
WKÊÊ^ÊÊÊÊ^M
a C A T
d 2 cette ville , dans la via appia, la voie apprenne.
On croit que ce font les lépulchres des martyrs :
on va en conféquence les vifiter par dévotion ;
& on en tire les reliques qu’on envoie maintenant
dans tous les pays catholiques., après que le
pape les a reconnues fous le- nom de quelque
iàint.
Plufieurs auteurs difent que c’étoient.des grottes
ou fe cachoient & s’affembloient lès premiers
chrétiens, 8c où ils enterraient leurs martys. Ces
catacombes font de la largeur de deux à trais pieds,
6c de la. hauteur de huit à, dix pour l’ordinaire,
en forme d’allée ou de galerie , communiquant
les unes aux autres , 8c s’étendant fpuvent jufqu’à
une lieue de Rome. Il n’y a ni maçonnerie ni
voûte , la terre fe foutenant d’élle-même. Les deux,
côtés de ces rues,' que l’on peut regarder comme
les murailles , fervoient de haut en bas pour mettre,
les corps des morts; on les y plaçoit en long,
irais ou quatre rangées .les unes fur lès autres, 8c
parallèlement à la* rue : on les enfèrmoit avec dès
tuiles fort larges 8c fort épaiffes., 8c quelquefois
avec des morceaux de marbre cimentés d’une
manière qu’on aurait peine à imiter de nos jours,
l i e nom du mort fe trouve quelquefois ,. mais rarement
fur lés tuiles : ojn y voit aufli quelquefois
une branche * de palmier avec cette infcription
peinte bu gravée «, ou ce chiffre X P ,.. qu’ori interprète
communément pro CJirijlo. .
Plufieurs auteurs proteftans penfent què les catacombes
ne font autre chofe que les fépulchres des.
payens, 8c les mêmes dont Fejlus Pompeius fait
mention fous le nom de puticuji ;■ 8c ils foutiehnent
en mênxe temps que quoique les anciens Romains
fuffent dans l’ufage de brûler leurs morts, cependant
ils avoient aufii coutume., pour éviter la dé-
penfè,,de jetter les corps de leurs efclaves dans
des trous en terre, 8c dé les y làiffér pourrir; que
les-Romains chrétiens voyant T enfui te la- grande
vénération qu’on avoit pour les reliques, 8c délirant
d’en avoir à leur difpofitien, ils entrèrent
dans les catacombes ; qu’ils mirent à côté des tombeaux
les chiffres ou infcriptions qu’il leur p lu t,
6c les fermèrent enfuite ,. pour les ouvrir quand’
ils en trouveraient Toccafion favorable* Ceux qui
étoient dans le fecret, ajoutent-ils , étant venus à
mourir ou à s’éloigner, on oublia ce ftratagême,
jufqu’à ce que le hafard fit ouvrir les catacombes ;.
mais cette opinion eft encore,, moins probable que
la r première*
M'. Moreau-, dans-les Tranfa£lionspkïlôfophiques\
prend un milieu entre ces deux extrémités-;!! fup-.
po.fê que les catacombes ont été originairement les
fépulchres des Romains, 8c qu’on les creufa en
conféquence de ces deux Opinions, que les omt*
jbres. haïffent la . liinfière , 8c qu’elles le plaifent à
voltiger -autour des endroits, où les corps, font
placés»
;* ïl eft certain que la première manière d’enterrer
dé-, mettre-^ les,, corps, dans des, caves ?
e A T
paraît que cette manière a paffé des Phéniciens-
chez les nations où ils ont envoyé des colonies-;,
8c que l’ufage où nous fommes , ou d’expofer lès-
corps morts à l’air, ou de les enterrer dans des,,
églifes, a été introduit d’abord par les chrétiens».
Lorfqu’un ancien héros mourait , ou qu’il étoit.
tué dans quelqu’expédition étrangère, comme le
corps étoit fujet à .corruption, 8c par conféquént
peu propre a être tranfporté en entier , on avoit
trouyé"t’expédiënt de le brûler , pour en pouvoir
rapporter les cendres dans fa patrie, 8c obliger-
ainfi fes mânes à le fuivre ;- en forte que le pays
qui avoit donné naiffànce aux morts, ne fût pas
privé de l’àvantage de leur protection: C ’eft ainfi
que la coutume de brûler les corps commença à
s’introduire ;. que par degré elle devint commune:
à tous ceux qui en. pouyoient faire la dépenfe, 8c-
qu’elle prit enfin la place dés anciens enterremens :
-les catacombes ceffèrent donc d’être d’ufage pour
les Romains, lôrfque ceux-ci eurent emprunté des
Grecs la manière de brûleries corps, 8c on ne mit -
plus en terre que les feuls efclaves.
Ces lieux quife trouvoient ainfi toutipréparés*.
étoient fort propres aux affémbléês dés premiers
chrétiens; mais jamais ceux-ci-n’auroiènt pu les
bâtnv
L’empire étant devenu chrétien, on- les afeaiir-
donna encore, jùfqu’à c e que la leélure de quelques
auteurs y fit faire de nouveau attention. Quant:
au fameux Chiffre X P , on obferve qu’il étoit déjà.
en ufage long-temps avant Jefus - Chrift. L’abbé
Beneini dit qu’il étoit compofé des deux lettres .
grecques X 3 r , fous lefquelles étoient cachés quelques
fens myftiques; mais perfonne, dit Chain-y
bers, ne les explique.
L’auteur anglois n’a rapporté cette opinionque-
pour infirmer le premier fentiment, qui veut que
les catacombes n tient férvi- qu’à la fépulture des
premiers chrétiens. Il difîîmule qu’outre le chiffre
qui ne cache aucun myftère, 8ç qui neft que
le monogramme de Jefus-Chrift , on a trouvé fur
les pierres 8c tombeaux des catacombes , des figures
d’un bon pafteur 8t d’un agneau-; ce qui né peut
convenir qu’à des chrétiens. On conclüroit mal de
là que tous ces chrétiens étoient faints ; mais pour -
peu qu’on faffe attention aux moeurs des chrétiens
de la primitive églife , on en conclura toujours ,.
avec.une certitude morale, qitae leurs offemens 8c
reliques étoient dignes de vénération. Chambers
ne fait point un crime aux payens de l’honneur
qu’ils rendoient aux cendres de leurs héros ; 8c il
tâche de rendre fufpe&es les reliques dès martyrs,
afin d’attaquer indire&ement leur culte. Les papes
ont été fi peu. perfuadés ,. que .tous*les offemens
trouvés dans les catacombes fuffent des reliques des.
faints, qu’ils ont toujours été d’une extrême référve .
à-en accorder,_ 8c à les faire confiâtes. (G).
CATA FA LQ U E j fubfi. m. I Hi(î, mod. ) échafi-
faud oui élévation c’eft une décoration d’archi-;
t e f e e ; de peinture#; dé fçulpture9 établie .fur une.-
‘lîâtlffe de charpente, pour l’appareil & la repré;
Tentation d’un tembeau que Tön élève pour les
pompes funèbres, des princes 8c des rois. Ce mot.
vient de l’italien catafiilco, qui fignifie proprement
un échafaud, & fe trouve abfolirpient confacré à
l’ufage que nous venons de rapporter. {R ) .
CATÀNOISE. ( l a ) (Voyei C a b a n e ).' ., i
■ C A T A P A C T A YM E , 1. f. {Hiß. mod. ) fête que
le s peuples du Pérou célébraient avec grande fo-
lennité au mois de dé&mbre, qu’ils appellent bayme,
8c qui eft le commencement de leur année. Cette
fête eft conficrée aux trois ftatues du foleil, nommées
apointi, clturiunti 8c intiaquacqui ; c’eft-à-dire
au foleil père , au foleil fils , 8c au foleil frère.
L ’inchoftan, Hiß. des Indes occid. { G )
C A T AP A N S , f. m. pl. {Hiß. mod. ) nom des
gouverneurs que les empereurs de Conftantùiople
envoyoient dans la Potiille 8c dans la Calabre en
Italie. Quelques fa vans tirent l’origine de ce mot
■ de varetree^., dont les Byfantins fe fervoient pour
marquer un homme d’autorité , chargé ducomman-
dement : d’autres croient que c’eft un abrège de
'jcxToi TSoiVTîHfciTo^et, apres l empereur, où lieutenant
de l ’empereur, comme nous difons vice-roi. M. Du-
cange a donné üne lifte exafte de Ces catapans,
qu’il dit être néceffaire pout l’intelligence de l’hif-
toire by fantine, 8c en fait monter le^ nombre à
Toixante-un, depuis Etienne, furnommé Maxénce,.
nommé le premier catapan fous Bafile le Macédonien
, qui commença à régner en 868 , jufqu’à
Etienne Pàtrian , qiii occupa le dernier cette dignité
en 1071, temps vers lequel 'les Grecs furent
chaffés de la Calabre 8c de la Pouille par les Nor-
' -inands.
Aujourd’hui on donne encore le nom de catapan
au magiftrat de la police à Naples. (G )
CATE L ( G uillaume ) ( Hiß. litt. mod. ) ,
•confeiller au parlement de Touloufe, auteur d’une
hiftoire des comtes de Touloufe, 8c de mémoires
du Languedoc , ouvrages eftimés comme exaéts 8c
Ta vans. Ne en 1569 ; mort en 162.Ö-
CATELLAN ( J ean d e ) {Hiß. litt, mod.),
confeiller au parlement de Touloufe , connu par
nn recueil des arrêts remarquables de ce parlement.
Mort en 1700, âgé de 82 ans.
Mademoifelle de C a tELLAN ( Marie - Claife-
Prifcille-Marguerite ) , qui remporta des prix de
poéfie à l’académie des jeux floraux, dont, nommément
, l’ode à la louange de Clémence Ifaure
a été couronnée dans cette académie, 8c qui fut
en fuite maîtreffe des jeux floraux , étoit de la même
famille, ainfi que le chevalier de Cateüan , fécre-
taire perpétuel de cette'même académie. Elle eft
morte en 1745 , à près de 84 ans.
CATER GI, f. m. {Hiß. mod.)^ c’eft le nom
tjn’on donne aux voituriers dans les états du grand-
feigrieur. Ils ont cela de fingulier, qu’au lieu qu’en
France , 8c prefque par-tout ailleurs , ce font les
’ marchands ou voyageurs qui donnent des arrhes
à ceux qui doivent les conduire* eux, leurs hardes 6c
marchandifes, les voituriers turcs en donnent au
contraire aux marchands & . autres , "comme pour
leur répondre qu’ils feront leurs voitures , ou qu’ils
ne partiront point fans eux. Dill, de comtn. tom. I l ,
p. 131. (G) , '
CATESBY (M a r c ) {Hiß. litt, mod.) , de la
fociété royale de Londres, auteur de 1'Hißoire naturelle
de La Caroline & de la Floride.
CATHERINE (Sainte) ( Hiß. eccléf.), vierge
8c martyre. On ignore, fon hiftoire. On célèbre fa
fête le, 2,5 novembre. Son culte eft ancien dans
l’églife. ' .
Les autres C a th e r i i ïe s célèbres dans l’hiftoire
fe trouveront aux noms de leurs maifons ou de
celles ‘de leurs maris , ou enfin aux noms, qu’elles
ont illuftrés, 8c par Tefquels elles font le plus
connues.
CATILINA ( L u c iu s ) {Hiß. rom.). La conjuration
de Catilina eft fi connue par Sallufte 8c
par les fameufes catilinaires de Cicéron, qu’un
diftionnaire ne peut rien apprendre fur ce point
aux lefteurs les moins inftruits ; il en fera d’ailleurs
parlé aux articles C ic é r o n , C é th é g u s , L ent
u lu s , 8cc.
Ce faméùx coupable avoit préludé par des crimes
particuliers au crime public qu’il commit contre
la patrie ; nul n’a mieux prouvé, que des crimes
toujours précèdent les grands crimes. Le meurtre,le
v o l , le v io l, le facrilège -fnfênt les effais de fa
jeuneffe ; ibique juventutern fuam exercuit. Il fut ac-
cùfé publiquement d’un incefte avec une véftale ;
épris d’amour pour Aurélia Oreftilla, qui refufoit
de l’époufer, parce qu’il avoit un fils d’un premier
li t , on croit qu’il fit périr ce fils pour lever cet
obftacle 8c fatisfaire fa paflion. Il avoit de la naif-
fance ôc des taiens , dont Cicéron lui reproche
éloquemment 8c juftement l’abus dans Rome Jduvéei
Vous, l’ éternel appui des citoyens pervers*
Vous, qui de nos autels fouillant les’privilèges,
-Portez jufqu’au lieux faints vos fureurs facrilèges»
Qui compte? tous yos jours , & marquez tous vos pas
• Par. des plaifirs affreux ou des aflalTmats ,
Qui favez tout braver, tout Ofer & tout feindre ;
Vous enfin qui fans mol leriéz peut-être à craindre.
Vous avez eotr.ompu tous les dons précieux
t^ue poùr un antre ufage ont mis en vous les dieux ;
. Courage , adrelTe , efprit, grâce -, fierté fublime ,
Tout , dans votre amp a\e.igle ,-eit Tinflrumen^du crime»
On oeut tomparér cè portrait au portrait fameux
8t fi foivent cité, que Sallufte a fait de Catilina;
on verra que le portrait fait par M. de Vôltaire a ,
de plus qüè l’autre , le mérite : T°. d'être en aftion ;
2.°! de ne pas être , ou du moins de ne pas paraître
fait exprès, mais d’être un difeours que Cicéron
doit tenir à Catilina, 8c de ne peindre celui-ci que
par des traits que la fituation 8c le moment doi-
| vent naturellement fournir au perfonnage qui parle;