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Louis X I , elle ^diminua fous Louis XII ; maïs
Palamède continua de fervîr l’état jufqu’à fa
mort, arrivée en 1508, à Aix.
Palamède fécond de Forbin, feigneur de So-
liers , fît déclarer la ville de Toulon pour
Henri IV, en 1593 , & en chaffa les troupes des
ligueurs ; en général , toute cette maifon de
Forbin , fes amis & fes alliés furent très-utiles à
Henri IV, en Provence.-
Louis XIII érigea en marquifat la terre de
Janfon, en 162.6 , en faveur de Melchion de
Forbin, aïeul du cardinal de Janfon.
Touffaint de Forbin , plus connu fous le nom
cle cardinal dé Janfon, prélat homme d’efprk
& homme d’état, fut employé en diverfes négociations
en, Pologne & à Rome. Il dut le
chapeau à Sobieski, qui lui devoit en partie la
couronne de Pologne ; fes. négociations de Rome
lui valurent la dignité de grand - aumônier en
1706. Il avoit été fucceffivement évêque de
Digne, de Marfeille & de Beauvais. Il mourut
en 1713 , à quatre-vingt-trois ans.
François Touffaint de Forbin , fon neveu ,
connu fous le nom de comte de Rqfembourg, fe
battit en duel, tua fon ennemi, quitta la France,
y revint, fut bleffé en 1603., à la bataille de
la MarfailLe, & finit par fe jeter à la Trappe.
Mort en 1710 , en Italie, où il étoit allé pour
y établir la réforme de la Trappe. On a publié
en italien & en françois, une relation de fa vie
& de fa mort. Jacques, fon frère , fut fait archevêque
d’A ix en 17 11.
Claude, dit le chevalier de Forbin, marin célèbre.
Ses mémoires ont été publiés en 1749,
par Reboulet, en deux volumes in-12. On y trouve
des traits finguliers de valeur & d’audace j. mais
ce qui mérite peut-être encore plus d^eftime, c’eft
qu’ayant été récompenfé pour une belle aâion,
il fe plaignit à Louis X IV , de l’avoir été foui,
& lui repréfenta qu’un autre officier, qui paroif-
foit avoir été oublié , ne s’étoit pas moins distingué
que lui ; cette générofité frappa Louis XIV,
qui là fît remarquer à toute fa cour, comme un
trait dont elle ne lui offroit pas fouven t des exemples.
Le chevalier de Forbin avoit été grand-amiral
du roi de Siam , à qui le chevalier de Chaumont,
ambaffadeur à Siam en 1685, l’avoit laiffé ; mais
îl ne tarda pas à revenir forvir fon pays ; il fe
diflingua, fur-tout dans la guerre de 1701, avec
le fameux du Gué-Trôuin ; il quitta le. fer vice en
1 7 10 , trop tôt pour un fi brave homme & un
fî bon citoyen. Il mourut en 17.33 > âgé de
foixante-dix-fept ans. Le parallèle que M. Thomas
fait de Forbin, avec du Gué-Trouin , n’eft pas
très-favorable au premier, v Forbin iié d’un fang
37 illuftre, avoit foutenu la gloire de fa naiffance;
» du Gué-Trouin avoit fait difparoître l’obfcu-
37 rité de la fienne. Le premier avoit donné un
n éclat à fes aïeux, le fécond avoit créé un
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» nom pour fes defoendans ; l’un avoit mis 3
» profit tous les avantages, l’autre avoit vaincu
77 tous les obffacles. Tous deux intrépides, éclai-
» rés , ayides de périls , bravant la mort, prompts
» à fe décider, féconds en reffourees. Mais Forbin,
77 né pour être un général de mer, ne fit le plus
» fouvent que des exploits d’armateur ; du Gué—
» Trouin , né pour être fimple armateur , fit
77 prefque toujours des a étions d’un grand capi-
77 taine. Le premier en forvant l’état penfoit à
» 'la récompenTe, le fécond pénfoit à la gloire,-.
» Forbin vendoit fes fervices , du Gué-Trouin
77 eût acheté l’honneur d’être utile. »
FORBISHER, ( M a r t in ) ( Hiß. et Angl. )•
navigateur célèbre, envoyé deux fois parla reine
Elifabeth , pour chercher un paffage à la Chine
par le Nord-Oueft , donna fon1 nom à un détroit
qu’il découvrit vers lé 63e degré de latitude. IL
fe fignala auffi comme guerrier , & mourut à
Plimouth en 1594, des foleffures qu’il aVoit reçues
au fiége du fort de Grodon ou Crodon *en
Bretagne.
FORCADEL , ( Etienn e ) ( Força tulus }
( Hifl^ litt, mod. ) profeffeur en droit à Toulouse ,
auteur de poéfies latines & frarrçoifes , & de
quelques livres de droit & d’hiftoire ; mort en
MWPierre
Forcadel, fon frère, profeffeur de matfeéf
matiques au collège royal , mort en 1577, a donne:
la géométrie d’Oronce Finé, fon prédéceffeur au
college ro y a l, une traduélion françoifo d’Euclide:
& une arithmétique.
FORCE. ( la ) ( Hiß. de Fr. ) Le nom de laÉ
maifon de la Force eft Caumont ; elle remonte
au douzième fiècle. On la voit au commencement
du treizième faire de ces grandes donations qui
annoncent une maifon puiflante. Elle prit le nom
de la Force > après que François de Caunjont eût
époufé le 15 mai 1594, Philippe de Beaupoil,
dame de la Force en Périgord. Ce fut ce même
François de Gaumont qui fut égorgé à Paris dans
fon lit, la nuit delà Saint-Barthelemy, avec ion-
fils] aîné , le plus jeune, ayant échappé prefque
miraculeufoment au for des afTaffins fous le corps,
de fon père.
De Caumont, jeune enfant, l’étonnante aventure
Ira de bouche en bouche à la race future.
Son vieux père accablé fous le fardeau des ans,
Se livroit au fqmtneil entre fes deux enfans.
Un lit feul enfermoic & les fils & le père
Les meurtriers ardens tju’aveugloit la colère,
Sur eux à coups prelTés. enfoncent le, poignard :
Sur ce- lit malheureux la mort vole au hafard.
L’Eternel en fes mains tient feul nos deftinées 5-
Il fais y quand il lui plaît, veiller fur nos années £
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[ Tandis qu’en fes fureurs l’homicide eft trompé ,
D ’aucun coup, d’aucun trait Caumont ne fut frappé :
Un invifible bras armé pour fa défenfe
Aux mains des meurtriers déroboit fon enfance;
Son père à fes c ô té s , fous mille coups mourant,
L e couvroit tout entier dé fo,n xorps expirant,
Et du peuple 8c du roi trompant la barbarie ,
Une fécondé fois il lui donna la yie.
C ’eft ce même enfant ( Jacques Nompar de
Caumont, premier duc de la Force ) qui vécut
quatre-vingt-dix-fept an s , & qui ne mourut que
fous le règne de Louis XIV, le 10 mai 1652,
ayant vécu fous le règne de Henri I I; ayant vu
fopt rois , & la ligue & la fronde ; il s’attacha au
roi Henri IV qu’il fuivit dans fes principales
expéditions ; il défendit les proteffans & la ville
de Montauban, contre Louis X III, en 1621, &
fit lever le fiége de cette place à l’armée royale ; !
au roi & à fix maréchaux dé France ; l’année i
Suivante il fit la paix, & fut fait maréchal de
France, le 27 mai. Il fervit avec diftinâion &
avec fuccès en Piémont, en Lorraine, en Allemagne
, pendant le cours de ce règne. Le roi
érigea pour lui , en 1637, la terre de la Force,
en duché-pairie.
Il eut deux fils , tous deux ducs de la Force,
l’un auffi maréchal de France , Armand Nompar
de Caumont, fécond duc de la Force , mort le
16 décembre 1675 y âgé d’environ quatre-vingt-
douze ans. -
Et Henri Nompar de Caumont, troifième duc
de la Force, mort en 1678 , -âgé d’environ quatre-
vingt-quatorze ans. -
Un troifième fils , Jacques de Caumont, tué
au fiége de Juliers en 1610.
Un quatrième, Jean de Caumont, feigneur de
Montpouillan, bleffé à mort dans une fortie en
défendant Tonneins contre les catholiques.
Quatre autres fils du premier maréchal & duc
de la Force, font moins connus dans l’hiftoire.
Jacques de Caumont, marquis de Boëffe, fils
du duc Henri Nompar, fut tué en .1634 , au
fiége de la Mothe en Lorraine , que faifoit le-
maréchal de la Force, fon aïeul.
Jacques Nompar de Caumont, fon fils , duc
de la Force , fe fit catholique ; il mourut le 19
avril 1699.
' Un de fes fils , François Nompar de Caumont,
marquis de la Force , aide-de-camp du duc de
Vendôme , en Italie, en 1702 , fut tué en allant
porter les ordres de ce général , un pont fur
lequel il paffoit, ayant fondu fous lui.
Henri-Jacques de Caumont, duc de la Force ,
fon frère aîné, fut reçu à l’académie françoifo,
le 28 janvier 1715. B étoit auffi zélé pour .la
religion catholique, que les pères lavoient été
pour la religion protestante. Ce fut lui qui, fous
là régence, eh 1721 , fut implique dans une
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accufation de monopole exercé fur des marchan-
difes d’épiceries par des gens qui abufoient de
fon nom & de fa confiante ; il fut reconnu qu i!
n’avoit. d’autre part dans cette affaire , que de
Savoir pas veillé avec affez d’attention fur la
conduite de gens qui lui appartenoient. Il mourut
en 172.6. A . r Il y a une autre maifon de Gaumont , 011-
tinguée par le nom de L a u fu n . ( Voyez L a u fu n . )
FORGET DE FRESNE, (Pmrre & Jean)
frères, l’un fecrétaire d’état, l’autre préfident aux
enquêtes, & enfuite préfident à mortier au parlement
de Paris. ...
Tous deux étoient fils de Pierre F o r g e t , confeil-
ler & fecrétaire des rois François I & Henri il,
& de Françoifo Fortia ; tous deux frirent des
hommes de mérite, des citoyens utiles , zélés
fidèles , attachés au parti des rois dans le
temps de la ligue, mftruits, laborieux, amis des
lettres. Lorfqu’en 1589, Henri III transféra le
parlement de Paris à T o u r s , Je préfident F o rge t
obéit à l’édit de tranfiation ,. & fuivit le roi a
Tours : Henri IV, pour reconnoître fes Services ,
lui donna en 1590, une charge de préfident à
mortier , vacante par la mort du prefident baye
d’Efpeiffes ; il le fit dans la fuite chef du confeil
des princes de Vendôme fes fils. Le préfident
F o r g e t mourut en 1611.
Pierre F o r g e t , frère puîné du préfident, & plus
connu que lui, fut fait fecrétaire d’état par Henri
III : il- prêta forment entre les mains de ce prince,,
& partit peu de temps après pour une ambaffade
extraordinaire en Efpagne. Il s’agiffoit de faire auprès
de Philippe II l’apologie de l’affaffinat recent
des Guifes, &' d’exeufev Henri III fur la necef-
fité qui l’avoit forcé à ce qu’il avoit fait pour
prévenir leurs mauvais deffeins. , „ f
Les conjonctures rendoient cette ambafiaue
très - délicate. Philippe II; malgré les liens qui
l’avoient uni avec Henri III, dont il avoit epoule
la foeur , étoit notoirement dans les intérêts^ des
Guifes & de la ligue ; le grand objet de la négociation
étoit d’obtenir de Philippe un focours de
trois ou quatre cent mille écus contre le duc de
Mayenne, fon ami & fon allié, ou de s’affurer
du moins qu’il ne- fourniroit point de focours a
Pour l’y engager, on lui offroit de le féconder
dans une entreprife, -contre 1 Angleterre , & fur-
tout de le remettre en poffeffion de la ville & du
château de Cambrai. L ’affaffinat de Henri III
interrompit la négociation.
Pierre F o rg e t fut employé dans beaucoup
d’autres affaires importantes. Ce fut lui qui dreffa
l’édit de Nantes. Il eff parlé de lui avec eloge
dans les mémoires de Chiverni; on y loue fur-
tout, ainfi que dans les mémoires de Sully, la
beauté de fes dépêches, & le talent qu’il avoif
pour écrire. Ce fut lui qui fut charge de repondre
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