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Sénèque dans les queftions naturelles, & auquel
il attribue un traité de la formation du tonnerre.
C é fa r avoit un fécretaire nommé C é c in n a .
C é c in n a & Vàlens étoient les deux lïeutenans
de Vitellius contre Othon , ’& Cécinna vainquît
Othôn l’an 69 de l’ère chrétienne ; il fut aufli en-
v ôy ê contre Antonius Primùs, lieutenant de Vèf-
*paiien.
Suétone parle d’un autre C é c in n a , homme
■ confulaire , que Titu s , tout Titus qu’il étoit, fit
aflafliner pendant la nuit, comme Ferdinand II
fit aflafliner Valftein,parce qu’on trouva des preuves
par écrit & lignées de da main de ce Cécinna, qui
annonçoient un projet, des mefures prifes-, & line
harangue préparée pour faire révolter les foldats.
CÉCROPS (.Hiß, anc. ) , originaire d’Egypte,
fut le fondateur du royaume d’Athènes ; il s’établit
dans l’Afrique, vers l’an 1556 avant J. C. ;
il la partagea en douze bourgs , douze cantons fé-
parés les uns dès autres, dont Théfée ne forma
dans la fuite qu’une ville : ce fut Cécrops qui inf-
litua l’aréopage. On prétend qu’avant lût la pluralité
, même la communauté des femmes, étoit
établie ou tolérée dans toute la Grèce , & que ce
fut lui qui introduifit les loix du mariage. Il régla
de même ce qui concernoit la religion, &inftitua
les premiers facrifices. Les époques de la chronologie
de Paros, ou des marbres d’Arondel, commencent
à Cécrops. On lui donne cinquante ans
de règne, & feize fuccefleurs jiifqu’à Codrus, dans
l’efpace de 488 ans.
C é c r o p s II fut le feptième de ces rois ; il eut
pour prédécefleur fon frère Erechtée. On lui donne
quarante ans de règne.
CEDRENUS ( G e o r g e ) , moine grec du onzième
f iè d e , auteur d’une Chronique depuis Adam
jufqu’à Ifaac Commène en lopp,
CEINTURE , f. f. (Hiß. anc. & mod.') lifière de
fo ie , de laine, de cnir ou d’autres matières, que l’on
attache aurôurdes reins. Lhifage en eft ancien. Chez
les Juifs, Dieu ordonna au grand-prêtrè d’en porter
une. Lès Juifs étoient ceints lorfqu’ils célébroient la
pâque, fuivant l’ordre qu’ils en avoient reçû. Dès
ce tems la ceinture fervoit aufli de bourfe. L’ampleur
des habits grecs & romains en rendit l*u-
fiage néceflaire chez ces peuplés. Ceux qui difpu-
joient dans les jeux olympiques fe ceignoient : mais
vers la trente-quatrième olimpiade la ceinture leur
fut interdite, & ils-fédépouillerent pour courir. La
défenfe de porter la Ceinture fut quelquefois chez
les anciens une tache d’ignominie & la punition de
quelque faute, d’où il s’enfuit que cette partie du
vêtement marquoit quelque dignité parmi eux. La
ceinture ri’étoit pas moins à l’utage des femmes que
des hommes ; çües s’en fervoiént, foit pour relever
leurs robes, foit pour en fixer Tes plis. Il y avoit de
|a grâce à fofltenir à la hauteur de la main le lais
du côté droit, ce qui laifloit te bas de la jambe à
découvert;-ÔfuneriêgUgence outrée à n’avoir point
de ÇeimHTp çk à laUTer tomber fa tunique; de-là les
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expreflionslatînes difcin£tus,altè cîntiusjpoxtt défigner
un homme indolent ou alerte. Mécène ayant témoigné
peu d’inquiétude fur les derniers devoirs de U
v ie , perfuadé que la nature prend foin elle-même
de notre fépulture, Sénèque ait de lu i, alü cinElum
dixïjje putes, » vous croiriez qtte celui qui a dit cemot,
» portoit fa Ceintureb'\Qxy hatit ». Gardez-vous,
ditSylla, d’un homme dont la Ceinjureeû trop lâche.
Il y avoit chez les Celtes une Ceinture qui fervoit
pour ainfi dire de mefure publique de la taille parmi
les hommes. Comnie l’état Veilloit à ce qu’ils fuffent
alertes, il puniflbit ceux qui rte pouvoient la porter.
L’ufage des Ceintures a éré fort commun dans nos
contrées ; mais les hommes ayant ceflè de s’habiller
en long, & pris le jufte-au-corps & le manteau
court, l’ufage de la Ceinture s’eft reftreint peu-à-peu
aux premiers magiftrats, aux gens d’églife, aux
religieux & aux femmes, encore les femmes n’en
portent - elles prefque plus aujourd’hui, que les
paniers & les robes lâches font devenues commun
e s , malgré les eccléfiaftiques, qui fe récrièrent
beaucoup-'tontre cette mode, qui laiflant aux femmes,
à ce qu’ils croyoient, la liberté de cacher
les fuites de leurs fautes, pronoftiquoit un accroiffe-
raent de diflolution. Nous avons jadis attaché,, ainfi
que les anciens, une marque d’infamie àlapriva-
vation de la Ceinture; les banqueroutiers & autres
débiteurs infolvables étoient contraints de la quitter.
La raifon de cet ufage eft que nos ancêtres attachant
à leur Ceinture une bourfe, des clés, &c, la
Ceinture étoit un fymbole d’état ou de condition, dont
la privation de cette partie du vêtement indiquoit
qu’on étoit déchû. L?bifi°ire rapporte que la veuve
de Philippe I , duc de Bourgogne, renonça au droit
■ qu’elle àvoit à fa fuccefliôn, en quittant fa Ceinture
fur le tombeau du duc.
La diftinction dès étoffes & des habits fubfifla
en France jufqu’au commencement du x v fiècle.
On a un arrêt du parlement, de 1420,-quidéfend
aux femmes proftituêes la robe à collet irënverfé,
là quèue, les boutonnières, & la Ceinture dorée ; mais
les femmes galantes rte fe foumirent:pàs long-temps
à cette défenfe, rünifofmité de leur habillement les
confondit bientôt avec les femmes fagès ; & la privation
ou l’ufage de la Ceinture n’étant plus une
marque de diftin&ion, on fit le proverbe, bonne
renommée vaut mieux que Ceinture dorée,
L ’ufage des Ceintures parmi nous n’étant point
paffé, mais féulement reftreint, comme nous l’avons
d it, nous avons une communauté de ceintut
riers. Les ceinturiers s’appeloient autrefois Cour-
royeltrs, (A. R.)
C e in tu r e d e v ir g in it é des modernes ; elle
n’a rien de commun avec celle des anciens. Chez
les anciens, l’époux ôtoit à fa femme la Ceinture
'virginale la première nuit de fes noces; & chez les
modernes, c’eft un préfent qu’un mari jaloux lui
fait dès le lendemain. Gette Ceinture eft composée
de deux lames de fer très-flexibles, aflemblées en
croix, ces lames font couvertes de velours. L’une
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ï e ces Tames fait le tour du corps au-deflus dès
reins ; l’autre pafle entre les cuifles, & fon extré,-.
Biité vient rencontrer les deux extrémités de
lia première lame ; elles font'toutes trois tenues réunies
par un cadenat dont le mari fëul a le. fecret.
La lame qui pafle entre les cuifles eft percée de
manière à. affurer un mari delà fageffe de fa femme,
fans gêner les autres fondions naturelles. On dit
que cet inflrument fi infâme» fi injurieux ali fexe, a
pris naiffanceen Italie;c’eft peut-etre une calomnier
ce qu’il y a de certain, ç’èft que 1 Italie n’eft pas
le feul pays où l’on en ait fait ufage.
Chrétien de la. Ceinture, Molaraekkel, dixième
calife dela.famille des Abaflides,. ordonna l’an 235
de l’hégire , de Jefus-.Chrift 85.6, aux Juifs & aux.
Chrétiens,de porter une grande Ceinture de cuir pour
marquer leur profeflion, ce qu’ils pratiquent encore
aujourd’hui dans tout l’Orient. Depuis ce temps-laies
chétiens d’A fiè, & fur-tout ceux de Syrie & de
Méfopotamie, qui. font prefque tous Neftoriens
ou Jacobites, font appelés chrétiens de la Ceinture, (G)
C e in tu r e de l a R eine ,(Hifl~mocL) ancier impôt
ou taxe qu’on levoit à Paris de trois ans en
trois ans, fur le pie de trois deniers par. chaque
muid de v in, & de fix. par chaque queue , pour
l’entretien de la reine. On l’a depuis augmenté,
& mis fur quelques autres denrées ou provifions,
comme le charbon, &c. On l’àppeloit aufli la taille
du pain & du vin, comme il paroît par dès regiftres
dè la chambre des comptes.. Vigenere fuppofe que
le nom de.Ceinture a été.dqnné a cet impôt, parce
qu’autrefois la Ceinture fervoit de bourfe ; mais il
ajoute qu’on levoit il y a deux mille ans en Perfe
une pareille taxe, & fous le même nom, & cite
pour, le prouver l’Alcibiade de Platon, Cicéron &
Athenée>
Il y a.en Angleterre » pour là'même deftinatibtr;.
un impôt à-peu-près femblable1, qu’on appelle aurum
jeginez, or de la reine ( queen gold ) ; c’étoit originairement
un don: qui le faifoit librement. & fans
être exigible. On en .a fait depuis une dette, au payement
de laquelle les particuliers font contraints. (H j
CÉLESTÏN (Hifl.- eccléf.). Il y a eu cinq papes,
dè ce npim Les plus célèbres font.:
C élestin I , ou faint Célejlin , fucceflèur deBo*
niface I. Ce fut lui qui.fit condamner, l’an 430,
au concile dè Rome , la doârine dp Neftorius : il
défendit auffi la dourine de faint: Auguftin contre,
quelques évêques- dès Gaules..
C élestin III eft au nombre des pontifes ambi-
tieux quivouloient affervir les couronnes à la tiare r
©n dit qu’èn facrant, î’anviipi , l’empereur Hènri
V I avec ^impératrice Confiance, il- renverfa d’un-
,coup dè pied la couronne impériale ,, pour montrer
qu’il avoir droit d’en- difpofe'r : on dit que-
dans la même cérémonie, en invefiiflantle.même:
Henri V I de là Pouille &■ dè la Calabre,, il lui)
défendit, en. qualité de fuzerain dè Naples & dé:
Sicile, de fonger à faire la conquête de ces deux
royaumes. 11 donna, quelque temps après, ,1a Sicile à-
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| Frédéric, fils de Henri, qui fut l’empereur Frédéric
II; mais bientôt il rexcommunia. Il avoit.
fùccédé en 1191 à Clément. III. Il mourut en 1198*-
CÉLESTlN- V , qui eut aufli le titre d,è Saint >.
n’eft connu , que parce qu’il fut le prédécefleur de
Bonifaçe V I I I , & qu’il fonda les Çélfefiins. Elu-
rnaigté lu i. incapable de gouverner , il abdiqua,
cinq mois après fon électionp„ar les confeils in-
téreffés du cardinal Cajet-an ( Bonifaçe. V I I I ) , quù
lui fuccédà ; on a dit que celui-ci avoit abufé de,
la foibleffe de Céleflin (V o y e z 1-artiçle Bqn ifâ c e .
VIII ) , en lui parlant la nuit av,eç une farbacane
& lui ordonnant, de la part dè Dieu ,- de dépofer
le pontificat. Après fon abdication, il le fit enfermer
& garder à v u e , de peur que quelque voix,
célefte ne lui ordonnât de même de reprendre le
pontificat; Céleflin V mourut en 1296. On l’avoit:
élu en 1294. Clément V le can.on.ifa en 131-3.
GELLAMARE ( A n t o n io d e l G iu d ic è
prince d e ) ( Hifl, d’Efp. ) grand d’Efpagne ,
grand écuyer de la reine... La maifbn def-
Giudicè. étoit originaire de Gênes ; le prince-
de Cellamare naquit à Naples en 16.57 ; ilfat.élevé -
auprès de Charles I I , dernier roi d’Efpagne delà
maifön d’Autriche, & il crut être fidèle à fa mémoire
en rendant avec zèle, à Philippe V , ap-
pellé par lui au trône d’Efpagne,, les mêmes fer-
! vices qu’il avoit rendus à Charles II. Il accompa--
I gna en 1702? le nouveau roi (Philippe) en Italie;,
il étoit'à la bataille de Luzara ; en 1707 il fut fait -
prifonnier au.fiège de Gaëte , & ne fut; échangé:
qu’en 1712 apres, cinq ans de détention. En 1715
il fut nommé ambafladeur extraordinaire en France,,
où éclata en 1718. la conjuration tramée contre le*
régent- par ce miniflre. Il fallut le renvoyer précipitamment,
après avoir fàifi de fes-papiers &-
eflets ce qu’il n’eut.pas le temps, d’en mettre à couvert;
Il réclama en vain les. privilèges d’-ambaffajr
deur ,,le. régent putdui dire :-
Traître , tu ne- Tés plus;--
Tu n’ës qu’ün conjuré 3 paré d’un nom fublime „
Que- l’impunité même.enhardilïoiî au crime. -
Mais fi c’étoit-au régent à. le punir oiv: à' le ré—
primer,, c’étoit au roi d’Efpagne à le récompenfer ;■
il le fit gouverneur général des frontières clé la;
vieille- Caftille , & le coipbla de biçns & d’honneurs..
Le prince-de Cellamare mourut à- Séville le-’
ï6 mai 173-3..
’ CELLARIUS ( C hristophe ) ( Hiß. litt. .mod. )
hiftorien & géographe célèbre , auteur du notitia>’
orbis a n t iq u i ex;çellent ouvrage fur la géographie:
ancienne y.de l’Atlas ccdefiis , 4 e YHifloria antiqua
&. de. YHifloria nova, dû traité De Iqünitak medi.ee'
& infime (ztatis d’un# édition dû theflaurus dè:
Eaber, qu’iï a augmenté ; & d’une multitude d)é—
dirions dé divers auteurs tant anciens que ipodèrnes^.
C ’eft un des favans les plus laborieux dû dix-fep--
tième- fiècle.;, il étoit aé. le i x . noyembr^-. 1Â3& »