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Une gaîette un journal, ou des nouvelles extraordinaires,
font celles qu’on publie après quelque
événement important, qui en contiennent le détail
& les particularités, qifon ne trouve point dans
les nouvelles ordinaires. Les auteurs des gazettes fe
fervent de pofl-fcripts ou fpppléuiens , au lieu d'exr-
traordinaires. Chambers.
EXUPER A N C E , ( Hiß. rom. ) préfet dés Gaules,
connu par la lettre que faint Jérôme lui adreflé
pour l’exhorter à quitter le fiècle & à fe confacrer
à Dieu. Il fut tué à A rle s, vers l’an 4 2 4 , dans
une fédition,
EXUPERE. Ç ’efl le nom ;
i ° . D ’un rhéteur célèbre de Bordeaux, au 4e
fiècle, qui enfeigna l’éloquence à Touloufe & à
Narbonne: il eut pour dilcipies deux neveux de
Conflantin , qui lui procurèrent, en 335, la pre-
fidence d’une province d’Êfpagne. Il mourut à
Cahors.
?.°t D’un faint, évêque de Touloufe , à qui
faint Jerome a dédié fon Commentaire fur le
prophète Zacharie,
3 0 . D ’un autre faint, évêque de Bayeux, connu
fous le nom de faint Spire , §£ qui fut un des
premiers apôtres de la Neuflrie ou Normandie,
EZÉCHIAS , ( Hift.facr. ) roi de Juda, fils &
fucceffeur d’Achaz, de qui on a , dans Ifaje , çha-
pitre 3 8 , ce beau çanriquç, ego fisçi in dityidio
E Z Ë
dierum meorum , &c, qui a fourni lïne fi belle odd
à Jean-Baptifle RouiTeaii. Toute fon hifloire fe
trouve, livre 4 des rois, chapitres 18 , 19 & 20 j
paralîpomènes, chapitres 2 9 ,3 0 ,3 1 , 3 2 ; & Ifaïe,
chapitres 3 6 , 37, 38,-39.’
Il mourut l’an 698 avant Jéfus-Chrift.
EZÉCHÏEL , (Hifi.facr.) l’un des quatre grands
prophètes, emmené captif à Babylone avec Jé-
clionias. Il commença de prophétifer l’an 593
avant J. C. Ses prophéties fe trouvent dans la
Biblej elles font obfcures pour nous, & ont été
obfcurcies encore par de favans & longs com*
mentaires, ' 1 .
EZZÉLIN ou ECE L IN, ( Hißjj mod. ) tyran de
Vérone, de Padoue & de quelques autres villes
d’Italie, ay treizième fiècle On le rëpréfentecomme
un barbare, qui, dans la feule ville de Padoué,
fit mourir plus d’onze mille citoyens de toute
condition, parce qu’ils avoient tenté d’arracher
à fon joug leur patrie, & de la remettre en liberté.
Les papesGrégoireIX, Innocent tV , Alexandre IV ,
l’excommunièrent, le déposèrent, publièrent des
croifades contre lui ; toute l’Italie fe fouleva 3 il
réfifta long-temps ; enfin , il fut pris devant-Milan ,
& mourut dans le défefjïoir & la rage, à Soncino,
en 1259. AufTi fuperfiitieux que cruel, il n’entrei
prenoitrien fans confulter des aflrologues : un père"
Gérard a écrit fa vie en italien ; un François
Çortaud l’a traduite en fran^ois.
FABER,
F A B F A B
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Ï ^ A B E R. ( Jeaçï ) (iZi/?, ficcUf.') Parmi divers
«théologiens , prédicateyrs ,& fcolafliqiies du fei-.
-zième fiècle, nommés Faber, il faut diflinguer
Jean Faber, auteur du Marteau des -hérétiques ,
Maliens hoereticorum, & connu par fon -zèle contre
lesproteflans, qui lui valut,en 1331, l’évêché de
Vienne en Autriche ; ce -qui fit-dire à Erafme :
Luther e fl pauvre , mais il fait enrichir fes ennemis.
Ç’étpit.un ardent fcolaôique , il s’ouMiok quelquefois
dans la difpute ; les proteflans , qui Rappellent
les évangéliques , .& qui le prétendent obfer-
vateurs beaucoup plus exa&s de l’évangile que
leurs adcerfaires, fa-ciguoient Faber dans la -Conférence
de Zurich de leur citation éternelle de
i ’évàngile, interprêté à leur manière ; il s’échappa,
dit on , jnfqu’à répondre qu’on aurait bien pu vivre
eh paix fans L'évangile. Ce font les. proteflans qui
lui imputent cette irrévérence, mais c’étoit de
leur évangile qu’il parloit. Faber mourut en 1542.:
on a fes oeuvres en 3 vol. in-fol. ,/
FABERT. ( A b r a h a m ) C ’eft le maréchal
Fabert. Son ayeùl étoit direéléur de l’imprimerie du
duc de Lorraine à Nancy, fon père échevin à Metz ;
celui-çi fut'anobli par Henri IV ; il efl auteur de
.notes fur la coutume de Lorraine. Abraham naquit
à Metz, le 11 oélobre 1 59p.Defliné par fes parens
au barreau ou à l’églife , il fe fentit defliné par la
nature 3 la profefRon désarmes; il feryit d’abord
jcomme volontaire,
Rofe & Fabert ont ainfi commencé.
AufE-tôt qu'il fervit, il fe diflingua ; fa renommée
remplit bientôt l’Europe. Le cardinal de
Richelieu , dans la guerre de 1635, concertoit avec
lui les opérations militaires; & c’efl fur les mémoires
de Fabert que le fiége d’Arras fut ré.folu ,
en 1640. Le cardinal lui demanda s’il connoîtroit
un homme de bonne vpîopté qui, pour çejnt mille
ecus, osât traverfèr farmé.e ennemie, entrer dans
la place, la reconnoître & rendre un compteexaél
des forces de la garnjfon. Je ne connois perfonne ,
dit Fabert, qui foit djfpofé à fe charger d’une telle
CommifEpn po.tir de l’argent ; mais je connois
qùeiqiAm qui la fera gratis ; c’efl moi. Le cardinal
Mazarin , devenu miniflre tout-puiiTant, voulut
aufîi le voir & l’entretenir; il lui pr.opofa d’être
fan éfpipn dansLarmée: comme, fuivant l’ufage
de la cour , il çouvroit d’exprefïions nobles là,
baffefîe dé cette propofitiôn,| Fabert, dont les .-idées
e.toient fi éloignées de. celle-là , ne l’entendit pas
d abord ; le cardinal s’expliqua, plus clairement ;
a*ors Fabert lui dit: Je vous entends , monfeigneur ,
G»- vous aileç m entendre. Je conçois qu'un grand
npmfire tel que vous a befoin de tputes fortes de gens
fr de toutes fortes de fervices : les uns le fervent par leur
fjifloire. Tome H% Seconde part.
bras , les autres par les rapports qti ils lui font ;
trouver^ bo.n que je fois du nombre des premiers. C e
n’étoit pas choifir la meilleure part dans la faveur ;
mais pe .n’étoit pas de la faveur qu’il recherchoit,
c’étoit de la gloire, & il en obtint. Sa vie efl un tiifu ■
d’exploits brillans , de fervices utiles , d’aéhons-
généreufes ; de traits & de mots nobles. Sipour empêcher,
difoil-il, 'qu une place , que le roi m auroit [.
confiée, tombât au pourvoir de l'ennemi, il ne falloit-
que mettre À la brèche ma perfonne, ma famille & tout
mon bien, -je ne balancerais pas. Il n’y a voit point,
difoit-il, de foriélion aviliffante à la guerre ; en
conféquesce, il entroit dans tous les détails &
mettoit la main à tout. Au fiége -de Bapaume, en
16 41, il s’occupoit„de la fappe, de la mine, de
l’artillerie, des machines, -des ponts , de tous les
travaux les plus pénibles; quelques autfes-ofiiciers,
qui, par vanité même, fe renfermoienï dans les
fondions de leur état réputées les plus nobles , lui
firent repréfenter qu’il en faifoit trop, & que c étoit
avilir fes grades de-capitaine aux gardes.Sé d’o^Ecier
général. Ainfi donc , leur dit-il, mon fêle pour le fer-
vice du roi doit diminuer en raifon des grâces qu il m a
faites ç mais ne craigne.^ rien, ajouta-t-il, ces travaux
que vous cwye^ au-de foiis de moi, font les degrés mentes
qui iîf élèveront au- 'deffus de .vous. Les -héros me»
prifent lés favoris, lés favoris efliment les héros &
les eniiaïffent davantage. Saint-Mars, qui vonloit
gouverner l’E tat, parce qu’il’ plaifoit à Louis X III,
critiquoitun jour,avec la légèreté d’un jeune-homme
& l’importance d’un minière, les opérations du
fiége de Perpignan , dont Fabert rendoit compte, au
roi. Louis X I I I , qui eflimoit Fabert, & qui étoit
fouvent le plus cruel ennemi de .ceux qu’il ,aimoiî
le plus, s’emporta fi violemment contre Saint-Mars,
qui celui-ci n’ofant répliquer au roi, fortit en lançant
fur Fabert un regard de fureur , & ejn lui difant :
Monficur, je vous remercie : Que dit i l? s’écria le r.oi,
je crois qu’il vous menace. Non, Sire, répondit Fabert,
perfonne nofe faire des menaces en votre préfencc, &
ailleursonn en foufi.'droit pas. Le malheureux Saint-
Mars tôuchoit au moment de devenir, au lieu d’un
objet de crainte, un objet de pitié,
Fcb.ert fauvà l’armée françoife à la retraite de
Mayence ; & dans une antre occafion pourfuivant
l’ennemi auquel il .avQic échappé alors , & trouvant
dans un camp abandonné une multitude de foldats
& d’ofEciers blefles & mourans, il entendit un fran-
çois s’écrier : Achevons ces malheureux, -.ce font eux,
qui ont majfacré nos camarades à la retraite de Mayence,
Voilà, répondit Fabert, le confeil d'un barbare ■ ; cherchons
une vengeance plus noble & plus digne de 'notre
nation. Il leur fit donner des vivres & des fecours ,
il les fit tranfporter dans des hôpitaux , & plu-
fieurs d’entr’eux, libres de fe choifir un maître «
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