
quèe de coton: quelques Turcs en ont de drap d’Angleterre
le plus fin.
| comme l’écrivent les Efpagnols , qui jamais n’3?
I ont employé Ym. Ainfi, il faut écrire don Carlos ,
J don Philippe, &c. outre cette raifon, cela fervi-
roit à diftinguer le nom d’un prince de celui d’un
moine.
Le doliman eft a fiez jufie fur la poitrine, & fe
boutonne .avec des boutons d’argent doré, ou de
foie, gros d’ordinaire comme des grains de poivre ;
les manches font aufli fort juftes, & ferrées fur
lés poignets, avec des boutons de même grofieur,
qui s’attachent avec des ganfes-'de foie au lieu de
boutonnières; & pour s’habiller plus promptement,
on n’en boutonne que deux ou trois d’efpace en
efpace. Le doliman eft ferré par une ceinture de
foie de dix ou douze pieds de long , fur un pied &
un quart de large. Les plus propres fe travaillent
à Seis : on fait aeux ou trois tours de cette ceinture
, en forte que les deux bouts qui font tortillés
d’une manière affez agréable , pendent par - devant*
Article de M. le chevalier de J a u c o u r t .
DOM ou DON ( H ’fl. mod. ) , titre d’honneur,
originairement efpagnol, & dont on fe fert aujourd’hui
en certaines occafions dans d’autres pays.
Il eft équivalent à maître , feigneur, lord mon-
fleur, fleur , &c.
Gollut, dans fes Mém. des Bourg, liv. V , chap >7,
nous aflure que don Pelage fut le-premier à qui les
Efpagnols donnèrent ce titre; lorfquaprès avoir
été mis en déroute par les. Sarrafins, au commencement*
du huitième fièçl-e, ils fe rallièrent fur les
Pyrénées, & élurent ce général pour roi. ■
En Portugal, pêrfonne ne peut, fans la permif
iîon du r o i, prendre =e titre de don, qui eft dans
ce pays, une marque de nobleffe*
Dom eft en ufage en France parmi certains religieux,
comme les Chartreux, Bénédiâins, &c.
Ainfi on dit r le R. P. dom Calmet, dom Alexis,
dom Bahhafar, &c. Au pluriel, on écrit doms avec
une s , quand on parle de piufieurs ; comme les
RR. PP. doms Claude du Rabie, & Jacques Douceur:
on y joint aftez communément le nom de.
baptême-, même quand on parle d’un fé a l, dom
Jean Mabillon , dom Thierry Ruynart dom
Etienne Brice.
Ce mot eft dérivé du mot latin domnus ou dé-
minus , dont il n’eft qu’une abréviation. Le mot
domnus fe tiouve dans piufieurs auteurs latins du
moyen âge ; Onuphre afiare que le titre domnus
ne le donna d’abord qu’au pape : qu’ertfuite on le
donna aux archevêques , évêques y abbés, & autres
perfonnes qui étoient élevées en dignité dans
Péglife , ou qui étoient recommandables par leur
vertu r enfin dom eft refté aux moines feuls , &
don aux Efpagnols & aux Portugais.
Dom vient certainement de dominas , & par
conféquent l’étymologie demanderoit qu’on l’écrivît
toüjours par un m : auflî écrit-on dom Calmet;,
dan Luc d A ch e ry , &c. en parlant des religieux
qui ont pris le titre de dom j mais quand il s’agit
«Tua nom Efpagnql, il faut alors écrire ce mot
Le Sage , qui favoit l’efpagnol, a toujours écrit
don par une n dans fon G il Blas, ( cette remarque eft
de jeu M. DE LA COSDAMINE. )
Quelques auteurs prétendent que les religieux
fe font abfteuus, par humilité, de prendre le titre
de dominus, comme appartenant à Dieu feu l, &
qu’ils y ont fubftitué celui de demnus, qu’ils ont
regardé comme un diminutif, quàfi minor dominas.
Quoi qu’il en foit , le titre de domnus au lieu de-
dominus paroît fort ancien ; Julia femme de
l’empereur Septime Sévere, eft appellée fur les
médailles, Julia domna, vau lieu de Julia domina;
(G ) .
Mais M. Sport, dans fes recherches curieufes
d’antiquité, differtaiion douzième, en rapporte une
raifon particulière : « La penfée d’Oppien, dit-il „.
n qui a cru que ce mot de domna étoit une fyn-
» cope de celui d e domina, n’eft pas fort ju fte ju a
0 auteur moderne a pourtant fait la même faute ,
» & a cru que toutes les mères d’empereurs étoient
>? appellés domna ou domina, ce qui- eft oppofê
i>. aux monumens anciens que nous en avons . . . *
; » Le nom de domna eft particulier à Julia , femme
! » de Sévere ; & quand celui de pia eft" ajouté ,
» celui de domna n’y eft pas..... Cette impératrice
» étoit Syrienne, & le furnom de domna étoit
» commun dans la Syrie ». Le titre de domna:
| qu’on donne à Julie , femme de Septime Sévere ,
i « étoit, dit Bayle, un furnom de famille ». Triftan?
| le prouve très-doéiement, &e. Voye{ Didionnaire
j de Bayle „ article JULIE , femme de Septime Sévere*
Domna n’eft donc pas en cette occafron L’abrégé
de domina. ( Lettres fur l’Encyclopédie. )
D OM Â T ( Je a n ) (B iß - litt. mod. )., avocat du
roi au préfidial de Clermont en Auvergne, jurif-
eônfulte à jamais célèbre par fon excellent livre
' des loix civiles, dont M. le chancelier d’Aguefiëau ,
fur-tout, faifoit un fi graad'eas. Il mourut pauvre,,
en 1606 , à Paris, ou il arrive quelquefois ,
Que Patru gagne moins qu’Suot & le Mazier.
Il étoit né en 1-62.5 , à Clermont.. Il fut L’ami de
ces favans & vertueux folitaires de Port-Royal*
il recueillit les derniers foupks de Pafcal, fora
Compatriote.
DOMESTIQUE, f. m. {Hiß- mod.), eft utï
rerme qui a un peu plus d’étendue que celui de
ferviteur. Ce dernier fignifie feulement ceux qui
fervent pour gages, comme valets de pied ,. laquais >
porteurs ,.&e. au lieu, que \e mot domeßique comprend
tomes les perfonnes qui font fubordonnées
à quelqu’un , qui compofent fa maifon, & qui
vivent ou font cenfés' vivre avec lu i, comme fe-
■ crétâires, chapelains, &c. f
Quelquefois le mot domejliqne s’étend jufqu a la
femme & aux enfans; comme dans cette phrafe : ;
tout fon domeftique, ce mot renferme tout l intérieur
de la famille fubordonnée au chef.
Robe domeftique , toga domeflica.
D omestique , domeflicus , étoit autrefois le nom ,
d’un officier de la csour des empereurs de Conftan-
tinople.
Fabrot, dans fon gloffaire fur Theophylax Si-
mocatta, définit \q domeftique, une perfonne à qui
on confie le maniement des affaires importantes ;
un confeiller, cujus fidei graviores alicujus curât. &
jollicitudines committuntur.
D’autres prétendent que les Grecs appelaient
-domcflici, ceux qu’on appelloit à Rome comités', &
•qu’ils commencèrent à fe fervir du mot domeflï-
cils , quand le mot de comte fut devenu un titre de '
dignité, & eut ce fie d être le nom d’un officier de
la maifon du prince.
Les domeftiques, domcflici, étoient donc des perfonnes
attachées au fervice du prince, & qui lai-
doient dans le gouvernement des affaires, tant de
celles de fa maifon que de celles de la juftice ou
de l’églife , &c.
Le, grand dom'.-ft'que , Megàdomefzicu's , qu’on :
appelloit aufli fim pie ment le domeftique, fervoit à
la table de l’empereur, en qualité de ce que nous
autres occidentaux appelions dapifer, maître d’ho-
tel. D’autres difent qu’il rëpondoit plutôt à ce que
nous appelions majordome. Le domeflicus menfa faifoit
l’office de grand fénéchal ou intendant.
Domeflicus rei domeflica, faifoit l’office du grand-
maître de la maifon.
Domeflicus fchôlarum ou legionum, a voit le commandement
du corps de réferve appelle fchola
palatina , & qui étoit chargé d’exécuter les ordres
immédiats de l’empereur.
Domeflicus murorum, avoir la furintendance de
toutes les fortifications.
Domeflicus regjonum , c’eft-à-dire, du levant & du
couchant, avoit le foin des caufes publiques.
Domeflicus icanatorum, étoit le chef des cohortes
militaires.
Il y avoit dans l’armée différens officiers portant
le nom de domeflicus, qui ne fignifioit autre
cîiofe que commandant ou colonel; ainfi le domeftique
de la légion appellée optimales , étoit
le commandant de cette légion. Chambers. (G)
Les rois &. les empereurs de la race de Charlemagne
, qui ont porté la grandeur aufli loin qu’elle
pouvoit raifonnablement aller, avoient pour do-
mefliquès -des perfonnes. des plus qualifiées de l’é tat
, & beaucoup de grandes maifons du royaume
font gloire de tirer leur origine des premiers domeftiques
de ces princes: c’eft ce qu’on a depuis
nommé grands officiers de la couronne. Ces domeftiques
avoient de grands fiefs, & La même chofe
s’eft confervée dans l’empire d’Allemagne, ou les.
éleéleurs font toujours regardés comme officier-i
domeftiques de l’empereur ; ainfi les archevêques de
Mayence, Trê v e s , Cologne , font fes chanceliersÿ
le roi de Bohême , grand-échanfon, l’éleéfeur de
Bavière, grand maître , &c. & dans l’éle&ion de
l’empereur, ils font les fondions de leurs charges 1
après quoi ils fe mettent à table , non pas à celle
de l’empereur, mais à d’autres tables fé parées, 8c
moins élevées que celle de l’empereur {a).
Domeflicus chori, ou chantre : il y en avoit deux
dans l’églife de Conftantinople, un du côté droit,
& l’autre du côté gauche. On les appelloit aufli
vrotopfaltes.
On a diftingué trois fortes de domeftiques dans
cette églife; fa vo ir , domeftique du clergé patriar-
chal ; domejliqne du clergé ûrperial, ou maître de
la chapelle de l’empereur; & domeflicus defpinïcus ,
ou de l’im, eratrice. Il y avoit encore un autre
ordre de domeftiques, inférieurs à chacun de ceux
dont on vient de parler ; on Les appelloit domefli-
que s pairiarchàux. •
Domeftiques, dôme f i e l , étoit aufîi le nom d’uti
corps de troupes dans l’empire romain. Pancirolles
prétend qu’ils étoient les mêmes que ceux qu’on,
appelloit proteSiores, qui avoient la garde immédiate
de la perfonne de l’empereur, même avant
: les prétoriens ; & qui fous les empereurs chré- ,
tiens avoient le privilège de porter le grand éten-
’ dard de la croix , ou le labarum. On croit qu’ils
. étoient au nombre de 3500 avant Juftinien , &
, cet empereur les âugimnta de zcoo. Ils étoient
divifésen différentes compagnies ou bandes, que
les Latins appelloient/c/toAe, & dont on dit que
quelques-unes furent établies par l’empereur Gordien.
De ces compagnies, les unes éfoient de cavalerie
, les autres d’infanterie : leur commandant
étoit appelle cornes domefticorum. Chambers. (G)
DOMICELLI (Hijl. mod. ) , petits feigneurs. Anciennement
on donnoit ce]nom aux feigneurs apa-
nagés , pour les diftinguer dés aînés que l’on appelloit
dornini, feigneurs. Il y â encore aujourd’hui des
chapitres en Allemagne où les chanoines du fécond
ordre font nommés domicellariï, pour les diftinguer
des chanoines du premier ordre , à qui ils font
fubordonnés.
DOM INICA ( A lbià ) ( fUJt, rom.). Nous ne
tirerions point cette femme de la foule des femmes
& des princeffes obfcurément méchantes, fi ThiG
toire ne lui reprochoit une atrbeité d’un genre
particulier , qu’il faut rapporter pour faire haïr la
perfécution ; quatre-vingt, tant évêques qu’ecçlé-
fiaftiques du fécond ordre, étant venus prier l’empereur
Valens d’éloigner du fiége de Conftanti-
nople, un évêque Arien; Valens, que fa femme
rendoit favorable à l’arianifine , & qu’elle avoit
prévenu contre eux , rie leur répondit qu'en les
faifapt tous embarquer fur un yaiffeau auquel oïl
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