
annales de Hollande , en yers élégiaques; p» a
encore de lui des notes fur Horace, Catulle, Ti-
î>ulle & Properce , fur Saliufie & fur Pétrone ; il
n’étoit pas moins vaillant que favant ; il défendit,
en 1574., la ville de L e yd e , contre les Efpagnols,
qu’il força d’en lever le fiége. Les Efpagnols a voient
plufieurs fois écrit aux bourgeois, pour les engager
à fe rendre; toutes ces lettres furent remifes à
Doufa, & il répondit à toutes en vers , employant
ainft fa plume à braver les ennemis, & fon épée
à les vaincre.
Doufa eut quatre fils, dignes de lui. Les deux
plus célèbres font, i°. celui quife nommoit comme
lu i, Janus, & qui mourut avant lui en 1 5 9 7 , à
vingt-fix ans; il étoit poète, mathématicien, &
avoit la garde de la bibliothèque de Leyde.
2 ° . George , qui étoit favant dans les langues,
& de qui on a la relation d’un voyage qu’il avoit
fait à Conftantinople. L
Doufa le père mourut à la H iy e en 1604, âgé
de 59 ans.
D O Y A C ( Hift. de Fr. ) Voye^ à l ’article Bou rbon
, l’article particulier du connétable de Bourbon,
Jean , mort en 1488, page '68 1, première col.
D R A C K ( F r an ç o is ) {Hiß. d*Anglet.) , vice-
jwr.iral célèbre de la reine Elifabeth, eft le premier
Anglois qui ait fait le tour du monde ; il partit
pour cette courfe en 15 7 7 , & l’acheva en 105^
jours. Il fut le fléau des Efpagnols dans les guerres
4 ’Elifabeth contre Philippe II. Il contribua beaucoup
avec le lord Howard Effingham à la deftruc-
tion de la Flotte invincible ; il enleva aux Efpagnols
plufieurs places importantes dans les iflesCanaries,
dans les ifles du Cap-Verd, dans le continent &
dans les ifles de l’Amérique. Il mourut en mer le
a8 janvier 1596, & la mer fut fon tombeau,comme
elle avoit été le théâtre de fes exploits.
DR ACON ( Hiß> anc. ) , archonte & légiflateur
d’Athènes ; fes loix, écrites avec dufang,(e\on l’expref
lion de l’orateur Demades , prononçoient également
la peine de mort contre un affaffin & contre un citoyen
convaincu feulement d’oifiveté. Il difoit
qu’il n’ayoïr pu trouver ni une peine plus douce
que la mort pour la moindre contravention aux
lo ix , ni une peine plus rigoureufe pour les plus
grands crimes :
Q u e i s p a r ia e jje fe r è p l a c u i t p c e c a ta , la b o r a n t
JJt v in t um a d verum e ft , fe n / ù s morej'qù1; r é p u g n a n t ,
A t q u ç ip fa u t i l i t a s , j u f t i p r o p i m a te r & a q u i .
Les loix de Dracon furent abrogées par Solon.
Pracçn vivoit vers l ’an 624 avant J. C.
DRAGONADE ,f. f. ( Hiß. mod. ) , nom donné
par les Calvinifles à l’exécution faite contre- e.ix
en France, en 1685. Vous îrpaverez d ns l’hif
. toîre du fiécïe de Louis X IV , l’origine du mot
J dragonade, & des détails fur cette exécution , que
I la nation condamne unanimement aujourd'hu i. En
effet toute perfécution eft contre le but de la bonne
politique, & , ce qui n’eft pas moins important,contre
la dodrine, contre la morale de la religion ,
qui ne refpire que douceur, que charité, que mi-
fericorde. Article de M. le chevalier d e J a u c o u r t .
DR AG UT - RAIS ( Hift. mod. ) , é lè v e , favori
& fuccefleur de Barberouffe dans le commandement
des armées navales de Soliman I I , qui n’é-
toient que des bâtimens de corfaires raffçmblés
fous des chefs accrédités , tels que Barberoulle 6c
Dragut. Ce dernier étoit, aufli bien que fon /naître,
un très brave homme & un efprit fécond en ref-
fources ; il eu t, comme tous les guerriers, de
bons & de mauvais fuccès , mais il ne dut les bons
qu’à lui feul. Mandé en 1565 par Soliman pour
faire avec lui le fiége de Malthe, il y fut bleffé à
mort de l’éclat d’une pierre qu’un coup de canon
détacha d’une muraille. Il étoit né dans la Natolie
de parens obfcurs, avoit commencé par être
domefiique d’un autre Corfaire.
DRAHOMIRE ( Hift mod. ) , femme d’Uratif*
' las, duc de Bohême., mère de Boleflas & de Ven-
ceflas. Si l’hiftoire de cette femme eft vraie , elle
a plus de droit à la célébrité du crime que les Fré-
dégondes & les Brunehauts ; elle engagea Boleflas
à tuer Venceflas, fon frère, qui étoit un faint; ce
. crime eft du genre de ceux de Brunehaüt, mais
Brunehaut n’avoit pas fait étrangler fa mère, ce
; que fit, dit-on, Drahornire en 929. On dit régicide
: fratricide. , fororicide , parricide même ; on ne dit
point matricide ; il fernble que malgré quelques
'exemples monftnieux de la fable, & même de l’hiftoire
, on ait perfiftè à ne pas regarder ce crime
comme poflible. Drahornire tomba dans un précipice
& fe tua.
DRAKENBERG (C hrétien - Ja co b ) ( Hift,
'■ mod.')y mourut l’an 1770 dans la 146 . année de
fon âge; il étoit refté garçon jufqu’à 113 ans, 8i
avoit époufé alors une veuve de 60 ans. Il étoit
né à Stawanger en Norvège en 1624.
DREBEL {Hift. mod. ) , hollandois, pafle pour
inventeur de l’ârt de teindre en écarlate. Sa fille
eut fon fecret, & le tranfmit à Cuffler , fon mari,
qui fjt le premier ufage de cette invention a Leyde ,
vers la fin du dix feptième fiècle.
Un autre D rebel ( Corneille ) , aufli hollandois,
;nè à Aîcmaer en 1572, mort à Lpndres en 1634,
1 pafle pour l’inventeur du thermomètre & du mi-
jerofeope , quelques-uns même difent du télefçope.
! Le premier injcrofcope,, che(fon invention , parut
en 1621. Eontana tenta vainement, trente ang.
après, de s’attribuer cette découverte.
On a de Corneille Drebel quelques traités de
phyfique, entr’autres l’ouvrage intitulé : De na-
tura efementorum.
DRELINCOURT ( C harles ) (Hift. lin. mod. ) ,
miriiftre de l’églife proteflante de Charenton , a joui
tl’une grande confidération dans les deux partis
aufli bien que le miniftre Claude. On eftime fes ouvrages
tant afeétiques que polémiques, mais on ne
les lit plus. Il étoit né à Sedan le 10 juillet 1595.
Il mourut à Paris le 3 novembre 1669. Il avoit eu
feize enfans, dont plufieurs fils, prefque tous gens
de mérite.
DRENCHES, f. m.pl. ( Hift. mod.) ; c’ètoient,
dans les anciennes coutumes d’Angleterre, des
vaffaux d’un rang au-deffus dès vaffaux ordinaires;
qui relevoient d’un feigneur fuzerain. On les ap-
pelloit autrement drengi.
Comme du temps du roi Guillaume le Conquérant
il n’y avoit point encore en Angleterre de
chevaliers, mais feulement des drenches, ce prince
fit créer ceux-ci chevaliers pour la défenfe du
pays : en conféquence Lanfranc , archevêque de
Cantorberi, fit fes drenches chevaliers , &c.
Ce fut le Conquérant qui donna le nom de
drenches aux feigneurs des terres. Un certain
Edouard Sharbourn de Norfolk & quelques- autres
feigneurs, ayant été ch a fiés de leurs terres, en
formèrent leurs plaintes devant le roi, & rçpré-
fenrèrent qu’ils n’a voient jamais pris parti contre
lu i, ce qui, après une enquête, s’étant trouvé ,
véritable, le roi les rétablit dans leurs ppffeffions:,.
& ordonna qu’ils porteroient déformais le titre de
drenches. Chambers. (A .R .')
; EROGMAN du DROGUEMÂN (Hift. mod. ).
On nomme ai-nfi dans le Levant les interprètes que
les ambaffadeurs des nations chrétiennes, réfidens
à la Porte, entretiennent près d’eux pour les aider
à traiter des affaires de leurs maîtres. Les confuls
ont aufli des drogmans entretenus , tant pour leur
propre ùfage , que pour celui des marchands de leur
nation , qui trafiquent dans les échelles du Levant,
©û des étrangers.qui y viennent fous la bannière de
cette nation-
L’entreprïfe (fes drogmans on interprètes étant
abfolument néceffaire dans le commerce du Levant
, dont le fuccès dépend en partie de leur fidélité
& de leur habileté Louis XIV , pour y pourvoir
, donna au mois de novembre *669 ,.un arrêt
de fo’n cbn.feil en forme de réglement, qui ordonne
qu’à l’^veair les drogmans & interprètes des échelles
du Levant, réfidem^-à Conflamirrople y Smyrne ,
& antres lieux, ne pourroient s.’im.mifcer dans les
fbnclions de eet cmplr)i , s’ils n’étoienD François de
nxtion , & norfimès' par une affemblée de marchands,
qui fe feroit en la - ppèfénCe- des confirls , |
entre les mains defquels ils feroient tenus de prêter
ferment, dont il leur feroit expédié aêle ea la
chancellerie des échelles.
Et afin qu’à l’avenir on pût être alluré de la
fidélité & bonne conduite clefdirs interprètes &
drogmans , fa majefté ordonna en outre par le même
arrêt, que de trois ans en trois ans il feroit envoyé
dans les échelles de Conftantinople & de Smyrne
fix jeunes garçons de l’âge de huit à dix ans , qui
voudraient y aller volontairement, lefquels feraient
remis dans les couvens des Pères Capucins
defdits lieux ; pour y être élevés & inftruits dans
la religion catholique, apoflolique & romaine, &
dans la connoifiance des langues, afin d’en former
des drogmans & interprètes.
Un an après, le même prince donna un fécond
arrêt, par lequel en ordonnant l’exécution du premier
, & pour l’interpréter en tant que befoin ferait
, il entend qu’il foit envoyé fix de ces jeunes
gens par chacune des trois premières années, afin
qu’il pût, s’ën trouver en moins de temps un nombre
fufnfant pour le fervice de la nation, fans qu’il
fût déformais befoin d’avoir récours à des étrangers
: voulant néanmoins qu?aprês lefdites trois
premières années il n’en foit plus envoyé que fix
de trois ans. en trois ans.
Les penfions pour chacun de ces éleves furenÿ
réglées à la fomme de trois cents livre s , qui feroient
payées par la chambre du commerce de
Marfeille , fur le droit de demi pourcent, appel!#
: cottimo ; à la charge par les Pères Capucins de-
Smyrne & de Conftanrinople de les nourrir &
entretenir, & les ïnflruire dans la connoifiance
des langues. Ce dernier arrêt eft du 31 oôobre
; 1670. Diélionn.-de Trév. & Chambers* ( A . R. )
DROLINGER ( C harles - Frédéric ) ( Hi/F,
litt, mod. ) , confëiller, archivifte , bibliothécaire
du margrave de Bade-Dourlach, eft au nombre des
poètes célèbres de l’Allemagne. Morten 1742.Ses-
oeuvres ont paru imprimées à Bâle en 1743^
D R O M E U S (H i ß anc.) y fameux athlète-
Paufanias dit qu’il fut couronné deux fois à Olympien
deux fois à Delphes-, trois fois à Corinthe ~
cinq fois à Némée , qu’il fut le premier athlète qui
fe nourrit de viandes,- & qu’avant lui les athlètes
n vivoierrt que de fromage ; qu’on lui érigea-un &
ftatue ouvrage du fculpteur Pythagore^
DROSSÄRT ou DROS1 ( Hift, mod. )■ Ce news
n’èft guère en ufage que dans les Pays Bas & dan»
la baffe-Saxe;on s’en fert pour défigner un bailli
ou» un officier qui rend la jnftice , & veille ai*
maintien des ioi-xdans un-certain y
DRUSILLE (nom de plufieurs fe raines trop» touv