
van au premier parlement de l’empire. Guer ,
moeurs & ufages des Turcs , tome II.
D ivan -BEGHÎ, nom d’un miniftre d’état en
Perfe.
Le divan-Beghi eft le furintendant de la juftice ;
il n’a que le dernier rang parmi les fix minières
du fécond ordre, qui font tous au- defl'ous de l’athe-
madoulet, ou premier miniftre.
On appelle au tribunal du divan-begki, desju-
gemens rendus par les gouverneurs. Il a 50000
écus d’appoinremens , afin de rendre la juftice
gratuitement. Il connoît des caufes criminelles des
khans, des gouverneurs., & autres grands - fei-
gneurs de Perfe difgraciés pour quelque faute , &
il reçoit les appels du baruga ou lieutenant criminel.
Le divan - begki rend la juftice dans le palais du
prince , fans fuivre d’autre loi ni d’autre régie que
l’alcoran , qu’il interprète à fon gré. 11 ne connoît
que des crimes. Tavernier, voy. de Perfe. Le chevalier
de la Magdeleine, qui eft refté fort long
temps chez les Turcs, en dit quelque cbofe dans
les c'nap. 4P 6» /a de fon Miroir ottoman (G).
DIVICON ( Hifl. Rom J) , chef des Helvétrens
(aujourd’hui des Suiffes) , battit Caffius & répondit
à Céfar , qui lui demandoit des otages, que fa
nation n’avoit pas accoutumé d’en donnerx mais
d en recevoir.
D IV IT IA C . Voyei D am xo rix .
DIX ( CONSEIL DES ) ( Hifi. de Fenife ) , trîBir-
nal compofé de dix perfonnes d’entre les nobles,
qui ont une autorité & une jurifdiâion très-étendue
dans le gouvernement de la république.
Ce tribunal fut créé en 1310 , pour redonner à
la ville la tranquillité & la sûreté qu’elle avoit
perdue après l’entreprife de Bayamonte-Tiepolo ,
.& pour s’oppofer aux changemens que le doge
Pierre Gradenigo avoit introduits dans le gouvernement.
Comme on s’apperçut que ce tribunal
avoit produit des effets très - avantageux dans le
nouveau gouvernement, il fut rétabli en plufieurs
rencontres ; & enfin il fut confirmé pour toujours
2.5 ans après fa première création.*
Le confeil des dix prend connoiffahce des affaires
criminelles qui arrivent entre les nobles, tant à
Venife que dans- le r.efte de l’état. Il juge les criminels
de Jèfe-majefté publique ; il a droit d’examiner
la conduite des podeftats , commandans, &
officiers qui gouvernent les provinces, & de recevoir
les plaintes que les fujets pourroient faire
contre eux ; il a foin de la tranquillité générale
ordonne toutes les fêtes & tous les divertiffemens
publics, les permet ou les défend, félon fa volonté.
Il procède auffi contre ceux qui font pro-
feffon de quelque fefte particulière prohibée par
les loîx , contre les pédéraûes & contre les faux
monnoyeurs.
<Ce confeil a plufieurs autres privilèges que j’igncré,
parce que ceux qui en font inffruits , & à
qui je me fuis adrcffé, cachent fcrupuieufcinent aux
étrangers la connoiffaqce de tout ce qui a quelque
rapport au * gouvernement intérieur de leur
république : je fie puis donc ajouter ici que quel- .
ques autres généralités connues de tout le monde.
On tire de ce tribunal les inquisiteurs d’état, au
nombre de trois, d’entre les fix confeillers qui entrent
avec le doge dans le confeil des dix. Quoique
le doge préfide à ce tribunal, les dix fénateurs-
qui le compofent n’ont pas moins de pouvoir fans*
lui, que lorfqu’il y affilié avec les fix confeillers..
Ils doivent tous être de différentes frmilles, 6c
font élus chaque année par le grand-confeil ; mais»
ils élifent trois de leur corps pour en être les»
chefs, & ils les changent tous les trois mois, pendant
lefquels ces chefs roulent par femaine, rendent
la juflice particulière, & ne propofent au<
corps que les affaires les plus graves. Le chef qui«
eft de femaine, reçoit les mémoires, les accufa-
tions, les rapports des efpions & les communique;
à fes collègues, qui, fur les dépofitions des témoins^
& fur les réponfes des accufés, qu’ils tiennent-,
dans des cachots, font le procès aux coupables*,
fans qu’il leur foit permis de fe défendre ni par
eux-mêmes, ni par avocats-
Cela fuffit pour prouver que la liberté fe trouve
encore moins à Venife que dans plufieurs monarr
chies. Car quelle peut être la fituation d’un citoyen
dans cette république? Un corps de magiG
trature, compofé de dix membres, a , comme exécuteur
d es lo ix, tout le pouvoir qu’il s’éftfdonné
coçime légillateur ; il peut détruire dans le filence;
& par fes feules volontés particulières, les citoyens
qui lui- déplaifent. Qu’on ne dife point que , pour
éviter de tels abus , la magiftrature qui a la puif-
fànce , change perpétuellement, & que les divers-
tribunaux fe tempèrent les uns les autres. Le mal
e ft, comme le remarque un des beaux génies de
ce fiècie, que ce font toujours des magiftrats du
même corps qui changent, des magiftrats qui ont
les mêmes principes, les mêmes vues-., la même'
autorité, ce qui au fond ne fait guère qu’une même'
puiffanceU Article.de- ML U Chevalier he JAUCOURT..
DIXAINE, f. f. ( Hife.jmod. ). En Angleterre i f
fignifie le nombre ou la compagnie de dix hommes-
avec leurs familles , qui formoient entre eux
une efpèce de fociété , & s’obligeoîêrit folidaire-
ment envers le roi d’obferver la paix publique, &
de tenir une bonne conduite.
Dans ces compagnies fe trouvoit toujours un
chef, qui, par rapport à fon office , étoit appellé-
dixenier ou décurion. A l’oueft de l’Angleterre , oa?
lui donne encore le même nom ; mais ailleurs il
porte celui de connétable, parce qu.’il y a long'temps
ue l’ufage des dixaïnes n’y fubfiftè plus. Le nom
e dixenier fubfiftè encore dans les officiers municipaux
de l’hôtel-de-ville dé Paris; mais ce fon&
des charges fans exercice.. Chambers. (G}
DLUGLOSS ( J e a n ),(J#/?. litu mod.), polo- 1
«ois, chanoine de Cracovie & de Sandomir ,
nommé à l’archevêché de Léopol, mort en 1480,
eft auteur d’une hiftoire de Pologne écrite en
latin, qui remonte à l’origine de la nation Polo-
noife, & finit à l’an 1444.
DOCTEUR d e l’ÉGLISE {Hifl. mod.) , eft
un nom qu’on a donné à quelques-uns des pères,
dont la do&rine & les opinions ont été le plus généralement
fuivies & autorifées par l’églife.
On compte ordinairement quatre dofteurs de
l’églife grecque , & quatre de l’églife latine. Les
premiers font faint Athanafe , faint Bafile , faint
Grégoire de Nazianze , & faint Chryfoftôme ; les
autres font faint Auguftin , faint Jérôme, faint
Grégoire le-Grand , & faint Ambroife.
Dans le bréviaire romain il y a un office particulier
pour les dofteurs. Il ne diffère de celui des
confeffeurs, que par l’antienne de Magnificat, «Scies
leçons.
_D o c t e u r ( Hifi, mod. ) , eft une perfonne qui
a paffe par tous les degrés d’une faculté , & qui, a
droit d’enfeigner ou de pratiquer la fcience ou l’art
dont cette faculté fait profeflion.
Le titre de dofteur fut crée vers le milieu du douzième
fiècie, pour être fubftitué à celui de maître,
qui étoit devenu trop commun & trop familier.
On a cependant confervé le titre de maître dans
les communautés reiigieufes à ceux qui font docteurs
en théologie.
L’établiffement du do&orat eft ordinairement attribué
à Irnèrius. On croit que ce titre paffa de la
faculté de droit dans celle de théologie.
Le premier exemple que nous en ayons, eft
dans l’univerfité de Paris, où Pierre Lombard &
Gilbert de la Porée furent créés dofteurs en théologie
, facrce theologie, doftores.
D’autres prétendent au contraire que le titre de
dofteur n’a commencé à être en ufage qu’aprês la
publication des fentences de Pierre Lombard, &
loutiennent que ceux qui ont expliqué les premiers
ce livre dans les écoles, font suffi les premiers
qu’on ait appellés dofteurs.
Il y en a qui font remonter cette époque beaucoup
plus haut, & veulent que Bede ait été le
premier dofteur de Cambridge, & que Jean de Be-
v e r le y , mort en 7 2 1 , ait été le premier dofteur
«l’Oxford. Mais Spelman foutîent que le mot docteur
n’a point été en ufbge en Angleterre, pour
marquer un titre ou un degré, jufqu’au règne dù
roi Jean, vers l’an 1207.
D o c t e u r en général ( Hifi. mod. ) , eft auffi un
nom qu’on joint quelquefois avec différentes épithètes
, qui expriment le principal mérite qu’ont
eu ceux que l’on reconnoît pour maîtres dans les
écoles,mais cependant avec une qualification particulière
qui les diftingue.
Ainfi Alexandre de Haies eft appellé le dofteur
irréfragable 6c la fontaine de v ie , comme dit Pof-
fevin. Saint Thomas d’Aquin eft nommé le docteur
angélique ; faint Bonaventure, le dofteur féru-
phique ; Jean Duns ou Sc o t, le dofteur fubtil; Raimond
L u ile , le dofteur illuminé; Roger Bacon , 1e
dofteur admirable ; Guillaume Ocham , le dofteur
fingulier ; Jean Gerfon & le cardinal Cufa , U s docteurs
chrétiens; Denis le Chartreux, le dofteur extatique.
Il en eft de même d’i ne infinité d’autres ,
: dont les écrivains eccléfiaftiques font mention.
D o c t e u r , AiâA£KAAOS , eft encore le nom
d’un officier particulier de l’églife grecque , qui
eft chargé d’expliquer les écritures.
Celui qui explique les évangiles, eft nommé
dofteur des évangiles ; celui qui explique les épîtres
de faint Paul, eft appellé dofteur de T Apôtre ; celui
qui explique les pfeaumes, s’appelle dofteur dit
pfeautier. On les comprend tous fous ce titre de
di&ttrxufas qui répond à ce que nous appelions
théologal. Les évêques grecs ; en conférant ces
fortes d’offices,.impofent les mains comme dans
les ordinations. Jrév. 6c Chambers. ( G . )
D O C T O R A T , f. m. ( Hifl. mod.) > titre d’hon-
neur qu’on donne dans les univerfités à ceux qui
ont accompli le temps d’étude prefcrit , & fait les
exercices néceflaires pour être promus à ce degré»
( A . R . )
D O D AR T (D enis) {Hifl. litt. mod.) , de l’académie
des fciences, premier médecin de Louis XIV»
G u y Patin Pappelloit monfirum fine vitio, prodige
de fageffe & de fcience , fans aucun défaut 9
monflre fans vice, le mot monfire en latin , fe prenant
indifféremment en bonne ou en mauvaife
part pour fignifier tout ce q u i, foit en bien, foit
en mal, s’écarte de l ’ordre le plus ordinaire de la
nature. On a de Denis Dodart, des mémoires pour fer-’
vïr à fhifiaire des plantes ; des mémoires fur la voix,
de l’homme, & fes différer s tons ; un ouvrage
intitulé : Statica medicina Gallica. Il avoit étudié ce
qui concerne la tranfpiration infenfible, d’après les
obfervations du célèbre Sanôorius , médecin de
Padoue ; le premier jour de carême de l’année 1677,
il trouva qu’il pefoit cent feize livres & une once,
il fit le carême, comme dans la primitive églife ,
ne buvant & ne mangeant qu’après le foleii couché
; le famedi faint il ne pefoit plus que cent fept
livres douze onces; il avoit perdu en quarante-fix
jours de ce régime, huit livres cinq onces, la quatorzième
partie de fa fubftance ; il reprit le régime
ordinaire, & au bout de quatre jours il eut regagné
quatre livres.
Il obferva encore que feize onces de fan g f e
réparoient en moins de cinq jours, dans un homme,
bien conftitué.