
D.A-V
titre de dauphin pour faire honneur à Albon, comte
d eV ie n n e , furnommé dauphin , dont il avoit
époufe là fille àîriée. D’abord les feigneurs de cette
province portèrent le titre de comtes d*Albon & de
Grenoble, ou de Grefivàudan. Quatre princes du
nom de Guy ou de Guiguès eurent le même titre.
Mais Bertholde IV , duc de Ze ringhen , céda le
comte de Vienne à Guigue V , 6c. ce fut lui qui.le
premier fut furnommé dauphin au milieu du douzième
fiecle. Il fut le dernier mâle de fa maifon ,
& Beatrix , fa fille & fon héritière , porta le Dâur
phiné dans la maifon des anciens ducs de Bourgogne.
Elle mourut en 12 2 8 ,& fon fils Guigue V I ou
André, fut le chef de la fécondé race des dauphins.
Cette fécondé racefne fnbfifta pas long-temps, &
finit par la mort de Jean I , l’an 128'i. Sa foeur
Anne porta cette principauté dans la maifon de
la Tour-Dupin, en époufant Humbert I. Trois autres
dauphins lui fuccédèrent, dont le dernier fut
Humbert I I .qui donna fa principauté en 1349 à
Charles de France, petit-fils de Philippe de Valois,
& l’en revêtit la même année en lui remettant l’ancienne
épée du Dauphiné, la bannière de Saint-
Georges , avec le fceptre & tin' anneau. L’amour
qu’il avoit pour fies fujéts , continuellement tour-i
mentes par les comtes de Savbie, l’engagea à les
donner à un prince, puiffant, capable de les pro-,
téger & de les défendre contre une puiffance étrangère.
Depuis cet heureux moment, il y a eu vingt-
trois. dauphins du fang des rois de France , & ce
titre ne s’accorde qu’au fils aîné du roi, & ne paffe
à un cadet rçu’en cas de mort de l’aîné, (a)
D 'A U V IG N Y . Voye^ A u v i g n y .
D à V A N Z A T I ( B e r n a r d ) , Florentin, connu
par fa traduélion italienne de" Tacite ; il a écrit
aufli fur la culture dé la'vigne, & a"fait l’hiftoiré
du fchifme d’Angleterre ; mort en *606.
D A VEN AN T ( Hiß* litt* mod. ) . Il y a eu dé
ce nom plufieurs gens de lettres diftingués en Angleterre
; i ° . Jean, théologien 'olérairt, qui cher-
choit, à réunir toutes les églifes chrétiennes, &
qui les exhorte à cette réunion, dans un livre intitulé
: Adhortatio ad communionem inter evang'elicas
ccclefias. Mort en 1640-.
20. Charles , fon fils, auteur d’un opéra de Circè
& de quelques autres ouvrages. Mort en 1712.
30. Guillaume , poète lauréat , feit chevalier en
1643. On a ^es oeuvres in-foL
Le Dieu du goût & da génie- -
A rarement eu la manie f
Des honneurs de Vin-folio.
On y trouve des tragédies, des comédies, des
tragi-comédies, &c. G’eff à lui que l’Angleterre a
.eu l’obligation d’un opéra italien. Mort en 166.8.
B E A
D A V ID ( Hiß. fa c r .) , fécond roi de$ Juifs,
gendre & fucceffeur de, Saiil, objet de fa haine &
qe fa jaloufie, mais cqnfolé par l’amitié de Jona-
thas. Son hiftoire occupe dans la Bible le premier
livre des rois», depuis le chapitre 16 ; le fécond livre
tout entier , & les deux premiers chapitres du
troifième. Une partie de cette même hiftoire fe
trouve au premier livre dis Paralipomènes, chapitres
28 & 29.
David eft le nom du plus grand phÜQfophe de
l’Arménie, quivivoit vers le milieu du cinquième
feèçle, & dont on conferve les écrits dans la bibliothèque
du roi, à Paris.
C ’eft aufli le nom de deux rois d’Eeoffe & d’un,
comte d’Huntingdon, frère du roi Guillaume, duquel
comte d’Huntingdon defcendoient, par les
femmes ?. les maifons de Bailleul & de-Brus , qui ,
après, la mort d’Alexandre III, dans le treizième
1 fiecle , fe difputèrent la couronne d’Ecoffe. Le roi
; David II étoit de la maifon de Brus, qui finit par
[ l’emporter fur fa rivale. Voye^ l’article Bailleul.
| D A V IL A ( Henri-Catherine) {Hiß. litt, mod.),
! auteur de l’hiftoiré italienne des Guerres civiles de
I France, depuis la mort de Henri II en 1559 , juf-
qu’à la paix de Vervins en 1598. Elle a été tra*
duite en firançois , d’abord par, Baudouin , enfiiite
I par l’abbé Mallet. Catherine de Médiciseft l’héroïne
de Davila, Frédegonde a été celle de l’abbé le
Gendre & de quelques autres, Brunehaut de
plufieurs ; ces jugemens bizarres déerédirent une
hiftoire , celle de Davila eft' importante & eftima-
ble à beaucoup d’égards, c’eft un grand & beau-
morceau dans le Retire hiftorique. Davila étoit de
l’Jfle de Chypre, il quitta fon pays pour fie dérober
à là tyrannie des Turcs qui s’en étoient rendus*
maîtres en 15*71. Il vint en France, & fe fit con-
noître à la cour de Henri III & de Henri IV. Il ler-
vit avec diftinélion fous ce dernier, & fut bleffé
au fiége d’Amiens. Né fujet des Vénitiens *il alla
s’établir à Venife , & il y compofa fon Hiftoire des
guerres civiles de France , guerres dont il avoit vu
I au moins une partie. Il fut tué d’un coup de pifto-
let dans un voyage qu’il faifoit par ordre de la-
république ; il avoit avec lui fon nis, âgé de dix-
huit ans, à qui la douleur donna la force de mettre
à l’inftant le meurtrier en pièces. Cet événement
arriva vers l’an 1634.
D ’A VIL A. Voyè^ A v il a .
DAVIS ( J ea n ) {Hiß* mod.') , navigateur anglais
, qui a dpnné fon nom au détroit qu’il a découvert
en 15.85 dans l’Amérique feptentrionale *
en cherchant vainement de ce côté un paffage
pour pénétrer par mer aux Indes orientales.
D E A G E AN T de Saint-Marcellin (G uichard).
{Hiß. de F r .\ On a de lui dés mémoires hifto-
riques affez curieux, envoyés au cardinal de KLD
É B
chelieu , fur la partie du règne de Louis X III, qui
précède le miniftère du cardinal. Dirigeant- étoit un
homme d’un crédit fiibalterne, qui fut toujours
aux portes de la fortune fans jamais y parvenir;
d’abord clerc deBarbin , que la faveur du maréchal
d’Ancre avoit fait miniftre des finances, il fut
connu & bien voulu du maréchal ; il le fut encore
plus du connétable de Luynes ; il le fut aufli
du cardinal de Richelieu, qui eftimoit fon zèle ;
contre les calviniftes , & qui difoit : Si f ai terraffè^
ï hère fie 1 Déageant peut fe vanter de lui avoir donne
le premier coup de pied. Il lui offrit une fortune ec-
cléfiaftique & lui propofa l’évéché d’Evreux, Déa-
çeant aima mieux relier dans le fiècle ; il éprouva ,
mais toujours en petit, tout ce qui arrive aux
courtifens & aux miniftres, de la faveur & de la
difgrace , il eut ordre de fe retirer en Dauphiné,
il y mourut, en 1639 * Premier préfident de la
chambre des comptes de Grenoble.
DÉBORA {Hifl. fa c . ) , prophéteffe des Juifs ,
laquelle jngeoit le peuple. Voyez fon hiftoire &
fon cantique dans le livre des juges , chapitres 4
& 5*
DÉCÉBALE {Hiß. rom. ) , roi des Daces , vainqueur
des généraux de Domitien , vaincu par
Trajan ,fie tua de défefpoir l’an 105 de Père chrétienne.
Sa tête fut portée à Rome , & la Dace réduite
en province romaine.
DECENTIUS ( Ma gnus ) ( Hiß. rom.), frère
de Magnence , affocié à fa tyrannie , fe pendit de
défiefpôir en apprenant fa mort l’an 373. Il venoit
d’être battu par les Germains , fon frère l ’ayoit
nommé Céfar & lui avoit donné le commandement
des troupes dans les Gaules. Il mourut à
Sens.
DECIUS ou DECE {Hifl. des emper. ) , Cneius
Metius Quintus Trajanus DeciuS, Pannonien de
naiffance , s’éleva des plus bas emplois aü pre-
grade de la milice romaine : l’empereur Philippe
, qui connoiffoit fes talens pour la guerre ,
le choifit pour appaifer la rébellion de Moefie ; mais
à peine fut-il entré dans cette province , que les
légions, d’un conféntement unanime , le proclamèrent
empereur ; il fallut en venir aux mains
contre fon bienfaiteur , qui après l’avoir vaincu ,
fut affafïiné par fies propres foldats. Sa mort rendit
Decius paiftble poffeffeur de l’empire, mais il
ne voulut point entrer dans Rome qu’il n’eût
étouffé la révolte des Gaules, il marcha en fuite
contre, les Scythes qui ravageoient la Thraçe & la
Moefie. Après plufieurs victoires, fes troupes furent
mifes en fuite : il fut entraîné dans la déroute
avec fon fils ; & ayant pouffé fön cheval dans un
marais profond , il fut englouti fous l’eau & dans
la boue, fans qu’on pût jamais retrouver fon corps.
Il mourut à l’âge de cinquante ans dont il en avoir
.régné deux. Les écrivains profanes lui donnent
une place parmi le.s bons empereurs* Les clirér
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tiens l’ont peint comme un monftre , à caiife
des cruelles perfécutions qu’il exerça contre eux.
On ne peut donner une idée affez affreufe des
hommes qui puniffent les opinions contraires aux
leurs, avec la même févérité que les vices & les
Crimes. { T — N .)
D ecius Mus {Hiß. rom.), dans les temps vertueux
de la république romaine , fu t. également
célèbre par fon courage & par fon amour pour
la patrie. Il fe diftingua dans fa jeuneffe contre les
Samnites ; quoiqu’il n’eut que le titre de tribun ,
on lui attribua la principale gloire de cette guerre.
Le conful Cornélius s’étant embarraffé dans une
pofition défavantageufe, en fut tiré par l’intrépidité
de Decius qui lui aida à remporter une v ic toire
éclatante contre les Samnites : la gloire qu’il
s’étoit acquife dans cette expédition lui mérita
la dignité de conful ; ce fut en cette qualité qu’il
poursuivit la guerre contre les [Latins, qui lut livrèrent
un combat, 011 , voyant les liens plier ,
il prit la réfolnnon de fe dévouer aux dieux infernaux
pour arracher la viâoire aux ennemis. C e
facrifice magnanime releva le courage des Romains,
qui reftèrent victorieux, Son fils Decius Mus fut
l’héritier de ce fanatifme républicain: il exerça
quatre fois le confulat, & quand il pouvoir jouir
de fa gloire il n’ambitionnoit que l’honneur de fe
dévouer pour fon pays, c’eft ce qu’il exécuta
quelque temps après en fie précipitant fans armes
au milieu de la mêlée: il laiffa un fils qui imita
l’exemple de fon père & de fon aïeul dans la guerre
contre Pyrrhus. Ce prince , qui avoit en horreur
cet enthoufiafme furieux, lui fit dire que s’il vou-
loit fe dévouer , il ordonneroit à fes foldats de le
ménager & de Je prendre vivant pour le faire
punir du dernier fupplice. Cette menace ne le fit
point changer de résolution ; il fe jetta fur les javelots
& les piques des Epirotes , Si il trouva la
mort qu’il fembloiî invoquer. La manie des dé-
veuemens fut une maladie dont la contagion fe
communiqua à toute cette famille. [ T — n.. ]
( Quelle manie & quelle maladie, quand il s’agit
de fervir la patrie S )
DECKER ou DECKHER {Hiß. littr mod. ).
C ’eft le nom de plufieurs gens de lettres du dix-
feptième fiècle , d’un jurîfconfuite flamand,donc
on a quelques ouvrages de droit ; d’un jéfuite
auffi flamand , dont on a une differtation fur les
années de la naiffance & de- la mort de Jéfus-
C.hrift ; d’un allemand, auteur d’un livre affe?
rare fur les fpeâres, imprimé à Hambourg, in-12 r
en 1600 d’un poète anglois, célèbre1 par des
drames ; d’un avocat & procureur de la chambre
impériale à Spire , auteur d’un livre intitulé ;. De
fcrïptis adefpotis , pfeudepigraphis & fvppofitiiiis con-
je&urtz. On le trouve dans le Theatrum anonymorum
bpfeiidonymorum de Plàccius. M. l’abbé dé Bonardi^
doàeur de Sorbonne , un de nos plus fayans bibliographes
, dbflt il eft parlé avec éloge dans-les