
548 F E R
FEÄREIN > ( A n t o in e ) médecin célèbre , né
en A génois en 1693 > mort à Paris en 1769 , auteur
de Leçons -fur la médecine & fur la matière médicale
, en trois vol. ip-ia, publiées par M. Arnault
de Nobleville.
FERRERAS, ( dom Je an d e ) ( Hiß,litt. mod. )
■ auteur de l’hiftoire d'Efpagne , traduite en françois
par M. d’Hermilly. Il étoit curé de Saint - Pierre
de Madrid , un des premiers membres de l’académie
fondée dans cette ville en 1713 , fous
Philippe V , 8c garde de la bibliothèque de ce monarque.
Ferreras , né en 1652 , mourut en 1735.
FERRI,( P a u l ) {Hiß mod.)miniftreproteftant,
rendu célèbre par un célèbre adverfaire. Bôflùetl’im-
mortalifa en réfutant fon catéchifme. Ferri exerçoit
le miniftère à Metz fa patrie. Né en 1 591 , mort
jen 1669 dé la piérre. On dit qu’on lui en trouva
plus de quatre-vingt dans la veme.
FERRIER, ( Hiß. de Fr. ) i° . ( A rmand d u )
d’abord profeffeur en droit à Touloufe où il étoit
né , enfuite président aux enquêtes à Paris ,
puis maître des requêtes- , eft célèbre par la fermeté
avec laquelle il défendit les droits & les intérêts
de la France au concile de Trente , où il
avoit été envoyé en qualité d’ambafladeur. Il fut
enfuite ambaiTadeur à Venife ; il y connut Frar
Paolo, & c’eft en partie fur fés in ftru fiions 8c fur
fes mémoires que Fra - Paolo a écrit l’hiftoire.
du concile de Trente. ' La gloire même que du
Ferner avoit acquife dans fes ambaffades , par fon
courage 8c fon zèle éclairé potir la France , ayant
nui à fa faveur pendant la ligue', il s’attacha au
jo i de Navarre, qui fut depuis le roi de France,
Henri, IV , 8c qui le fit chancelier de. Navarre.
11 mourut en 1585 , âgé de 79 ans.
2°. FERRIER, (Jean) jéfuite, conféfleur de Louis
XIV,écrivit contre les janfénifles, 8c fitun traité fur
la Science moyenne , affaire importante alors. Ou
font aujourd’hui les défenfeurs ou les adverfaires
de ces- belles queftions ? apprenons à n’écrife que
des chofes dont l’utilité foit de tous les temps. Mort
en 1674.
30. FERRIER, ( Jérémie ) d’abord miniftre
pr teftant, enfuite catholique 8c conieiller d’é tat, a
fait, dit-on, le Catholique d'Etat, 8c quelques autres
ouvragés politiques ou mÿftiques ; il étoit père de
madame Tardieu, femme du lieutenant-criminel
Tardieu, 8c célèbre comme lui par fon avarice
8c fa fin tragique.
Des voleurs qui chez eux pleins d’efpërance entrèrent
De cette trifte vie enfin les délivrèrent.
Ce fut en 1664. Boileau a peint leur caraélère
& décrit leur aventure dans fa fatyre dixième , 8c
L-ourfauît a fait des vers burlefques fur ce fynefté
événement,
F E R
Hier près du cheval de bronze <£■
Entre l’heure de dix & onze >
On afiaflina , grâce à Dieu ,
Feu meflire Jacques Tardieu. . . i
Pour madame la lieutenante ,
Si bien née & Il bienfaifante ,
D’un feul coup de barre de fer,
On lui mit la cervelle à l'air ;
badinage d’un bien mauvais goût, 8c d’ailleurs indécent
8c cruel, quoique ces malheureux fe fuffent
attiré leur fort.
J e plains Gufman , fon fort a trop de cruauté ,
Et je le plains ftir-tout de l’avoir mérité.
Ferrier étoit mort dès 162.6.
4q. Tant que l’inquifition fubfiftera, 8c même
lorsqu’elle n’exiftera plus , dans la crainte qu’elle
ne renaiffe , il fera toiijours bon d’obferver qu’ua
poète françois du dix - feptième fiècle j nommé
Louis Ferrier, fut mis à .l’inquifition d'Avignon
fa patrie, pour ce vers, qui fe trouve dans fes
Préceptes Galans , 8c qui fe trouvoit auparavant en
fubftance dans tous les poètes anciens 8c modernes
L ’ amour pour les mortels eft le fuprême bien.'
Le pur efprit de la fcholaftique qui anirpe le
faint-office, avoit fait de cette vieille fadeur ly rique
ce qu’on appelle une propofition dogmatique
8c en y appliquant les règles ftriélçs de là logique
technique , on trouvoit que c’eft ce qu’on appelle
encore une propofition fingulière affirmative
, laquelle équivaut à une propofition uni-
verfelle affirmative. De -toutes ces raifons , on
çoncluoit , par des fylîogifmes en forme , que
l’auteur de ce mauvais vers devoit être brûlé.
Quinauit atiroit donc dû l’être pour tous fes vers ,
tant bons que mauvais. Ferrier trouva de l’appui
8c fut abfous par le faint-office. Il devint précepteur
des fils du fameux duc de Saint-Aignan ,
père du dernier mort. (Voyez l’art. B e a u v il l ie r )
Ferrier mourut en 1721 ,dans une terre qu’il avoit
acquife.
*f. Il y a près de trente années , difoit M. de
» Voltaire vers 1731- , qu’on repréfenta la tra-
s> gédie de Montézume à Paris. La fcène ouvroit
» par lin fpeélacie nouveau : c’étoit un palais d’un
v goût magnifique 8c barbare. Montézume pa-
» roiftbit avec un habit fingulier ; des efclaves
n armés de flèches étoient dans le fond ; autour
» de lui étoient huit grands de fa cour, proftêrnés
» le vifage contre terre. Montézume commençpit
v la pièce en leur difant :
Levez-vous ; votre roi vous permet aujourd’hui,
Et de l’ envifager & de parler à lui. ■ .
» Ce fpeélacle charma 5 mais voilà tout ce qu’il y
» eut de beau dans cette tragédie. »
Elle étoit de Louis F e r r ie r , ainfi que deux autres
tragédies qui furent auffi repréfenrées : Anne de
Bretagne 8c Adrajie.
F E R
FERRIERE, ( C l a u d e 8c C l a u d e - Jo se ph de )
(Hiß. litt. mod. ) père 8c fils, le premier dofléur
en droit à Paris, le fécond doyen des profeffeurs ,
font auteurs de plufieurs livres de jurifprudence
utiles. Le DiEtionnaire de Droit, en deux volumes
in-40 eft du fils ; les Commentaires fur la Coutume
de Paris , le Recueil des Commentateurs. dé cette
Coutume ; 'e Traité des Fiefs ; le Droit de Pa--
tronage. L ’Inßitution coutumière , l'Introduction à
la Pratique ; la Science des Notaires , 8c -divers
autres ouvrages allez volumineux, font du père,
mort en 1715.
FERRON , ( A r n a u l t d u ) ( Hiß. litt. mod. )
confeiller au parlement de Bordeaux , auteur de la
Continuation de VHißoire de Paul-Emile , qui s’étend
depuis le mariage de Charles VIII jufqu’au
règne de François I . Mort en 1563.
FERTÉ. ( d e l a ). Voyez SeneElerre.
FERTÉ-IMBAUT. Voyez Ffiampes.
LA FERTÉ-FRESNEL, ( Hiß. de Fr.) ancienne
maifori de Normandie , d’où eft fortie celle de
Chambrai.
Les la Fer-tér Frefnel accompagnèrent le duc
Rollon à la conquête de la Normandie en 912;
le duc Guillaume à la conquête de l’Angleterre ,
en 1067 ; le duc Robert à la conquête delà Terre-
Sainte , en 1099.
Jean II,feigneur de Chambrai en Normandie,
fur la rivière d’Iton , au diocèfe d’Evreux, étoit
chambellan du roi Charles-le-Bel en 1 3 2 3 ,8c fut
fait prifonnier par les Anglois , dans la guerre qui
s’alluma un moment entre Edouard I I , roi d’Angleterre
, 8c Charles-le-Bel fon beau-frère.
Jean I I I , fon petit-fils , fut toujours fidèle au
roi Charles VII , 8c fooffrit la confifcation de
fes terres, nommément de celle de Chambrai ,
pour ne pas reconnoître la'domination angloife.
Un de fes fils ( Jacques ) fut chambellan de'
Louis XII.
Gabriel, petit-neveu de Jacques , fervit très-
utilement Henri IV.
Jacques-François, arrière-petit-fils de Gabriel,
grand-croix de l’ordre de Malte,acquit une gloire immortelle
dans fon ordre. Commandant l'efcadre de
la Religion , il battit les infidèles, leur prit onze
vaifieaux , notamment la Patrone de T r ip oly ,
8c une fultane du grand - feigneur. Il fit conf-
truire 8c fortifier à fes dépens,, dans l’ifle de Goze,
une ville de fon nom , au moyen de laquelle les
ha'bitans de cette, ifle n’ont plus à redouter les
cîefcentes des barbarefques. Il eft mort à Malte le
8 avril 1755. Son épitaphe fait mention des fer-
vices importans qu’il a rendus à fon ordre : mari
oetatis fit ce nulli fecundus fudit Turcas. Terra arce
propriis impenfis extruElâ tutavit cives. Ses titres
font bien au-defliis de ceux des conquérans. Le
grand- maître de Malte a accordé à Louis-François,
- F E R 5 4 9
marquis de Chambrai , ,1a permiffion de porter ,
quoique marié , la croix de Malte , en confidé-
ration 8c en reconnoiffance de ces fervices rendus
à l’ordre par le bailli de Chambrai, fon grand-
oncle.
F e ru le , ( Hiß. anc. & mod.) petite palette de
-bois a fiez épaiffe , feeptrë de pédant, dom il fe
fert pour frapper dans la main des écoliers qui
ont manqué à leur devoir. Ce mot eft latin, 8c
l’on s’en eft fervi pour fignifier la croffe 8c le
j bâton des prélats: il vient, à ce qu’on prétend,
I de ferire, frapper; car anciennement on châtioit
j les enfans avec les tiges de ces fonts de plantes;
I 8c c’eft de-là que le mot de férule eft demeuré à
I l’inftrument dont on fe fert pour châtier les enfans.
En termes de lithurgie>férule fignifie,dans l’églife
d’Orient, un lieu féparé de feg life , où les pé-
nitens ou cathécumènes du fécond ordre, appelles
aufcultantes , fe tenoient , n’ayant pas permiffion
d’entrer dans Téglife. Le nom de férule
fut donné à ce lieu , parce que ceux qui s’y tenoient
étoient en pénitence par ordre de l’égUfe, fubfe-
rulâ erantecclefice. DiEl. de Trévoux 8c Chambers. (G.)
FESTINS ROYAUX. On n’a point dans cet
article le vafte deflein de traiter des feßins royaux
que l’hiftoire ancienne nous a décrits , encore
moins de ceux de tant de princes d’Europe qui ,
pendant les fiècles obfcurs qui ont fuivi la chute
de l’Empire , ne fe font montrés magnifiques dans
les occafions éclatantes, que par une profufion
déplacée, une pompe gigantefque, une morgue
infultante. Ces affemblées tumultueufes, prefque
toujours la fource de vaines difputes fur le rang,
ne finiflbient guère que par la groffiéreré des
injures, 8c par l’effufion du fang des convives.
Voy. Hiß. de France de Daniel, 8c Alézeray, 8cc.
Ces feßins , dégoûtans pour les fiècles où
la politeffe 8c le goût nous, ont enfin liés par les
moeurs aimables d’une fociété douce, n’offrent
rien qui mérite qu’on le,s rappelle au fouvenii*
des hommes; il fuffit de leur faire appercevoir
en paffant que c’eft le charme 8c le progrès
des arts qui feul en a fucceffivement délivré
l’humanité.
Par le titre de cet article nous défignons ces
banquets extraordinaires que nos rois daignent
quelquefois accepter dans le fein de leur capitale ,
ou en d’autres 1 ieux . à la fuite des grandes cérémonies
, telle que fut celle du facre de Louis X V
à Rheims en 1722 , le mariage de S.^ M. en
1725 , 8cc.
C ’eft un deux fpeéracle pour un peuple auffi
tendrement attaché à fon r o i, de le voir au milieu
de fes magiftrats s’entretenir avec boute, dans le
fein de la capitale , avec les perfonnages établis
pour repréfenter le monarque 8c pour gouverner
les fujets.
Ces occafions font toujours l’objet d’une ré-
jouiffance générale , 8c l’Jiôtel-de-Yille de Paris y