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Leyde , où il étoit profeffeur de belles-lettres, de
politique & de droit; eft auteur d’un favant Traité
de la République des Hébreux , écrit en latin, & de
quelques-autres ouvrages.
CUNIBERT ( S aint ) (H iß . de Fr. ) évêque
de Cologne, étoit du conieil de Dagobert I , &
remplaça faint Arnoul dans la faveur de ce prince.
Il fut gouverneur de Sigebert I I , fils aîné de Dagobert.
Il mourut en 663.
‘ CUNITZ ( Marie ) fille d’un médecin de Si-
lefie dans le dernier fiècle. On lui accorde une
grande variété de talens & de connoiffances ; ce
qu il.y a de certain, c’eft qu’on a fous fon nom des
Tables agronomiques.
CUPER ( G isbert ) ( Hiß. litt. mod. ) de l’académie
des infcriptions & belles-lettres de Paris,
favant antiquaire Hollandois, difciple de Groevius
e t de Gronovius, & leur fucceffeur dans la chaire
de profefleur en hiftoire du collège de Deventer,
a éclairci quantité de points d’érudition » expliqué
des nionumens de toute efpèce, réfolu des quef-
tions de mythologie Ôc d’antiquité; C’étoit d’ailleurs
un citoyen utile à fa partie, employé avec
fruit dans les affairés publiques. Guillaume III di-
foit : il a fait la fortune ces lettres , & par recon -
îioiffance elles le foulagent dans Texpédition des affaires,
Cuper appelloit fon aflbciatiôn à l’académie des
belles lettres fon enrôlement cChonneur. Mort le 22,
novembre 1716. Né le 14 feptembre 1644, dans
un bourg de Gueldres. ~
CURE A U. ( Voye^ C hambre ) ( de la )
CURIACES. ( Voye^ Horaces.
CURION ( Hiß. rom. ) célèbre orateur romain.
C ’eft lui qui ofa dans une harangne publique contre
C éfar, l’appeller le mari de toutes les femmes & la
femme de tous les hommes. S’il étoit hardi contre fes
adverfaires , il étoit cher pour fes cliens. L’hiftoire
l ’a remarqué, Tacite annal, lib. IX , cap. 7 , dit :
quantis mercedibus P . Clodius aut C. Curia concia-
nari foliti fint.
CURION ( Coelius secunbus ) ('/Hiß. mod. )
Piémoutois proteftant, fe fit une fâcheufe affaire
avec l’inquifltion , pour avoir confondu un prédi
careur dominicain, qui, non content d’imputer à
Tuilier fes vrais torts & fes erreurs réelles, l’avoit
calomnié,félon Tufage de quelques théologiens qui
Tendent toujours les chofes les plus criminelles
qu’ils peuvent, le peuple comprit à fa manière
que Çurion avoit raifon & courut fus au moine. ,
Curion fut arrêté pour fa vîâoire ; mais pendant
qu’on lui faifoit fon procès, il s’échappa des priions
& alla profeffer l’éloquence tk les belles-lettres
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à Bâle. On a de lui un livre fingulier, intitulé f
De amplitudine beati regni De i, où il né convient
point du tout, avec l’écritureLfainte, du petit nombre
des élus, & foutient que ce nombre furpaffe de
beaucoup celui des réprouvés ; il y auroit encore
là , même pour un catholique, de quoi fe faire des
j affaires avec l’inquifition ; il y a encore de lui :
Calvinus judaïfans , & quelques ouvrages, les uns
métaphysiques, les autres fatyriques.Né en 1503 ,
mort en 1569.
Son fils Coelius-Auguftinus, Curio ou Curion ,
mort avant lui en 1567, à ving-neuf ans, eft auteur
d’une hiftoire latine des Sarrafins, & du
royaume de Maroc.
CUR1US-DENTATUS ( Marcus) (Hiß. rom. ).
Valère Maxime l’appelle, ekatfijfima norma romance
frugalitatis, ïdemque fortitudinis perfeElïjfimum fpeci-
men ; le plus parfait modèle de la frugalité & de lé
valeur romaine, Horace l’appelle
Incomptis Curium capïllis
Utilem bello.
Curius aux cheveux mal-frifés, homme utile à léguer
re , il fut trois fois conful, triompha des Sam-
nites, des Sabins , de Pyrrhus, & retourna dans fit
cabane àu pays des Sabins, que Caton qui en étoit
' voifin à la campagne, alloit toujours voir avec
tant de plaifir comme un monument refpeâable
de la pauvreté d’ün tel homme, où de la fimplicitè-
des temps où il vivoit ; c’eft dans cette cabane-
qu’étant afîis^fur un banc de bois auprès de fon
humble foyer, & mangeant dans un plat., aufli.
de bois, quelques légumes qu’il avoit fait cuire *
il reçut l’ambaffade inattendue des Samnites qu’il
avoit vaincus , & qui venoient lui offrir delà part
de leur république une fomme confidérable. Rem-
porte^votre or, leur dit-il, faime mieux commandeF
à ceux qui le pofsedent que de le pojféder moi-meme»
Il difoit qu’un citoyen qui ne favoit pas fe contenter
de fept arpens de terre étoit un homme
pernicieux. Ses trois confulats font des années de
rome 46a , 477,478. Pendant fon fécond confulat a
il fit vendre, comme efelaye, un citoyen qui avoit
refufé de s’enrôler, & cette févériré fut utile*
Cenleur, l’an 480, il fit conftruire un aqueduc pour
conduire dans la ville les eaux de l’Anio ou Té-
veron, il y employa l’argent provenu des dé»
p.ouiiles des ennemis qu’il avoit vaincus*
Privatus illis cenftts état brevis *
Commune magnum.
Le patrimoine du citoyen était péu de chofef celtfti
de la république■ était immenfe_
CURNE. ( de la ) Voye{ Sainte Palaye.
CURTIUS C Q uintvs. ) V*y*$ Q uinTb-
C u rc s.
C u r t iu s ( M a r c u s ) ( Hiß. rom. ) Chevalier
»omain , qui,dit-on , fe dévoua peur Rome vers
l’an 362, avant J. C. fe dévouer pour la patrie,
rien de plus beau :
Dulce & décorum eß pro patriâ. mori.
Mais un gouffre qui s’ouvre au milieu d’une
place de Rome, l’oracle qui ,parle fur cet événe--
ment, un chevalier romain qui en conféquence
fe jette à cheval & tout armé dans le gouffre, &
le gouffre qui fe- referme au fli-tôt, tout cela doit
être renvoyé aux fables, & nous voudrions bien
ne mettre ici que de l’hiftoire.
Un religieux Auguftin , flamand, des feizième &
dix feptième fiècles, nommé Cornelius Curtius ,
a fait des éloges des hommes illußres de /on ordre ,
& a examiné dans une differtation , fi J. C. a été
attaché à la croix avec trois doux ou avec quatre, ,
il eft pour les quatre.
CUSA ( N ic o l a s de ) ( Hiß. eccléf. & litt. )
caidinal, fils d’un pêcheur , né à Cufa village fur
la Mofelle , dont il tiroit fon nom. Il fut un zélé
défenfeur du concile de Bâle. Les papes Eugene IV ,
Nicolas V , < alixte I I I , Pie II l’employèrent en
diverfes légafions^ qu il remplit avec beaucoup
d'fionneur. Il étoit évêque de Brixen dans le j
T iro l, il eut avec l’archiduc Sigifmond d’Autriche, !
comte de T ito l, des conteftations qui furent por- j
tées de la part de l’archiduc julqu’à la perfécution, j
il fÎLempnlonner Cùfa ; auflà-tôt l’office divin ceffa j
dans tout fon diocèfe, le pape excommunia Sigifmond
, qui fut enfin forcé de relâcher le cardinal. |
Il s’agiffoit d’introduire ou de ne pas introduire j
la réforme dans un couvent. L,e cardinal de Cufa
mourut en 1454. Il avoit é té , dans fa jeuneffe, do-
sneftique.d'un gentilhomme Hollandois, qui fut
l’auteur de fa fortune en lui faifant faire fes études.
On a les oeuvres de Cufa en trois volumes in-folio.
Tes deux premiers font théologiques & fcolafti-
ques Le dernier contient des ouvrages êc mathématiques
& d’aftronomie. Il y renouvelle le fyf-
tême de Philolaüs, philofophe Pytagoricien, fyf-
tême qui a été depuis celui de Copernic , & qui,
regardé alors comme fort bizarre , paffe aujourd’hui
pour le feul vrai.
CUSPINIEN ( J e a n ) (Hiß. litt, mod.), p r e mier
médecin de l’empereur Maximilien I , auteur
d’un Commentaire Jur la chronique des confuls de
Cafliodore, d’un autre Commentaire des Cé/ars &
des empereurs romains , d’une Hißöire d1Autriche ;
d’une Hißoire dé Torigine des Turcs , & de leurs
cruautés envers les, chrétiens. Cufpinien me urut à
Vienne en 1529. Un auteur, nommé Gerbel, a écrit
fa v ie .
CU Y C K ( J e a n -V a n ) ( Hiß. litt. mod. ) , conful
d’U irecht, mort en 1566 , auteur dont Grceviùs
fci t ua grand éloge, &. dont nous avons des éditions
eftimées, des offices de Cicéron & des vies
de Cornélius Nepos.
C YAX AR E ( Hifi. anc. ). Il y en a d eu x , le
premier, roi des Mèdes, eft principalement connu
pour avoir détruit Ninive, vers l’an 62 6 , avant
J. C. Le fécond, aufli roi des Mèdes, étoit l’oncle
maternel de Cyrus, & devint fon beau-père; il
étoit fils d’A ftyages, roi des Mèdes & frère de
Mandane. Voye{ C yr u s .
CYNEAS. Voyei ClNEAS.
CYNÉGIRE ( Hifl. anc. ) frère du poète Ef-
chy le, périt à la bataille de Marathon, dans le
temps où il faififlbir un des vaifleaux vers lefquels
s’enfuyoient les Perfes, battus fur terre par Mil-
tiade ; il eut la main coupée, & tomba dans la
mer. Juftin a embelli ce récit, en ajoutant que
Cynégire faifit le vaiffeau de l’autre main, qui fut
aufli coupée, & qu’alors il mordit le vaiffeau & s’y
attacha avec les dents. Le fage Rollin rejette ces
merveilles, & s’en tient à une main coupée & à
la chute de Cynégire dans l’eau. Bayle eft du mêmç
avis.
C YN ISC A , fille d’Archidame, roi de Sparte,
fut la première perfonne qui remporta le prix de
la couffe des chars aux jeux olympiques.
CYPRIEN ( Sa int ) Hifl. eccléf. ) évêque,
martyr & doéleur de l’églife au troifième fiècle,
étoit né à Carthage, d’une famille riche & illuftre.
Il fur d’abord payen ; le prêtre Cécile le convertit
au chriftianifme, & il fut évêque de fa patrie; il
fut nommé l’an 248. Il éprouva diverfes perfécu-
tions; il fut exilé en 2 5 7, il eut la tête tranchée
le 14 feptembre 258. Il fut févère envers les chrétiens
foibles , que la crainte des fuppiiees avoit fait
apoftafier pendant la peifécution -, il affembla contre
eux un concile à Carthage l’an 251. C ’eft de tous
les pères celui que les janféniftes & les ennemis
de l’autorité pontificale & de fes abus citent avec
le plus de complaifance, comme ayant plufieurs
fois réfifté au faint fiége, fans fe féparer de fa
communion , & ayant méconnu en .diverfes oc-
cafious fa fupériorité fans méconnoître fa primauté.
Il fit condamner au concile de Carthage l’hérétique
Privât; celui-ci porta l ’affaire par appel à Rome,
Cyprien ne crut pas devoir s’y défendre, le pape
Corneille lui en marqua fa furprife C ’eft une choie
établie entre les évêques, lui répondit faint Cyprien,
que les délits foient jugés dans le lieu où ils ont
été commis. M. Fleury conclut de ce difeours
& de l’égalité épifcopale que faint Cyprien y afft&c,
qu’une' appellation à Rome étoit alors une démarche
irrégulière. Saint Cyprien réfifta encore au pape
Etienne fur la rébaprifation des hérétiques. L’opinion
de faint Cyprien, qui en haine de l’hérêfie vou-
loit qu’on les rebaptifât, n’a point été adoptée