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la maifon de Guines , pafsèrent paf différens f
moyens , à la maifon d'Orléans-Valois , sà la mai- -
Ion de Bourbon, enfin à monfeigneur le duc d’O rléans.
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Remontons à la fécondé branche iffiie de Raoul
de Coucy, & connue fous le nom de Coucy-Vervin.
Thomas de Coucy, auteur dé la branche de
Coucy-Vervin, fe dîflingua, ainfi que fes frères, à
la bataille de Bovines. Ttois de fes fucceffeurs, Renault
, Enguerrand & Raoul, furent fucceflive-
ment chambellans des rois Charles V I , Char- -
les VII & Louis XI.
Sous Henri 11 on fît le procès à Jacques de
Coucy-Vervin , pour avoir mal défendu Boulogne.
M. de Belloy , d’après Düpuy, difeute ce procès ,
juftifie Vervin , & prouve que fa mémoire fut
juftement réhabilitée. Il prouve d’abord que Meze-
rai , dont tant d’hiftoriens ont répété le jugement
a parlé de Vervin abfolument fans connoiffance. |
Mezerai le repréfente comme un jeune homme i
fans courage & fans expérience, à qui quelques !
volées de canon firent tourner la tête. Ce jeune :
homme avoir quarante-huit ans; il s’étoit.trouvé 1
en 1515 à la bataille de Marjgnan, en 1524 à J
celle de Pavie. En 1 5 4 3 il avoit défendu Landreçy j
contre toutes les forces de Charles-Quint, & lui en I
avoit fait lever le liège. C ’étoit le talent, connu de |
Ve rvin pour la défenfe des places, qui lui avoir fait j
confier celle de Boulogne. Il paroît que le procès j
intenté à Vervin & au maréchal du Biez , fon f
beau-père, fut l’effet d’une intrigue de courtifans I
jaloux de leur faveur, qui profitèrent fur - tout f
contre Vervin du dépit qu’avoit eu Henri I I , alors L
dauphin, de n’avoir pu arriver affez-tôt pour faire |
lever le liège de Boulogne, que Vervin , faute de j
poudre , avoit été forcé de rendre. j
Les témoins qui avoient dépofé: contre Vervin j
de faits ab fur des & incroyables, évidemment in- S
ventés par la haine | fe rétraélèrent dans la fuite , j
& furent punis de mort, mais le malheureux Ver- j
vin avoit eu la tête tranchée. Ce fut Henri III qui,
e n .x575> réhabilita fa mémoire. Les princesses J
maifons de Bourbon & de Guife aftiftèrent en ■
perfonne ou par députés à la pompe funèbre de j
vervin après fa réhabilitation. Antoinette de j
Bourbon écrivoit au cardinal du même nom, en I
lui parlant de Jacques de Coucy| fils du décapité : 1
Je vous prie que, pour l'innocence de fon père Ji bien j
reconnue ,fa maïjon, qui nous efi proche alliée , foit
remife en fon premier honneur. On grava fur le tombeau
de V ervin, élevé en marbre dans l’églife de
Vervin , fa condamnation & fa réhabilitation,
avec ces mots:
Vixi non fine gloriâ 3 migravi non fine invidiâ.
L ’avocat du roi au bailliage de Laon , dit en requérant
Tenregîtremenr .dès lettres de réhabilitation
de Vervin : u Toute la nobleffe. y efi intérejjée ^
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» pour Finjure faite à tout le corps (Ficelle , Javoir
” mis tin tel opprobre en cette excellente & illujlre mai-
» fon de Coucy , dans la perforine de Jacques de
” V-rvin, que le roi bien informé aurait enfin déclaré
” pur & innocent ».
La branche de Coucy - Polecourt, aéïuellement
exifiante, defcend de Raoul, frère de l’infortuné
Vervin. Depuis Louis de Coucy > fils de Raoul,
jufqu’à meilleurs de Coucy actuellement exiftans,
tout eft reconnu, la feule queftion eft de favoir fi
Louis étoit fils légitime de Raoul, & il n’y auroit
point de queftion à cet égard , fans l’ignorance de
l’Allouètte qui n’a donné à Raoul de Coucy que
trois filles bâtardes, & (fui a prétendu qu’il étoit
mort fans avoir été marié.
L’Allouette écrivoit en. 1577, & dès 1560, Raoul
de Coucy avoit marié fon fils Louis, & lui avoit
donné en mariage la terre de Polecourt; o r , la
coutume de Vermandois , fous l’empire de laquelle
Raoul demeuroit, & qui régit la terre de Pole-
court, la coutume de Vermandois à la rédaétion
de laquelle Raoul de Coucy avoit eu part quatre
ans auparavant (en 15 5 6 ), puifqu’il eft nommé
dans le procès - verbal, défend expreflement de
-donner des biens fonds, même par contrat de mariage
, a autres enfans qu'à fes hoirs, procréés en lé»
gitime mariage : donc Louis étoit fils légitime de
Raoul.
. Cette terre de Polecourt eft énoncée propre naifi-
fant dans la perfonne de Louis. Or il n’y a qu’une
fucceftion ou donation d’un père à un fils légitime
qui puiffe faire un propre naijfant. Dans un autre
aâe , Raoul parle des conquêts qu’il à Faits ; or, les
conquêts font les acquifitions d’un homme en communauté
de biens avec fa Femme, donc Raoul
avoit été marié.
Dans tous les aéles , Louis de Coucy eft toujours
nommé avec fon père, & les qualifications font
toujours les mêmes pour l’un & pour l’autre: chevalier,
honoré feigneur: titres qu’un bâtard n'eût pas
obtenus. Toutes les fois que les titrés ont été vérifiés
, ils ont été reconnus , & tous les juges de la
noblefle ont déclaré’ que tes titrés de mejfieurs de
Coucy font à F épreuve delà critique l'a plusfévère ,
& qu’il en réfulte incontcfiablement qu’ils défendent
en ligne, ma feu line de la irh-illufire maifon de Coucy,
connue par chartes , dès Van 1042.
Si l’on vouloir croire que Louis , né bâtard , a
depuis été légitimé, deux argumens détruifent
cette idée.
i c . On ne trouve nulle trace de la légitimation
de Louis de Coucy, ni à la chambre des comptes,
ni à la bibliothèque du roi -, oh fe conferve depuis
foixame ans un relevé complet de toutes les
légitimations accordées depuis cinq fiècleS.
2q. Louis a vendu des portions considérables
de la terre de Polecourt. On rapporte jufqu’à treize
de ces contrats de vente , tous faits à des vorfins ,
h îles gens du pays, qui ne pouvoient pas ignorer
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fi Louis étoit bâtard, & s’il avoir foefoin de lettres
de légitimation , & pour pofleder & pour vendre.
Certainement fi Louis eût été nn'bâtard légitimé,
les lettres de légitimation auroient été mentionnées
dans ces contrats ; car fans ces lettres les
contrats étoient nuis, ainfi que la donation faite .
par Raoul à Louis. Ces lettres étoient donc le
titré des acquéreurs, l’unique sûreté de leur ac-
qujfitiôn. O r , aucun de ces contrats ne fait mention
de pareilles lettres. Concluons que Louis étoit '
fils légitime de Raoul, & que l’ignorance de TA1-
louetre ne peut faire aucun tort à meilleurs de
Coucy.
De cette même maifon étoit le châtelain de
Coucy , amant de madame deFaïel, dont l’ hiftoire
eft connue par une tradition fort ancienne v par
la chronique du préfident Fauchet, qui contient
des fragmens de chanfons faites par le châtelain
pour fa dame, chanfons auxquelles les recherches
de M. de Sainte Palaye ont procuré un ample fup-
plément; mais cette hiftoire n’eft nulle part détaillée
comme dans un vieux roman manuforit
dont M. de Belloy donne l’extrait. M. de Belloy
fait eonnoître plus particuliérement 1s lieu de la
fcène & les per fon nages de l’aventure. Le lieu eft
le château de Faïel en Vermandois, à une demi-
lieu de Saint-Quentin ; les perfonnages étoient
Renault de Coucy, «châtelain de Coucy , & non pas
Raoul, lire de Coucy ; Eudes , feigneur de Faïel
en 1 i p i , & Qabrielle de Levergiesfa femme , ainfi
nommée du village de Levergies, à deux lieues
du château de Faïel, & qui n’a rien de commun
avec la maifon de Vergy en Bourgogne. I f hiftoire
du châtelain de Coucy & de Gabrielle de Levergies
, eft, félon M. de Belloy, l’original de toutes
les hiftoires de coeur mangé, qui fe font multipliées
dans la fuite ; celle du poète Cabeftaing eft,
félon lu i, copiée de celle de Coucy, quoique, par
line fingularité que M. de Belloy relève , quelques
Provençaux femblent revendiquer avec une forte
de jaloufie nationale, l’honneur d’avoir fourni le
modèle de l’atrocite reprochée au feigneur de
Faïel.
COUGHEN ( Je a n ) ( Hiß. à:Angl. ) , miniftre
anglois, auteur de la feéle des pacificateurs qui
youloient tout concilier en matière de religion,. Si
c’eft-là une feéle, elle femble faite pour fermer
les plaies que font toutes les autres ; mais les hommes
font bien capables de fe battre , même en
l’honneur & pour l’amour de la paix. Mort en
1665.
6 0 ULANGES ( P h il ip p e - Em m an u e l d e )
(Ffiy?. mod. ) , connu par Tes chanfons qui ont
beaucoup d’enjouement, & même une gaieté abandonnée
, mais il ne faut pas dire en général qu’elles
foient bonnes; elles ont cependant quelquefois des
traits; c’en eft un, par exemple, que cçlui-pi;
Le morceau de pomme
pas digéré.
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en s'accüfant à un dévot cfavoir encore dans un
grand âge du goût pour les plaifirs, & cet autre
qui eft paffé en proverbe fur la naiïïance :
L’un a dételé le matin ,
L’autre l’aprèc-dînée.
11 fut confeiller. au parlement, puis maître des requêtes.
On dit qu’en rapportant au parlement une
affaire, ou il s’agiftoit d’une mare d’eau qui étoit
en litige entre deux payfans, dont l’un fe nommoit
Grapin, il s’apperçut qu’il s’embarraftoit dans le
récit des faits ; il s’interrompit par cette plaifante-
rie : pardon, mejfieurs, je me noyé dans la mare à
Grapin , & qu’il finit là fon rapport, & ne vouh.it
plus être chargé d’aucune affaire. Il y a grande apparence
que c’eft encore-là une hiftoire mal contée
, il peut avoir égayé Ton rapport par la plaj-
fanterie de la mare à Grapin; elle eft tout-à-fait
dans fon goût, mais fans doute il continua Ton rapport,
& ne renonça point aux fondions de font
état, fans quoi il eft difficile de concevoir qu’il eût
été maître des requêtes ; il y a grande apparence
feulement que c’étoit un magiftrat peu appliqué,
& qui n’avoit guêres plus l’efprit de fon état qu’il
n'en avoit la gravité. Il mourut à quatre-vingt-
cinq ans en 1716 , ayant confervé jufqu’à la fin Ta
rare gaieté. Il étoit coufin de madame de Seyigné ;
on trouve plufieurs lettres de lui parmi celles de*
fa confine, elles font remarquables par la gaieté;
on trouve auffi parmi les lettres de madame de
Sevigné quelques lettres de madame de Coulanges
, femme de monfieur de Coulanges, & Tune
des femmes aimables de ce fiècle. Sa conver-
fa tion étoit, dit-on , toute étincelante d’efprit;
on le difoit devant l’abbé Gobelin , confeffeur de
madame»deMaintenon, & fupérieur de Saint-Cyr,
l’une des puiffanceseccléfiaftiques de ce temps-là;
il eft v ra i, dit l’abbé Gobelin , j’ai dirigé la confidence
de cette dame, chaque péché dont elles’ac-
eufoit, devenoit -dans fia bouche une épigramme.
Quel Gobelin ! s’écrie à ce fujet M. de Voltaire ,
juftement bleffé de cette révélation, quoique fi
indire&e & fi imparfaite des fecrets du confeflio-
nal i
COULON (L o u is ) ( Hifi,. litt. mod. ). C ’eft à
lui qu’on doit les Voyages de Vincent le Blanc aux
Indes orientales. & occidentales , en Perfe , en Egypte ,
&c..rédigés par Bergeron , & augmentés par Cou»
Ion , un Traité hifio'ique des rivières de France , ou
defeription géographique & hifiorique des cours & dé-
bordemens des fieuves & rivières de France , avec le
dénombrement des villes, ponts & paffages; & ,
dans un autre genre, Lexicon homeriçum, &c, Mort
vers l’an 1664,
. COUPLET ( Ph il ip p e ) ( Hifi. litt. mod, ) , jé-
fuite , miflionnàire à la Chine, parti en 1650 pour
ce pays, revenu en 1680, rembarqué pour y retourner,
mort en route en 1693. On a de lu i:
Kk i