , un de fes fils, qui ne put
être jugé par Saint-Louis dans fa cour des pairs,
parce que le roi 8c les pairs fe trouvèrent tous
parens de l’accufé.
Tous les fils d’Enguerrand III étant morts fans
enfans, Alix fa fille, port a dans la maifon deGuines,
le nom 8c les armes de Coucy, avec les biens de
la branche aînée. Les comtes de Guines defeen-
doient de la maifon de Gand, qui s’eft perpétuée
jufqu’à nous par d’autres branches, 8c dont for-
, toit feu M. le maréchal d’Ifenghien.
Les biens de la maifon de Coucy, portés dans
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