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Sinalkalde , ville d’Allemagne , fameufe par la ligue
des protcftans contre Charles-Quint. IL fut pro-
feffeur d’éloquence & d’hiftoire à Hall en Saxe ;
il eut la pierre, & lafouftrit fans vouloir voir de
médecins. Un philofophe de nos jours, dont la
mémoire doit être toujours chère aux lettres, n’a
pas même voulu favoir certainement s’il avoit
cette cruelle maladie. Cellarius mourut en 1707.
Il avoit eu un fils , nommé Salomon , favant
comme lu i, & qui étudioit en médecine ; le père
eut la douleur de le voir mourir à vingt-quatre
ans en 1700, au milieu des efpérances qu’il don-
noit & qu’il rempliffoit. Il eut la confolation de
le traiter comme les écrivains célèbres auxquels il
confacroit fes travaux, il fut l’éditeur d’un ouvrage
de ce fils, intitulé : Origines & antiquitates medica.
CELLIER. (Remi). (Hifl. litt. moi.) Dom Remi
Cellier, favant Bénédi&in de la congrégation de Saint-
Vannes & de Saint-Hidulphe', prieur de Flavigny,
né à Bar-le-Ducen 1688, mort en 1761. On a de 1
lui une Hifloire générale des auteurs jacrés & ecclefiaf-
ticties, ouvrage exaft & immenfe en vingt r trois
volumes in-49» publiés depuis 172.9 jufqu’en 1763 ,
& une apologie de la morale des pères, contre Barheyrac.
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CELLINI BENEVENUTTO. {Hïfl. mod.) Le '
connétable de Bourbon périt en 1527 au fiége de
Rome du premier coup d’arquebufe parti des remparts
de cette ville, & parti,'dit-on , de la main
<J’un prêtre. Beauçaire femble infinuer que Lannoi,
Viçéroi de Naples pour Charles - Quint, pourroit
bien avoir eu part à ce coup, car il étoit douteux
f ile connétable agiffoit pour Chârles-Qint ou pour
lui-même. Un fou trèsrfmgulier,nommé2?eneve/ztf«p
Cellini, qui étoit orfèvre, fculpteùr, fur-tout ouvrier
très-habile en médailles, foldat, ingénieur, mufi-
cien, poète, hiftorien, voyageur, qui étoit toutj
mais qui n’étoit pas prêtre, prétend dans fa v ie ,
qu’il a lui-même écrite, que ce fut lui qui tua Bourbon.
Il vit arriver l’armée de Bourbon devant Rome;
il apperçut dans cette armée un homme qui s’éle-
voit au-deflus de tous les autres, un brouillard épais
ne laiffoit pas. diftinguer fi cet homme étoit à pied
oq à cheval ; il lui tire un coup d’arquebufe & le
renverfe : il remarque auffitôt un grand défordre
dans l’armée ennemie , il fçut depuis que c’étoit
Bourbon qu’il, avoir tué; mais comme il répété à
peu-près la même avanture à l’égard du prince d’O-
range, fon récit eft fulpeft ; il paroît avoir vouln s attribuer
l’honneur ou le bonheur d’avoir tué par
hazard les deux héros du fiècle.
CELSE. Divers perfonnages, qui tous appartiennent
à l’hiftoire Romaine, ont illuftré ce nom.^
i p. Julius C elsus a fait une vie de Jules Céfar
dont il avoit été contemporain.
: 2°. Cornélius C elsus , de la maifon Cornelja,
famille patricienne, contemporain d’Augufte, de
Tibère & de Caligula, a donné à ce nom de Celfus
un éclat qui ne mourra jamais. On ne fait pas bien
qu’ellç étoit fa profeffion, Il a écrit fur 1? rhéto-
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rîque, l’agriculture, l’art militaire; mais c’eft fuf-
tout par fon grand ouvrage fur la médecine & la
chirurgie qu’il eft immortel; ce livre l’a fait nommer
CHipocrate des Latins ; il s’en eft fait un grand nombre
d’éditions en Italie & en France. M. Ninin l’a traduit
en françois en deux volumes in-12 , Paris 1753*
On a aufii de Celfe un abrégé de rhétorique.
30. Ç else, philofopheEpicurien du fécond fiecle,
eft connu par l’ouvrage qu’il publia fous 1 empire
d’Adrien contre le Judaïfme & le Chriftianifme, &
qu’il intitula : Difcours de Vérité. Origène 1 a réfuté
par cette fameufe apologie des chrétiens, fi eftimee.
C ’eft à ce même Celfe que Lucien adreffe fon P feu-
dornante.
40. Juventius C e l su s , jurifconfulte, arrête pour
unè confpiration contre Domitien, fauva la vie a
fes complices & à lui-même, en s’obftinant toujours
à ne pas nommer les premiers, & en donnant
le temps à la haine publique de fufciter des conjurés
plus heureux dans lenr entreprife.
50: Caius Titus Cornélius C elsus, homme fans
ambition , vivoit en philofophe dans une maifon
de campagne près de Carthage, fous l’empire
de Gallien, vers l’an 265 de J. C . lorfqu’il.plut aux
chefs des légions d’Afrique de le tirer ae fa retraite
pour l’expofer à tousles dangers qui fuivent la rébellion,
& le faire mourir avec ce titre , odieux de
tyran, qui dans ces temps de l’hiftoire Romaine,
ne défigne cependant qu’un compétiteur au trône
impérial, qui n’a pas réuffi, Celfe fut donc proclamé-
empereur par le peuple, puis abandonne ©ç tue fept
jours après la proclamation. .
CELTES (C o n r a r d ) , poète latin d’Allemagne,
des quinzième &feizième fiècles, couronné à Vienne
du laurier poétique. O11 a de lui des odes, des epi*.
grammes, un poème furies moeurs des Allemands,
une defcription hiftorique de la ville de Nuremberg,
il étoit bibliothécaire de l’empereur Maximilien,
qui lui avoit accprdé le privilège de difpenfer feul
à fon gré, aux autres poètes, la même couronne
poétique qu7il avoit reçue, chofe qui ne doit jamais
être remife au jugement d’un feul homme.
CENALIS en françois CENEAU ou CÉNAL ,
YR o b e r t ) (Jtfifl. litt-, mod.) ,'évêquç d’Avranches,
un des plus favans prélats de fon temps, s’étoit
trouvé d’un avis différent de celui de Calvin, fur
Yinterim e Charles-Quint , Calvin, après avoir
traité Cénal de chien, de fripon, de Cyclope, finit
par le renvoyer à la cuifine , parce qu’il fe pomr
moit Cénal, ut nomini fuo refpondeat Cenalis, ad
culinam revertitur. Cénal de ion coté fit contre
Calvin une fatyre intitulée : Larva fycophantica in
Calvinum. On a auffi de Cénal quelques ouvrages
non polémiques, tels qu’une mauvaife hiftoire de
de France & un traité des poids & mefures, l’un
& l’autre en latin. Mort à Paris en 15 60.
CENE (C h a r l e s le) (Hifl. litt. mod.'), théologien
protenant, miniftre ae m feâe en France, puis
en Angleterre,après la révocation de l’édit de N antes,
connu par une verfion françoife de la bible, & par
* divers
dÖivefS tmvrages de théologie & de controverse fur
vla prédeftination, fur la g râ c e , fur la tolérance &
■ la liberté de confcience : né à Caen en 1647; mort
.à Londres en 1703*
1 CENNINI (B e r n a r d ) , orfèvre fie Florence,
ui introduifit dans fa patrie l’art de l’imprimerie,
es deux fils, Dominique & Pierre, le fécondèrent
le remplacèrent ayantageufement. Le premier
( ► ouvrage forti de leurs prefles, eft de 1471. C’eft
l'un Virgile complet avec tes commentairès de Ser-
yius.
î CENSORIN {Hiß. rom.). Trois Romains diftin-
j -gués ont porté ce nom. i ° . Caius Marcus C en-
: 'soRiNus, conful avec Afinius Gallus, fous Fern-
' ire d’Augufte, l’an de Rome 744, huit ans avant
. ♦ C. C ’eft à lui qu’Horaceg adreffe l’ode :
- Donarem pateras grataque commodus A
Cenforinc 3 meis «tra fodaübus.
2°. Appius ClaudiusCENSORINÙS, dont la deffinée
Tut de tout points la même que celle de Caïus Titus
’Cornelius Celfiis,/dont nous avons parlé plus haut,
iVoye^ l’article C else , n°. 5. ) Il vivoit tranquille
iç c retiré du fervice dans fes terres près de Bologne;
un caprice des foldats alla l’y chercher, on
le força d’accepter l’empire, qu’en pareil cas il étoit
J] «gaiement dangereux d’accepter ou de refufer; il
I Ven défendit tant qu’il put, & fût obligé de céder.
|f C ’étoit fous l’empire de Claude II l’an 270. Les 1 Toldats qu’il vouloit foumettre à la difcipline ,
comme ils l’avoient fournis à recevoir l’empire, &
! peut-être pour qu’ils n’allaffent plus l’oftrir aupre-
I mier venu, le maffacrèrent, comme Celfus, fept
/ jours après l’avoir proclamé. On a dit de lui : heureux
particulier, malheureux empereur.
3°. C e n so r in , favant grammairien du troifième
f iè c le , auteur du traité De die natali,ouvrage impor-
• tant pour la chronologie.
CENTEN1ERS, f. m. pl. {Hifl, mod.) officiers
* d e l’ancienne monarchie françoife fubordonnés aux
com te s , & chargés de mener à la guerre des hom- irnes libres du bourg, diftribués par centaines.
Efp. des loix, Tiv. XXX . chap. xvij. (O).
CENTORIO (A s c a g n e ) {Hifi. litt, mod.) Mila-
-i; mois, d’une naïffance illuftré, auteur de Mémoires
if militaires & hifloriques fort eftimés en Italie, il vivoit
faifoit la guerre dans le 16e. fiècle.
CENT-SUISSE, f. m. pi. [Hijl. mod.) partie de
la garde du roi commandée par un capitaine qui a
- fous lui deux lieutenans, l’un françois, & l’autre
fuiffe. Dans les jours de cérémonie leur capitaine
marche devant le roi; le capitaine des gardes du
corps derrière. Au facre le capitaine & les lieutenans
font vêtus de fatin blanc, avec de la toile
d’argent dans les entaïllures, & \çs Sui([es ont des
; cafaques de velours. Cette milice a des juges de fa
) nation, & jouit des mêmes privilèges que les fujets
nés dans le royaume : elle eft exempte de toute
impofitîon ; & ce privilège s’étend aux enfans ÔC
Hifloire. Tome. II. Première Partie,
aux veuves ; Voici l’ordre de fa marche. 1. Le capitaine;
2 les deux lieutenans; 3 le premier fergent;
4 quatre trabans pour la défenfe particulière du
capitaine ; 5 les caporaux ; 6 les anfpeffades ; 7 les
tambours ; 8 les moufquetaires ; 0 deux trabans
pour la défenfe de l’ènfeigne ; 10 deux tambours;
11 l’enfeigne ; 12 les piquiers ; 13 tes moufquetaires
de la fécondé marche; 14 les fous-lieutenanrs
à la queue de la compagnie ; les autres fergens fiiï
tes ailes. Us font appelés Cent-Suif es, parce qu ils
forment une compagnie de cent hommes. Le P.
Daniel prétend que cette compagnie eft une garde
militaire du roi. En effet, tes Cent-Suiffes vont ala
tranchée dans tes fiéges que 1e Roi fait en perfonne :
alors au lieu de la hallebarde, leur arme ordinaire,
ils prennent le fufil. Les Suiffes commencèrent en
1481 à être à la folde du roi, à la place des francs-
archers établis par Charles VII. Louis XI tes retint
à la recommandation deffon père,& en prit une compagnie
pour la garde ordinaire de fa perfonne. Cette
compagnie fut confirmée dans cette fonction par
Charles V III en 1496; 1e capitaine qui la commande
a 1e titre de capitaine-lieutenant. État de la France ^
Hifloire de la milice françoife par le P. Daniel, Abrégé
chronologique de M. le préfidentHénault. [A .R . )
CÉPHALE {Hifl. litt. anc.), orateur athénien ,
cité avec éloge parEfchine& par Démofthenes. Ce
fut lui, dit-on, qui introduifit dans l’art oratoire tes
exordes & tes péroraifons. Il peut tes avoir le premier
réduits en art; mais il y a beaucoup d’apparence
que la nature les avoit introduits avant lui,
c’eft elle en effet qui enfeigne à prévenir favorablement
l’audkeur & à lui donner une idée avantageuse
de Sa caufe par cet avant-propos que Fon
nomme exorde ; c’eft elle qui enfeigne 4 réfumer
vers la fin tes argumens employés dans le difcours,
à leur donner plus d’énergie & d’effet, par une récapitulation
concife & rapide, à enfoncer le dernief
trait plus avant dans l’ame de l’auditeur.
Ariftophon, concitoyen de Céphale, fe gforifioit
de ce qu’ayant été cité en juftice jufqu’à quatre-vingt
quinze fois, il avoit toujours été renvoyé abfous 5
Céphale fe vantoit au contraire de n’avoir jamais été
cité, quoiqu’il eût pris plus de part aux affaires qu’aucun
autre citoyen de fon temps. La plus grande
gloire d’un adminiftrateur public eft fans doute de
n’être ni accufé ni foupçonné.
Un autre C é ph a l e , contemporain & concitoyen
de Timoléon, 1e héros de Corinthe, fut fon con-
feil & fon guide lorfque Timoléon voulut donner
de nouvelles lois à Syracufe, l’an 3 39 avant J. C .
ÇÉPHRENÉS ou Ç ephus {Hifl. des Egyptiens) ,
frère & fucceffur de Cîiéops, fut l’hér tier de tous
fes vices. Son règne ne fut célèbre que par fes impiétés
& fa tyrannie; ennemi de tous tes cultes, il
perfécuta tous ceux qui confervoient de la piété.
Il laiffa des monumeifs pour immortalifer fes crime!
& fes débauches : il fit conftruire une pyramide
femblable à celte qui avoit été bâtie par fon frère..-
C ’eft l’édifice 1e plus entier qui foit dans l’EgyFlfc*i