
piquoit d’une grande modération dans fa conduite l \
8c rçCcmmandpit Beaucoup cette vertu à fes dif-
ciples. Un jeune homme, pour l’éprouver, lui cracha
au vifàge; il s’effuya doucement, en difant :
je ne me fâche point, mais vous m’avc^ fait douter
f i je ne devrois pas me fâcher,
DIOGÈNE-LAERCE ou DE LAERTE ( Hifl.
litt. anc. ) , ainfi nommé , parce qu’il étoit de
Laërte, petite ville de Cilicie, vivoit vers la fin
du fécond fiècle de l’ère chrétienne. Ses Vies des
philofophes font connues. Il étoit lui-même philo-
fophe , de la lèéte d’Epicure.
DIOGNÈTE ( Hifl. anc.') , maître de phitofo-
phie de Marc-Aurèle ; c’eft peut-être le feul parmi
les inftituteurs connus des grands princes', qui ait
réufli à faire de fon élève un philofophe.
PiufieUrs favans croient que c’eft à lui qu’èft
adreffée la lettre à Dioghète, qui fe trouve parmi
les ouvrages de Juftin.
D I O N .( Hifl. anc. ) voyeç. l’hiftoire des deux
D enys , tyrans de Syracufe.
DION CASSÏUS{Hifl. rom.'), deNicée en Bi- j
thynie , fait fénateur par Pertinax , conful par Sévère
, gouverneur de Smyrne & de Pergame par
Macrin , de l’Afrique, de la~Dalmatie & de la Pannonie
par Alexandre Sévère, conful pour la fécondé
fois l’an 229 , èft beaucoup moins connu par
toutes ces dignités que par fon Hifoire romaine,
dont il ne nous refie qu’une partie , & dont Xi-
philin au onzième fiècle nous a donné un abrégé.
Cette hifioire commençoit à l’arrivée d’Enée en
Italie, & finiffoit au dègoe d’Alexandre Sévère.
Boifguillebert a traduit en françois ce que neus
avons de Dion.
DIO N CHRYSOSTOME ( H if. litt. anc.)\ ainfi
nommé à caufe de fon éloquence, fut perfécuté
par Domitien , & comblé d’honneurs par Trajan.
On a de lui quatre-vingt oraifans & un traité des
devoirs des rois. La première édition de fes ouvrages
eft de Milan, 1476 ; la meilleure, de Paris
, 1604. Il étoit de Prufe en Bithinie.
DIONIS ( Pierre ) , premier chirurgien de
madame la dauphine (bru de Louis XIV ) & des
enfans de France, fut le premier démonftrateur
d’anatomie au jardin du roi à l’éreéfion de cette
chaire. Ses ouvrages les plus connus font , un
cours d’opérations de chirurgie, avec des remarques
du célèbre la Faye ; l’anatomie de l’homme, ouvrage
qui a été traduit en langue Tartare, par
le P. Parennin , jéfuite ; un traité de la manière de
feeourir les femmes dans leurs accouchemens.
DIOPHANTE ( H if . litt,. ) , ’mathématicien
£ r e c , né à Alexandrie, vers le milieu du quatrième
fiècle , dont il refte fix livres de queflionlt
'arithmétiques ; c’eft le premier & le feul ouvragé
Grec où l’on voie des traces d’algèbre , ce qui fait
penfer qu’il eft Tinventeur de cette fciencè. Les
notes de Fermât donnent un prix particulier à
l’édition de Diophante,- de 1670.
D I O S C O R 'E ( Hifl. eccléf. ) , patriarche
d’Alexandrie, fuccefteur de faint Cyrille, fauteur
d’Eutichès & de fon héréfie , ofa excommuniée
le pape Saint-Léon ; après un fuccès d’un moment
qu’il eut au faux concile d’Ephèfe, en 449 , il finit
par être dépofé au concile général de Chalcédoine,
& mourut en 458, exilé à Gangres, en Paphlagonie.
; DIOSCORIDE ( liïfl. litt. a n c .) , médecin
d’Anazarbe en Cilicie, commenté par Matthiole.
Comme on ne fait pas précifément en queHemps
il vivoit, c’eft une quefiion entre les favans, s’il
a fuivi Pline, ou fi Pline l’a fuivi dans ce qu’ils
ont de conforme.
DIRECTEURS DES CERCLES ( 'Hifl. mol1
Droit public ) . On donne en Allemagne le nom de
directeurs aux princes qui font à la tête de chaque
cercle. Leurs principales fondions font, i ° . dans
le cas de nécefiité, de convoquer les a Semblées
de leurs cercles , fans avoir befoin pour cela du
confentement de l’empereur : 2 0 . de faire les pro-
pofitions , de recueillir les voix, & d’en former
un conclufum : 30. de recevoir les referits de l’empereur,
les lettres des princes & des autres cercles,
afin de les communiquer aux membres dit
cercle : 40. de faire le rapport des réfolutions du cercle
à l’empereur : y°. de figner les réponfes & réfolutions
de leur cercle, & de les faire parvenir
où il eft befoin : 6°. de figner ou vifer les inftruc-
tions & pouvoir des députés du cercle: 70. de
veiller au maintien de la tranquillité, & au bien
du cercle : 8f. d’avenir les membres qui font en
retard de payer leur contingent des charges : 90. d’avoir
foin que le cercle rem pliffe fes engagemens :
io°. enfin, défaire exécuter les fentences des tribunaux
de l’empire, lorfque l’exécution leur e»
eft donnée.
Il ne faut point confondre les directeurs d’un
cercle, avec ce qu’on appelle les duces circuit, on
commandans du cercle ; ces derniers ont le corn-,
mandement des troupes du cercle , fans en être
les directeurs ; cependant quelquefois une même
perfonne peut réunir ces deux dignités.
Chaque cercle a un ou deux directeurs : voici
ceux qui exercent cette fonâion dans les dix cer-
] clés de l’empire. Dans le cercle du haut*Rhin, c’eâ
j l’évêque de Worms & le landgrave de Heffe-
f Darmftat; dans le cercle du bas - Rhin, l’éleâeur
I de Mayence; dans le cercle de Weftphalie,l’évê-
. quç de Mupfter le duc de Juliersj dans &
«etcle de la haute-Saxe, l’éleéteur de Saxe ; dans
le cercle de la baffe-Saxe , le duc de Magdebourg
alternativement avec le duc de Brême la maifon
de Brunfwic-Lunebourg y a le condireCtoire : dans
Je cercle de Bavière , l’archevêque de Saltzbourg
& le duc de Bavière; dans le cercle de Franconie,
l ’évêque de Bamberg & le margrave de Brandebourg
Culmbach ; dans le cercle de Souabe, l’évêque
de Confiance & Je duc de Wirtemberg; dans
le cercle d’Autriche & de Bourgogne , l’archiduc
d’Autriche. ( ---- )
DIROIS (F rançois) ( Hifl. litt. mod. ) , doôeur
de Sorbonne; chanoine d’Avranches, paffe pour
l’auteur de l’hiftoire eccléfiaftique de chaque fiècle,
qu’on trouve dans l’abrégé chronologique de Me-
zeray ; il l’eft aufli de quelques ouvrages de con-
troverfe ; il vivoit en 1691.
DITHMAR {Hifl. litt, mod.), c’eft le nom de
deux hiftoriens Allemands ; l’un , d’abord bénédictin
au monaftère de Magdebourg, puisxvêque
de Mersbourg en 1018 , mort en 102.8,. à quarante-
deux ans : il étoit fils de Sigefroy,' comte de Saxe.
Son ouvrage eft une chronique pour fervir à l’hif-
toire des empereurs Henri I , Othon I I , Othon III
& Henri I I , fous lequel il vivoit. La meilleure
édition de cette chronique, eft celle que Léïbnitz
en a donnée dans fes écrivains de l’hiftoire de
Brunfwick.
•Le fécond Dithmar eft de nos jours ; il eft mort
à Francfort, en 1737; il y étoit. profeffeur d’hif-
toire ; il étoit de l’académie de Berlin ; on a de
lui plufieurs écrits favans fur l ’hiftoire d’Allemagne.
D I V A N , f. m. ( Hifl. m@d. ) , mot arabe qui
Veut dire eflrade, ou fopha en langue turque ; ordinairement
C’eft la chambre du confeil ou tribunal
où on rend la juftice dans les pays orientaux , fur-
tout chez fies Turcs. Il y a des divans de deux fortes
, l’un du grand-feign.eur, & l’autre du grand-
vifir.
Le premier, qu’on peut nommer le confeil d’étaty
fe tient le dimanche & le mardi par le grand-fei-
gneur dans l’intérieur du fèrraii, avec les principaux
officiers de l’empire au nombre de fept ; fa-
yoir le grand vifir, le kaimacan vice-roi de l’empire
, le capitan-bacha, le defterdart, le chancelier
, les pachas du Caire & de Bude : & ceux - ci
en tiennent de particuliers chez eux , pour les affaires
qui font de leur département; & comme les
deux derniers membres ne s’y trouvent pas, ils
font remplacés par d’autres pachas.
Le divan du grand-vifir , c’eft-à-dire le lieu où il
fend la juftice , eft une grande falle garnie feulement
d un lambris de bois de la hauteur de deux
ou trois pieds, & de bancs matelaffés & couverts
de drap, avec un marche-pied:, cette falle n’a
point de porte qui ferme ;.elie eft comme le grand-
confeil ou le premier parlement de l’empire ottoman.
Le premier miniftre eft obligé de rendre la
juftice au peuple quatre fois par femaine, le lundi,
le mercredi, le vendredi 8c le famedi. Le cadilef-
ker de Natolie eft a fils à fa gauche dans le divan,
mais fimplem ent comme auditeur; & celui de Ro-
melie , en qualité de juge, eft à fa droite. Lorfque
x e miniftre eft trop occupé, le canfch-bachi tient
fa place: maislorfqù’il y affifte, cet officier fait
ranger les parties en deux files, & paffer de main
en main leurs arzhuals ou requêtes jufqu’au bui-
juk-terkeregi, premier fecrétaire du grand-vifir ,‘
auquel il lit la requête ; & fur le fujet qu’elle
contient, les deux parties font entendues contra-
diétoirement fans avocats ni longueur de procédures
; en pefe les raifOns ; des affeffeurs réfument
le tout & concluent. Si leur décifion plaît au grand-
yifir , fon fecrétaire l’écrit au haut de la requête ,
8c le miniftre la confirme par le mot fah , c’eft-à-
dire certain , qa’il fouferit au bas : finon il fait recommencer
le. plaidoyer, & décide enfuite de fa
pleine autorité , en fai fan t donner aux parties un
hujet ou copie de la feiitence. Les caufès fe fuc-
cèdent ainfi fans interruption jufqu’à la nuit : oa
fert feulement, dans la falle même de l’audience,'
un dîner qui eft expédié en une demi heure. Les
officiers qui compofent ce divan , outre le grand-
vifir , font fix autres vifirs où confeillers d’état,'
le chancelier, & les fecrétaires d’état. Lechiaoux»
bachi fe tient à la porte avec une troupe de chiaoux,
pour.exécuter les ordres du premier miniftre. Les
câufes importantes qui intéreffent les officiers de
fa hauteffe, tant ceux qui font attachés à fa perfonne
, que ceux qui occupent les grandes charges
de l’empire, les délibérations politiques,,; les affaires
de terre & de mer, font la matière du con-
feil-privé du grand-feigneur : on l’appelle galibé divan.,
Il fetient tous les dimanches 8c lés mardis,'
comme nous l’avons dit. Les autres officiers militaires
font affis à la porte ; le muphti y affifte lorf-
.qu’il y eft mandé par un ordre exprès; le teske-
regi ouvre l’affemblée par la lecture des requêtes
des particuliers , le vifir azem propofe enfuite
l’aftaire importante qui doit faire la matière de
la délibération ; & après que les membres du g\z-
libé divan ont donné leur avis, ce miniftre entre
feul dans une chambre particulière , où il fait fon
rapport au grand-feigneur qui décide.
Lorfque le fultan le juge à propos , il convoque
un confeil général, qui ne.diffère du galibé divan
que par le plus grand nombre des membres qui le
compofent. Tous les grands de la Porte y font
appeliés, l’ulema, les officiers des milices & des
différens ordres, même les vieux foldàrs & les
plus expérimentés. Ce divan s’appelle oja divanï,
le divan des pieds, peut - être parce que tout le
monde s’y tient debout. Ce tribunal a quelque rapport
à nos anciennes affemblées des états , comme
le galibé divan au confeil- privé du ro i, & le dit
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