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mies dans l’hiftoire. ) Ce fut devant Drufille & fon |
mari Félix , gouverneur delà Judée que faint-Paul |
comparut; elle ètoit fille d’Agrippa-le-Vienx, & |
foeur d’Agrippa-le Jeune , rois de Judée ; elleavoit |
quitté un premier mari, roi voifin, quiavoit em- |
b rafle le judaïfme pour lui plaire, 6c elle avoit |
époufé ce Félix pour lequel elle abandonna aufli I
le judaïfme; elle eft une des deux reines dont parle
Paulin dans Bérénice :
De l’affranchi Pallas nous avons vu le frère,
Des fers de Claudius Félix encor flétri ,
De deux reines , feigneur » devenir le m a r i,
Et s’il faut jufqiv’au bout que je vous, obéifie , <
Ces deux reines étoient du fang de Bérénice.
Drufille étoit un des noms de l'impératrice Livie ,
femme d’Augufte.
Un autre Livie Drufille , fille de Germanicus 6c
de la'première Agrippine, fut accufée d’incefte
avec .Caligula fon frère, qui, dans, une maladie
qu’il eut, l’inftitua fon héritière , & lui ayant fur-
vécu , la mit au rang des dèefles ; les Romains ne
la mirent qu’au rang des profîituées.
©RUSJUS ( Jean , père & fils) ( Hifi. litt, mod.),
proteflans favans & modérés. Le père eft au rang
des critiques facres qu’on eftime. On a de lui une
Grammaire hébraïque, un Traité des trois feéles
des juifs j &c. Le fils fut un enfant prodigieux. A
cinq ans, il favoit a fiez bien le latin; à fept, il
çommençoit à entendre l’hébreu ; à neuf, il le favoit
très bien ; à douze, il compofoit dans cette
langue ; il mourut de la pierre à vingt; un ans , en
1609, avant fon père,qui ne mourut qu’en 1616
9 Franeker. II.étoit né à Oudenarde.
DRUSO { H i ß . rom.), mauvais- hiftorien, homme
riche. Quand fes nombreux débiteurs ne le payoient
pas ä l’échéance, il leur impofoit la peiné d’écouter
Ses hiffoïres que perfônne ne-vouloir entendre, on
ne fait cettè particularité, on ne connoît même
JPrufo' qtîe par ces quatre vers d’Horace :
O d i f t i & f u g i s j u t D r u fo n è .n d é b ite r a r l s ,
Q u i , n ifi cùm t r if iè s iriifero venere ca len d e s
M e r ced em a u t n um n io s i in d ï u n i e e x t r i c a t , am a ra s
P o r réel 0 ju g u l o h if to r ia s c a p t iv a s u t a u d i t .
DRU5ÜS {Hiß. rom.). Cette famille étoit une
branche des Liviçns. Plusieurs petionnages ont il-
luftré le nom dé Driifus,
iÇ. Marcus Livius Dru fus, tribun du peuple op-
pofé à Caïus Gracchus fon collègue , dont il-ébranlà
beaucoup le crédit, eu employant contre lui, de
concert avec le fenat, la même popularité qui avoit
fifit le fuccès des Gracques; il fut confui l’an de
jRome 640. Il vainquit les Scordifques.
Marcus Liviu? D r u fu s , fils du précédent &
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aufli tribun du peuple, s’attacha comme fon père;
6c de concert avec le lènat, comme lui, à gagner
la multitude pur la popularité; mais on eut à lui .
reprocher des violences coupables à l’égard de fes
ennemis. Le conful Philippe s’oppofant à fes loix,
il le fit mener en prifon , & le voyant jetter du
fangparles narines, ce qui étoit, dit-on, Üeffet des
outrages & des violences de Dm fu s , il dit avec
dérifion que ce n ètoit pas du Jung, mais du jus de
grives, voulant par-là reprocher à Philippe le goût
de la bonne chere.
On eut encore à reprocher à Drufus l’altération
des monnoies, il mit dans l’argent un huitième
d’alliage. Il partagea entre les fénateurs & les
chevaliers le droit de juger, les chevaliers l’a voient
attiré à eux tout entier ; n’ayant pu tenir aux alliés
la parole qu’il leur avoit donnée à l’exemple de»
Gracques , de les faire recevoir citoyens romains
il fut caufe de la guerre fociale. Inftruit d’un complot
que les alliés avoient formé, de maflacrer les
confuls, il eut la généralité , difent quelques auteurs,
difons la probité, d’en faire donner avis à
fon ennemi Philippe. Le mécontentement 6c les
mouvemens des alliés , trompés par fes promefles,
mettoient alors toute l’Italie en feu & la perfônne
de Drufus en danger ; en effet, il fut affafliné d’un
coup de couteau fan de Rome 66 1, au milieu d’un
cortège nombreux dont il étoit environné. L’affaf-,
fin fe cacha dans la foule’ 6c n’a jamais été connu.'
Le dernier mot dé Drufus , lorfqu’ilfe fentit frappé
à mort , fut ecquando3 propinqui amicique, fimilem met
civem habebit refpublica ? O mesparens & mes amis !
la république aura-1- elle jamais un citoyen qui me
rejfembU ?
On a encore retenu de Drufus iiri mot affez noble;
Il faifoit bâtir fur le- Mont Palatin une maifon qui
a depuis appartenu à Cicéron , l’architeéle promet-
toit de la tourner de manière que perfônne n’auroit
de vues fur lui ; au contraire, dit Drufus, tournez-
la de manière que toutes mes aâions foient vues
de tout le monde , utquidquid agam ab omnibusper-
picipofjît. Velleius Paterculiis a beaucoup towèïlru^
: fus'pour faire , dit-on, fa cour à Livie 6c à Tibère
i qui defeendoient de ce tribun.
Livivs Drufus , père de Livie , fe tua lui-
même après la bataille de Philïppes, pour ne■■ pas-
tombe r entre les mains d’Oélave , dans lequel il ne
voyoit alors qu’un ennemi vainqueur, 6c qui, par
l’événement alloit devenir fon gendre.
Ce fut Livie qui porta ce nom de Drufus dans
la maifon de Tïbérins Néron , fon premier
mari, qu’elle quitta pour époufer Augufte , étant
greffe de fix mois de fon ftcond fils , qui porta le
nom de Drufus. L’aîné fut l’enfpereur Tibère.
4?. Ce Drufus. { Nero Çlaudius) .(iit le père de
Germahicus & de l’empereur Claude. Il fit la guerre
avec fuccès aux, Grifons.
Usât
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Dans -les Alpes cn-vain les Rhètes font cachés»
I y i d e r c R h e e t i s b e l la fu b A lp ïb u s
'.D rù fùm ge rentem v in d e l i c i , & d ià
L a t t q i t e vlé tr ice s catervcz
C o n f i ii i s jx iv en is r e v id e z ,
S en fe r e q u id m en s , r ite , q u id in d o le s
N u t r i t a f a u f i i s fu b p en e tr a lib u s
P q f f e t j q u id A u g u f i i p a te rn u s
I n p ü c ro s a n im u s U e r o n e 's , . , , • »
M i l i t e n am tu o
D r u f u s G e n a u n o s >• im p a v id um g ém is
JBren nufque r e lo c e s &. arces-
.A lp ï b u s im p o j ita s t r em e n d i s ,
. D e j e c i t a c c r p l u s v ic e f im p l i c i .
Cette expédition eft de l’an 739 de Rome. Conful
l’an 745 , il fit la guerre en Germanie , fit tirer
un canal du Rhin à lifte 1, il vainquit les Chérufques*
& pouffa fes conquêtes jufqu’à l’Elbe. Il mourut-
la même année , des fuites d’une chute de cheval,'
dont il eut la cuifle caffée.
f°. Drufus, fils de Tibère & de Vipfanie,fut
conful & tribun , & reçut les honneurs de l’ova-
tidn pour quelques avantages remportés en ïlly-
rie ôi en Germanie, tous honneurs qui ne lignifient
p a s grand chofê , étant accordés au fils d’un
empereur" & de l’empereur Tibère. Tacite dit que
Sêjan, qui avoit eu .avec Drufus une querelle dans
laquelle ce jeune prince lui avoit donné un fouffiet,
corrompit Livie la jeune■ , femme de Drufus &
foeur de Germamcus, & que de. concert ils em-
poifonnèrentDrufus, qui mourut la vingt-troifième
année de Yère chrétienne.
6°. Dm f i s s fils de Germanïcus & d’Agrippine*
vi&ime des'artifices de Séjan & de la -jaloufie de
Tibère. Cet empereur le fit mourir de faim dans fa
prifon ,011 il vécut jufqu’à neuf jours en mangeant
la bourre ae fes matelais. Après fa mort, Tibère
l’accufa dans le féiiat. L’intérêt & la pitié, qu’infpi-
Toit une fi horrible deftinée , donnèrent lieu à des
fables, oh prétendit qu’il s’étoit fauvé de fa.prifon ,
en voulut prendre pour lui un jeune homme qu’on
vit errer dans les Cyclades &. fur les cotes voifines,
qui fe difoit fils de Marcus Silânus , & dont le refte
de l’hiftoire eft ignoré.
DRYDEN (J ean) ( Hifî. litt. mod.), poëte,
qui a fait beaucoup ci-honneur à l’Angleterre , &
qu’il eft honteux au roi Guillaume III d’avoir fait
mourir de misère en lui ôtant fes penfions , parce
qu’il s’étoit fait catholique pour plaire à Jacques II,
comme fi les raifons a’honorer & d’encourager le
talent, avoient rien de commun avec la religion.
On a de Dryden des tragédies ( l’article A t -
t e r b u r y ) , des comédies, des opéras ; d’autres
morceaux de poëfie moins étendus,, parmi lefqûels
on diftingue l’ode fameufe fur le pouvoir de Phar-
monie; on a ^encore dg' lui des fables , unè iraduc.
Hifoire. Tomé II. Seconde part•
tîon de Virgile en vers anglois qu’on met à côté
de la tradu«ion d’Homère, de Pope, ou à côté de
laquelle on met célle ci ; il‘ a aufli traduit en vers
les fatyres de Jtivénal & de Perfe , & en profe le
poëme latin d’Alphohfe du Frefnoy fur la peinture,
avec les remarques de De Piles & fine préface du
traduâeur, -ofi il compare la poëfie à la peinture :
■ - ' Ut pïâuxa poëfis.
Dryden mouruten 1701. Il étoit né en 1631 , dans
le .comté d’Huntington.
D U A R E N ( F r a n ç o is ) •' ( H i ß . l i t t . m o d . ) , pro-,
fefîeür en droit à Bourges , le plus Tàvant jurif-
conîulte de fon temps après Âlciat. l l eft auteur
cl’un traité :FVd libéra te Ecclefnz Gallicat aàversiis
Rom an am, Defenfio Pezrifienfis curia, matière qui
plaît toujours au. public, D ’ur.anrre , De fa'cris'Ec-.
défia miniflenïs ac bcnefiçïis, matière qui .plaît a:u
clergç ; de Commentaires fur lê.côde & le cligefte ;
d’un Traitédesplagiaires^ .11' avoit de la littérature
& de l’érudition dans des genres étrangers à la
jurifprudence , .& ce dernier traité en eft une
preuve. Il mourut à Bourges, en. 1.53,9.. .
DU BOIS ( LE CARDINAL ) ; ( V0ye7^\BOIS (du) J
t. . 1 , ‘part., 2 , pag. 643 , col. pr,ernière> . ?
DU BO S ( Jean-Ba p t is t e ) {Hifi. litt, mod: J;
L’abbé du Bos fut fecrétaire perpétuel de l’académie,
françoife ; il méritoiteette diftinélion , & l’on doit
être étonné qu’il n’en ait pas obtenu une autre»
Son érudition & l’ufage qu’il en a fait dévoient te
placer à l’académie des belles-lettres, dont il eût
été un membre diftingué & même brillant. Son
Hifioire des quatre Gordiens éprouvée & illufirèe par
les médailles, étoit déjà un titre, quoiqu’elle pa-
roiffe n’avoir point changé l’opinion reçue qui ne
compte que trois Gordiens. Ses réflèxions fur la
poëfie & fur la peinture , font celui de fé s ouvrages
qui annonce le plus de talent & de philofophie.
C ’e ft, dit l’auteur du fiêcle de Louis X IV , « un des.
» livres les plus utiles qu’on ait jamais" écrits fur
» ces matières , chez aucune des nations de l’Eu-
» rope. Ce qui fait la bonté de cet ouvrage , c’eft
» qu’il n’y a que peu d’erreurs' & beaucoup de
» réflexions vraies, nouvelles & profondes. II
» manque cependant d’ordre, & fur-tout de pré-
jj cifion , mais Fauteur penfe & faitpenfer. i l ne
» favoit pourtant pas la mu fi que, il n’âvoit jamais
jj pu faire '.de v e rs ,- & n’avoit pas un tableau ; mais
jj il avoit beaucoup lu , vu , entendu; & réfléchi jj;
La littérature ancienne lui étoit aufli connue que
la moderne , & les langues favaptes & étrangères
autant que. la fiçnne propre.
'... Si M. de Voltaire trouve peu d’erreurs dans fes
Réflèxions fur la..poëfie & fur la peinture , M. de
Montefquie.u en.a beaucoup trouvé, 6c le juge-
I ment., de M. le Préfident Hénault en fuppofe beaucoup
dans fon Hifioire crifiqué de l'éta.bii ficment de la
.................. Bbb