par les habitons d’Âbbeville contre l’évêque d’A miens
, qui faifoit racheter pour une certaine Tomme
d’argent la défenfe qu’il avoir faite de consommer
le mariage les trois premières nuits des noces :
Ce qui étoit Tonde Tur le quatrième concile de Carthage
, qui Pavoit ordonné pour la révérence de la
bénédiction matrimoniale. Chambers ( G.)
- DEFTARDAR ou DE FTERDAR, T. m. (hiß.
moil.y Turintendant des finances ou grand tréfo-
rier de l’empire ottoman. Ce nom eft compoTé
qu mot defter, qui fignifie, dans la langue turque,
f ahhr-3 mémoire, &c. & qui, Telon la conjeâure
très-vraiTemblable du Tavant MeTgnien Meniski ,
eft Originairement un nom grec que les Turcs ont
pris des peuples qu’ils ont conquis ; car fignifie
une peau ou parchemin Tur lequel on écri-
vojt anciennement. Le Tecond mot dont defterdar
qft compoTé , eft dar, nom turc & perTan , qui fignifie
qui prend , qui tient ; de forte que defterdar
fignifie celui qui? tient le livre de la recette &
de là dépenTe du grand-Teigneur.
Meninski l’appelle fup remus thefaurarius , grand-
tréTorier, proefes cameræ, comme cfui diroitpréfident
de l’échiquier ou Turintendant des financesde l’empire.
Le defterdar, ou, comme Vigenere l’appelle, deph-.
terderi, eft celui qui tient les rôles & les états de la
milice & des finances, qui reçoit tous les revenus
du grand-féigneur, qui paye lès troupes, & qui
fournit toute la dépenTe néceffaire pour les affaires
publiques ; & par-là cette charge eft différente de
celle du chaTnadar, qui eft Teulement tréforier du
fé ra il, au lieu que le defterdar l’eft de l’état.
Il y a , Tuivant Ricatit, un defterdar danschaque '
beglerbeglio oü gouvernement. Vigenere affure
qu’il n’y en a que deux ; l’un pour l’Europe & l’autre
pour PAfie. Le premier réfide à Conftantinople,
& a Tous lui deux commis généraux ou intendans ;
l’un pour la Hongrie, Valachie, Tranfilvanie ,
Croatie, Bulgarie, Servie, BoTnie , &c. l’autre
pour la Grèce, la Morée 8c les ifles dé l’Archipel.
Chacun d’eux a autant d’agens qu’il y a de fan-
giackats dans Ta province ; & chacun de ceux- c i ,
autant de commis Tubalternes qu’il y a de TabaffiTs
dans le Tangiackat, pour tenir un regiftre des
timariots dans leur diftriâ. [Le defterdar d’A fie a
fo u s lui deux députés ou intendans généraux, l’un
pour laNatolie, & l’autre pour la Syrie , l’Arabie
& l ’Egypte , qui ont pareillement plufieurs
commis ou clercs comme ceux d’Europe. Chant-
leer s.
. Autrefois le defterdar n’étoit point du nombre
des grands de la Porte, & ne prenoit que le titre
d'effendi , c’eft-à-dire , révérend. Mais depuis que
quelques defterdars Te font diftingués par leur habileté
dans le maniement des finances , oc Te Tont rendus
néceffaires à l’état 8c au grand-Teigneur, on a hofioré
cet officier de la qualité de pacha. Il a féance
au divan, & en tient un particulier dans Ton férail
pour ce qui concerne les finances. Cette place
eft ordinairement remplie par une créature du grand-
vifin Sa charge eft dès plus confidérables de l’état.
Outre le détail de toutes les finances, il a encore
foin des armées , des fiéges &.des travaux. Ses
ordres font par-tout exécutés comme ceux du fui-
tan même ; 8c il eft ordinairement en bonne intelligence
avec le grand-vifir-, qui procure fouvent
cette charge à un de Tes amis. La fuite de Tes. officiers
& domeftiques n’eft guère moins grande que
celle du grand- vifir. ( G ) ( a )
DEGRÉ ( Hiß. fnoâi ) , dans les univerfités
eft une qualité que l’on confère aux étudians oïl
membres comme un témoignage du progrès qu’il^
ont Tait dans les arts & les facultés: cette qualité
leur donne quelques privilèges, droits , préféan-
ces,
Les degrés fönt à-peu près les mêmes dans tontes
les univerfités : mais les règles pour les obtenir,
& les exercices qui doivent les précéder, fontdiffé-
rens. Les degrés, font ceux de bachelier, de licencié
&, de doâeur. Nous ne parlerons ici que des
formalités en ufage dans runiverfité de Paris &
dans celle d’Angleterre.
A Paris, après le quinquennium ou temps de cinq
années d’études, dont deux ont été confacréesà la
philofophie, 8c trois à la théologie, le candidat
déjà reçu maître ès arts, & qui afpire au degré de
bachelier, doit fubir deux examens de quatre heures
chacun, Tun fur la philofophie ,? l’autre Tur la
première partie de la Tomme de S. Thomas , &
foutenir pendant fix heures une ihèfe nommée
tentative. S’il la foutient avec honneur, la faculté
lui donne des lettres de bachelier. On en reçoit en
tout temps, mais plus communément depuis la
; S. Martin jufqu’à pâques.
Le degré Tuivant eft celui de licencié. La licence
s’ouvfe de deux ans en deux ans, 8c eft précédée
de deux examens pour chaque candidat fur la fécondé
& la troifième partie de Si Thomas , l’écri-
ture*fainte & l’hiftoire eccléfiaftique. Dans le cours
de ces deux ans, chaque bachelier eft obligé d’afi*
fifter à toutes les thèfes Tous peine d’amende, d’y
argumenter fouvent, & d’en foutenir trois, dont
l’une Te nomme mineure ordinaire : elle roule Tur les
facremens & dure fix heures. La fécondé , qu’on
appelle majeure ordinaire , dure dix heures , Ta matière
eft la religion , l’écriture1 fainte j l’êglife , les
conciles, & divers points de critique de Thiftoire
eccléfiaftique. I^a troifième qu’on nomme forboiii-
que, parce qu’on la. Toutient toujours en forbonne ,
traite des péchés , des vertus , des loix , de l’incarnation
& de la grâce ; elle dure depuis fix heures
du matin jufqu’à fix heures du foir. Ceux qui ont
Toute nu ces trois aâ e s , & difputé aux thèfes pendant
ces deux années,-pour vn qü’îlslaient d’ailleurs
tes fuffrages des doâeurs prépofés à l’examen de
leurs moeurs & de leur capacité , font llcentiés,
c’eft-à-dire, renvoyés du cours d’études,. & reçoivent
la bénèdiélion apoftolique du chancelier de
l’églifé de Paris.
Pour le degré de doSteur, le licentie foutient un
aâe appellé vefperie , depuis trois heures après
midi jufqu’à fix : ce font des doâeurs qui difputent
contre lui. Le lendemain , il prefide dans la falie de
l’archevêché de Paris à une thefe nommee aulique
ab aulâ, du lieu où on la foutient. Après quoi il
reçoit le bonnet de la main du chancelier de l’uni-
verfité, 8c fix ans après , il eft obligé de faire un
aâ e qu’on nomme refumpte , c’eft-a-dire, recapitu-
latioh de to u s 'les traités de théologie, s’il veut jouir
.des droits <& des émolumens attachés au doctorat.
Les facultés de droit & de médecine ont aufli
leurs degrés de baccalauréat,, de licence, 8c de
-doâorat, qu’on n’obtient qu’après des examens,
des thèfes ; & pour ceux qui Te deftinent à être
membres de ces facultés, quant aux fonctions académiques,
par l’aftiduité & l’argumentation frè-
«jueme aux aâc.s publics. La faculté des arts ne
reconnoît que deux degrés ; Tavoir, de bachelières
arts & de maître-ès-arts , qu’on acquiert par
.deux examens*
Dans les univerfités d’Angleterre, en chaque
faculté, il n’y a que deux degrés ; (avoir, celui de
bachelier 8c celui de doâeur, qu’on appeiloit anciennement
bachelier Si maître ■: & la faculté des
.arts n’en admet que deux, qui retiennentcncore.
l’ancienne dénomination, Tavoir : bachelier 8c maitre.\
A:Gxford, on ne donne les degrés de maître &
de doâeur qu’une fois l’an , Tavoir : 1e lundi après
Je fopt juillet, & l’on fait pour cette cérémonie
un acfe folémnel.
Les frais du doâorat, dans toutes les facultés,
fe montent, tant en droits qu’eri repas., à cent; :
livres fterlings ; & ceiix de la màîtrife ès-arts, à
ving-t: ou trente livres. On reçoit ordinairement,
par an, environ cent cinquante doâeurs & maîtres.
On ne donné le degré de bachelier qu’en carême,
& l’on en fait ordinairement deux cent par an. Il
faut quatre ans d’études pour prendre le degré de
bachelier-ès arts, & trois de plus, pour prendre,
celui de maître ès arts.
A Cambridge, les chofes font à-peu-près Tur
J e même pied. La difeipline y eft feulement un
peu plus Tévère, & les exercices plus , difficiles.
L’ouverture de ces exercices i qui répond à l’aâe
d’O xford, Te fait le luhdi qui précède le p r e m ie r ,
mardi de juillet. On prend les degrés de bachelier;
en carêmç , en çommeriçant au mercredi des-
cendres.
Ceux q p i veulent prendre le degré de bachelières
arts , doivent avoir réfidé près de quatre ans
Hijlçire. Tome II, Seconde Part•
dans l’unîverfité ; & fur la fin de ce temps, avoir
foutenu des aâes de philofophie, c’eft à -d ire ,
avoir défendu trois queftions, de philofophie naturelle
, de mathématiques., ou de morale, & avoir
répondu en deux différentes occafions aux objections
de trois advei faires ; ils doivent auffi avoir
argumenté eux mêmes trois fois. Après cela, le
candidat eft examiné par les maîtres & membres du
collège, qui en font le rapport à Puniverfité, &
déclarent qu’il fe préfente pour recevoir les degrés
dans les écoles. Il eft enfuite fur les bancs pendant
trois jours, afin d’y être examiné par deux
maîtres-ès-arts députés à cet effet.
On ne donne le degré de maître ès-arts que plus
de tiois ans après celui de bachelier. Durant cet
intervalle , le candidat eft obligé de foutenir trois
différentes fois deux queftions philofophiques dan,s
les écoles publiques, & de répondre aux objeâions
q:,e lui fait un maître-ès-arts ; il doit aufli foutenir
deux aâes dans les écoles des bacheliers , & prononcer
un difeours* . '
Pour paffer bachelier en théologie , il faut avoir
été fept ansànaître ès-arts., avoir'argumenté deux
fois contre un bachelier, foutenu un aâé de théologie
, & prêché deux fois devant Puniverfité, l’une
en latin , & l’autre en anglois.
Il ne fera pas inutile de faire ici une obfervation
en faveur des perfonnes qui confondent ces deux
manières de parler , avoir des grades & avoir des degrés,
qui pourtant fignifient des chofes trè.v-d-ff.-
rentes. Avoir des grades, c’eft , en Fi ance , avoir
droit à certains bénéfices,- en vertu du temps d s
études faites dans une univerfité où l’on a reçu le
titre de maître-ès-arts ; Si, avoir des degrés , c’eft être,
outre ed a , bachelier ou licentié, ou doâeur. Dans
la faculté de droit, homme gradué & homme qui a des
degrésfont des termes fynony mes ; c’eft pourquoi
l’on appelle gradués les avocats & autres officiers
de judicature qui doivent être lïcentiés es loix, pour
opiner & juger dans les procès criminels. De même
on peut avoir des degrés , & n’être point gradué
avec prétention aux bénéfices-, comme ces mêmes
avocats qui ont les degrés de bacheliers & lieentiés
en droit, fans avoir paffé maîtres ès-arts. ÇG).
DÉJOCÈS ( Hifi. anc, ) , premier roi des Mè-
des ,. qui les affranchit du joug-des aftyrjens , qui
les gouverna long-temps comme une république ,
& fans autre tifre que leur reconnoiffance, jufqu’à
ce que cette même reconnoiffance lui déférât le
titre de roi II bâtit Ecbàtane , & fut le légiflateur
de Ton pays ; il régna cinquante-trois ans ; & mourut
l’an 656 avant J. C. Il paroît, par Hérodote, que
Déjocès mit beaucoup d’adreffe à fe faire élire roi.
D’autres attribuent l ’affranchiffement des Mèdes à
Âtbace leur gouverneur, qui réduifit Sardanapale à fe brûler dans Ton palais ; & qui fut, félon eux ,
le premier roi des Mèdes.
S f