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pas au refte un écrivain fans mérite. Indépen- j
damment de fes nombreux ouvrages polémiques,
on a.de lui la vie de M. Soanen, évêque de Sene^,
& une hiftoire abrégée du parlement de Paris,
pendant les troubles de la minorité de Louis X IV.
Né à Louviers en Normandie en 1685. Mort en
* 7SSG
A Y , (Jean) {HIß. litt, mod.) poëte anglois,
«{lie quelques-uns ont nommé le la Fontaine de
l’Angleterre , foit parce qu’il eft célébré pour avoir
fait des fables , foit parce qu’il avoit, dit - on ,
une partie du caraélè^e infouciant & de la conduite
abandonnée du fabulifte françois. On a
aulli de Gay des tragédies , des comédies, des
opéra, des paftorales , des poéfies diverfes ,
tous ouvrages eftimés. Nous devons à madame
de Kéralio une traduâion françoife de fes fables.
Gay mourut en .1732.
G A Y O T DE P IT A V A L , ( F r a n ç o is ) ( Hiß.
litt, mod.') compilateur & bel-efprit ridicule, mais
trop connu par fon livre des caufes célébrés pour
etre paffé fous filence. L’abbé des Fontaines,
critique affez favant, quoiqu’il eût la manie de
fe moquer des favans, mais plaifant prefque aufli
lourd que l’abbé d'Olivet, devenoit plaifant &
prefque léger, quand il rendoit compte de quelques
productions de Gayot de Pitaval, car il y
en a un grand nombre, dont la plupart font des
efpèces â'Ana & de recueils de bons mots. Gayot
de Pitaval étoit né à Lyon en 1673, avoit été
reçu avocat en 170,3 , & mourut en 1743 : on
dit qu’il avoit eu plus de quarante attaques d’apoplexie.
G A Z A , ( T h éo d o r e ) (H iß . litt, mod.} un
des favans qui, au quinzième fiècle, tranfporrèrent
les lettres de Grèce en Italie. On a de lui des
traductions latine.s de l’hiftoire des animaux par
Ariftote , de l ’hiftoire des plantes par Théophrafte,
des aphorifmes d’Hypocrate ; des traductions grecques
de quelques ouvrages de Cicéron; une grammaire
grecque. Mort à Rome en 1475 , à quatre-
vingts ans.
G A Z E T T E , f. f. ( Hiß. mod. ) relation des
affaires publiques. Ce fut au commencement du
dix-feptième fiècle que cet ufage mile fut inventé
â Venife, dans le temps que l’Italie étoit encore
le centre des négociations de l’Europe, & que
Venife étoit toujours l’afyle de la liberté. On
appella ces feuilles qu’on donnoit une fois par
lemaine, galettes, du nom de ga^etta, petite
monnoie revenante à un de nos demi-fous, qui
avoit cours alors à Venife. Cet exemple fut
e.nfuite imité dans toutes les grandes villes de
l’Europe.
De tels journaux étoient établis à la Chine de
temps immémorial; on y imprime tons les jo»rs ,
G A Z
la galette de l’empire par ordre de la cour. S*
cette galette eft vraie, il efl à croire que toutes
les vérités n’y font pas. Audi ne doivent - elles
pas y être.
Le médecin Théophrafte Renaudot donna en
France les premières galettes en 1631; & il en
eut le privilège qui a été long-temps un patrimoine
de fa famille. Ce privilège eft devenu
un objet important dans Amfterdam ; & la plupart
des galettes des Provinces-Uiiies font encore
un revenu pour plufieurs familles de magiftrats,
qui payent les écrivains. La feule ville de Londres
a plus de douze galettes par femaine. On ne
peut les imprimer que fur du papier timbré, ce
ce qui n’eft pas une taxe indifférente pour l’état.
Les galettes de la Chine ne regardent que cet
empire ; celles de l’Europe embraffent l’univers.
Quoiqu’elles foient fouvent remplies de fauffes
nouvelles , elles peuvent cependant fournir de-
bons matériaux pour l’hiftoire; parce que d’ordinaire
les erreurs d’une galette font rectifiées
par les fuivantes, & qu’on y . trouve prefque
toutes les pièces authentiques, que les fouverains
mêmes y font inférer. Les galettes de France ont
toujours été revues par le miniftère. C ’eft pourquoi
les auteurs ont toujours employé certaines
formules qui ne paroiffent pas être dans les
bienféances de la fociété, en ne donnant le titre
de monjieur qu’à certaines perfonnes, & celui
de fieur aux autres ; les auteurs ont oublié qu’ils ne
parloient pas au nom du roi. Ces journaux publics
n’ont d’ailleurs été jamais fouillés par la médi-
fance, & ont été toujours affez correctement
écrits. Il n’en eft pas de même des galettes étrangères.
Celles de Londres, excepté celles de la
cour, font fouvent remplies de cette indécence
que la liberté de la nation autorife. Les galette j
françoifes faites en pays étranger ont été rarement
écrites avec pureté, & n’ont pas peu ferv»
quelquefois à corrompre la langue. Un des grands
défauts qui s’y font gliffés, c’eft que les auteurs,
en voyant la teneur des arrêts du confeil de
France qui s’expriment fuivant les anciennes formules
, ont cru que ces formules étoient conformes
à notre fyntaxe, & ils les .ont imitées dans
leurs narrations ; c’eft comme fi un hiftorien
romain eût employé le ftyle de la loi des douze
tables. Ce n’eft que dans .Je ftyle des loix qu’il
eft permis de dire: le roi aurait reconnu ^ le roi
auroit établi une lotterie. Mais il faut que le gantier
dife, nous apprenons que le roi a établi., &
mon pas auroit établi une lottlrie, & c . .. . nous
apprenons que les François ont pris Minorque, &.
non pas auroient pris Minorque. Le ftyle de ces
écrits doit être de la plus grande fimplicité, les
épithètes y font ridicules. Si le parlement a une
audience du roi, il ne faut pas dire , cet augufle
corps a eu une audience, ces pères de la patrie font
revenus à cinq heures précifes. On ne doit jamais
prodiguer ces titres; il ne faut les donner que
GAZ
dans les occafions où ils font néceffaires. Son \
altejfe dîna avec fa majefié, & fa majeflè mena enfuite
fon alteffe à la comédie, après quoi fon alteffe joua
avec fa majeflé ; & les autres alte (fes & leurs excellences
me fleurs les ambaffadeurs ajfflèrent au repas
que fa majeflé donna à leurs altejfes. C’eft une
affe&ation fervile qu’il faut éviter. Il n’eft pas
néceffaire de dire que les termes injurieux ne
doivent jamais être employés, fous quelque prétexte
que ce puiffe être.
A l’imitation des galettes politiques , on commença
eri France à imprimer des galettes littéraires
en 1665; car les premiers journaux ne
furent en effet que de fimples annonces des livres
nouveaux imprimés en Europe; bientôt après on
y joignit une critique raifonnée. Elle déplut à
plufieurs auteurs, toute modérée qu’elle étoit.
Nous ne voulons point anticiper ici l'art. Jo u r n
a l ; nous ne parlerons que de ces galettes
littéraires, dont on furchargea le public , qui
avoit déjà de nombreux journaux de tous les
pays de l’Europe, où les fciences font cultivées.
Ces galettes parurent vers l’an 1723 , à Paris fous
plufieurs noms différens, nouvellifie du parnaße,
obfervations furies écrits modernes, &c. La plupart
ont été faites uniquement pour gagner de l’argent;
& comme on n’en gagne point à louer des
auteurs, la fatyre fit d’ordinaire le fonds de ces
écrits. On y mêla fouvent des perfonnalités odieu-
fes ; la malignité en procura le débit ; mais la
raifon & le bon g oû t, qui prévalent toujours à
la longue, les firent tomber dans le mépris &
dans l’oubli.
Une efpèce de galette, très-utile dans une grande
ville , & dont Londres a donné' l’exemple, eft
celle dans laquelle on annonce aux citoyens tout
ce qui doit fe faire dans la femaine pour leur
intérêt ou pour leur amufement ; les fpeâacles,
les ouvrages nouveaux en tout genre ; tout ce
que les particuliers veulent vendre ou acheter ;
le prix des effets commerçables, celui des denrées;
en un mot, tout ce qui peut contribuer aux
commodités de la vie. Paris a imité en partie
cet exemple depuis quelques années. Article de
M . d e V o l t a ir e .
G A ZE TIER , f. m. ( Hiß. mod. ) celui qui
écrit une galette ; un bon ga^etier doit être promp*
tement inftruit, véridique, impartial, fimple &
correét dans fon ftyle ; cela fignifie que les bons
gantiers font très-rares. ( A - R )
GAZIE , f. f. ( Hiß. mod. ) nom que les princes
mahométans donnent à Taffemblée des troupes
qu’ils lèvent pour la propagation de leur religion ;
comme les Chrétiens ont appellé croifades leurs
guerres faintes. Ils arborent l’étendard de la religion
; & c’en eft affez .pour lever en peu de
temps des armées formidables. Vers l’an 1200 ,
Aimanfor II paffa d’Afrique en Efpagne avec
GEB
une armée de quatre cents mille hommes qu’ii
avoit affemblés de cette manière. ( A -R )
GEBER. ( Jean ) ( Hiß. litt. mod. ) On ne
fait certainement ni quel étoit fon pays ni dans
quel temps ilvivoit. Il étoit médecin, aftronome,
chymifte ; Boërhave en parle avec eftime dans
fes infiitutions chyiniques. L ’abbé Lenglet du Fref-
noy a recueilli, dans le premier volume de fon
hiftoire de la philofophie hermétique tout ce
qu’on a dit & tout ce qu’on pouvoit dire fur
la perfonne & les ouvrages de Geber, qu’on a
beaucoup accufé d’avoir trouvé la pierre philo-
fophale & le remède univerfel.
GEDÉON, (Hifl.facrè) cinquième juge d’IfraH
dont l’hiftoire eft rapportée au livre des juges ,
chapitre^ 6 , 7 , 8.
G E D O Y N , ( Nicolas ) Hiß.' lin. mod. ) tra-
duéleut de Quintilien & de Paufanias , zélateur
des anciens, ami de la célèbre Ninon de l’Enclos,
né en 1661 , à Orléans, d’une famille n o b le ,
jéfuite pendant dix ans, chanoine de la Sainte-
Chapelle en 1701, reçu à l’académie des belles-
lettres en 1711 , à l’académie françoife en 17 19 ,
nommé à l’abbaye de Notre-Dame de Beaugtncy
en 1732. ; mort au château de Font Pertuis , près
de fon abbaye, en 1744, eft au nombre des
littérateurs eftimables du dix-huitième fiècle.
GE1N O Z , ( François ) Hiß. litt. mod. ) ne
en 1696 , à Bulle en Suiffe, mort le 23 mai 1752.
On voit par fon éloge hiftorique, compofé par
M. de Bougainville , & rempli d’objets étrangers
à la perfonne de M. l’abbé Geinoz, que c’étoit
un amateur très-fenfible plutôt qu’un favant laborieux.
On n’a de lui aucun ouvrage particulier; fes
mémoires inférés dans le recueil de l’académie
des inferiptions & belles-lettres , où il avoit été
reçu en 1735 , font les feules prôdu&ions qui
aient paru fous fon nom ; on fait d’ailleurs qu’il
travailloit au journal des favans. Il étoit zélateur
des anciens & fur-tout grand admirateur d’Hérodote
, dont il devoit donner une nouvelle édition.
Il comparoit l’ouvrage de cet hiftorien à l’Iliade &
à l’Odyffée ; on croiroit d’après cela qu’il jugeoit
cette hiftoire un peu fabuleufe. Point du tour.
Déterminé à ne trouver aucun défaut dans Hérodote
, il le juftifie fur tous les points., particuliérement
fur la fidélité; s’il le compare à Homère,
c’eft qu’il trouve dans l’un & dans l’autre une
parfaite unité de plan, un cours complet de morale,
un enchaînement, une méthode , une ordonnance
qui le charment. Il paroît que l’imagination
procuroit à ce littérateur heureux beaucoup de
jouiffances qui n’étoient qu’à fon ufage.
G E LA IS , ( Saint ) ( Voyeç Saint Gelais. )
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