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ceâe fut reçue en France comme l’ange de la paix ;
le duc de Valois, qu’elle alloit peut-être éloigner
du trône , s’avança jufqu’à Boulogne pour la rece-
voir : en la voyant fi belle, il oublia qu’elle
pouvoir donner un héritier à Louis XII: il l’aima
& fut aimé ; mais Duprat & Gouffier lui firent
lentir l’imprudence d’un amour qui pouvoir lui
donner un maître; & dès ce moment fa paflîon
fut fubordonnée à l’ambition. Les infirmités du roi,
fruit des erreurs de fa jeuneffe, trouvèrent un
mauvais remède dans les charmes de fa nouvelle,
époufe ; fon empreffement à lui plaire hâta le
moment de fa mort : ii ne vécut que deux mois
& demi avec elle ; il expira entre les bras du duc
de Valois, qui vk>ng-temps incertain fur les degrés
du trône, y monta en 1515, l’âge de 21 ans.
A fon avènement, il fe fignala par fa tendreffe
pour fa mère,- & par fa reconnoiffance envers
Ceux qui l’a voient .feçvi dans fa vie privée . le
Comté cl Angouîeme fut érigé en duché pour Louife
de Savoie; & , pour mieux lui plaire , il éleva le
duc üj Bourbon à la dignité de connétable;
Antoine Duprat qui lui avoit toujours été dévoué,
fut nommé chancelier. Ce nouveau chef de la juf-
iice , décrié par (es artifices , poffédoit là fcience du
gouvernement ; tout s les parties de i’adrninif-
tràtion lui ctoient familières : ii eût : té le plus
grand homme de fon fiècle , s’il eût été homme
de bien. La dignité de maréchal d France, qui
jufqu’alors avoir été amovible , fut déformais
à vie. Français / , adoptant le fyfiême guerrier de
ion prédécefiëur , fe fortifia de i’ailiance des Vénitiens
pour porter la guerre en Italie j où il - renoué
Vella . fes prêtent i».ns fur le Milan ois , dont la
detenfe étoit confiée aux SuifTes La conquête fut
le fruit de la bataille de M.-uign;«n . qui n nomme
la bataille des géa s ; jamais séfion ne fur plus
Vivement difputée ;. on combattit pendant deux
jours avvc une fureur opiniâtre ; le roi en eut
t'.ute la gloire , pa«r les prodiges d’une valeur qu’il
fembla communiquer à tous fes foidats
Devenu mai.re du Milanois par la viffoire, il
5 en fit affûter la poiîefiion p;rr M x.imilien Sforce ,
qui lui céda tous fes droits ‘pour fe retirer en
France, où il reçut des dédommagemens de ce
facrifice;: les Génois, qui fe déclarèrent pour lui,
femblbient le re. dre l’arbitre du fort de l’Italie.
Le pape alarmé de fa puiffan e , craignit de l’avoir
pour ennemi; il affeéla le titre de pacificateur,
6 fie rendit à Boulogne auprès du monarque pour
jnen ger un accommodement. Ce fut dans cette conférence
qu'on forma le projet du concordat, qui
fi t confirmé l’année fuivante par le concile de
Larran ; le roi heureux à combattre, y mani-
fefia fa dextérité d.fls la négociation: une partie
des SuifTes, qui avoir éprouvé fa valeur & fa géné-
roh. ê , entra dans fon alliance : un parlement fut
créé à Milan fur le modèle de celui de Paris ; le
fenar deVenife le déclara noble Vénitien, & ce
titre fut üèféjié à tous les princes de ia maifon de
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Valois , qui parurent en être flattés. Le roi rentra
en France, & laiffa le gouvernement du Milanois
au connétable de Bourbon, qui reprima la tentation
que l’empereur Maximilien eut d’y rentrer.
Jean d’Albret, favorifé de la France , arma pour
recouvrer le royaume de Navarre ; Charles-Quint,
qui avoit, pris le titre de roi du vivant de fa mère ,
lui oppofà des forces fùpérieures : on eut recours à
la négociation : le traité de Noyon, conclu entre
Charles & F ran ça is 1, proméçtoit la reftitution de
la Navarre ; maisÜ n’y a que la néceflité qui oblige
le plus foible à refiituer des poffeffions ufurpées.
Le traité relia fans exécution, la paix conclue à
Fribourg avec les SuifTes fur nommée perpétuelle,
l’événement a juftifié ce tit.e ; depuis cette époque,
c tte alliance 11’a éprouvé aucune alteration Le concordat,
par lequel le roi 8c le pape s’étoient réciproquement
donné ce'qui ne leur appartenoit pas,
excita autanfde plaintes que de fcandales ; le clergé ,
tes univerfités & les parie me ns réunirent leurs
voix pour réclamer contre cet abus ; mais comme
ils n’avoient- point de légions à oppofer, on les
laiffa crier., & le concordat fut publié dans toute
1? France ; on s’efl fanfflWifé avec cetî.ç, innovation
qui révolta nos ancêtres , timides & religieux.
Léon X , qui exerçoit alors le pontificataffermit
fon alliance avec le roi, par le mariage de Laurent
de Médicis avec Magdeleine de Boulogne, nièce
de François de.Bourbon , duc de Vendôme. L’année
1517 donna naiffance aux erreurs du luthéra-
nùme ; lés indulgences que Léon X fit prêcher en
Allemagne furent l’occàfion de ce fcandale. La
mort de l’empereur Maximilien fut la caufie de
nouveaux troubles ; Charles-Quint & F ran ço is I
fe mirent fur les rangs pour ciifputer fon héritage.:
la poiirque tortueufe du premier l’emporta fur fon
concurrent »plus magnifique & plus généreux,
mais trop franc & trop ouvert, pour ménager le
fuccès d’une intrigue vénale. Depuis ce temps ,
une rivalité de gloire & de puiffance mit la divi-
fion entre ces deux princes qui ne cef erçnt de s ef-
timer. L’Angleterre tenoit la balance de 1 Europe»
F ra n ç o is 1 ménagea te cardinal Volfei qui gouver-
noit fon maître ; ce fut par fon entremifè que
Tournai fut rendu on traita auffi de la reftitu-
tion de Calais. Çette négociation n’eut point de
fuccès ; les deux rois eurent une conférence
enfcmble « ntre Gu in es Si Ardres : Henri s’engagea
de déclarer la guerre à l’empereur-, s’il tournoit
fes armes contre le Milanois ; mais ce prince
inconfiant violoit tes traités avec la même facilité
qu’il montroit à y fouferire. Charles-Quint,
allant fe faire couronner 1 n Allemagne, pafiaen
Angleterre, dont le monarque, à fa première
requifirion , rompit tous fes engagemens. La guerre
fe ralluma dans la Navarre; Henri dAlbret,
héritier des droits du roi Jean, les fit valoir; OC
profitant des divifions qui s’étoient élevées, en
Efpagrie pendant l’a.bfence de Charles Quint, il
leva une armée dont il confia le commandement
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à André de Foix. Ce général, plus habile à combattre
qu’à conferver fes conquêtes , reprit toute
la Navarre ; mais il, n’eut pas affez de dextérité
pour ménager les efprits : les peuples, aigris de fon
gouvernement, rentrèrent fous la domination de
leurs tyrans.
Les deux princes rivaux & ennemis fe faifoient
une guerre fecrète fous le nom de leurs alliés;
ils en vinrent à une rupture ouverte, dont lè
due de Bouillon fournit le prétexte ; ce duc,
qui n’avoit aucune reflource en lui -même,
ofa déclarer la guerre à Charles-Quint : il fut
aifé de préfumer qu’il étoit appuyé en fecret par
François J , qui en effet envoya des troupes pour
protéger fes poffeffions. A l’approche de c tte
armée, les Impériaux, qui po’uvoitnt lui difpurer
le paffage de l’Efcaut, fe retirèrent en dé fordre. On
auroit pu les pourfuivre avec fuccès ; mais des
intrigues de cour avoient femé la méfimelîigence
entre les généraux françois, qui ne furent point
profiter de l’occafion offerte par la fortune Le
roi . plus heureux, fe rendit maître d’Hefdin , dont
la conquête le dédommagea de la perte de Tournai.
prife par les Impériaux.
L’année 1522 fut remarquable par la chute de
Beaune Semblançay »injufiemenr, acculé depéculat
dans i’adminifiration des finances. Par lVffet des in-,
trigùcs de ia duefeeffe d’Angoulême, fon ennemie, il
fut condamné à être pendu par arrêt du 9 août 1527.
L’ai Cendant que la duchefie d’Angouiême avoit fur
l’efprit du roi fon fils, nuifoit à fa gloire; cette
princeffe , qui avo.t beaucoup de capacité, étoit
trop afiervie à fes caprices , pour faire un heureux
ufage de la raifon : tendre tk fenfible dan un
âge avancé , elle avoir, dit-on , effuyéles dédains
du connétable de Bourbon : l ’amour mépnfé
dégénéra en fureur. Bourbon en hutte aux perfé-
cutions , ne ci ut pouvoir trouver d’afyle que chez
les ennemis de la France, il fe retit a chez l’empereur,
qui lui confia le commandement de fes
armees. Il jufiifia, ma'heui eufément pour fa patrie,
çette confiance de l'empereur : Bonnivet, qu’on
fini oppofà, fut abandonné par tes Suiffes; fon
arrière garde défaite par 1e connétable à la retraite
de Romagnano, entraina la perte du Milanois. Le
roi reconnut trop tard que les profpérités d’un
royaume font fouvent attachées aux talens d’un
feul homme : il n’en fut que plus ardent à réparer
fes pertes. Les grandes âmes s’irritent par les
obfiacles. Il vouloir faire rougir . par fes fuccès les
électeurs qui asî'îient donné la préférence à fon
rival , q u i, . de (on côté , vouloir faire avouer à
l’Europe que, lupérieur à fon cor.curtent dans
les affaires, il le furpaffoit encore dans l’art de la
guerre. François I paffe en Italie , .réfolu de tout
tenter pour reconquérir Milan. Il eft ai te déjuger
combien dans ce fiècle l’artillerie avoit fait de
progrès, puifque ce prince avoir 4000 chevaux
pour ia fervir. Le fiége de Marfeille, levé par le
connétable, n’tcli-ffa point fa gloire ; cet éch-ec
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. fut réparé par la viffoire qu’il remporta fous les
murs de Pavie,où le roi fut fait prifonnieren 15 2.5-
On. attribua ce malheur à line imprudence toute
fèmblable. à celle qui fit encore perdre depuis aux
François , en 1743., la bataille d’Ettingue. Le
monarque captif fut conduit en Efpagne, où , con-
fervant fa fierté, il vécut comme un monarque
environné de fes fujets. Son malheurcontribua autant
au rétabliffement de fes affaires qu’une viffoire ;
toutes les puiffan ces de 1 Italie crurent devoir
. oppofer une digue à la puiffance de fon vainqueur.
Le roi d’Angleterre, alarmé des profpérités d’un
prince qui lembloit afpirer à la domination de
I l’Europe, fe ligua avec le pape, tes Vénitiens &
j Sterce, pour enlever le royaume de Naples à
i Charles-Quint : Sforee fut feul la viftime de cetre
j confédération; le connétable de Bourbon lui enleva
j les principales places dû Milanois , dont l’invefti-
| tare lui avoit été promife. Le roi, ennuyé de fa
| prifon, pendant que fes alliés combartoient, fou-
! pu oit après fa liberté; la ducheffe d Alençon, fa
5 feeur, fe rendit à Madrid pour fa délivrance: elle
ne l’obtint que parle fa rifice delà Bourgogne & de
quelques autres poffeffions : le roi fut obligé de
donner deux de fes enfàns pour gage de l’exécution
du traité.
Le prétexte du bien public efi l’exeufe de l’in fidelité
des rois. Quand l’Eipagne demanda la rari-
{ ficatiqn du traité de Madrid, on fit paroître les
1 dépurés de la province de Bourgogne, qui dccla-
s rérent que le roi avoit excédé les limites de fon
j pouvoir, en les livrant à line puiffance étrangère ;
I on ne les tût pas confultés, s’il fe fur agi de les
i conquérir. On trouva leur réponfe gènéreiife,
1 parce qu’elle favorifoit tes intérêts de celui qui
le»- faifoit parler. Le parlement de Paris déclara
que le domaine de la couronne étoit inaliénable,
& que le roi n’avoit pu faire cette ceffion : c’étoit
-, Philippe qui interrogeoit la Pythie. Cerre réfif-
} tance prolongeoit la captivité des enfans du roi.
•• Un autre événement politique accéléra le moment
de leur liberté : une lffue formée entre le roi ,
j le pape Clément VII & tous les princes d’Italie,
\ fous la prote&i n du roi d’Angleterre , annonça
I une heureulè révolution : on ia nomma la ligue
I J ai mey parce que le pape en étoit le chef. Tant
s de forces réunies n’tmpêcl èrent point le conné-
j. table de Bourbon de s’emparer du Mi anois, dont
le duc ne conferva la liberté que par la fuite.
■ Le vainqueur , précipitant fa marche fe présenta
i devant le. murs de Rome , qui fut p-ife d’aff u: 8c
î faccagée : Bourbon y fur tué & emporta dans le
; tombeau l’admiration de l’Europe , qui le plaignit
\ d’avoir été forcé, par une femme impé;ienfe, à
| vivre 8( à mourir rebelle : il n’avoir que 38 ans ,
j & il avoit été héros fans attendre le fecu-urs tardif
| < e 1 expérience. Le pape .invcfii dans lé château
| Saint-Ange, étoit menacé d’une prochaine ear»îi-
j vite ; l’arrivée de Lautrec en I aiic , où Gê :es
i lui ouvrit fes portes, détermina les Impériaux à