net de do&eur en phi'ofopMe & les antres or nein
t.n c il doâorat. Elle fut de la pli paît de a c a -
dtruies d’Italie. Les favans font coml lée d’è âges.
Par malheur on a Tes oeuvres.
CORNEILLE {H fl. /tfcr.),Centenier, b~ptifépar
faint Pierre l’an 40 de J. C. & dont lhiftoire fe
trouve dans les a&es des apôt es, ch. 10.
CORNEILLE (Sa int) {Hiß. eccléf). Pape, fuc-
cefleur de faim Fabien; ce fut fous lui qu’arriva
le fchifme de Novaiien. Saint Corneille fut élu l’an
2.51 & mourut l’an 252.
CORNEILLE (d e l a Pierre). Voye^ Pierre
( de la. ) »
CORNEILLE (Pierre & T h o m a s ) {Hiß. lia.
mod.), dont l’un étoit inférieur à l’autre, fans en
être indigne. Plus ils font illuftres, moins nous
aurons à en parler ; leur vie eft. dans leurs oeuvres.
Nous obferverons feulement certains points particuliers
qui n’ont pas été fuffiffamment éclaircis.
i° . Pierre Corneille eft parmi nous le vrai père
delà tragédie par la pièce de M é d é e ou plutôt
par celle du Cid ; il eft aufli. le créateur de la |
.comédie de caradère par la pièce du Menteur, antérieure
de beaucoup à toutes les pièces de Molière
; quoique Molière foit mort long-temps avant
Corneille. Ce dernier étant beaucoup plus célèbre
par la tragédie que par la comédie , on ne le cite 1
guères que pour ce premier genre, & il eft à
cet égard le père & le fondateur de la fcène fran-
çoife: Mais pourquoi appelloit-il Rotr; u fon père, }
& pourquoi en conféquence , non - feulement les
gens du monde, mais même plufieurs gens de j
lettres, croient-ils Kotrou plus ancien que Corneille,
& Venceß.as antérieur aux chefs - d’oeuvre de Corneille?
C’eft une double erreur. Corneille étoit né
le 6 juin 160.6 , Rotrou le 19 ou le 21 août 1609.
Venceflas, feule pièce de Rotrou qu’on cite encore
, & la feule en effet qu’on puiffe mettrp à
côté des bonnes pièces de Corneille , parut en 1647,
la même année où parut VHéraclius de Corneille,
qui avoit déjà donné Médée en 1.635 , le Cid en
1636, les Horaces & Cirna en 1659, PolyeuÜe
en 1640, la mort de Ppmpée en 1641, Rodogune
en 164-4. Nous ne parlons pas de Théodore en
1645, ni du Menteur & de la fuite du Menteur,
qui, ayant paru en 1642 & 1643 , avoient encore
ajouté, quoique dans un autre genre , à la gloire
de Corneille; mais obfervons que toutes les meilleures
tragédies de Corneille jouiflqient de tout
leur fuccès & de toute leur réputation avant que
Venceflas parût, car le; meilleures tragédies de
Corneille poftérieures à Venceflas , telles, que Ni-
çomede & Sertorius, ne font qu’au fécond rang parmi
les pièces de Comei'.le. Comment donc, encore
un coup, Corneille pouvoir-il regarder Rotrou
comme fpn père & ion maître £
Pans le fond de fon coeur il ne le regardoit
pas comme tel, & ce n étoit qu’une marque de
déférence qu’il donnoit à un ami qui avoit reconnu
un des premiers fa fupériorité, 8t qui s’étoit
empreffé d’y rendre hommage. Admis le dernier
dans la focièté des cinq auteurs qui travail-
loient aux pièces du cardinal de Richelieu , il y
fut pt u confidéré des l’Etoile , des Colletet & des
Bois-Robert: il ne trouva, dit M. de Voltaire,
d'eftime & d’amitié que dans Rotrou, qui fen-
toit fon mérite parce qu’il en avoir lui-même. Les
autres , ajoute M. de Voltaiie, n’en avoient pas
allez pour rendre juftice à Corneille. Voyez quels
éloges donne Rotn u à la Veuve , trpifième 8c
très mauvaife pièce de Corneille, mais fupèrieure
à celles du temps. Elle avoit paru en 1633.
Pour te rendre juftice autant que pour te plaire ,
Je veux parler, Corneille , & ne puis plus me taire.
Juge de ton mérite , à qui rien n’eft égal,
Par la eonfeffion de ton propre rival. . . . .
Nous poutfuivons tous deux une même maîtreUe*
La gloire ; .............
Mais il n’eft: plus d'eftime égale à ton renom...«
.............Mon efpoir eft décru chaque jour,
Depuis, que je t'ai vu prétendre à fon amour. . . ;
Depuis ma mule tremble & n’eft plus fi hardie ,
Une jaloufe peur l’a long-temps refroidie.
Il parle enfuite du Cardinal.
La gloire où je prétends eft l'honneur de lui plaire.
Et lui feul réveillant mon génie endormi
Eft caufe qu’il te refte un fi foible ennemi.
Mais la gloire n’eft pas de ces chaftes maîjrefles
Qui n’ofent en deux lieux répandre leurs carefles.
Cet objet de nos voeux nous peut obliger tous,
Et faire mille amans fans en faire un jaloux.. . . .
. . . On me voit par-tout adorer ta Clarice.
C ’eft la veuve.' {
Tout ce que- j’ai produit cède à fes moindres traits.
On voit que Rotrou parle par-tout comme plu*
ancien auteur que Corneille.
Mon efpoir eft décru chaque jour
Depuis que je t'ai-vu prétendre à fon amour.
Depuis ma Mufe tremble & n’eft plus fi hardie;.. .,
Tout ce que j'ai produit cède à tes moindres traits.'
Rotrou étoit en effet plus jeune que Corneillel
mais plus ancien auteur, non de tragédies, mais
de msuvaifes comédies.
Aufli Mairet dit41 : ;
a Si mes premiers ouvrages ne furent guères
>» bons, au moins on ne peut nier qu’ils-n’aient
* été l’heureufe femence de beaucoup ’autres
» meilleurs, produits par les fécondes plumes de
» MM. Rotrou, Scud q y , Corneille & du R y e r ,
n que je nomme içi fuivant l'ordre du temps qu'ils
0 ont commencé d'écrire après moi ». Ainft Rotrou ’
avoit précédé Corneille au théâtre. En effet, les
deux premières mauvaifes pièces de Rotrou, l'Hypocondriaque,
ou le Mort amoureux & la Bague de
l'oubli, avoient paru en 1628. Et Mélite, première
mauvaife pièce de Corneille, n’a paru quen
1629, Clitandre en 1632, la Veuve en 1633 , &
alors il y avoit déjà neuf pièces de Rotrou au
théâtre , tant tragédies que comédies, toutes mauvaifes
, & dont aucune n’annonçoit Venceflas,
comme aucune des premières pièces de Corneille
n’annonÇoit le Cid ni Cinna. Or c’eft dans ce temps
où Rotrou n’étoit pas encore Rotrou, dans ce
temps où Corneille étoit encore moins Corneille,
c’eft dans ce temps que Corneille, protégé par Rotrou
, fon ancien au bureau littéraire & dramatique
du cardinal de Richelieu, 8cfon ancien aufli,
au théâtre, appelloit Rotrou fon père , peut-être
même par oppofition à l’avantage des ans que Corneille
avoit fur Rotrou. On avoit confervé une
idée confufe de cette antériorité de Rotrou au
théâtre, & en voyant Venceflas, feul ouvrage
de Rotrou qui fe foit confervé , tragédie, d’ailleurs
fupèrieure à Médée, on a oublié les époques,
& on a cru que c’étoit à caufe de Venceflas que
Corneille avoit reconnu Rotrou pour fon père &
fon maître, idée qui s’eft établie d’autant plus ai-
fément qu’elle a paru jufte. C ’eft ainft que M. de
Voltaire a fouvent appellé Crébillon fon maître
au théâtre, uniquement parce que Crébillon l’a-
yoit précédé.
Si Corneille avoit pu regarder un de fes contemporains,
comme fon maître dans la tragédie,
ç’auroit été Mairet, qui, plus jeune encore que
lu i, étant né en 1607 , avoit donné Sopkonisbe en
1629, ftx ans avant Médée. Mais Mairet n’étoit
point de fes amis. & fe montra même fon cruel
ennemi dans l’affaire du Cid; il écrivit à ce fu-
jet contre Corneille-des personnalités odieufes,
& Bois-Robert félicitant Mairet fur cet écrit, lui
difoit : « j’eftime que vous avez fuffifamment pu-
» ni le pauvre M. Corneille de fes vanités ». Les
vanités du pauvre M. Corneille font fans doute
une exprefliou heureufe. {Voye^ les articles B a l z
a c & Bo is-Ro b e r t ).
2e. Thomas Corneille foutint la gloire de ce nom
On joue encore de lui les tragédies d’Ariane 8c
du Comte. d'EJfex, les comédies du Baron d’Albi-
crack 8c du Feflin de Pierre ; celle-ci n’eft que celle
de Molière mifeen vers. La tragédiede Timocrateeut
un fuccès jufques-là fans exemple au théâtre ; celle
de Camma eut quelque fuccès , mais ces pièces ne
font pas reftées. La comédie du Berger extravagant
fut pendant quelque temps affez célèbre pour
que Fontenelle, dans le prologue de fa première
églogue, y ait fait allufton, même fans en avertir.
Nous n’imiterons pas du héros de Cervantes,
Dans de ridicules dangers ,
Les proucilès extravagantes j
Sans doute nos efpr its ne feront point ble/Tés
Du fol entêtement'de la chevalerie,
Jamais par nous des torts ne feront redrelfés;
Mais pour cette puiflante & douce rêverie
Qui fit errer Lifis dans les plaines de Brie ,
Avec quelques moutons à peine ramaffés ,
Rétablifiant la bergerie
Dans l’éclat des fiècles palTés,
Cher ami , fans plaifanterie,
N’en fommes-QOUs point menacés i
Ce Lifis eft le berger extravagant qui fait pour
la bergerie ce que Dom - Quichotte fait pour la
chevalerie.
Thomas Corneille a traduit aufli les Métamor-
phofes d’Ovide en v ers, & faitquelques opérai.
On a encore de lui des ouvrages d’un volume
& d’un genre différent, un di&ionnaire des arts
en deux tomes in - fo l . , un di&ionnaire géographique
en trois tomes, aufli in-fol.
Thomas Corneille avoit près de 20 ans de moins
que fon frère ; il ne fut reçu à l’académie fran-
çoifê qu’à la mort de ce frère, en 1681. Il eft à
remarquer qu’il étoit frère du doyen de l’académie
, que cé frère étoit Pierre Corneille, qui
avoit d’ailleurs par lui-même plus de titrés que-
la plupart des autres académiciens; car de trente-
cinq pièces qui compofent fon théâtre, il en avoit
fait trente-deux du nombre defquelles étoient
Ariane, le comte d'EJfex , Timocrate , Camma,
& plufieurs autres qui, juftement négligées aujourd’hui,
avoient eu dans le temps beaucoup de
fuccès, & que cependant il n’étoit point encore
de l’academie à près de foixante ans. Remarquons
qu’à la mort de fon frère, il fut élu tout d’une
voix, & nous croirons peut-être, en rapprochant
toutes ces circonftances, pouvoir en conclure que
l’académie ne vouloit point alors admettre deux
frères, de peur que ce ne fût un commencement
de parti & de cabale, 8t qu’elle n’étoit pas frappée
de même de [’inconvénient de paroître rendre
les places héréditaires, en donnant la place d’un
académicien à fon frère.
CORNÉLIE {Hifl. rom.) , fille de Scipion l’A?
fricain , & mère de Caïus. & de Tiberius-Gracchus
, s’eft rendue immortelle par le foin qu’elle
prit de cultiver les heùreufes difpofitions de fes
enfans. Fidelle à la mémoire de fon époux , elle
rejettà l’offre que Ptolomée, roi d’ Egypte, fit de
l’épcrufer : fa viduité ne fut qu’un exercice côn-
tinuel d’héroïfme domeftique. La fimpücité de fes
habits répondoit à l’innocence de fes moeurs:
quelqu’un lui remontrant que fon rang raflùjettif-
foit à un extérieur plus impofant, elle fit approcher
fes enfans , & lui dit: Croyez-vous que j’aie
befoin d’ajuftement ? Voilà mes enfans, voilà
mon ornement 8c ma parure. (T— m.)