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autre cote, la flotte- danoife alla fe brifer fur les
côtesdel’îlede Gotlhandy&côuvrit le rivage de Tes
débris- Eric, dans fa capitale * effrayent fes- fujets
par les aélés- de fé vérité les plus impofans ; il, fit
traîner Nifs- Srure-a-vec ignominie dans les carrefours
de Stockholm pour n’avoir pas-, difoit-i! montré
affrez de courage dans un combat. Son defiein étoit
d’avilir ce feigneur » que fa. nai,Rance , fon crédit,
fes richeffes , fon ambition , renvoient dangereux*.
Couvert de honte & de ridicule, il perdit en un
jour tout l’afcendant qu'il, avoir fur l’efprit du
peuplez.
Ce coup cTétat indifpofâ la nation Le ’penchant
du roi pour des femmes nées, parmi le peuple , la
facilité avec laquelle il fut la dupe d’un fourbe
obfcur qui venait, difoit-il, au nom des N o r v é giens
lufr fou mettre ce royaume* la foi-qu’il avoir
à l’aftrologiè-., quelques,- accès de délire qui trou*
bloient fa raifon , la. pitié qu’infpiroitle duc Jean
.toujours captif, la. dureté avec laquelle le roi persécuta
la famille de Nils-Sture, la bafleffe. qu’il
montra en lui demandant pardon, la mort de ce
feigneur.affaffiné de la main.du roi même, la gran*«
deur d’ame avec laquelle cet infortuné retira le
poignard de fa plaie , le baifa & le rendit au roi. ,
enfin le précepteur d3Eric mafTacré. par les ordres
dé ce prince pour lui avoir reproché fon crime ;
.tant de. motifs réunis révoltèrent, tous les- coeurs.
Eric, odieux à lui-même comme à fes fujets , déchiré
de remords, s’enfuit,, erra dans la campagne, &
fut ramené dans fon palais par fa maitrefie Catherine,
fille du peuple, qu'il avoit enlevée dans un
marché pour la placer fur fon trône. Il crut regar
gner les coeurs aliénés en brifant le s fers de fon
frère; il exigea de lui un ferment de ne jamais
afpirerà la'couronne. Le peuple, parut en effet voir
Eric d’un oeil moins ennemi; mais,le meurtre de
Martin Helfrng, qu'Eric tua pour avoir ofé lui .coæî--
ieillerde felivrer moins àibnfavori Joran Péerfon ;
la puifiance abfolue qu’il accorda à- ce nouveau
parvenu-, firent une nouvelle révolution dans les.
efprits. L’étendard, de la-révolte fut. levé les chefs
.étoient les ducs Jean & Charles, frères du roi,
.Steen Ericfon & Thurebielk. Ils coururent de con*-
quêtes en conquêtes ; toutes les villes.leur au vroient
.leurs portes ; toutes les troupes à'Eric défertoient
pour paffrer dans leur camp enfin ce. prince fut
affiégé dans Stockholm ;.fes défenfeurs étoient fes
plus grands ennemis; ils livrèrent la capitale .aux
rebelles ; Eric s’enfuit , dans le château.; forcé de le
rendre,, il -vit tous les ■ ordres de l’état renoncer à
la fidélité qu’ilslui avoiem jurée, & fut reconduit
prifonnier dans le château. Jean fut.donc reconnu
l’an - 2.5.68 ; Eric vécut dix* ans ifens fa-prifon; il
tenta -plus,d’une fois de s’échapper;. Une nation
fenfiblé. oublia .bientôt les- crimes de.ce prince, &
ne vit,que-fes- malheurs ; :la compafilon fuccéda- à
la haine; .Les* querelles de. religion formoient dès
partis dans l’état ; quelques efprits remuans parloient
.<d6. replacer Eùc fur le. trône ; Je an,fon frère - le, fit
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etnpoifonner l’an r 578 ; ce qu’il y a-de plus éton»
nant, c eft que les principaux fénateurs y confen-
tirent. Son cadavre fut expofé à la vue du peuple,
de peur que des fourbes,, profitant de quelques traits
de reffemblanee, ne vinflent, fous le nom d'Eric
ameuter le peuple. Telle fut la fia déplorable de ce
prince,. qui feroit regardé comme un monfire fi
fos crimes avoreut été réfléchis : quand fon fangj
sallumoit, il n’étott plus le maître de fes tranfports>
oc pour l’honneur de l’humanité, il vaut mieux
le croire fou que méchant.. ( M..de Sacy. ).
E'RIGENE. Voye^. Sc o t *.
ERÏNE, dame grecque, contemporaine de Sapho.
On a des fragmens de fes pôéfies dans le recueil
intitulé : Car mina novem Poëtarurn feminarum. An»
vers , ï'jégyi/zSo*
E R L A C , ouERLÂCH’ (J ean-Lou is ) 'L a maifon
d’Erlac eft la première des fix familles nobles-
de Berne dans laSuiffre. Jean-Louis Erlac ou d Erlac 9.
ètoit major-général dès troupes veimariennes à la
mort du duc de Saxe-Veimar, en 1639. Ü fit sr
avec. Louis XIIF, un traité par lequel le roi prit à
fôn fervice les troupes veimariennes,. & fut reçu
dans les places qu’occupGit Veimar, nommément
dansFri fa e. Erlac continua defervir très-utilement
la France fous Louis X IV ;. il eut part à la viâoire
de Lens en 1-648, & lorfque madame la duchefie
de Longueville attira M. de Turenne au parti des
princes, ce fut principalement Erlac qtfiretint dans
le fervice du roi l’armée que' commaudoit M. de
Turenne, & qu’il vouloir entraîner avec lui dans
fa défeélioa. Peu de François alors fervoîent le roi-
auffi fidellement & suffi utilement que ce capitaine"
fui fie. Il mourut lieutenant-général en 1650,, &
B'rifâc, dont il étoit gouverneur».
ERNEST.. Voyez Man sf i ia v
EROS, affranchi de Marc-Antoine le triumvîrô
Voyez y à l’article Antoine , page 370-, col. dh, un
beau trait de courage & de fidélité de cet affranchi,
EROSTRATE; {Htjl. ancF) n®m de celui qul-
brfila le fameux temple de Diane à Ephèfe, la nuit
même oh naquit Alexandre le grand. Çe temple
étoit une, des fept luerveiïîes du monde. On fait .
que frlîtftorien Timéè a dit que Diane, ayant voulu
aflifter aux couches d’Oîympias & à la naiffance
d’Alexandre le grand', avoit été fioccupée, qu elle
n’avoit pu éteindre l’incendie de fon temple Qfi
fait que PI marque a dit que cette réflexion eft fi
froidë,. qu’elle füffifôit pour éteindre le feu. Ota
cite avec, raifon , dans toutes-lés rhétoriques , là
penfee dé Tïmée & là 'plaifaiîterie dfe Plutarque
comme dés modèles dé mauvais goût, quoique ■
Cicéron, qui avoit du goût, ait approuvé la prègr
mière^
Xe motif dErofirate étoit de s’immortaîifer par
wne mauvaife aéfion, n’ayant pas apparemment
«en lui de quoi s’illuftrer par le talent ou par la
vèrtu. Son nom eft, en effet, devenu immortel,
moins par l’éclat de fon affton que par la mal-
adreffe des Ephéfiens, qui défendirent de prononcer
fon nom. C ’eft ainfi que par'l’ufage de profcrire
ravec bruit & de. brûler publiquement les livres
■ réputés mauvais , on les fait ‘lire & rechercher ;
il n’eft guère pofiible d’aller plus direélement
contre fon but. La prohibition fait fouvent tout
-le prix de la chofe prohibée , & la profeription
/tout l’intérêt de la perfonne proferite.
'Nitiimir in vetitum Jemper cupimufque rtegdta,
Erofiratè eft devenu l’emblème de tous ceux
/qui cherchent à ie faite un nom par de mauvais
moyens, nommément des fatyriques folliculaires
autres , qui n’ayant pu réufiir à faire un ouvrage
raifohnable & qu’on pût lire , s’en confolent en
déchirant les bons écrivains. Rouffeau a dit •;
............................. . Moderne 'Eroftrate.,
A prix d ’ h o n n e u r tu veux te faire un nom . . ...
Mais dans mes. vers , malgré ta conje&ure ,
Jamais ton nom ne fera proféré;'
Et j ’aime mieux endurer une injure
Que d’iljuttrer un faquin ignoré.
ERPENIUS, ou d’ERP, ( T h om a s ) ( Hiß. Litt,
xnod.) profeffeur d’arabe dansl’univerfité deLeyde,
connu par une Grammaire arabe, & divers ouvrage?
fur l’arabe & l’hébreu ; né.à Gorcum eh Hollande,
en 1584, mort en 1624.
ERYCEIRA, ( F ernand de Menesès, comte
d’ ) {Hiß. litt. mod. ) portugais illuftre , & dans
l ’état & dans les lettres*, gouverneur de Tanger, :
•confeiller de guerre.^ confeiller d’état, autetir d’une
hiftoire de Tanger, d’une hiftoire de Portugal, de
la vie de Jean I , roi de Portugal.
Son arrière-petit-fils^ François-Xavier de Mé-
nesês, comté d"Eryceïra, né à'Lisbonne en 1.672.,
porta les armes & cultiva les lettres avec-diftinc-
tion, fut fait, en 1735, meftre-de-camp général
& confeiller de guerre. Il étoit de l’académie de
Lisbonne, de -celle des Arcades de Rome, & de la
fociété royale de Londres. On a de lui des Mémoires
fur la valeur des mdnnoies de Portugal p depuis le commencementde
la monarchie; des Paralleles d hommes &
de femmes illußres, & d’autres puvrages.MoH en 1743.
ESAU, ( Hiß. faerd) fils d lL ac & de Rébecca ,
frère jumeau de Jacob"& fon aîné, lui vend fon
droit d’aîneffe pour un plat de lentilles , Genéfo,
cbap. 25. Jacob , par le confeil de fa mère, en-
îp r r -a f °n père Ifaac au préju^jee
d Efaii 3 chap. iy . Sa haine contre Jacob , qùi
l appaile par des préfens, chap. 32; leur réconciliation
9 chap. 33 ; leur feparation.; 'le dénombrement
des femmes & de la poftérité d’Efaü »
chap. 36. Voilà tout ce qu’on fait d’Efaü, qui fe
nommoit aufïi Edom,&qui fut le père des Iduméens,
E SCA LE ; ( l’ ) nom d’une famille puiflante en
Italie, qui, à travers beauepup de vicifti tudes, a pof-
fédé,pendant environ un fiècle & .demi, la feigneurie
de la ville de Vérone. On varie fur l’origine de
cette famille : Villani la fait defeendre d’un faifeur
d’éclie-lles, nommé.Jacques Fico. Maßin de VEfcale.9
élu., en 1239 , podeftat de Vérone ,4 en devint
comme le fouver ai n-, & par cette raifon vraifem-
blablement, fut affafiiné en 1273. Ses defeendans
confervèrént l’autorité qu’il avoit acquife dans
Vérone, & l’étendirent fur plufieurs villes voifines»
nommément fur Vicence. Vers le milieu du quatorzième
fiècle, Maftin III s’empara de Brefle , &
fournit même une partie du Milanais & du Pannefan.
Les Vénitiens, allarmés de fes progrès, lui firent
la guerre , & le tefferrèrent dans fon état de
Vérone & de Vicence , qui fut enlevé à fa maifon
par le duc de Milan en 1387.. Un bâtard de la
maifon de YE/cale sien remit en poffeftion en 1403.
A fa mort, Vérone & Vicence fe donnèrent à la
république de Vénife en 1410. Brunorode VEfcale,
dernier -rejetton -de ‘cette famille, tenta en vain.,
en 1410, de rentrer dans Vérone; il fut accablé par
des Vénitiens , &c ces deux places leur font reftées.
Les Scaliger prétendoient être de la Maifon des
TEfcak, princes de Vérone ; prétention qui n’a
point été accueillie.
ESCHEATEUR , f. m. {H iß . -modJ) étoit autrefois,
en Angleterre, le nom d’un officier qui
ayoit foin de certains droits ça fuel s du roi-, dans
une certaine étendue de pays , & d’en certifier
l’échiquier ou la chancellerie.
Il* étoit nommé par le lord tréforier : cette
charge ne duroit qu’une année; & perfonne ne
pôîivoit la pofieder plus d’une fois en trois ans.
Mais, comme elle dépendoit principalement de la
cour des forets, elle n’éxifte plus aujourd’hui,
* On trouve dans la colîe'clion de Rymer plufieurs
aéles d’Henri VIII & d’Elifàbeth, qui commencent
par ces mots : Rex efeaetori fuo in comitatu JVi~
gormoe, Regina efeaetorifuo, &c. Chambers» (G )
- ESCHINE. Voyez D emosthenes. N ohs ajouterons
Seulement ici que ce fameux rival de Dé-
mofthènes avoit ferze ans de plus que lui ; qu’il
'mourut â Samos plus de trois fiècles avant l’ère
chrétienne; que les Grecs dounoient le nom des
trois grâces à trois harangues qui nous relient de
lu i , &; des neuf mufies à neuf de fes épi très, que
nous n’avons plus»
On a d’un autre Efchine, philefophe grec, des
Dialogues , imprimés à Amfterdam , 1 7 1 1 , in-8 \ ;
avec des .notes de le Clerc. On ignore le temps o»
il viyoit.
p p p i