
5 9 2 F I A
JJâc famâ impulfus Chremes
Uïtrb ad me ven.it > unicam gnatant Jvam
Cum dote fummâfilio uxorem. ut dàret z
JPlacuit - defpondi , hic nuptiis diclus eji d'tes.
Les fiançailles font prefque auffi anciennes que
le mariage ; elles ont été de tout temps des préliminaires
d’une union fi importante dans la fociété
civile; & ’ quoiqu’il femble que M. Fleury ait cru
que les mariages des Ifraélites n'etoient* accompagnés
d’aucune cérémonie de religion, il paroît,
par les exemples qu’il cite, que le mariage étoit
précédé ou par des préfens, ou par des démarches ,
que l’on peut regarder comme des fiançailles ,
dont la forme a changé dans la fuite félon le
génie des peuples; en effet, l’écriture remarque,
dans le chap. xxjv. de la Genèfie, que (t Laban &
» Batnel ayant confenti au mariage de Rébecça
» avec Ifaac, le ferviteur d’Abraham fe profterna
î> contre terre 8c adora le Seigneur ; il tira en-
» fuite des vafes d’or & d’argent 8c de riches
j> vêtemens, dont il fit préfent à Rébecca ; & il
j> donna auffi des préfens à fes frères & à fa
n mère; ils firentenfuite le feftin; ils mangèrent
» & burent ce jour-là. w N’eft-ce pas là'ce que
îîOus appelions fiançailles ?
Le mariage du jeune Tobie eft encore une
preuve de l’ancienneté des fiançailles ; on lit dans
fe ch a v . vij que « Raguel prit la main droite
de fa fille , la mit dans, la main droite de Tobie,
& lui dit : que le dieu d’Abraham , le dieu
„ d’Ifaac -8c lè dieu de Jacob foit avec vous;
s> que lui-même vous unifie, & qu’il acCompliffe
s, la bénédiction en v ous ; & ayant pris du pa-
» pier, ils drefsèrent le contrat de mariage ; après
» cela ils firent le feftin en béniffant Dieu. »
Nous pratiquons encore aujourd’hui la même
çhofe; l’on s’engage l’un à l’autre, en fe donnant
la main ; on écrit ies conventions, & fouvent la-
cérémonie finit par un feftin : les fuccefleurs des
premiers hommes dont il ëft parlé, ont fui videur
exemple par une tradition fubfiftante encore parmi
ceux qui profeffent le judaïfme.
Selden en a. recéùilli les preuves, & a même
rapporté dans le chap. du deuxième livre de fon
traité intitulé , Uxor hebraica, la formule du
contrat de fiançailles des Juifs ; l’on ne peut guère
douter que les autres nations n’aient fait précéder
la folemnité du mariage par des fiançailles ; plu-
fieurs auteurs en ont publie des traités exprès,, ou
l’on trouvera un détail hiftorique des particularités
obfervées dans cette première fêre nuptiale.
Mais nous allons laiffer les cérémoniesdés fian-
çaïlles du paganifme & du judaïfme , pour dire
un mot de leur ufage parmi les chrétiens, • ■
L’églife grecque & Fégllfe. latine ont eu des
fentimens différèns fur la nature des fiançailles,
6 fur les effets qu’elles doivent produire. L’empe-
rçur Alexis Commène fit une loi’, par laquelle il
FI A
donnoit aux fiançailles la même force qu’au mariage
éleCtif; eniforteque, fur ce principe, les
pères du fixième concile tenu in Trullo-, l’an 98,
déclarèrent que celui qui épouferoit une fille
fiancée à un autre . feroit puni comme adultère,
fi le fiancé vivoit dans lé temps du mariage.
Cette décifion du concile parut injufte à plu-
fieurs perfonnes; les uns difoient ( au rapport de
Balfamon ) que, la fille fiancée n’étant point fous
la puiÏÏançe de fon fiancé, celui qui l’époufoit ne
pouvoit être accufé ni d’adultère > ni même de
fornication : les autres trouvoient injufte de punir
le mari, qui pouvoit même être dans la bonne
foi 8c ignorer les fiançailles de fa femme, & de
ne prononcer aucune peine contre cette femme,
dont la faute ne pouvoit être juftifiée par aucune
raifon : mais , pour éviter cet inconvénient, les
Grecs ne mirent point d’intervalle entre les fiançailles
& le mariage; ils acçompliffoient l’un &
l’autre dans le même jour.
yéglife latine a toujours regardé les fiançailles
comme de fimples promeffes de s’unir par le
mariage contraâé félon les lpix de l’églife : &
quoiqu’elles aient été autorifées par la préfence
d’un prêtre , elles ne font pas indiffolubles. C ’eft:
donc une maxime certaine dans tous les tribunaux,
que fille fiancée nejl pas mariée , 8c que par confé-
quent elle peut difpofer de fa perfonne 8c de fors
bien , pendant les fiançailles , fans bleffer la foi
conjugale, 8c fans avoir befoin de l’autorité de
fon fiânëè ,parcequ’enfin elle n’eft point fa femme,
8c il n’eft- point fon mari. Elle eft fi peu fa femme ,
que , s’il vient à décéder avant la célébration du
mariage, 3c qu’ellé fe trouve groffe du fait de fon.
fiancé, elle ne peut prendre la qualité de veuve,ni
l’enfant être cenfé légitime 8c habile à fuccéder.
DiÜ. de Richelet, édit, de L y on , enrichie des notes
de M. Aubert.
Auffi la donation faite par un fiancé à fa fiancée
entre le contrat de mariage 8c la çonfomma-
tion , eft nulle, 8c la répétition des préfens- a
lieu , lorfque les noces ne s’enftiivënt point. 11
y a-, ce me femble, beaucoup dequité dans un
paffage de l’alçoran fur ce fujet1; il dit que fi le
fiancé répudie fa fiancée avant la confommation
du mariage, elle peut garder la moitié des préfens
qu’il lui avoit faits, fi le fiance ne veut pas
les lui laiffer tout entiers.
Nous ne pâffons point en revue toutes " les
diverfitês d’ufages qui fe font fuccédés dans la
célébration des fiançailles, tant en France qu’ail-
leiîrs; c’eft affez de remarquer ici, qu’antrefois
dans notre royaume on ne mariait les grands,
comme les petits, qu’à la porte de. l’églifê. En
15^9, lorfqu’Èii (abeth de France, fille d'Henri II 3
époufa Philippe I I , roi d’Efpagne', Euftache dé
Bellay, évêque dp Paris, alla à laporte-de Notre-
Dame 8c fe fit ( pour me fervir des t'ermeSdif cé're-
- mdnial fïah^ois*)"/à xiliWmtdn des fiançailles -#ùdh
F I A
portail y félon la coutume de notre mère fointe
■ Edifie. Quand le cardinal de Bourbon eut fiancé
au Louvre,en 1572,. Henri de Bourbon, roi de
Navarre, & Marguerite de Valois , il les époufa
fur un échafaud, pofé pareillement devant Notre-
Dame : la difeipline eft différente'à cet égard
aujourd’hui ; c’eft dans l’églife que fe fait la célébration
des fiançailles , ainfi que du facrement
de mariage. Article de M. le Chevalier n i J a u c o u r t .
FIARNAUX, f. m. pl. [Hijl. nwd.) M. l’abbé de
Vertot d it, dans fesftatuts de l’ordre de Malthe ,
qu’on appelloit ainfi, durant les guerres de la
Paieftine, les chevaliers qui arrivoient dans cette
contrée, d’au-delà de la mer; & polans, ceux
qui y avaient pris naiffance. Les fiamaux font
maintenant dans le même ordre, ies derniers ou
nouveaux proies.
F/ïCIN, ( Ma r s il e ) Chanoine de Florence ,
iavant protégé par les Médicis, 8c digne de l ’être,
profeffa d’abord la philofophie à Florence, avec
un grand concours de difeiples; l’aftrologie judiciaire,
pour laquelle il avoit beaucoup de foible,
faifoit partie de cette philofophie ; mais aimant fur
toutes cliofes la retraite 8c l’étude, il chercha des
afyles agréables autour de Florence, 8c la libéralité
des Médicis lui en procura. Né en 143 ; ; il mourut
en 1499. Ses-ouvrages ont été' recueillis à Bâle, en
•2 volumes in folio. On y trouve des écrits de
phyfique, de méthaphyfique, dë morale, quelques
traductions de philofophes anciens, tels que Platon,
Plorin, 8cc. des lettres , 8cc.
FIELDING, ( Hen r i ) ( Hijl litt. mod. } auteur
de comédies agréables 8c de romans qui ont également
réuffi en Angleterre 8c en France : il fuffit
dénommer, Tom-Jones, Amélie , Jofeph Andrews ;
fat conduit« ne fut pas, dit-on, celle d’un philo-
fophe ; mais que nous importe ? toute faphilofophie,
toute fa vie eft dans fes écrits. Né le 22 avril 1707,
dans-le comté de Sommerfet ;.il mourut à Londres
en 1754., au moment où l’on achevoit dé donner
à {Londres l’édition complette de fes oeuvres. Le
libraire regrettoit de ne pouvoir mettre à la tête de
cette édition le portrait de l’auteur, mort fans s’être
jamais fait peindre. Garrick, qui l’avoit.beaucoup
cqn.nu,, 8c qui favoit tout imiter ^s’enveloppe d’un
irijanteau femblable à celui qu’a voit porté Fielding ^
8c fb rend chez Hogarrh, peintre célèbre , qui crut
voir. Fielding qu’il avoit auffi connu particulièrement,
8c entendre fa voix, lorfque Gar.rickparla;
ii fitrle portrait de. Fielding fur ce modèle, 8c c’eft
celui qu’on voit à la tête des oeuvres de Fielding.
FIENNE, (R obert de ) ( Hijl.. de Fr. ) vieux
guerrier, brave chevalier, honoré en 13^6 de l’épée
de connétable , 8c qu s’en étant démis,,en 1370-,
à .caufe de fon grand â-g-eeufc pour fucceffeur Du-
S’^efcliu*
Hifoire. Tome J J. Seconde part•
F I E 5 9 3
FIESQUE. ( Je a n - Louis b e ) ( H!ß. mod. )
Le cardinal de Retz a écrit l’hiftoire de la conjuration
de Fiefqice, d’après la relation italienne de
Mafcardi, qu’il a feulement abrégée ; 8c M. l’abbé
Raynal,dans des anecdotes politiques 8c militaires,
8cc. fur Charles - Quint 8c François I , a peint,
d’après ces mêmes auteurs, les talens 8c les difpo-
fitions du jeune de Fiefque, fa profonde'diffimula-
tion, cette prudence fupérieure à fon âge , qui con-
tenoit toutes fes paffions fans les modérer, cette
jaloufie fombre qui l’animoit,contre la pififfance des
Doria , cette ambition fecrète qui le dévorcit, cette
audace intrépide 8c réglée, cet efprit 8c de reffource
8c d’agrément, cette aftàbilité politique, cette
douceur apparente, ces grâces décentes 8c modeftes,
ces qualités trop aimables , pour que leur éclat
même leur ôtât les moyens de féduire. Il paroît que
le cardinal de Trivulce, qui étoit ce qu’on appelle à
Rome , proteâeur de la couronne de France »
jugeant un tel homme propre à changer le deftin de
Gênes , comptant fur fa jaloufie contre les Doria ,
pour le vouloir, & fur fon génie pour le pouvoir,
le fit fonder furie projet de rétablir à Gênes l’autorité
des. François , n’imaginant pas que fon ambition
put fe pr.opofer d’autre but que d’être fous eux
ce que les Doria étoient fous l’empereur. De Fiefque
l’écouta d’abord-8c fut prêt de fe livrer à la France.
Mais l’audacieux Verrjna, fon confident 8c fon con-
feil, lui fit concevoir un projet plus vafte, beaucoup
plus noble, peut-être chimérique , celui de brifer
8c le joug impérial, & le joug françois, 8c le joug;
des Doria, & d’établir fa puiffance unique fur les
ruines de toutes ces puifiances. De Fïejque s’enivra
de ce projet, plus facile à exécuter alors , qu’à
foutenir dans la fuite. Dès ce moment fes vues ,
fes mefùres , fes démarches , tout devient étranger
à la France. Le hardt Verrina’ le fougueux Sacco,
le- prudent Calcagne 8c quelques autres conjurés,
tons Génois , furent feuls admis à ce complot. Le
fecret fut religieufement gardé ; l’exécution rencontra
peu d’obftacles; les conjurés s’ëm parère ne
de tous les poftes împortans : on peut voir à l’article
D'ô r ia quelle fut l’iffue , entièrement imprévue,
d’une entreprife fi bien concertée.
FIEUBET, ( G a s p a r d d e ) (H ijl. mod. )
confeiiler d?état, chancelier de la reine Marie-
Thérèfe d’Autriche. Il mourut aux Gamaldules de
Gros-Bois,en.1694. Il y a dans des fiances de l’abbé
de Villiers, fur le féjour de Sucy , deux ftrophes,.
plus ..dévotes qu’harmonieufes , qui.confacrent cet
événement.
Sî d’ une ver-tu plus, parfaite
L’heureux goût venoit. nous faifir ,
Non. loin il. eft une retraite
Propre à. former ce faint défit.
No,n-loin de là. font Î9Si celluits
.Des. foliteires .CamalduleS',
QU'. Fieubet: nto.uuu caché.
' F f f f '