
424 E L E
François I le 4 juillet 1530 , & mourut à Talavera
en Efpagne le 18 février 1558.
L a devife d'Eléonore étoit un phénix avec ces
mots , unica femper avis ; oifeau toujours unique :
devife bien faftueufe pour la modefte & obfcure
Eléonore.
ELEONORE d ’A quitaine. Voyez A quitain e.
' ELEUTHERE. C ’eft d’abord le nom de deux
faints, l’un pape depuis le premier mai 170 jufqu’au
a 6 mai 185 ; l’autre diacre , compagnon de .Saint
’Denis. ( Voyez Denis , ) (Saint)premier évêque
de Paris, n°. 3 des Denis.
C ’eft auffi le nom d’un exarque de Ravenue pour
l ’empereur Héraclius; il fe révolta . mais fon armée
n’ayant pas fécondé (a révolte, lui trancha la tête,
qui fut envoyée à l ’empereur en 617.
On a d’un Théodore Éleuthere une hiftoire latine
de la congrégation de auxiliis,
ELFLIDE ou ELFRIDE. {Hiß. d'Angl.) { Voye.1
E d g a r .}
E LG IVA. ( Hiß. d’Angl. ) { Voyez D unstan.
(Saint)
ELI A B , {Hiß. facr.) nom de divers perfonnages
mentionnés dans l’Ecriture fainte? mais qui n'y
Font guère que nommés.
ELLACIM. Il en eft de même de ce nom.
E LIE . ( Hiß. facrj) Les principaux miracles de
ce prophète oc d’Elifée fon difciple & fon fuçcef-
feur, & leurs prédirions toutes accomplies dans
4e temps marqué , ces grands événemens qui
rempliflent plufieurs chapitres du troifième & du
quatrième livres des Rois, font rappelléspour la
plupart dans cette éloquente tirade d’Athalie :
E t quel temps fu t jamais fi fertile en miracles ?. . . .
. . . . f a u t - il vous rappe lier le cours x
Des prodiges fameux accomplis en nos jours £
D e s tyrans d'Ifraël les célèbres difgraces.
E t Dieu trouvé fidèle en toutes Tes menaces $
L’ impie Acbob détru it, & , de fon fang trempé
Le champ que par le meurtre il avoir ufurpé ;
Près de ce champ fa tal Jézabel immolée ,
Sous les pieds des chevaux cette reine foulée ,
Dans fon fang inhumain Jes chiens défaltérés ,
£ t de fon corps hideux les rnembres déchirés ;
De s prophètes menteurs la troupe confondue.
E t la flamme du ciel fur l’autel defcendue ;
Elie aux élémens parlant en fou ver ai n ,
Les cieux par lui fermés & devenus d’airain
Et la terre t.rois ans fans pluie & fans rofée^
Le s morts fe ranimant à la voix d’Eli fée,
ELIE, ELIAS Lev it a , eft auffi le nom d’un
rabbin affez peu fuperftitieux & .même critique
E L I
affez éclairé dans le feizième fiècle, auteur d’ut!
lexique chaldaïque & de plufieurs grammaires
hébraïques. Né en Allemagne, ilpaffa fa vie en
Italie, à Rome & à Venife.
ELIEN, {Hiß. litt, anc.) auteur romain nui a écrit
en grec; ilétoitde Prénefte, anjourdhuiPalefirine;
fes deux principaux ouvrages font fon hiftoire des
animaux & fes hiftoires diverfes ; M. Dacier
aéhiellement (en 1687 ) fecrétàire perpétuel de
l’académie des belles-lettres, a donné de ce dernier
oüvrage une bonne traduéfion françoife, en 1672 ;
on croit qu'Elien vivoit vers l’an 122 de J. C.
ELIEZER , {Hiß. facr. ) ferviteur d’Abraham |
alla en Méfopotamie chercher Rebecca, femme
d’Ifaac. Genéfe, chap. 24.
Eliezer eft auffi le nom d’un rabbin fameux
parmi les hébraïfans , en quelque fiècle qu’il ait
vécu, article fur lequel les favans ne font pas
d’accord.
ELIMAS ou E L YM A S; {Hifl. facr.) ce mot
fignifie magicien , & défigne dans les aéfes des
apôtres le magicien Bar-.Jefu., que S. Paul rendit
aveugle pour un temps parce qu’il tâchoit d’empêcher
la con.verfion du proconful Sergius Paulus j
A â . des apôt, ch. 13.
ELINAND ou HELINAND , moine de l’abbaye
de Froidmont fous le règne de Philippe-
Aùgufte, auteur d’une chronique en 48 livres,
dont on n’a imprimé que quatre, qui contiennent
les principaux événemens arrivés depuis i’an
934 jufqu’en 1200.
E L IO T , E LYO T ou HELIOT. ( Hiß. litt. mod. )
On a de Jean Eliot , miniftre de Bofton dans
la nouvelle Angleterre , une bible en langue amè-
riquaine, imprimée vers la fin du dernier fiècle ;
D ’El yo t , gentilhomme anglois, employé par
Henri VIII en différentes négociations , un traité
de V éducation des en fans ;
Et du père Héliot, religieux pic'pus, mort en
1716 à Picpus, près Paris , une hiftoire des ordres
monafliques religieux & militaires, &c. & quelques
livres de dévôtiph, entre autres , le Chrétien
mourant,
ELIPAND, {Hiß. eccléfl) archevêque de Tolède,
& Félix, évêque d’U rgel, hérétiques du temps
de Charlemagne, vers la fin du huitième fiècle.
Le Chrift, confidéré dans fa divinité, eft fils de
Dieu; confidéré dans fon humanité, il efi encore
fils de Dieu. Les deux évêques efpagnols trouvoient
que c’étoit mettre trop d’égalité entre les deux
natures, ils demandoient une différence plus
marquée: que le Chrift. , dans fa divinité, fût
pleinement
E L I
pleinement & entièrement fils de Dieu, ils y T
confentoient, mais ils demandoient que comme j
homme, il ne fut que fon fils adoptif; c’étoit déroger 1
très-peu au rayftère, &• par conféquent c’etoit j
d’autant moins la peine de s’écarter de la foi de j
PEglife. Le zèle de Charlemagne s’alluma contre i
ces novateurs : Charlemagne étoit le plus grand 1
théologien de fon fiècle, parce qu’il en étoit l’homme 1
le plus favant, & qu’alors il n’y avoit guère j
d’autre érudition que la théologie ; il convoqua
contre eux dans fes états divers conciles, à Narbonne,
à Ratisbonne, à Francfort furie Mein; ildif-
puta lui-même contre eux, & verbalement & par
•■ écrit ; il fit auffi écrire contre eux par le favant Ai- .
cuin, & par Paulin, patriarche d’Aquilée, qui lui
dédia fes ouvrages ; il manda aux Efpagnols, qu’en
fouffrant parmi eux cette héréfie,ils s’étoient rendus
indignes du fecours qu’il avoit eu intention de
leur fournir contre les Sarrafins. C ’étoit pouffer
le zèle jufqu’à confondre les principes des chofes,
que de faire dépendre ainfi d’une opinion théolo-'
giqueles intérêts politiques : mais comme la théologie
étoit alors la feule fcience, elle étoit auffi dans
tous les efprits le premier des intérêts, elle décidoit
des alliances & des guerres ; cependant on pou voit
trouver le zèle de Charlemagne inconfequent,
même fous ce point de vue. Quelque condamnable,
en effet, que pût être l’hèréfie d'Elipand
& de Félix y l’erreur des Sarrafins étoit bien plus
importante & bien plus funefte au cbriftianifme;
mais en matière d’opinions religieufes, celles contre
Tefquelles on s’élève avec le plus de force, font
précifément les plus nouvelles, & les plus voifines
de la foi qu’on profefle, comme c’eft contre fes
parens & fes voifins qu’on a les procès les plus acharnés
: Félix d’Urgel quitta & reprit plufieurs fois fon
erreur ; il paroît qu’il étoit plutôt irréfolu &
changeant qu’opiniâtre. Enfin, après plufieurs variations
, il fe laiffa engager à venir plaider fa caufe
au concile d’Aix'la-Chapelle.L’empereiir lui promit
toute fûreté & lui tint parole, ne penfant pas
comme un de fes fucceffeurs (Sigifmond), que
cette fidélité dans les promenés ne fût pas due
aux hérétiques: Félix allégua fès raifons & fes
autorités ; elles furent réfutées avec douceur ;
cependant, à caufe de fes- fréquentes rechûtes,
. Félix fut dépofé de l’épifeopat, & relégué à Lyon
pour y finir fes jours. Il n’en publia pas moins
une rétraéjation adreffée à fon clergé & à fon
. peuple d’U rg e l, où il fe qualifie jadis évêque.
La franchife de ce procédé méritoit qu’il fût rétabli,
ou du moins rappelé de l’exil. On dit cependant
qu’il laiffa en mourant un écrit par lequel il défa-
vouoit fa rétractation.
Pour Elipand, on fa it, par. une lettre qu’il
adreffoità Félix ; que dans fa quatre-vingt-deuxième
année il perfiftoit dans fon erreur ; les Efpagnols
difent qu’il n’y mourut pas. Sur fa difpute avec
fAlcuin, voyez ce dernier article.
Hiftoire, Tome IL Seconde part.
E L I •
ELISABETH ou ELIZABETH ; nom illuftré
en différens âges par des faintes & par de grandes
princeffes. Les principales font:
i° . Elifabeth, femme de Zacharie, mère de faint
Jean-Baptifte & coufine. de Marie: S. Lu c , ch. 1 .
'2°. Sainte Elifabeth de Hongrie , fille d’André II
roi de Hongrie, née en 1207, mariée à Louis
landgrave de Thuringe, veuve en 1227, morte
religieufe à Marpourg en 12 31 , canonifée quatre
ans après, & dont Théodore de Thuringe a écrit
la rie.
30. Sainte Elifabeth de Portugal, fille de Pierre
III, roi d’Arragon, femme du roi de Portugal
Denis, qu’elle époufa en 1281, veuve en z 3 25; elle
fit bâtir lin monàftère à Conimbre, & y prit rle
' voile ; elle mourut en 1336, fut béatifiée en 1 ƒ 16 ,
par Léon X , & canonifée en 16x5, par Urbain VIII«
4 0. Elifabeth de Portugal, fille d’Emmanuel le
grand, femme de l’empereur Charles-Quint, née
à Lifbonne en 1503 ; morte en couches à Tolède
en 1^38. François de Borgia , duc de Gandie,
chargé de conduire le corps de Tolède à Grenade,
fut fi frappé, après l’avoir vue fi b elle, de la
voir telle que la mort T avoit faite, félon l’expreflion
de Boffuet, la voilà telle que la mort nous ta faite ,
que ce fut le motif qui lui fit quitter le monde.
C ’eft faint François de Borgia, troifième générai
des Jéfuites. Voyez Bo r g ia .
50. Elifabeth d’Autriche, fille de l’empereut
Maximilien I I , femme de notre roi Charles IX.
Cette princeffe eft peu connue ; elle vivoit dans
un temps où fes vertus domeftiques étoient à peine
apperçues ; mais Brantôme peint, avec beaucoup
de délicateffe & d’intérêt, fa tendreffe foumife,
refpeéhieufe, & pour ainfi dire myftérieufe pour
le roi fon mari, la douleur qu’elle eut du maffacre
de la Saint-Barthelemi, les larmes fi tendres &
fi fecrètes qu’elle déroboit prefque à tous les yeux
pendant la maladie de Charles IX.
Lorfqü’elle vint en France pour époufer Charles
IX , Marie Touchet, dont le règne fi foible & fi
paffager duroit encore, ayant vu le portrait de
cette princeffe, dit : T Allemagne ne me fait point de
peur. Il paroît cependant que Charles IX rendit
juftice à fes vertus ; il 'difoit que c'étoit la femme
la plus fage & la plus vertueufe, non pas de la
France y non pas de tEurope, mais du monde entier.
Il dit à Henri I V . en mourant & en lui recommandant
fa femme & fa fille : » Vous devez me
» h a ït, & je vous confie tout ce que j’aime ; mais
» je vous connois, je n’ay trouvé qu’en vous de
» l’honneur & de la foi. »
Aprèsria mort de fon mari, Elifabeth fe retira
à Vienne en Autriche. Philippe I I , après la mort
d’Anne d’Autriche, fa quatrième femme , f it , dit-
on, propofer à Elifabeth, feeur d’Anne, de l’èpouferj
il l’en fit folliciter fortement par l’impératrice Marie*
j j j j |