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avant votre majeflé, répondit l’aftrôlogue. Si cet af-
trologue que l’hiftoire ne nomme pas, étoit Angelo
• Cattho, on ne peut nier que celui-ci ne fut un
homme d’une grande préfence d’efprit.
CATULLE ( Ca i v s -V a l e r i v s Ca t v l l v s }
( Hifi. litt. une. ) , poëte latin très-connu , né a
Vérone l’an 86 avant J. C. Il eft au premier rang
parmi les poëtes érotiques, & il eft imprime avec
Properce & Tibulle dans une multitude d’éditions:
on a dit de lui : Qui écrit comme Catulle, vit rarement
comme Caton; mais il ne l’entendoit pas ainfi, car
il prétendoit que la perfonne du poëte devoit être
chafte & pure, mais que ce devoir-là ne s’étendoit
pas jufqu’à fes vers.
jNam caftum ffte decet piurn po'ium
Ipfum j verficulos nihil necejfe eft 3
Qui tàm denique habentfalem & leporem *
Si Jint molliculi & parum pudici ,
E t quod pruriat incitare poffînt.
- Il a Immortalifé & diffamé, fous le nom de
Lesbie, la maîtreffe qu’il a le plus aimée, & dont
le vrai nom étoit Clodia ; on croit qu’elle étoit fremde
Clodius, ce grand ennemi de Cicéron.
Catulle avoit fait des épigrammes contre Céfar
qui s’en vengea en grand homme en lui offrant
fon amitié, en lui demandant la fienne. On a des
oeuvres de Catulle différentes traduâions qui ne
doivent pas empêcher d’en entreprendre une
nouvelle. Ce poëte mourut l’an 57 avant J. C.
l’année oh Cicéron qui étoit de lès amis , revint
de fon ex il, ou plutôt on ne s’accorde pas fur le
temps de fa mort.
CATURS ( Hiß. moi. ) , nom que les habitans
du royaume de Bantam en A fie donnent a leurs
vaiffeaux de guerre , dont la proue eft recourbée
& po in tue, & dont les voiles font faites d’herbes
& de feuillages entrelacés ( A R ) .
C A T Z ( Ja c q u e s ) C H,fl- mod- ) > Penfionnaire
& garde des fceaux de Hollande & de Weft-
frife , ambaffadeur en Angleterre du temps de
Cromwel, négociateur habile, eft d’ailleurs auteur
de poéfies eftiméesdans fon pays. Né en Zelande
en 1577, mort dans fes terres en 1660, fes oeuvres
plufieurs fois imprimées en toute forte de formats,
l’ont été pour la derniere fois en 17 16 , en z vol:
in-folio.
C A V A D E S , Voyet^ C a b a d e .
C A V A G N E S & B r iq u e m a u t . {Hifi.deFr.) 3
hors joignons enfemble ces deux hommes comme
ils furent unis pendant leur v ie & à leur mort.
Pendant les guerres civiles & religieufes du règne
affreux de Charles I X , le v ieu x Briquemaut étoit
maréchal-général de camp dans le parti proteftant;
Arnauld de Cavagnes ou de Cabagnes, e toit chancelier
de la caufe ; c’ eft ainfi qu’on le nommoitdans le parti;
tous deux étoient vertueux. Brantôme rapporte que
jBricquemaut3 homme dro it, uniquement zélé pour
fa religion, entendant le prince de Condé parler de
C A V
régner , lui dit: a Monfieur, c’eft la religion qui
» nous raffemble, & non l’ambition, prenons le
» parti de dieu, autrement je me retire n.
Après le maffacre de la faint Barthélemi , on
joignit les fupplices aux affaflinats : Briquemaut &
Cavagnes- ayant été pris vers ce temps , furent
pendus à la place de Grève ; le roi & la reine-
mère voulurent les voir mourir des fenêtres de
l’hôtel de ville; « & d’autant, dit Brantôme, qu’il
j> étoit nuit à l’heure de l’exécution, le roi fit al-
» lumer des flambeaux pour les voir mieux mourir
» & contempler mieux leurs vifages & conte-
» nances, ce que plufieurs, ajoute Brantôme, ne
>7 trouvèrent beaux.
Une autre chofe qu’on ne dut pas trouver belle,
c’eft que Charles IX & fa mère obligèrent le roi
de Navarre qu’ils tenoient alors en leur pouvoir,
de fouiller fes regards du fupplice de fes amis: ce
font-là de ces chagrins qu’on n’oublie pas & de
ces infultes qu’on ne pardonne pas.
Le vieux Briquemaut parut montrer quelque foî-
bleffe; pour fauver fa v ie , il offrit d’indiquer un
moyen infaillible de prendre la Rochelle qu’on
avoit réfolu d’afliéger & qu’on afliégea l’année fui-
vante (1 5 7 3 )? c’étoit trahir fègjHreres. On n’accepta
point fon offre, foit qu?p|Tne crût pas à font
moyen infaillible, ou qu’on eûtretolu fa mort ; mais
comme on avoit fur-tout à coeur de calomnier
l’amiral de Coligny,pour fe juftifier de l’avoir égorgé
(exemple qu’on tenoit de Néron, qui, en affafli-
nant fa mère, l’accufoit d’avoir voulu l’affafiinef
lui-même } , on exigea de Briquemaut & de Cavagnes
qu’ils révelaffent jufqu’aux moindres particularités
de la prétendue confpiration de CoÛgny dont on
foutenoit qu’ils a voient été les complices. Briquemaut
voyant alors à quels monftres il avoit à faire,
& quel lâche menfonge on attendoit de lu i, re-
! trouva tout fon courage; il étoit .encore animé par
les exhortations de Cavagnes, qui, les yeux levés
vers le ciel & récitant des pfeaumes, n’interrompoit
fes prières que pour lui montrer la palme du martyre
, & lui difoit, Mon ami, le même principe qui
nous a infpiré tant d’ intrépidité dans tant de combats ,
ne peut-il nous infpirer un moment de confiance ? Ils
périrent noblement d’une mort infâme qui ne déf-
honora que leurs bourreaux.
C A V A L C AD E , f. f. ( Hifi. mod. ) marche
pompeufe de cavaliers, d’équipages, &c. qu’on fait
ou pour fe montrer, ou dans une cérémonie , ou
pour orner un triomphe, dans une entrée publique,
ou dans d’autres occafions femblàbles ( G ) .
CAV A LC AN T I ( Hifi. litt. mod. ) , eft le nom
de deux hommes de lettres affez célèbres ; l’un au
treizième fiècle, l’autre au feizième. Le premier
( Guido ) , poëte & philofophe, élève de Brunetto
Latini qui fut aufii le maître du Dante, mourut
en 1300, laiffant en profe des règles pour bien écrire,
règles toujours plus aiféès à donner qu’à fuivre;
& en vers des lonnets & des can\oni.
I Le fécond ( Barthelemi ) , né à Florence en 1503,
employé
c AV
«mptoyé dans les affaires par le pape Paul III & le,
roi' de France Henri I I , mourut à Padoue le 9 décembre
1562, laiffant fept livres de rhétorique K
un ouvrage de politique intitulé : Commentaire au
meilleur état d'une république.
CAVALIER ( Jean ) ( Hift. de Fr.),, eft un de
ces hommes d mt la gloire eft toujours intereffante,
parce qu’elle e$.uniquement leur ouvrage & qu’elle
montre ce queA’homme peut devenir par foi-même,
fans naiffance, fans fortune, fans appui: c’eft de
Cavalier qu’on a pu dire ce que l’empereur Claude
difoit de CurtiusRufus: Mihï videtur CurtiusRufus
ex fe natus ; c’eft. lui qui pouvoit dire :
- Je ne dois qu’à moi feul toute ma renommée,
Il eft vrai qu’il fut fécondé par le fanatifnm des
rebelles des Cévennes, mais ou il fut le faire naître,
ou il fut en profiter & le diriger. De fils d’un payfan,
de garçon boulanger , il devint general d’armée &
chef de parti. Le maréchal de M ontrevelnevit dans
Cavalier qu’un rebelle infolent qu’il falloit punir, &
©n ne doit pas beaucoup l’en blâmer : le maréchal
de Villars vit dans ce même. Cavalier un homme de
mérite avec lequel il fallpit traiter , & on doit l’en
louer beaucoup. D ’ailleurs la caufe de Cavalier
étoit, finon la meilleure, du moins b? plus inté-
reffante, il dèfendpit des opprimés, Les proteftans
des Cévennes étoient des rebelles, mais on les avoit
forcés de l’être ; ce font les perfécuteurs qui font les
vrais ennemis publics ; c’eft toujours à eux qu’il
faut s’en prendre & du mal qu’ils font & de celui
qu’ils font faire, en pouffant les hommes au dé-
fefpoir.
; Cavalier fit pofer les armes à fon parti, & on
fui permit de lever un régiment dont il feroit colonel,
Ce traité eft de l’année 1704.
: On dit que lorfque Cavalier vint à Verfailles,
après le traité , Louis XIV parut le dédaigner beaucoup
& rougir d’avoir été réduit à traiter pour ainfi
dire de couronne à couronne avec un tel homme;
c’étoit la jufte peine d’avoir perfécuté, Louis XIV
ne devoit fe repentir que d’avoir tourmenté fes
fujets parce qu’ils fe trompoient, que d’avoir cru
les Jéfuites , les Le Teilier, les inftigateurs de la
perfécution, les apôtres de l’intolérance. Quoique
les troubles des Cévennes foient très-poftérieurs à
la révocation de l’édit de Nantes, ils en étoient un
des effets.
Cavalier fe voyant obfervé en France, & jugeant
que, ne pouvant infpirer la confiance , ildevoif
fe défier de tout, prit le parti de paffer au fervice
de la Hollande 8f de l’Angleterre ; il fignala fa valeur
& fa bonne conduite à la bataille d’Almanza ; il
mourut gouverneur de l’ifle de Jerfèy. Les fureurs
de parti lui avoient arraché autrefois des violences
& des cruautés ; rendu à lui-même, on ne vit en
lui qu’un homme d’un caradère doux & d’un .commerce
aimable. Son nom dans fon parti étoit David.
Hifioire. Tome II. Première part»
C A V ' 7.
CAVALIERI (B o n a v e n t u r e ) CB ifl.ü tum od .),
iéfuate, & non jéfuite, de Milan profeffeur de mathématiques
à Bologne, difciple de G jhle e, ami de
Toricelli, paffe en Italie pour être 1 inventeur du
calcul des infiniment petits. On a de lut les eux
ouvrages ftiivans: DireRoriummiverfaleurunometn.
cütn, Bologne, 163z , & Geometrm
continuorum , Bologne 1635. Ne en 1598. Mort
ellC AV A L L I ( Hift. mod. ) , muficien , que le
cardinal Mazarin fit venir d’Italie en 1660 pour
mettre en mufique un opéra de Xerces en cinq
afles & en italien, qui fut repréfente au Louvre
dans la grande galerie: cet opéra eut peu de luc-
cès , parce.que, difent les auteurs du nouveau
diSionnaire hiftorique, peu de gens entendoient
l’italien, que prefque perfonne ne favoitla mutique,
& que tout le monde haïffoit le cardinal. Tou
monde haïffoit-il le cardinal Mazarin en^ 16 o.
y avoit bien de la mode dans la haine qu on s etoi
piqué d’avoir pendant quelque temps contre ce
mîniftre. . „ . , '
CAUCHON ( Pier r e ) {H'tfl. de Fr.) évèqae
de Beauvais, puis de Lizieux , mort en 1443 » 6C
dont la mémoire doit être en horreur à tous les
bons François. Voyez-en les raifons à l’article ae
Jeanne d’Arc dont il fut bien moins le juge que le
b‘ourréau. N n.
C A V E ( G u il l a u m e ) ( Ht fi. lut. mod. ) , ceit
de tous les écrivains angiois celui qui a le mieux-
connu les antiquités eccléfiaftiques, & de tous le$
i écrivains proteftans celui qui a témoigné le p n
de refpeâ pour les pères de l’églife; ceft qu il les
connoiffoit bien. Ses principaux ouvrages lont :
Vhifioire littéraire des auteurs eccléftafiiques, en latin,
réimprimée en 1743 & J749 M Oxford en a v o .
in-folio. Le cknflianifme primitif eu angiois; d a ête
traduit en françois. Les antiquités apofioliques ; L n if
toire de la vie , de la mort & du martyre des •>
1 contemporains des apôtres ; la vie des pères de tegltje
du quatrième fiècle; ces trois derniers ouvrages iont
aufii en angiois. Le plus eftimé , le plus cité de
tous, eft l’hiftoire des auteurs eccléfiaftiques ; les catholiques
mêmes citent Cave avec eftime, & par la
même raifon quelques auteurs proteftans l’ont attaqué
; il fut cependant fidèle à la religion anglicane.
C A V E A U , crypta, f. m. {Hifi. anc. & mod.)
efpèce de voûte fouterraine , conftruite principalement
fous une églife, & deftinee à la fepulture
de quelques familles ou perfonnes particulières.
Ce mot fe dit en latin crypta , qui eft forme
du grec «poVr*», abfcàndo , je cache ; dou eft venu
le mot xpvwTtj, crypta. _
Saint-Ciampini, dans la defcription qu il nous
a donnée des dehors du Vatican, parle des caveaux
ou catacombes de S. André, de S. Paul.
Vitruve fe fert du mot crypta pour exprimer la
partie d’un bâtiment qui répond a notre cellier :
Juvénal s’en fert pour exprimer un cloaque.
| De -là eft venu crypto-porticus, qui fignifie un lieu