
de ceux qu’il avoït comblés de Tes bienfaits : paf-
fionnè pour la gloire , il tomboit quelquefois dans
les pedteffes de la vanité. La magnificence de fes
équipages étoit uneefpèce d’in fuite faite à la nation
indigente dont il fembioit étaler les dépouilles. Le
luxe de fa table offroit les produirions les plus
rares : quatre cents efclaves prévenoient les defirs
des convives, & annonçoïent la grandeur de
leur maître : il étoit dans fa quarante - unième
année lorfqu’il perdit la vie, (T —N. )
CONSTANTINE {Hiß. Rom.), fille7aînée de
Tibère & d’Airaitafie, fut donnée en mariage à
Maurice, le jour même qu’il fut revêtu de la.
pourpre des Céfars, en reconnoiflance des fervi-
çes qu’il'a voit rendus à l’empire, 'Cette princefle
élevée au faîte de la grandeur, fembla en dédaigner
l’éclat : pénétrée des maximes évaugéliques,
elle fut févère à elle-même 8c indulgente envers
les autre?. Les temples' enrichis s par fes largefles
furent décorés avec magnificence, & leurs mi-
niftres furent les objets de fes libéralités : elle
étoit perfuadée que Dieu toaroifloit plus grand
aux yeux du vulgaire,dans de fuperbes pal-.is ,
que dans d’humbles cabanes:elle fut mère de fix
fils 8c de trois filles :• cette heureufe fécondité
promettoit de perpétuer le trône dans fa' famille,
ruais cet efpoir s’évanouit par l’imprudence de
Maurice , qui ne voulut afligner d’autres fubfif-
tànces aux troupes, que le butin qu’elles pöurröient
faire fur les peuples voip n s l ’armée fe révolta,
& Phoeas fut proclamé empereur. Les fix fils de
Maurice furent égorgés fous fes' yçux à Chalçé-
doine, & lui même çxpira foùs le fer des bourreaux.
Son frère & fes amis furent enveloppés
dans le carnage : Cor.ftarwm, & fes filles furent
jett-ées dans une prifon, cm Phocas les fit mourir,
-■ CONTARINI ( Hiß. mod. ) , grande maifon de
Yenife . dönV étoit entre autres perfonnâges célèbres
Gafpard Contanni, cardinal 8e légat en différentes
contrées vers le milieu du feizième fiècle.
On a de lui un traité du gouvernement de Vénife
& un grand nombre d’ouvrages théologiques,
' Nous avons d’un autre ContàtŸni Vincer,t)'pro-
feffeur d'éloquence à Fa doué ? m ort à Venife en
1 6 > 7 , dés traités eftimès, de re}fumentaria & de militari
Romhiïôrum'ßivcndih, & ùn autre livre fous
lé titre de variez tcfàÔnes. Il étoit de Vénife ; nous
ignorons s’il étoit dç la maifon Contai mi.
CON TI {Hiß. de branche cadette de la
piaifon dé France, iffue de la branche de Coudé \
elle defeençî d’Armand , prince de Conti, frère aîné ‘
du grgnd Coudé. Armand fut le premier généra.'
de la fronde-contre le cardinal Mazarin, ,en 1648.
( Voyc{ -Chevreuse ). En 1650 , U fut arrêté
pvec lé g.-and Coudé fon frè r e , 8c le dnc de Lon- '
gtiçviÜe fon beau-frère , mis à Vineennes , tranfféré
à Marcouffy, puis au Havre de Grâce. Ils
furent délivrés en 1651. En 1654 , les intérêts
étoient entièrement changés. Le prince de Conti s’é-
toit détaché de ceux clu prince de Coudé, fon frère,
8c de ceux delà Ligue ;il s’étoit attachéau cardinal,
& avoir époufé Marie Marti mozzi, fa nièce ; &
commandant contre les Efpagnols fur la frontière,
il y prit quelques places. En 16.55 , il commanda
en Piémont avec le même fuçcès En 1657 . dans
le même pays avec moins de fnccès , puifqu’il
fut 'obligé, avec le duc de Mcdène fon beau-frère ,
de lever le fiège d Alexandrie de la paill- . Il mourut
en 1666 , biffant deux fils, Armand-Louis ,
quiépoufa mademoifelh de Blois, fille de LouisXIV,
8c de madame la duchefle d. la'V al U ère ; c’eft
j cette belle princefle de Conti, dont ileft beaucoup
; parlé dans les mémoires du temps , fur-tout dans
] les fouvenirs ce Madame de Cayius : elle eut la
| petite vérole , il la gagna 8c en mourut fans en-
] fans , à F ontainebleau, le 12 novembre 1685,
I Son frère, François-Louis, nommé alors le prince
| de la Roche-fur-Yon ”, continua la branche : il eft
•j dans' çette branche ce que le grand Coudé, fon
| qnçle, efi dans la branche de Çondé.
Sreinkerque , 011 fa valeur rappel!a la victoire 3
- Herwinde , où fes confeils guidèrent nos exploits,'
Éternifent fa vie aufli bien- que la-gloire
De l’empire fiançois,
Il s’étoit beaucoup difiingué encore au combat
de Gran,contrelesTurs, €111685.Mais cette guerre
de Hongrie , ou il étoit allé fans la permiffion du
ro i, 8c dans des circonftances qui avoient déplu à
j la epur , lui attira une difgra.ee. Le prince de Conti
| pafia tout lë temps de cette difgrace a Chantilly,
j auprès du grand Çondé, fon oncle, afaifant, dit rna- !». dame de Sévigné, un û.fage admirable de tout
m l’efprit 8c de toute la capacité de M. le prince,
i n piiïfent à la fource de tout ce qu’il y avoit de
» bon à apprendre fous un fi grand maître, dont
» il étoit chèrement aimé ».
. Le grand Çondé , en înoqrant, demanda au roi
de rendre fes bonnes gra.es à,fon.nçveu, 8c de
lui permettre de revenir à la, cour , ce qui fut
accordé'fur-le-çhampÿ* mais jamais, ajoute madame
de Sévigné, une joie n’a été notée de tant de
» larme1:', M. le prince de Conti efi inconfolable
» de'la pertequ’ila faite
.En 1697,11 fut élu roi de Pologne, & en cette occa-
fion il retrouva dans le coeur du roi , dit M. la
Préfident Hénault, tous les: fentimens dont il étoit
digne: i’éleéleur de Saxe l’emporta fur lui, 8c M,
le prince de Çonti , arrivé à - la rade de Dantzick
le i 6 feptembre , fut obligé elè fe rembaïquer le
. $ novembre. Il mourut le %% février 1709, à
j-ante-cinq ans.
Pour qui compte les jours d’une vie inutile ,
L’àge du viçux Priais PûlïÇ celui d’Heftor ;
Pouf
Four qui compte les faits, les ans du jeune Achille
L’égalent à Neflor.........
Ou i, cher prince , ta mort de tant de pleurs fuivie
Met le comble aux grandeurs dont tu fus revêtu,
Et fauve des écueils d’une plus longue vie
Ta gloire & ta vertu.-... .
Les dieux t’ont lailTé vivre a (fez pour ta mémoire,
Trop peu pour l’univers. , Ruujjeau.
François-Louis fut père de Louis-Armand I I ,
«tort en 1727 , & celui-ci fut père de M. le prince_
de Conti que nous avons vu mourir affez jeune
encore, il y a peu d’années , 8c qui ( dit encore M.
le PréftdentHénault ) , à l’exemple du grand Condé,
le frère de fon bifaïeul, a battu prefqu’au même âge
» les ennemis du r o i, la première fois qu’il a
» commandé fes armées. C’eft le père de M* fe
prince de Conti d’aujourd’hui.
CON TI {Hifi. mod.'). Deux poètes ont rendu
ce nom célèbre en Italie , l’un nommé Giufto ,
mort à Rimini vers le milieu du 16e.fiècle , dont
on a un recueil de vers de galanterie, fous 1e titre
de la bella mano.
L ’autre eft l’abbé Conti ( Antoine ) , mort en
IJ49, dont fes ouvrages tant en profe qu’en vers
ont été recueillis à Venife en 2 vol. 01-4°. en
1739. On y diftingue des tragédies , 8c un eflâi
d’un poème intitulé : il globo di Venere. On a aufli
donné fes oeuvres pofthumes en 1756,10-4°.
COO K ( Jacquf.s ) {Hifl. mod. ) , fameux navigateur
anglois de ce fiècle , connu par fon
voyage dans Chémifphère au (Irai & autour du monde ,
fi utile aux navigateurs , fl agréable à tous les lecteurs.
Les vers fùivans contiennent & fon hiftoire
& fon éloge.
Donnez des fleurs, donnez; j’en couvrirai ces fages
Qui , dans un noble exil, fur de lointains rivages ,
Cherchoient' ou répandoient les arts confolateurs ;
Toi fur-tout * brave Cdok , qui, cher à tous les coeurs ,
Unis par les regrets, la France & l’Angleterre;
Toi qui > dans ccs climats » où le bruit du tonnerre
Nous annonçoit jadis , Triptolême nouveau ,
Apportois le courfier , la brebis , le taureau ,
L e foc cultivateur , les arts de ta patrie ,
Et des brigands d’Europe espiois la furie ?
Ta voile en arrivant leur annonçoit la paix,
Et ta voile en partant leur laifloit des bienfaits.
Reçois donc ce tribut d’un enfant de la France
Et que -fait fon pays à ma rèconnoiffance ?
, Ses vertus en ont fait, notre concitoyen.
Imitons notre roi , digne d'être J.e fien.
Hélas ! de quoi lui fert que deux fois fon audace
Ait vu des deux brûlans , fendu des mers de glace ;
Que des peuples, des vents, des ondes révéré,
Seul fur les vaftes mers fon vailïèau fût facré;
Hiftoire, Tome ƒƒ, P rem iè re p a r u
Que pour lui feul la guerre oubliât fes ravages ?
L’ami du monde, hélas ! meurt en proie aux fauvages,
J a r d in s , 4e. ch a n t .
C O O TWICH ( Jean) ( H i ß . l i t . m o d . ) . Il étoît
d’Utrechc. Il eft auteur d’un v o y a g e d e J e r u fa lem ,
& d e S y r i e , compofé en latin, ouvrage rare 8c
aflez curieux publié en 1619.
COP ( Guillaume) { H i ß . l i t t , m o d . ) , médecin
célèbre, fe fit connoître par la tradu&ion de
divers ouvrages d’Hippocrate , de Galien , de
Paul Eginèté. François 1er le fit fon médecin.Guillaume
Cop f i t , par Tordre de fon maître , & en
ftiivant fa propre inclination, les inftances les
plus prenantes à Erafme de venir s’établir en France.
« Vous avez pour vous tous les voeux d e s tr o is
» G u illa um e s écrivoit Budée à Erafme. Ces trois
» Guillaumes,, c’étoient Guillaume Petit, évêque
» de Senlis , Guillaume Cop premier médecin, 8c
Guillaume Budée , qui écrivoit.
Nicolas Cop , fils de Guillaume, étoit reéfeur
de l’Uni ver fité en 1533 , dans fe temps de la
naiftance de Théréfie. Il fut cité au parlement fur
la dénonciation de deux Cordeliers, pour un fer-
mon tout hérétique qu’il avoit prononcé aux
Muhurins à Paris, le jour delà Touflaint 1533,8c
que Calvin avoit compofé. Le reâeur ayant reçu
des avis fecrets d’un membre du parlement, ne
comparut point, & s’enfuit à Bafle. Le roi poufla
le zèle jufqn’à vouloir qu’on informât contre
celui qui avoit donné ces avis , & que , s’il étoit
découvert, il fut puni comme fauteur d’hérétiques.
Quelle pieufe rage on avoit alors de brûler les
gens!
COPERNIC ( N i c o l a s ) { H i ß . l i t t , m o d . ) ;
né à Thorn , dans la Prüfte Royale , en 1473 %
mort en 1543 , fi fameux par fon fyftênre; ce
fyftême n’eft pas de notre fujet, il regarde TAftro-
nomie ; mais ce qui appartient bien à notre fujet',
c’eft de remarquer , que ce fyftême, généralement
reconnu aujourd’hui pour le feul raifonnable, &
généralement adopté, fut condamné au 17e fiècle
par Tlnquifition , comme une opinion non-feulement
hérétique dans la fo i, mais abfurde dans la
philofophie, car les aveugles veulent toujours
juger des couleurs. On dit qu’aujourd’hui les in-
quifiteur> font trop fages 8c trop éclairés pour gêner
ain'fi la philofophie ; cela eft toujours bon à dire*
mais quand ils feront plus fages & plus éclairés
ils ne feront plus inquifiteurs ; quand on fera plus
fage & plus éclairé , il n’y aura plus d’inquifition £
quand on fera plus fage 8c plus éclairé....... ou
fera beaucoup de chofes qu’on ne fait pas encore *8c
on ne fera plus beaucoup de chofes qu’on fait
encore.
COPROGL1 PACHA { H i ß . m o d . ) , nom célè-
Hh