
rjo C H O
1667; à l’expédition de Candie, en 1669 ; à Celle
de Hollande, en 1672 ; à la bataille de Senef,
en 1674; fous les maréchaux de Créquy & de
Rochefort, en 1675 ? f°us le maréchal de Luxembourg,
en 1676; au liège de Fribourg, en 1677;
au combat de Rhinfeld, en 1678;. au combat de
Minden, en 1679. En 16S2, l’éleâeur de Cologne
l ’ayant demandé au roi pour général de Tes troupes
contre les Liégeois , il les fit rentrer fous l’o-
béiflance de cet éleâeur. Il fervit encore, en 1690,
fous le maréchal deL orges, & en 1692, fous le
maréchal de Bellefonds : il fut fait maréchal de
France le 27 mars 1693. On ne fera pas étonné
qu’il n’ait eu la croix de foint Louis qu’après le
bâton de maréchal, quand on fe rappellera l’époque
de l’inftitution de l’Ordre de faint Louis, qui
n’eft que de cette même année 1693. Dans la fuite
de cette guerre, il eut différens commandemens.
Il mourut doyen des maréchaux de France le 15
mars 1 7 1 1 , à 78 ans.
La maifon de Cftoifeul a aufft fourni à l’églife
des prélats diftingués par leurs vertus & leurs-
lumières. Le plus célèbre eft l’évêque deTournay,.
mort en 1680. Nous ne pouvons mieux faire con-
noître tout le mérite de cet excellent évêque,
qu’en rapportant fon épitaphe, telle que nous la
trouvons dans le journal des Savans du 27 février
16 90, quoiqu’elle ne foit pas d’un goût parfaitement
pur. Nous dirons feulement ic i, en faveur
de ceux qui n’entendent pas le latin, qu’avant
d’être évêque de Tou rnay, il l ’avoit été vingt-
quatre ans de Comminges ; que dans les fréquentes
vifites de ce diocêfe, qu’il aimoit à faire, parce
qu’il en fentoit l’utilité, fon zèle le portoit, à
travers les glaces & les neiges, dans les lieux les
plus inacceffibles des pyrénées , pour en connoître
les habitans & leur infpirer des moeurs honnêtes
& chrétiennes ; que dans une année de difette ,
il nourrit prefque feul, à lès dépens, le troupeau
confié à fes foins ; que dans un temps de contagion
, il brava tous les dangers pour porter aux
malades les fecours Ipirimels 5c temporels, jufqu’à
ce qu’atteint lui-même par le mal, il fut près d’y
fuccomber ; que portant, avec la plus faine doctrine
, le même efprit de bienfaifance &
de charité dans les difculfions théologiques , il fut
employé plusieurs fois à pacifier les troubles du
janfénifme, &c. Tels font en fubftance les principaux
faits rapportés dans l’épitaphe ajoutons-en
un qui n’eft pas dans l’épitaphe , c'eft que ce fut
d’après le rapport fait par M. de Choifeulk FalTem-
bîée du clergé de 1682, que s’établirent les quatre
fameufes propofitions qui font actuellement la bafe
de notre droit canonique, fur les bornes des deux
puiffances, ainfi que fur l’autorité du pape & du
concile.
Voici l’épitaphe :
Reverere, quifquis lejgis, m hocoptimi prafulis fepulcfro
Perennem. ipjîus vinutis jlatïonem,
c H O
Hîc fitus e(l
Gilbertus de Choifeul düPleJßs-Praßini
Convenarumprimb ,.dein Nerviorum epifcopus y
Cujus folum nomen elogium Tadol'efcentiapia inflituttoy
Juventus emditto , feneSlus fapientia, vita religio
Regimen ratio, tabor delicïas ßßalus populîÇupremalcx
Olices ßimulus , Jcripta & condones, quotidians
exercït'atioy
Heterodoxorum doEta conviêtio lu dus , ßncera conver-
ß.o f cop us ;
Mors demùm meta patientia, mercesfanêtimonia r
Corona jufiitia.
Generis fplendorem inquirïs F
Nidlüm in Campanis aut antiques, aut bellicoßus ,.autr
illußrius ;
Regii quippè Capetiorum fanguinis ajßnitate decoratunt
Avos habuit àfex faculis Gallia proceres & hero as y
Deinde comités, duces pares y & ßipremos caßrorum
prafeêtos ,
In his fratrem, nomine & rebus geflis ver'e Ccefareml
Antiflitis labor es percun&aris ?'
Diacefanorum faluti fua profudit ,.ßefe devovit}. .
Vifus ßapius reptare per Pyraneos rupibus invios ,
nivibus hifpidos,
Ut ex femi-barbaris timoratos piis- dbcumentis efßceret
orthodoxos,.
Gmnem Convenarum regionis plebem 9.fame aViter in*-
terituram,
Toto fere anno, emptd are proprio annondfußentavity.
Peßis lue aßliEla ubicunque privati paflores, aut morba.
Enecati,aut metufugati, defuere ,* ipje per femet ad-
fuit verbo,
Ope,. remediis, facramentis ,\ bonußque paßbr adeo
animam
Pofuit , ut cmtagio correptus in extremis egerif,
Omnium ardinum precibus redditus..
Clerum utrobique moribus inßruxit , legibus omavit,.
A d virtutem & do&rinam feminariis, voce , exempté-
perdttxit,
Domosepißcopales quatuor run ,. & in urbe, autßqual-
lidas, aut corruentes y
Mira foliditate , nitore, magnificentid, reßauravit £
expolivit, ampliavit.
DeceJJit Panßis9,attritusßudiisy vigiliis , concioriibus\
peregrinationibus,.
Ex fummo fuerum amore exantlatis ,
Annos natus prid., Cal. Januar, 16poi
Utriußque epifcopatus 47.
Prafuli de D eo, rege, bene merito adprecarel
Le cardinal de C h o is e u l , Antoine-Cleriadus *
de la branche de Choißeul - Beaupré, mort depuis
quelques années, a laifle aulîi une grande réputation
dans le clergé.
Les branches aujourd’hui fubfifiântes de la mai-«
fon de Choifeul, font,
C H O
1 ° . Celle des barons de Beaupré, dont les chefs
afluels f o n t , Etienne-François, pair de France ,
jninifli-e d’état, chevalier des ordres du r o i , lieutenant
général de fes armées , chevalier de la toi-
fon d’o r , gouverneur & lieutenant-général de la
province de Touraine, grand-bailli d’Haguenau,
ci-devant colonel du régiment des gardes Suiffes,
fecrétaire d’état des affaires étrangères , de la
guerre, de la marine, & c ., en un mot, M. le
«lue de C h o is eu l .
Et M. le maréchal de Stainville, fon frère.
D e cette branche de Beaupré font iffues celle
de Sommeville, qui fournit aujourd’hui un lieutenant
général ( M. le comte de C h o is e u l ) , &
deux maréchaux-de-camp , M. le marquis de
C h o iseu l , chef de la branche, & M. le vicomte
de C h o is e u l , fon oncle.
Celle d’Aillecourt, dont les chefs font Marie-
Cabriel-Florent-Augufle de Ch o is e u l , ambaffa-
deur à Conftantinople , qui remplit avec gloire la
carrière des armes, celle des négociations , celle
des lettres, celle des arts : il eft l’un des quarante
de l’académie françoifè , un des affociés de 1 académie
des inferiptions & belles-lettres: le Voyage
pittorefaue de la Grèce eft un beau monument de
fon amour courageux pour les arts, de fes vaftes
connoiffances, de fou éloquence & de fes lumières.
Michel -Félix de C h o iseu l d’Aillecourt, fon
frère, meftre-de-camp en fécond du régiment de
iGuienne.
Et Claude-Antoine-Clerîadus, leur oncle, lleu-
tenant-générel des armées du roi, dont le fils ,
meftre-de-camp en fécond du régiment de la Rochefoucauld,
a époufé la fille dit maréchal de
Stainville , & eft en conféqttence défigné duc &
pair après M. le duc de Choifeul.
Enfin celle de Meufe, dont le chef eft Maximi*
lien-Claude-Jofeph de C h o is eu l -Meuse, maréchal-
de-camp.
La branche de Chevigny, dont le chef eft
Céfar-Gabriel de C h o is eu l , duc de Praflin, pair
de France, miniftre d’état , chevalier des ordres
du ro i, lieutenant-général de fes armées , & au fouvernement des huit evêches de la Häute &
laffe-Bretagne , ci - devant fecrétaire d’état des
affaires étrangères, puis de la marine, & c .I lfu t
fait duc de Praflin en 17 6 s , & cette époque eft
une époque de bonheur pour la France; c’eft
celle d’une paix néceffaire & fouhaitée, due aux
foins de M. le duc de Praflin, paix la plus folide
& la plus durable dont la France ait joui depuis
le miniftère pacifique du cardinal de Fleuri, paix
qui s’eft étendue jufques fur deux règnes, & dont
les murmures de l’Angleterre , qui la regardoit
comme défavantageufe' & déshonorante pour elle
( murmures conftgnés dans tous les papiers publics
du temps-) , ont fuftifamment faitl’èloge.
Henaud-Céfar-Louis, vicomte de C h o is eu l ,
.maréchal-de-camp, ci-devapt ambaffadeur à Naples,
C H O 13 r
fils de M. le duc de Praflin, a plufieurs fils, dont
deux-, favoir, Antoine-Céfar deC h o is e u l , comte
de Praflin , &Guy-Hyppolite de C h o is eu l » forment
déjà deux branches diflinâes , étant marié*
l’un & l’autre, & ayant des enfans.
. 3q. La branche des feigneurs d’Eguilly & de
Buflières, de laquelle eft M. le baron de C h o i -
SEUL ( Louis-Marie-Gabriel-Céfar ) maréchal-der
camp, ambafladeur à Turin.
CHOLET ( J e a n ) (Hiy?. mod.)9 cardinal, fondateur
du collège de fon nom à Paris , mort en
1293. Sa fondation n’eut fon exécution qu’en
1293. Ce cardinal eut une grande part aux affaires
de fon temps, fur-tout fous le pontificat de Martin
I V , & le règne de Philippe-le-Hardy ; il fut
fait légat en France , & contribua beaucoup à engager
Philippe dans une guerre contre le roi d’Ar-
ragon, pour punir l’attentat des vêpres Siciliennes ,
& foire valoir la donation que le pape avoit faite
en conféquence à Philippe-le-Hardi pour Charles
de Valo is , fon fils , des états du roi d’Arragon.
Cette guerre étoit une fuiter de celle qui conti-
nuoit toujours entre la première maifori d’Anjou
& la raaifon d’Arragon , relativement à la Sicile.
Philippe-le-Hardi mourut dans le cours de cette
guerre, qui continua encore fousPhilippe-le-Bel, &
c’ètoitaux dépenfes de cette même guerre que le cardinal
de Cholet avoit deftinê les fonds qui, après
la paix, furent employés, par fes exécuteurs tef-
tamentaires, à conftruire & doter le collège de
Cholet. C e cardinal, qui avoit été chanoine de l’é-
glife de Beauvais, fut enterré dans l’églife de Saint-
Lucien de Beauvais ; on voyoit autrefois , fur fon
tombeau, fa ftatue, qui, étoit d’argent maflif, &
enrichie de pierres prècieufes; on la vendit pour
rebâtir l’églife brûlée en 1346 par les Anglois.
Le maufolée du cardinal de Cholet eft aujourd’hui
d’argent doré ; on y lit fon épitaphe en vingt mau*
vais vers latins.
Le cardinal étoit d’une bonne & ancienne famille
françoifè , qui tiroit fon nom de la ville de
Cholet en A n jou, qu’elle pofledoit de toute an*
cienneté. André de C h o l e t , bifaïeul du cardinal,
s’établit en 1100 à Abbeville ; il prenoit le titre de
chevalier.Hugues, fon fils, aïeul du cardinal, fut
élu premier échevin d’A bbeville, par délibération
du 5 juin 1184. Oudart, fon fils, père du cardinal
, acquit la ièigneurie de Nointel en Beauvoifis,
& s’y retira.
D ’A ndré, bifaïeul du cardinal, font sdefeendus
les C h o l e t qui fubfiftent encore aujourd’hui, &
dont une partie habite le Barrois, une autre par*
tie la Provence. On çompte*parmi Leurs aïeux des
perfonnages diftingués par leurs fervices, entre
autres, Simon de C h o l e t , chevalier, attaché à
Charles de Valo is , qu’il fuivit en Italie & dans
toutes fes expéditions ; il fervit avec éclat fous les
trois fils de Pbilippe-le B e l, & fous Philippe de
Valois. Il étoit petit-fils, par fa mère, d’un grand-
maître des arbalétriers de France.
R 2