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je le refuferois, grand mot, fur-tout alors. On a
de le Faucheur un traité de VaElion de Vorateur,
imprimé d’abord fous le nom de Conrart (V o y .
Conrart ). Mais les fermons de ce miniftre qu’on
a auffi imprimés, ne foutiennent plus aujourd’hui
cette grande réputation d’éloquence. Mort à Paris
en 1667.
FAUCONNIER , f. m. ( Hiß. mod. ) maître
fauconnier du roi , aujourd’hui grand fauconnier de
France. L’origine de l’office de f auconnier du roi eft f
de l’an 1250. Jean de Beatme a exercé cette charge
depuis ce temps jufqu’en , 1258 ; Etienne Grange
étoit maître fauconnier du roi en 1274. Tous, fes
fucceffeurs ont eu la même qualité , jufqu’â
Euftache de Jancourt, qui fut établi grand fauconnier
de France en' 1406.
Le grand fauconnier de France^ différentes fortes
de gages; outre les gages ^ordinaires , & ceux .qu’il
a pour fou état & appointemens, il en a comme
chef du vol pour corneille & l’entretien de ce
vol ; pour l’entretien de quatre pages , pour
l ’achat 8c les fournitures de gibecières, de leurres,
de gants , de chaperons, de fonnettes , de vervelies
8c armures d’oifeaux, & pour l’achat des
oifeaux. Il prête ferment de fidélité ent,re les mains
du roi il nomme à toutes les charges de chefs
de.vol, lorfqu’elles vaquent par mort ; à la réferve
de celles des chefs des oifeaux de la chambre &
du cabinet du roi 8c de celles de gardes des
aires* des forêts de Compiègne , de l’A ig le ,
autres forêts royales. Le grand fauconnier a feul.
îe droit de commettre qui bon lui fiemble, pour
prendre les oifeaux de proie en tous, lieux, plaines
8c buiffons du domaine de fa majefté.
Les marchands fauconniers françois ou étrangers
font obligés, à peine de confiscation de leurs
oifeaux , avant de pouvoir les expofer en vente,
de les venir préfenter au grand fauconnier , qui
choifit & retient ceux qu’il eftime néceffaires, ou
qui manquent aux plaifirs du roi. '
Le grand-maître de Malte fait préfenter au roi
tous les ans douze oifeaux , par un chevalier de
la n a t io n à qui le roi fait préfent de mille écus ,
quoique le grand-maître payé à ce même chevalier
fon' voyage à la cour de France.
Le roi de Dannemark & le. prince,de Curlande
envoient auS au roi des gerfauts & autres
oifeaux de proie.
Si le ro i, étant à la chaffe, veut avoir le plaifir
de jeter lui même un oifeau, les chefs pourvus
par le grand faiiconnier préfentent l’oifeau au grand
fauconnier, qui le met enfuite fur le poing de fa
majefté. Quand la proie eft prife, le piqueur en
donne la tête à fou chef, 8c le chef au grand fauconnier
-, qui la préfente de même au roi.
L.e grand fauconnier de France d’aujourd’hui eft M.
le comte de Vaudrenil depuis l’année 1780. (A. Rî)
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FAUDOAS. ( Hifi. de Frf) La maifon de Faudoas
eft une des- plus anciennes 8c des plus diftinguées
de la Guienne. Les-feigneurs de Faudoas ont porté
de tout temps le titre de premiers barons Guienne.
De cette maifon étoient i°. le fameux Barbazan ,
un des fauveurs de la France' fous Charles VI &
fous Charles VII. ( Vo yez l’article Barbazan. )
2°. Gilles-Antoine, tué au fiége de Rouen, fous
Charle's IX , en 1562.
- 3?. Jean-Gilles , fon frère , mort de bleflures
reçues-au fiége de la Rochelle, en 1573.
4°. Bernard, leur frère, connu fous le’nom du
capitaine La Mothe , tué auffi au fiége de la
Rochelle..
5^. Le comte de Belin , ( Je a n -F r a n ç o is de
Fau d oà s-Serillac . ) ligueur par zèle pour la
religion , mais partifan, d’abord fecret 8c bientôt
déclaré, des rois, contribua beaucoup avec Briflac
& d’autres bons citoyens à remettre Paris fous
l’obéiffance de Henri IV. Il avoit été formé au
métier. ..des armes par le fameux maréchal de
Montluç, fon grand onde maternel. Henri IV le
donna pour gou verneur au prince de Condé,Henri I.
Sa vie a été écrite par un fieur L amy, fon directeur.
6°. Jean-François de Faudoas, fbn neveu, tué
en 1630, au combat de Veillane.
7® Emmanuel - René de Faudoas - Averton i
mort de bleflures reçues au fiége de D'ouay ,.
• en 1667.
La maifon de Faudoas eft alliée à toutes les plus
grandes maifons du royaume. Sa branche aînée a
porté fon nom 8c fes biens dans la^ maifon d©
RocHechouatt.
F A V ÏL A , roi d’Oviédo & de Léon. ( H if i
d’Efp. ) Reffefrés parles Maures, conquérans det
l’Efpagne , dans les vallées finueufes des Afturies,
les Efpagnols, échappés au maffacre de leurs com-.
patriotes , & conduits par l’illuftre Pélage dans
cet afyle inacceflible, après avoir bravé pendant
plufieurs années les efforts réunis de ces impitoyables
dévaftateurs , étoient fortis enfin de leurs
retraites , & avoient, à leur tour , porté la terreur.
& la mort parmi leurs ennemis. Animés par
1 l’exemple de leur fouverain , excités par le defir;
de venger leurs concitoyens, 8c de rentrer dans
les poffefiions. qui leur avoient été ravies , le
fuccés avoit couronné leurs incurfions, & déjà
ils-avoient fondé le royaume d’Oviédo 8c celui
de Léon, lorfque l’heureux Pélage , couvert de
gloire 8c courbé fous le poids des années, s’af-
focia , de l’aveu de la nation , & du confentement
de la nobleffe, le prince Favila fon fils. Favila
fut digne, dit - on, par fa valeur, fa profonde
fageffe, fes talens 8c fon habileté dans l’art de
gouverner, du père refpe&able qui lui cédoit une
partie de fon autorité, parce qu’il regardoit cette
affociation comme le moyen le plus fur de eoja-
F A V
fer ver,- d’augmenter même la félicité publique, qu’il
avoit fu fixer dans fes états. Pélage ne furvécut que
peu de temps à cette affociation ; & à fa mort ,
don Favila fut proclamé, en 73 7, roi de Léon 8c
d’Oviédo. Quelques hiftoriens affurent qu’il profita
, avec beaucoup d’intelligence , des haines-
mutuelles qui divifoienf les princes Maures, 8c
qu’il eut, dans les combats qu’il leur livra , des
fuccès éclatans ; mais c’étoit vraifemblâblement
pendant la vie de fon père qu’il avoit remporté
ces victoires ; car fon règne fut trop court, pour
qu’il eût le temps dé faire contre eux des expéditions
bien corifidérables. Mariana, fur la foi de
quelques annaliftès , vraifemblâblement jnal inf-
truirs dit que ce fouverain ne reffembla en aucune
manière à fon prédéceffeur, qu’il fut indolent fur
lè trône, 8c d’une inconféquence extrême dans
fa conduite. Cependant il eft affùrê que Ce même
Fàvilà s’ëtôit très-diftingué à la tête des armées,
pendant les dernières années du roi Pélage, &
il n’eft pas vraifeinblable qu’il fe foit abandonné
à l’indolence , précifement lorfqu’il eut le plus
grand intérêt à montrer de l’aélivité , dû la valeur,
du zèle, & à donner de lui la plus haufe
idée à fes fujets , ainfi qu’aux Maures qui aiten-
doienî avec impatience qu’un roi moins aftif que
Pélage leur préfentât l’occafion d’achever d’opprimer
8c de conquérir l’Efpagne. Au refte, l’hiftoire
ne nous apprend rien de certain, foit fur le caractère
de ce prince, lorfqu’il pofféda feul la couronne,
foit -fur les événemens qui fe. passèrent fous fon
règne ; on fait feulement qu’il ne garda le feeptre
qu’environ deux ans , 8c qu’il perdit la vie avec
la royauté par une -aventure tragique en 739
un jour qu’il étoit à la chaffe, éloigné de tous ceux
qui l’y avoient accompagné, il fut déchiré 8c
mis à mort par un. ours. Voilà tout ce qu’on fait
du règne de Favila ; mais fut-il bon ou méchant
roi? c’eft ce que l’on ignore. ( L. C. )
FAVORIN. ( Hifi. rom. ) (Voye^Vart. A d r ie n .)
Ce philofophe difôit en parlant de lui - même ,
qu’étant gaulois ( il étoit d’Arles ) il parloit fort bien
grec; qu’étant eunuque, il avoit été accufé d’adultère
; & qu’étant peu agréable à l’empereur, on
le laiffoit vivre ; mais cet empereur étoit Adrien,
& n ’étoit pas Néron. On attribue à Favorin un ouvrage
intitulé, omnigenæ Hifiorîee Sylvoe, fouventci.té
par Diogène Laërce & par d’autres auteurs anciens.
Un autre Favorin plus moderne , difciple de
Jean Lafcaris 8c d’Ange Politien , créature de Léon
X , qui le fit évêque de Nocera, eft auteur d’un
di&ionnaire grec, qu’il dédia au pape Clément V i l ,
8c de quelques autres ouyrages. Mort en 15 37.
FAUR. (G u y du ) (Voyez Pibrac. )
FAUR DE SAINT-JORRY(Pierre du), premier
préfident du parlement de Touloufe ; on a de lui
F A U J2?)
des ouvrages fa vans, un intitulé : Dodecamenon, feve
de Dei nomine 6» attributis ; tin autre intitulé : des Se-
meflres ; un traité des Jeux & des Exercices des anciens ,
livres inftruélifs fi on pouvoir les lire. Ce magiftrat
mourut d’apoplexie en 16 0 0 , en prononçant un
arrêt.
FAVRE. ( V o y . Vaugelas. )
FAURE, ( F r a n ç o is ) {Hifi. litt. mod. ) cordelier
élèvé à l’épifcopat- par le talent de la chaire, évêque
de Glandèves, puis d’Amiens j c’eft lui qui , prêchant
la paffion à Saint-Germain-de-l’Auxerrois ,
8c obligé de recommencer pour la reine qui arriva , .
fit à cette circonftance l’application de ce vers de
l’Énéïde.
Infandwm, regina , jubés renovare dolorem.
C ’eft fur fon oraifon funèbre de cette même reine,'
Marie-Thérèfe , qu’il fit imprimer, qu’on fit cette
épigramme connue :
Ce cordelier m u r é , qui promettoit merveilles ,
Des hauts faits de la'reine orateur ennuyeux,
Ne s’eft pas contenté de la fier nos oreilles , v
I l veut encor lafler nos yeux.
FAURE. (V o y . Verforis. )
FAUST ou FUSTH. ( Jean W Hifi. lit. mod. )
orfèvre de Mayence au quinzième iièch. Oeft entre
lui , Schceffer fon gehdre & Gutremberg,.que fe
partagé le plus communément la gloire de L’invention
de l’imprimerie.
FAU S TA , ( F l a v i a M a x im ia n a ) fille de
Maximien - Hercule , & femme de l’empereur
Conftantin. ( Voÿe^ les articles C o n s t a n t in 8c
CrasPE.
FAUSTE. ( Hifi. ecclêf. ) évêque de Riez au
cinquième fiècle, fut accufé de femi-pélagianifme
pour fon trai tè du libre Arbitre & de la Grâce. Né dans
la Grande-Bretagne , nommée Amplement alors la
Bretagne, vers l’an 390 , abbé de Lerins en 433 ,
évêque de Riez en 455 , exilé en 481, il mourut
vers l’an 485,
FAUSTINE, ( Hifi. rom. ) C’étoit le nom dé la
femme de l’empereur Antonin 8c de celle de l’empereur
Marc-Aurèle; la première ( Galer ia F auftina)
étoit fille d’Annius Verus ; la . fécondé ( Annia
Fauftina ) étoit fille de la première & d’Antonin ;
toutes deux furent auffi déréglées dans leurs moeurs
que leurs maris étoient bons 8c vertueux ; toutes
deux furent non-feulement fppportées par leurs
maris, mais encore mifes au rang dés divinités ;
toutes deux eurent des temples , des autels 8c des
facrifices. Ce n’eft pas qu’Antonin ni Marc-Aurèle