
Naples pour l’empereur, le .28 juin 1534 , âgé de
53 ans.
70. Viôoire Colonne, femme du marquis de Pef-
caire , fille de Fabrice Colonne , fut célébré par fa
beauté , par fon elprit, par fa tendreffe pour fon
mari, par celle qu’il eut pour elle. Il lui dédia un
livre tout plein de fa paflion, elle de fon coté
fit un poème pour honorer la mémoire de Pefcaire.
Um poète du temps, Jean-Thomas Mufconio, la
compare 8c la préfère à Porcie , fille de Caton &
-femme de Pefcaire.
■ Non vivam fine te mi Brute , exterrita dixit
Porcia , & ardentes forbuit ore faces.
Te Davale extinclo j dixit Victoria 3 vivam ,
Perpetüb moejîos fie doliturd dies.
Utraque Romana eft : fed in hoc Vidoria victrïx
Perpetüb hoec luchts fußinet A ilia femel.
Il y a beaucoup d’autres perfo-nnages célèbres de
la maifon Colonne, tels qu’Etienn?, grand capitaine,
difciple de Profper. Il fervit tour-à-rour les papes
Clément VII 8c Paul I I I , le grand duc Corne de
Médicis, François premier, Charles - Quint. Mort
en 1548*
Marc-Antoine, duc de Pallhyio, grand connétable
de Naples, qui eut grande part à la viâoire
de Lepante, en 1571. Mort le 1 août 15 94.
Jérôme Colonne , mort en 1386. Le cardinal
Afcagne Colonne , mort en 1608", Fabio Colonne,
mort vers le milieu du 17* fiècle , furent célèbres
par leurs connoiffances & leur amour pour les feien-
ces. Ce dernier eft auteur du Phytobafanos , ouvrage
de botanique eftkné, & de quelques autres ouvrages
d’hiftoire naturelle. M. Bianchi a écrit fr. v ie ,
dont on trouve l’extrait dans le journal des favans,
janvier 1746.
COLUMELL5 (L u c iu s j u îh u s m o d e r a t u s
C o l u m e l l a ) (H iß. litt. <z«c.),fi connu par fon
traité de re rufiicd, en 12 livres, & par un traité
de arborïbus , étoit né à Cadix & vivoit fous l’empire
de Claude, vers l’an 42 de J. C. Il eft réputé
être du bon fiècle, du fiècle d’Augufte. M. Saboureux
de la Bonnetrie a donné une tradu&ion françoife
du traité de re rufticâ , 2 vol. in -8° . , qui font
partie de l’économie rurale , en 6 vol. in-8Ÿ,
COLUTHUS ( Hiß. Jitt. ) , poète grec d’un
mauvais fiècle : il vivoit du temps de l’empereur
Anaftafe I , & de Clovis. On a de lui un poème j
de f enlèvement à’Helene , traduit en françois , par
M. du Molard en 1742.
COMBÀBUS ( Hiß. anc.). On connoitpar Lucien
& par M. Dorât la trifte & courageufe preuve
de fidélité que donna Combabus au roi de Syrie
fon maître, Antioehus Soter, qui envoyoit affez
imprudemment un homme de fon âge & de fa
figure accompagner dans un voyage la reine Strato-
»ic e , fa femme.
COMBALÜSIER ( Hiß. litt. mod. ) , médecrS
célèbre, mort le 24 août 1762. Il y a de lui des
écrits polémiques dans ia querelle des médecins 8c
des chirurgiens , 8c un traité des vents du corps
humain.
COMBE ( Le P. l a ) , Barnabite. Voyeç G u y o n ;
COMBE (G u y d u R o u s s ea u d e l a ) {Hiß.
litt, mod. ') , avocat au parlement de Paris , mort en
1749, auteur d’un recueil de jurifprudence civile du
pays de droit écrit & du pays coutumier, ouvrage
très-confu lté , fouvent cité. Il eft encore auteur
d’un recueil de Jurifprudence canonique & bénéf
ic ia i, d’un nouveau traité des matières criminet-
! les & de quelques autres ouvrages de jurifprudence.
; Il a aiifîî donné des éditions d’ouvrages célèbres
dans ce genre.
COMBEFIS ( F r a n ç o is ) {Hiß. litt. mod.). Le P.
Combefis , dominicain , avoit une penfion du clergé
de France pour travailler à des éditions 8c verfions
des pères grecs, 8c il la mérita par des travaux
affidus,qu’il étendit par ordre de M. Colbert jufqu’à
des auteurs profanes : il donna l’édition des cinq
hiftoriens grecs qui ont écrit depuis Théophane, 8c
qui fervent de fuite à l’hiftoire Byfamine. Mort
en i Ó79.
COMENIUS ( J e a n A m o s ) ( Hiß. Vut. mod.) %
grammairien 8c théologien proteftant, étoit fou ;maie
on a de ce fou un livre intitulé \janua linguarum
re fer ata, qui a été traduit non-feulement en douze
langues Européennes, mais encore dans les principales
langues de l’Afie. Il a donné aûfli une now-
veile méthode efenfeigner ; une hifloria fr titrant hohe*
morum, 8c quelques autres ouvrages. Mort en 1671.
CÖMES ( N a t a l is ) (Noël le Comte ) {H iß 1,
litt. mod.). On a de lui une tradu&ion d’Arhénée »
une hiftoirc de fon temps, fur-tout une mythologie
latine traduite en françois. Scaliger l’appel!*
homo futilijjï'mus , mais les injures des favans n*
prouvent rie«. Mort vers 1582.
COMESTOR ( P e t r u s ) . Vcye^ P ie r r e l Ie
M a n g e u r .
COMINES ™ COMBINES ( P h il i p p e d e ) Hijf.
litt, de F r j ) ( Voy. l ’ a r t i c l e C a t t h o A n g e l o ). N o u s
ajouterons feulement ici qu’il étoit Flamand, d’une
maifon noble, qu’il poffédoit de grands biens, entre
autres la terre d’Argenton, qu’il étoit chambellan
de Louis XI , qu’il paffa par tous les degrés, de
la faveur 8c de la difgrace, 8c qu’il eft moins connu
par tous cesévénernensque par fes mémoires.Nous.
trouvons une allez gran de con for m i té entre Philippe
de Comines 8c Paul Diacre, tous deux hiftoriens- de
leur pays. Philippe de Comines, né dans les états des
ducs de Bourgogne, fut attaché au duc de Bourgogne
Charles-le-Téméraire comme Paul Diacre.,
né en Lombardie, l’avoit été au malheureux Didier
, dernier roi des Lombards. Il devint fujet
8c créature de Louis X I , ennemi de Charles ,
comme Paul Diacre de Charlemagne, ennemi de
Didier , avec cette différence , que Comines s’étoit
donné volontairement à Louis X I , au lieu que Paul
Diacre étoit tombé entre les mains de Charlemagne
par le fort des armes ; enfin l’un 8c l’autre tombèrent
dans la difgrace du gouvernement françois.
Paul Diacre fut exilé pour fon attachement à la
famille de fon premier maître, Philippe de Comines
fut enfermé à Loches, dans une cage de fer, pour
avoir été dans les intérêts du duc d’Orléans, depuis
Louis X I I , contre madame de Beaujeu. On a
dit de Philippe de Comines, comme de Céfar , qu’il
diâoit à quatre fecrétaires à la fois des lettres différentes
fans fe méprendre. Il mourut le 17 oftebre
1509 , dans fa maifon d’Argenton, 8c fut tranfporté
à Paris, aux grands auguftins , dansune chapelle qu’il
avoit fait bâtir , 8c ou fa fille unique Jeanne, de
Comines ^ mariée à René de Broffe, dit de Bretagne,
comte de Penthièvre , eft aufîi enterrée.
COMMENDON ( J ea n Fr a n ç o is ) {Hifl.mod.).
Le cardinal Commendon fut employé par les papes
dans beaucoup d’affaires importantes ; il paroît qu’on
avoit deffein de l’élire pape lui même, s’il eut fur-
yécu Grégoire X III, le feul des papes de fon temps
qui ne lui ait pas été favorable. On a de lui quelques
pièces de vers dans le recueil de l’académie des
Occulti.Gratiani, évêque d’Amélie, a écrit Ta vie ,
8c qui plus eft, M. Fléchier l’a traduite. Commendon
mourut en 1584, à Padoue. Il étoit né à Venife en
*524^ d’un père médecin.
COMMIRE ( J ea n ) {Hift. litt. mod. ) , jéfuite,
wn des meilleurs poètes latins modernes. C ’eft de
lui qu’on raconte le trait fuivant. Il avoit employé
dans une pièce de vers le mot quoniam , qui peut
«l’être pas fort poétique, mais qui fe trouve partout
dans les meilleurs poètes, dans Virgile :
Hoec Ceréri quoniam favet , altéra Baccho.
Dans Ovide :
E t quoniam in Patriâ, fatis agltatus iniquis
Vivere non potiii, fit mihi pojfe mon.
Santeuil, dont Commire paffoit pour le rival, crut
avoir par-là quelque avantage fur lu i, & faifit l’oc-
cafion de lui faire un reproche : l’ayant rencontré ,
il Te railla furie quoniam , 8c fans lui laiffer le loi-
fir de fe défendre, il lui récita impitoyablement
tout le pfeaume : Confttemini Domino q uo niam
bonus , q uo n iam in fotcitlum mifericordia ejus, avec
les deux quoniam à chaque verfet. Le P. Commire
le laiffa dire, 8c quand le pfeaume fut achevé, il
lui répondit par ce vers de Virgile ,
Injanire libet quoniam tibi$
contenant à la fois la juftificatîon du P. Commire i
8c la condamnation des folies de Santeuil.
Le P. Commire , né à Amboife en 1625 , mourut
à Paris en 1702.
COMMODE ( Hifl. rom. ) Luciu s- Aureliiis I
après la mort de fon père, Antonin le philofophe,
fut proclamé empereur l’an 161 de Jéfus-Chriir.
Son éducation confiée à des maîtres fages 8c éclairés
, fa phyfionomie intéreffante , fa taille majef-
tueufe, annonçoient qu’il étoit né pour commander
aux hommes. Cet efpoir fut bientôt évanoui :
le nouvel empereur eut tous les vices de Caligula,
de Néron 8c de Domitien ; la perverfité de fes
penchans fit croire qu’il ne pouvoit être le fils
d’Antonin, 8c que d’une fource aufîi pure il ne
pouvoit fortir des eaux empoifonnées. La vie li-
centieufe de fa mère accréditatous ces bruits. C ’eft:
dans le choix de leurs miniftres que les fouverains
manifeftent leurs penchans 8c leur difeernement :
Commode les tira de la cîaffe des efclaves, complices
de fes débauches. La comparaifon qu’on fai-
foît de fes vices avec les vertus de fon père, le
fit rougir de fa naiffance , 8c dans l’ivrefte de fon
orgueil infenfé , il prit le nom d'Hercule , fils de
Jupiter. Il fe montroit dans les rues 8c les places
de Rome vêtu d’unç peau de lion, s’ élançant fur
les paffans , qu'il frappoit avec fa maffue , fous
prétexte de détruire les monftres. Il fe faifoit un
amufement barbare .de faire affembler les malades
8c les eftropiés dans la place publique, où , après
p leur avoir fait lier les jambes , il leur donnoit des
éponges pour les lui jetter à la tête : enfuite il le
précipitoit fur eux 8c les exterminoit à coups de
maftiic, pour les punir d’avoir offenfé la majefté
de l’empire dans fa perfonne.
Tandis qu’il abândonnoit les foins de l’empire
à Perennis, efclave Pannonien , qu’il avoit fait
préfet du prétoire , il fe montroit fur l’arène , confondu
avec les gladiateurs : c’étoit fur-tout à tirer
de l’arc qu’il faifoit éclater fon adreffe. Un jour il
fit lâcher cent lions qu’il tua tous de cent flèches,
qu’il avoit prifes pour donner au peuple le fpec-
tacle de fon talent : une autre fois il fit lâcher cent
autruches, à qui il coupa la tête avec des flèches
faites en forme de croiffant. Cette adreffe devint
fouvent fatale aux fpe&ateurs , dont il fit fou-
vent un grand carnage dans l’amphithéatre. Il
oublioit quelquefois qu’il étoit Hercule, 8c alors
il fe montroit avec tous les attributs de Mercure
ou d’Apollon. On le vit plufieurs. fois combattre
nud l’épée à la main contre des gladiateurs.; 8c comme
ils avoient foin de l’épargner, il fecontentoit
de les bleffer fans les tuer : c’étoit la feule efpèce
d’hommes qu’il ménageât.. Un jeune Romain de
diftinâion, le rencontrant dans un lieu obfcur , lui
montra un poignard, en lui difant: « voilà ce que
le fénat t’envoie ». Tout tyran eft fans courage.
. Commode effrayé, conçut contre les fénateurs une
hainç qui fe convertit en fureur : il fuppofa d^§