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on vous a dit vrai, flre , je fuis treS‘ riche, je n ai
pourtant que ce que vous 'rrdave^ donné. Tous mes
biens font à vous, reprencç-les, je n aurai point à
me plaindre, & je ne vous en fervirai pas avec moins
de çèle. Le roi s’attendrit, embrafié ce vertueux
vieillard, & lui dit : Mon cher ami , aimeç-moi toujours
, 6* ferveç-moi comme vous ave% fait ; l envie
en veut à ma gloire , quand elle en veut à vos biens,
des fervices tels que les vôtres, ne peuvent être ajj t%
payes. ■ : , 5,'. ; ;
Galiot de Genouillac vivoit encore en 15 44»
dans le temps de la bataille de Cériloles, il y
perdit fon fils unique, François de Genouillac, dit
d’A ffier; ce jeune homme mourut des bleflùres qu’il
avoit reçues dans cette bataille ; le père avoit eu
un preffentiment a fiez naturel du fort qui l’atten-
doit ; le voyant partir pour fe rendre en Piémont,
fur le bruit de la bataille prête à fe livrer, il avoit
paru vouloir le retenir, mais d’Affier ayant prononcé
les mots d’honneur & de devoir, mots
facrés pour fon père, ce père éperdu lui avoit dit
jufqu a deux fois en l’embraflant & en fonpirant:
va donc , mon cher fils , va chercher la mort en pofie,
je ne fe verrai plus.
Galiot de Genouillac mourut vers l’an 1^48.
GENSERIC, (Hifi. modl) roi des Vandales,
G E N Ifang, princes légitimés, ou le grand-chambellan.'
-conquérant de l’Afrique où il fut appellé par le
comte Boniface, gouverneur de cette partie du
inonde pour l’empereur, puis de l’Italie, où il fut J
appellé par Eudoxie. ( Voye{ l’article Eudoxie) Il J
prit Rome le 15 juin 45 5 , & y exerça, félon l’ufage
des barbares, toutes fortes de cruautés. Ce fléau du
inonde mourut l’an 477. Il avoit commencé a
régner en '428 ; fon nom eft refté célèbre par le
mal qu’il a fait,
GENTILSHOMMES D E L A CHAMBRE.( Hifi.
de France) Ils font au nombre de quatre, & fervent
par année. Les deux premières charges de gentilshommes
ordinaires de la. chambre furent inftituées par
François I. qui fupprima en 1545 la charge de
chambiier. Louis XIII a créé les deux autres charges
de gentilshommes de la chambre, ce qui a continué
jufqu’à préfent.
Les quatre premiers gentilshommes de la chambre
exiftans (en 1786 ) font:
M. le due de F ie iiry , depuis 1741*
M. le maréchal duc de Richelieu, depuis 1744»
qui a pour furvivancier , depuis 1756, M. le duc
de Fr.onfac fon fils.
M ie maréchal duc de Duras depuis. 1757.
M. le duc de Villequier, depuis 1762 , & M. le
duc de Pienne en furvivance depuis 1787.
Les premiers gentilshommes de la chambre prêtent
ferment de fidélité au roi: ils font tout ce que
fait le grand-chambellan en fon abfence; ils fervent
le roi toutes lès fois qu’il mange dans fa chambre ;
ils donnent la chemife à fa majefté, quand il ne
fe.trouve pas quelques fils de France, princes du
Ils reçoivent les ferméhs de fidélité de tous les
officiers de la chambre, leur donnent les certificats
de lervice: ils donne l’ordre à l’huiffier par rapport
aux perfonnes qu’il doit laiffer entrer.
Les quatre premiers gentilshommes de la chambre ÿ
chacun dans fon année font les feuls ordonnateurs
de toute la dépenfe ordinaire & extraordinaire
, employée fur les états de l’argenterie pour
la perfonne du ro i, ou hors la perfonne du roi ;
comme auffi fur l’état des menus plaifirs & affaires
de la chambre. Ils ont fous eux les intendans &
les tréforiers-généraux des menus, & les autres
officiers de la chambre.
C ’eft aux premiers gentilshommes de la chambre à
faire faire pour le roi les premiers habits de deuil,
tous les habits de mafques, ballets & comédies,
les théâtres, & les habits pour les divertiflemens
de fa majefié.
G entislhommes ordinaires de la maison
DU R O I , (Hifi. de France') ou Amplement gentilshommes
ordinaires. Quoiqu’ils foient réduits prefen-
tement à vingt-fix, on fait qu’Henri III les avoit
créés au nombre de quarante-cinq : mais, comme
M. de Voltaire le remarque, il ne faut pas les
confondre avec les gentilshommes nommés les
quarante - cinq , qui afîaffinerent le due de Guife ;
ceux-ci étoient une compagnie nouvelle, formée par
le duc d’Epernon, & payée au tréfor-royal fur
les billets de ce duc. Encore moins faut-il dire avec
le P. Maimbourg, que Lognac , chef des aflaffins
du duc de G uife, fut premier gentilhomme de la
chambre du roi ; le maréchal de Rets & le duc de
Villequier étoient feuls premiers gentilshommes de
la chambre , parce que dans ce temps-là il n*y en
avoit que deux ; Louis XIII, en créa deux autres.
( Voyeç ci - devant GENTILSHOMMES DE LA
CHAMBRE. (D . J .)
Les gentilshommes ordinaires fervent par femefire ;
ceux de fervice doivent fe trouver au lever &
au coucher du roi tous les jours , & l’accompagner
dans tous les lieux, afin d’être à portée de recevoir
fes commandemens. C’eft au roi feul qu’ils rendent
réponfe des ordres qu’ils ont exécutés de fa part:
ils font à cet effet introduits dans fon cabinet.
Leurs fondions font uniquement renfermées dans
le fervice & dans la perfonne du roi. S’il y a.
quelques affaires à négocier dans les pays etrangers
, fa majefté quelquefois les y envoyé avec le
titre & la qualité de miniflres ou d'envoyés extraordinaires.
Elle s’en fert auffi, s’il faut conduire’des
troupes à l’armée, où les établir dans des quartiers
d’hyver ; pour porter les ordres dans les
provinces, dans les parlemens & dans les cours
fouveraines.
Le roi fe fert de fes gentilshommes ordinaires pour
notifier- aux cours étrangères la naiflance du dauphin
& celle des princes de la famille royale, &
lorfqu’il defire témoigner aux rois, aux. princes
fouyerains a
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Souverains, qu’il prend part fU s’intérefiè aüx
motifs de leur joie ou de leur affliâion.
Ce font les gentilshommes ordinaire s qui invitent
de la part du ro i, les princes & les princeffes de
fe trouver aux noces du dauphin & d’affifter au
banquet royal & aux différen tes fêtes qui les fuivent.
L e roi les charge d’aller fur la frontière recevoir
les rois ou princes fouverains, pour le« accompagner
& les conduire tout le temps de leur féjour
en France.
C ’eft un gentilhomme ordinaire qui va recevoir
fur la frontière les ambaffadenrs extraordinaires,
ou de Perfe , ou du grand-feigneur ; il eft chargé
aux dépens du ro i, de toutes leschofes qui regardent
le traitement, entretien , & les autres foins qui lui
font ordonnés pour lefdits ambafîadeurs; & il les
accompagne dans leurs vifites, aux fpeâacles, promenades
, foit dans Paris ou à la campagne /même
jufqu’à leur embarquement pour le départ’.
Lorfque fa majefté va à l’armée , quatre gentilshommes
ordinaires de chaque femeftre ont l’honneur
d’être fes aides-de-camp, & de le fuivre toutes les
fçis qu’il monte à cheval.
Louis X V ayant jugé à propos de donner
un ceinturon & une fort belle épée de guerre à
ceux qui l’ont fuivi dans fes glorieufes campagnes;
cette faveur de diftin&ion fut précédée & annoncée
par une lettre de M. le comte d’Argenfon, miniftre
& fecrétaire d’état de là guerre, écrite à chacun
en particulier, & conçue en ces termes.
A Alofl, le ƒ août 1745.
it Je votjs donne avis, Monfieur ; par ordre du
» ro i, que fa majefté a ordonné au fieur Antoine,
» fon porte-arquebufe, de vous délivrer une épée
» de guerre ; & elle m’a chargé en même temps
»> de vous marquer la fatisfa&ion qu’elle a des
» fervicés’ que vous lui avez rendus pendant
» cette campagne ». Je fuis très - parfaitement,
Monfieur, &c.
. Il y a eu dans ce corps des perfonnes illuftres
par leur naiflance , leurs grades militaires, ou d’un
mérite diftingué, tels que le connétable de Luynes,
MM. de Toiras & de Marillac, maréchaux de
JFrance & chevaliers des ordres du roi; MM. Malherbe
, Racine, de Voltaire. Article de M. d e M a r -
ÇrENCY y gentilhomme ordinaire.
G e n t i l s h o m m e s s e r v a n s . ( H i f i . d e F r a n c e . )
Çes gentilshommes, fixés au nombre de trente-fix,
font journellement à la table du roi les fondions ,
que font aux grandes cérémonies le grand-pane-
tier de France , repréfenté par douze de ces
gentilshommes> le grand-échanfon & le grand-
écuyer tranchant, repréfentés auffi chacun par
douze de ces'gentilshommes feryans : cependant ils
.font indépendant,de cesL trois^rands-officiersj car
H i f io i r e§ T om e I L S e c o n d e p a r u
G E N 691
lorfqu’il arrive à ces grands-officiers d’exercer leurs
charges, comme à la cène, les gentilshommes fer-
vans fervent conjointement avec eux , & font alternativement
leurs fondions ordinaires : il y en a
neuf par quartier, trois de chaque efpèce.
Ils font nommés gentilshommes fervans le roi ,
parce qu’ils ne fervent que fa majefté, les têtes
couronnées, ou les princes du fang & les fouverains,
quand le roi les traite, le premier maître-d’hôtel
ou les maîtres-d’hôtel de quartier y fervant alors
avec le bâton de cérémonie.
Le jour de la cène ils fervent conjointement
avec les fils de France, les princes du fang & les
| feigneurs de la cour, qui préfentent au roi les
plats que fa majefté fert aux treize enfans de la
cène. Ils ont rang aux grandes cérémonies J ils
fervent toujours l’épée au côté, & ont féance
immédiatement après les maîtres-d’hôtel. Ils prêtent
ferment de fidélité au roi entre les mains du grand-
maître, ainfi que fes douze maîtres-d’hôtel. Etat
de la France, (A . R .)
GENTILIS, ( Jean V alentin ) ( Hifi. ecclefi )
un des apôtres du focinianifme & de l’arianifme
que les fociniens renouvelloient avec force, eut
la tête tranchée à Berne en 1566, pour fa doctrine
, ^yant fuppofé mal à propos la Suiffe tolérante,
parcequ’elle combattoit l’intolérance catholique,
:Gentilis monta gaîment fur l’échafaud, en
difant : Les autres martyrs ont donné leur vie pour le
fils 3 j ’aurai P honneur d*être le premier qui la perdrai
pour le père.
* GÉNUFLEXION, ( Hifi. mod. ) marque extérieure
de refpeéî, de foumiffion, de dépendance
d’un homme à l’égard d’un autre homme.
L’ufage de la génuflexion pafla de l’Orient dans
l’Occident, igtroduit par Conftantin, & précédemment
par Dioclétien ; il arriva de là que
plufieurs rois, à l’exemple de l’empereur d’O c-
cident, exigèrent qu’on fléchît les genoux en
leur parlant, ou en les fervant. Les députés des
communes prirent la coutume de parler à genoux
au roi de France, & les veftiges en fubfiftent
toujours. Les ducs de Bourgogne tâchèrent auffi
dans leurs états de conferver l’étiquette des chefs
de leur maifon. Les autres fouverains fuivireht
le même exemple. En un mot, un vaffal fe vit
obligé de faire fon hommage à fon feigneur les
deux genoux en terre. Tout ce la , comme dit
très-bien M. de Voltaire, n’eft autre chofe que
l’hiftoire de la vanité humaine ; & cette hiftoire-
ne mérite pas que nous nous y arrêtions plus
long-temps. ( D . J. )
GÉOFFROY. Diverfes perfonnes ont rends
ce nom célèbre.
io. Geoffroy, abbé de Vendôme, puis cardinal
, chargé d’affaires* importantes par le roi
Loui?-le-Gros & par les papes Urbain I I , Pa&
T t t t