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M. Dutafd réduit tous ces grands traits à cette
ibible ftrophe.
Que de bienfaits fur toi ton Dieu daigna répandre !
Ifraëï f' tu les as lâchement oubliés..
Ingrat , de tes aïeux interroge la cendre 9
Que ces gages d’amour par eux foient publiés.
Il y a quelque poëfîe dans une ode fur le feu
que nous diftinguerons encore :
Larcin , qu’à la voûte eélefte
Ofa faire un mortel, hardi rival des dieux
Élément utile & funefte,
Caché dans tous les corps , vilîbleà tous les yeux »,
Par ta chaleur douce & féconde ,.
Ame & confervateur du monde,.
Père de mille horreurs par tes fougueux accès.:
Le ciel te donnant l’exiftence ,
A -t-il fign a lé fa vengeance
Qu répandu fur nous le plus grand des bienfaits ï
M. Dulard mourut le 7 décembre* 1760*.
DUMAS (H il a ir e ) ( Hiß. litt, mod. ) , docteur
de Sorbonne , auteur d’une hiftoire des cinq
proportions de Janfenius, qui a été attribuée au>
P. le Teliiér.
DUMONT ( Jean J ( Hïfl. litt. mod. ) , baron dé
Carelfcroon , eft principalement connu par. fon
corps ùuiverfel diplomatique du droit des gens. On
a- de lui encore des mémoires'politiques pour fervir à
Vintelligence de la paix de Rïfwik, des voyages en
France , en Italie, en Allemagne, à Malte & en
Turquie ; &. des lèttres hiftoriques. depuis 1652.
jufqu’en 1710* Mort vers 1716.
D U N A L M A , f. m. ( Hißoire moderne' ) , i
fête des Turcs , qui dure fept jours & fept nuits. !
Ils la célèbrent à la. première, entrée du grand-
feigneur dans une ville-, ou lorfqu’on a reçu la
nouvelle de quelque événement- heureux & inté1-
teffant pour Tétât, comme le gain d’une bataille..
Ils la nomment autrement fine ou éfiné.. Alors
les travaux, ceilent. On fait, des décharges d’artillerie
, des falves de moufqueterie, & Ton tire
des feux d’artifice. Les rues font tapiffées & jonchées
de fleurs, &. le peuple- y fait des fefHnsï,
Ricaut , de Vempire Ottoman & Chamber si (G )
D U N O D D E C H A R N A G E (F r an ço is
I g n a c e ) {Hiß. litt, modf) , profeffeur en droit à
Befançon, y mourut en. 17 51; il eft connu par
fon hiftoire des Séquanois ou mémoire ' du comte
ffe Bourgogne, & pmfonhißoireJeligfife, ville &
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diocefe de Befançon. Il y a aufli de lui quelques»
traités de jurifprudence. Il tâche, dans un trait©
delà main-morte, de juftifier les reftes de fervi-
tude qui fe confervoient dans cette province. Soir
fils,Jofeph Dunod, avocat à Befançon, mort en-
176$,, a , dît-on, laiffé des obfervations manuf-
crites fur les ouvrages de fon père, & un Jéfuite:
de la même famille, Pierre Dunod , a donné en
1-697 un livre intitulé : la découverte de la ville
d’Antre en Franche-Comté, avec des queftions fur
l’hifloire de cette province».
DUNOIS ( Hift. de Fr. ) . Louis, duc d’Orléans ?»
frère du roi Charles V I , avoit eu de Mariette d’En*-
ghien , femme d'Aubert de C any, gentilhomme de
Picardie, ce comte de Dunois, qui s’honoroit du
nom de bâtard f Orléans, parce qu’il l’avoit lui—-
même honoré par fes eigfioits r i i fut la tige de la-
maifon de Longueville», (.es noms de Dunois & de*
Longueville lui viennent de domaines qui lui furent-,
donnés- dans la fuite pour prixde fes exploits.
La nuit du 23 au 24 novembre 1407, le duc-
d’Orléans , fon père, fortant de chez la reine, avoit.
été affafliné dans la rue Barbète, par Tordre & fous.
I les yeux dit cruel Jean, duc de Bourgogne, fon'
i coufin-germain.-
Sà v euve, Vàlentine de Milan , qui, moins;
tendre que fière, fouffrit patiemment fa mort, 8c.
mourut de douleur de n’avoir pu la venger , n’at-
tendoit cette vengeance d’aucun des trois fils qu’elle
laiffoit* de îuiv Toute fon efpérance étoit dans le
bâtard d’Orléans. Charles VII a été nommé le roi'
bien fèrvi ; e’éft fur-tout par Dunois qu’il a mérité
ce titre. En 1417 les Anglois avoièrrr afilégé Mon-
targis, Dunois paffe à travers le camp des Anglois ,
pénètre dans la place , & fait lever le fiége , exploit
doublement mémorable 8t parce qu’il commença
la réputation de Dunois, & parce qu’il fut’
lé premier füccès un peu décifif dès François fous le-
règne de Charles VII , & qu’il leur donna la première
lueur d’ëfpéranee .dans leur abattement ,
après les défeftres de Crevant & de Verneuil.
Dunois fut Blëffé à la journée des harangs,
en 1429. Ilvenoit.poùr enlever, avec un corps-
de quatre mille hommes, le capitaine Anglois9
Fafiol, qui conduifoit un grand convoi de poiffons
au camp des Anglois, pour le carême. Fafiol fe
fît de fes chariots un retranchement où il fe flattois
que la précipitation françoife ne manqueroit pas de
vouloir l’attaquer. Dunois étoit trop habi>le pour fe
permettre une telle imprudence ; il rompit à coups
dé canon le retranchement de Fafiol & commen»-
çoit à répandre la confufîon d'ans la troupe An-
gloifé , lorfque quelques Ecofiois qui fervoient
dans l’armée Françoife , emportés par leur haine
pour les Anglois, rompirent leurs rangs, &. engageant
le combat fans ordre & fans concert.,. rei>r
dirent Fafiol vainqueur*.
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Dunois fut le plus grand admirateur des exploits
îde la Pucelle. Lorfque cette fille fîngulière fut reçue
-en triomphe dans Orléans, Dunois & la Hire qui
4’avoient fui vie de plus près dans les combats,
Tnarchoient à fes côtés.
.. Après le fupplice de la Pucelle^ & comme pour
la venger, Dunois furprit Chartres & fit lever le
liège de Lagny au duc de Bedfort. 11 eut la plus
grande part à la réduction de la Normandïè & de la
G uy en n e , & ce ne fut pas ’ fans raifon que
Charles VII lui donna le titre de reflaurateur de la
patrie.
Un inftant de mécontentement.fit entrer Dunois
•dans lé complot de la Praguerie , un regard du roi
4e fit rentrer dans fon devoir. & Charles VII, aflifté
edu connétable de Riche mon r & du comre de Dunois,
Fournit l’ennemi domeftique comme l’ennemi étrang
e r , & força les rebelles de lui ramener fon fils
^en implorant pour lui & pour eux la clémence du
.toi.
Il n’auguroit pas bien du règne de Louis XI. Nous
avons perdu notre maître, difoit-il à la mort de Charles
VII, que chacurifonge à fe pourvoir. l\ contribua feul
avec du Chatel aux frais des obsèques de ce Prince,
( voye^ à CHA TE L l’article DE T AN N E G U Y DU
C h À t e l - l e -n e v e u ) .
Il entra dans la ligue du bien public contre
Louis X I , & donna, par fa réputation & fon expérience,
un grand poids à cette ligue. Il mourut plein
de gloire eu 1468.
D U NOYER Cv°yei N o y e r ) .
DUNS ( J ea n D u n s ) {Hiß. litt, mod.'), dit
le Sc o t ou l'E c o s so is , parce qu’il i’étoit; & fur-
nommé le doûeur fubtil, feit qu’il le fût ou non ,
,efi un des héros de la fcholaftique ; les Cordeliers
fe piquent d’être fes difciples en théologie comme
les jacobins le font de Saint-Thomas. Il a lailfé
beaucoup d’écrits qu’il n’eft plus queftion de lire.
On dit qu’il avoit été enterré vivant dans un
.attaque d’apoplexie, malheur contre lequel on ne
prend peut-être pas affez de précaution , & q u ’à
ion réveil il s’étoit dévoré de défqfpoir ; les
Cordeliers nient cette hifîoire , & difent que ce
font fes ennemis qui Tont forgée , elle feroit cependant
bien propre à défarmer la haine , &
fes amis auroient pu l’inventer pour lui concilier
la pitié.
DUNST AN ( S a i n t ) {Hiß. d'Anglet), E dw y ,
Roi d’Angleterre , vers le milieu du dixième fiècle,
Prince diffamé par les catholiques, & réhabilité par
les proteffans, parce qu’il fut l’ennemi de feint
Dunßan & des moines ,époufa, malgré les évêques
& les moines , une Princeffe du Sang Royal,
nommée Elgiva, fa parente dans un degré prohibé
; le jour de fon couronnement il fe dérobe'1
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de là fale du banquet pour aller voir cette femme.
Odon , archevêque de Cantorberi & Dunßan qui
le fut dans la fuite, vont l’arracher de fes bras
& le ramènent dans la fale , trait de courage, félon
les catholiques, d’infolence félon les proteftans,
trait d’ailleurs qu’on reconnoît à peine dans les
récits oppofés, tant les circonftances font différentes!
E d v y exile Dunßan. Le cler gé fait arrêter
Elgivà dans le Palais du R o i, la fait marquer au
vilage, d’un fer rouge. Le Roi ne pouvant encore
s’en détacher malgré cett-1 difformité, le clergé la
fait arrêter de nouveau , lui fait couper les jarrets,
elle expira dans les tourmens ; Edwy eft dépofé, les
proteftans accufent de ces violences Odon & feint
Dunßan. Quelques catholique: , fans nier ces faits,
fe contentent de repréfenter la mort d’Elgiva & la
dépofition d’Edwy comme l’ouvrage de la nation ,
& ils ont trop l’air d’applaudir à cet ouvrage. Tout
cela reffemble affez à la manière dont notre Louis
le Débonnaire fut traité par fon clergé.
Edgar, frère & fucceffeur d’E d w y , fut fur-
nommé le Pacifique , titre rarement mérité , les
proteftans obfervent qu’il enleva une religieufe,
qu’il eut d’autres maîtreffes, & que cependant il
fut traité par le clergé avec beaucoup plus d’indulgence
qu’E d w y , parce qu’il fut ami de Dunßan
& des moines.
En général les proteftans font peu favorables à
Saint Dunßan. Mais ce n’eft pas à eux qu’on s’en
rapporté. Il mourut en 988.
DU PERRIER, DU PERRON, voye^à lettre P .
DUPIN ( L o uis Ellies ) ( Hiß. lit. mod.') docteur
de Sorbonne, principalement connu par fa
bibliothèque univerfellë des auteurs eccléfiaftiques.
Cet ouvrage éprouva beaucoup de contradiâions;
il fut fufpendu, défendu , puis toléré ; l’auteur fut
forcé à des rétraâations & ne put obtenir, qu’avec
beaucoup de peine, une permiflion indireâe &
tacite de continuer.La liberté avec laquelle il jugeoit
les anciens auteurs eccléfiaftiques , étoit ce qui
fcandalifoit le plus. On fuppofe affez généralement,
8c fur-tout en matière de théologie, que les anciens
ont fubi leur jugement & qu’on n’a plus droit de
les juger. Il y a peut-être quelque chofe de jufte
dans cette idée; peut-être à une certaine diftance
de temps, de moeurs, d’u fage, nous manque-t-il
quelques-unes des données néceffaires pour affeoir
un jugement certain & jufte de tous points. Quoi
qu’il en (bit, l’entreprife de l’abbé Dupin méritoit
certainement d*ètre encouragée autant qu’eile fut
traverfée, & c’eft avec peine que nous voyons
M. Boffuet à la tête de ceux qui, au lieu de s’expliquer
à Tamiable avec l’auteur, comme tout
fevant doit en ufer avec un favant, employoient
l’autorité pour faire fupprimer fon ouvrage. Dupin
fut encore perfécuté pour Tefprit de conciliation
qui le porteit à tenter de réunir Téglife catholique ,
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