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Là , fon exemple nous retrace
Ce que peut, fidèle à la grâce ,
Un coeur de fon falut touché.
Pour moi, je crois encor l'entendre »
3e crois le voir plein de fa fo i, .
Et qu’il s’élève de fa cendre
Une voix qui s ’ a d r e f f e à moi :
» Infenfé, que veux-tu donc faire ?
» Du monde efc^ave volontaire ,
» Veux-tu mou rir dans tes liens ?
» Et pour un faux bien qui t’amufe,
» Que ce monde ingrat te refufe ,
Renoncer à tous les vrais biens?
FILTCAIA, ( V in c e n t DE ) ( Hifi. litt, mod. )
fenateur de Florence, poète italien eftimé. On a
fes poéfies en 3 volumes in-12. On trouve fa vie
& fon éloge dans jCrefcimbeni. Il étoit de l’académie
de la Crufca & de celle des» Arcades. Né à
Florence en 1642. Mort en 1707.
F I L L E A U , ( J ea n ) profeffeur en droit &
avocat du roi à Poitiers, ennemi des janféniftes,
eft connu -par la relation de la fameufe affemblée
de Bourgfoataine, qui n’eut jamais lieu , & dont
l’objet, dit-il, étoit de chercher les moyens de
renverfer la religion & d’établir le déifme ; &
c’étoient meilleurs de Port-Royal qui étoient ac-
cufés de ce projet. Les jéfiiites adoptèrent cette
calomnie , & tâchèrent de l’accréditer. On a beau-1
coup écrit de part & d’autre fur cette chimère. :
Ftlleau a laiffé d’autres ouvrages, qui du moins
n’étoient point calomnieux , auffi font-ils refiés
obfcurs. G’eft une hiftoire de i’univerfité de Poitiers,
un recueil d’arrêts notables du parlement de Paris ,
& c . Mort en 1782.
FILLEAU ( J e a n ) de la C haife . (V o y . C h a is e .)
FILS DE LA TERRE. ( Hiß. mod. ) Dans l’uni-
verfité d’O xford, c’eft un écolier qui , aux ades
publics , a la commiflion de railler & fatyrifer les
membres de cette univerfité , de leur imputer
quelques abus, ou corruption naiffante : c’eft à
peu près la même chofe que ce qu’on nommoit
paranymphe dans la faculté de théologie de Paris.
( G )
FINÉ, ( O ron c e ) (Hiß. litt. mod. ) nommé
profeffeur de mathématiques au collège roy al, par
François I , vers l ’an 15.32, eft regardé comme le
reftaurateur, on pourroit même dire l’inftaurateur
de l’étude des mathématiques en France. Il avoit
pourtant trouvé la quadrature du cercle, ainfi que
Jofeph Scaliger, chofe bien pardonnable alors.
Il étoit fils d’un médecin de Briançon ; il étoit du
même âge que François I ; né comme lui en 1494.
Il avoit pris des degrés dans l’uniyerficé de Paris,
F I N
Il joua, dans l’affaire du concordat , un rôle qui
lui attira la prifon. Il y languit plus de fix ans,
au bout defquels l’umverfité obtint fa délivrance
d elà régente, pendant Tabfence de François 1 :
Il prit depuis pour devife :
Virefcit vulnere virtus.
Penfée dont le fens général eft : la vertu qui a
foujfert n'en a que plus d'éclat.
Les leçons publiques de mathématiques qu’il
donna d’abord au collège de maître Gervais, l’ayant
fait connoître avant ageufement, le firent nommer
pour enfeigner cette fcience au collège royal ; il fe
fit un grand nom ; mais il vécut & mourut pauvre.
On dit que la douleur de n’avoir pu rien obtenir
pour fa famille, avança fes jours ; il avoit cinq
enfans mâles &une fille. Sa femme, Dionyfia Candida
, ( Denyfe Lé Blanc ) , avoit de lVfprit & de
la beauté ; à la mort de fon mari elle refta chargée
de ces fix enfans & accablée de dettes. Cependant
la réputation de Fine fervit, après fa mort, à cette
famille dèfolée, & lui procura des reflources. On
t rouve le catalogue des ouvrages de Fine dans l’hif-
toire du collège de Navarre de Launoy, & dans le
P. Nicéron ; ils font peu connus aujourd’hui, grâce
aux progrès des mathématiques. Fine inventa di-
verfes machines qui furent, dans le temps,un grand
objet de curiofité. Il mourut le 6 oétobre 1555.
F IS C , ( T resor - p u b l i c ) Hiß. anc. &
mod. ) en latin fifcus, eerarium. Le prem:er mot
fe dit proprement du tréfor du prince, parce
qu’on le mettoit autrefois dans des paniers d’ofier
ou de jon c , & le fécond du tr e fô r de l’état.
A Rome, fous les premiers empereurs, on
appelloit (zrarïum, les revenus publics , ceux de
l’épargne, deftinés aux befoins & aux charges de
l’état; & on nommoit fifcus, ceux qui né regàr-
doient que l’entretien du prince en particulier £
mais, bientôt après , ces deux mots furent confondus
chez les Romains, & nous avons fuivi leur
exemple. Aufli le diélionnaire de Trévoux définit-il
le fifc par tréfor du roi; ou du royaume indifféremment
: car, ajoute ce diâionnairë, la différence
de ces deux chofes que l’on remarquoit dans le
commencement de l’empire romain , ne fe trouve
point en France. Il n’y a que trop d’autres pays
où le tréfor du prince & le tréfor public font des
termes fynonimes. Du mot fifc, on a fait confifquèr,
confifcare , bona fifco addicere, par la raifon que
tous les biens que les empereurs confifquoient ,
appartenoient à leur fifc), & non point au pblic.
Les biens de Séjan, dit Tacite (annal, liv. V )
furent tranfportés du tréfor public dans le fifc de
l’empereur. L’ufage des confifcations devint fi
. fréquent, qu’on eft fatigué de lire dans l’hiftoire
de ce temps-là, là lifte du nombre infini de gens
'dont les fucceffeurs de Tibère confifquèrent le$
F I S
bien?. Nous ne voyons rien de femblable dans nos 1
hiftoires modernes; on n’a point à dépouiller des
familles de fénateurs qui aient ravagé le monde.
Nous tirons du moins cet avantage, dit M. de
Montefquieu, de la médiocrité de nos fortunes,
-qiï’elles font plus sûres ; nous ne valons pas la
peine qu’on confifque nos biens : & le prince .
qui les raviroit, feroit un mauvais politique.
Lz fifc des pontifes s’appelloit area; & celui
qui en avoit la garde, étoit honoré du titre dW-
carius , comme il paroît par plufieurs inferiptions
recueillies de Gruter, qu’il ne s’agit pas de .tranf-
crire ici. Art. de M. U Chevalier Dp J au court.
FISCHER ou FISHER. ( Je an ) ( Hiß. d>Anglet. )
Henri VIII, roi d’Angleterre, qui perfécutoit à la (dis
.& les catholiques & les proteftans, faifoit trancher
la tête à ceux qui refufoient de reconnoître fa fupré-;
marie*. Le cardinal Fifcher , évêque de Rochefter,
favant d’une vertu auftère, vieillard vénérable,
qui avoit été fon précepteur, fut une de fes vi&imes.
Il fut que le pape Paul III lui enyoyoit le chapeau
de cardinal : qu'il envoyé, dit-il, ce chapeau quand il
■ voudra; la tête à laquelle il le defiine , ny Jera plus
pour le recevoir. Tel étoit Henri VIII. Fifcher reçut
le coup de la mort le 21 juin 1535. Ses oeuvres
ont été publiées en 1597, en un volume in-folio.
Il paffe pour un des bons controverfiftes du temps.
Marie Fifcher, de la religion des quakers, alla
-prêcher le quakérifme à Conftantinople & à la
cour même de Mahomet I V , elle fut renvoyée
avec mépris par les Turcs , mais reçue avec transport
par les zélés de fa feâe.
FISCHET ou FICHET , ( G u il l a um e ) ( Hiß
litt. mod. ) homme d’un mérite reconnu pour fon
temps ( qui étoit le quinzième fiè c le ) , reftaurateur
de l’éloquence & de la bonne latinité dans
les écoles françoifes , avoit fait une rhétorique
dont M. Gibert parle dans la fienne. Ce fut lui
qui fit venir à Paris , vers l’an 1470 , ces trois
fameux imprimeurs de Mayence , Martin Kràntz,
Ulric Géring & Michel Friburger , qui donnèrent
à I3 France l’art de l’imprimerie & fes premiers
livres imprimés. Fifchet étoit reôeur de l’univer-
fité ; lorfque, dans la guerre du bien pubic
Louis XI envoya un ordre d’armer les écoliers
pour la défénfe de la v ille , Fifchet s’y oppofa ,
& réclama les privilèges de l’nniverfité : Louis
céda, mais il fe vengea dans la fuite, & obligea
fifchet de for tir du royaume. Fifchet s’en alla à
Rome avec le cardinal Beffarion : le pape Sixte IV
le combla d’hpnn.eurs f & le fit fon çamérier.
FITZ , vieux mot françois qui, à la lettre, fignifie
fils. On ajoute ordinairement ce terme au nom
des fils naturels des rois d’Angleterre, comme-
^ames fitç.roi , duc de Grafton; Jacques fit^f
famçs , duc de Berwik , &ç,
F I T ypf
En Irlande, plufieurs familles portent ce titre
de f i t { devant le nom de leur famille, comme
les ƒ /ç-Morits, les j?/^-Gerald , & d’autres.
Les Mofcovites ont employé dans le même
fens le mot urit^, qui répond à f i l s , mis après
le nom de leur père; ainfi le czar Pierre I, eft
appellé P ie r r e A le x io - w i t^, c’eft - à - dire, P ie r r e
f i l s d ’A l e x i s ; & fon fils étoit nommé A l e x i s
P e t r o -w it ç , c’eft-à-dire A l e x i s fils de P ier r e. On le
nommoit encore le C {a r -iv itç , ou f i l s d u c ça r%
Chambers. ( G )
FITZ-JAMES, Voyei.BERWICK.
FIZES , ( A n t o in e ) médecin célèbre de
Montpellier, & qu’on appelle Ÿhyppocrate de cette
-, ville. On a de lui un traité latin des fièvres , qui
a été traduit en françois. Il a beaucoup écrit fur
différentes parties de la médecine ; il mourut en
1765 , à Montpellier fa patrie. Sa vie a été publiée
la même, année par M. Eftève.
FLAGELLANS, f. m. pl. ( Hifi. mod. ) nom
qui fut donné dans le treizième fiècle à certains
pénitens qui faifoient profeflïon de fe difeipliner
en public aux yeux de tout le monde.
Les auteurs s’accordent affez à mettre le commencement
de la feéle des Flagellans vers l’an
1260 , & la première fcène à Péroufe. Un certain
Rainier, dominicain , touché des maux de l’Italie
déchirée par les fa&ions des Guelphes & des
Gibelins, imagina cette forte de pénitence pour
défarmer la colère de Dieu. Les fe&ateurs de ce
dominicain alloient en proceflion de ville en ville
& de village en village, le corps nud depuis la
ceinture jufqu’à la tête, qui étoit couverte d’une
efpèce de capuchon. Ils portoient une croix d’une
main , & de l’autre un fouet compofé de cordes
noueufes & femées de pointes , dont ils fe fouet-
toient avec tant-de rigueur , que le fang décôuloit
fur leurs épaules. LCette troupe de gens étoit précédée
de plufieurs prêtres, montrant tous l’exemple
d’une flagellation qui n’étoit que trop bien imitée.
Cependant la fougue de ce zèle infenfé com-
mençoit à tomber entièrement, quand la pefte,
qui parut en 1348, & qui emporta une prodi-
gicufe quantité de perfonnes, réveilla la piété ,
Bc fit renaître avec violence le fanatifme des
Flagellans , qui pour lors paffa de la folie jufqu’au
brigandage , & fe répandit dans prefque toute
l’Europe. Ceux-ci faifoient profeffion de fe fouetter
deux fois le jour & une fois chaque nuit; après
quoi ils fe proftçrnoient en terre en forme de
croix , & crioient mileriCorde. Ils prétendoient
que leurs flagellations uniffoient fi bien leur fang
a celui de Jefus-Chrift , qu’au bout de trente-
quatre jours ils gagnoient le pardon de tous leurs
péchés, fasis qu’ils enflent beloin de bennes oeuvres,
; ni de s’approcher des facremens. Il s-le portèrent
F f f f z