
doine & de Syrie , de quelques grands ducs de
Mofcovie & de plnfieurs inipofteurs qui prétendirent
l’être. Quelques particuliers, tels que Dème
t/ius de Phalère, difcipîe'de Théophrafie &
contemporain d’Alexandre & Dèmetrius Chalcon-
dyle qui vivoit dans le quinzième & le feizieme fiè^
c le ,on t illuftré ce nom parla philofophie;& les.
lettres.
DEMI-CETNT ,f. m. ( Hr(l. rriod. ) , 'ceinture faite
de chaînons de métal, anciennement à l’ufage des
femmes. Il partoit à droite & à gauche du demi-..
ceint, d’autres chaînes pendantes avec des anneaux
où l’on accrochoit les clefs , les cifeaux , les
étuis , &c. Il y avoit des demi-céints d’argent, de
fe r , de laiton , de qjuivre , de plomb, d’étain
II y en avoit aufîi d’argentés & de dorés*
DEMI-SCEAU, C m. {HiJI. mod.), çreff celui
dont on fe fert à la chancellerie d’Angleterre pour
fceller les commillions des juges délégués fur un
appel en matière eçcléfiaftique. ou de marine. Nous
n’avons rien en France qui reffemble à ce demi-Jceau,
ce feroit tout au plus la petite chancellerie'du palais
& près les autres parlemens du royaume, qui
expédient & fcellent des a&es qui de droit ne vont.
point à la grande chancellerie ; mais les a£fes s’expédient
toujours fous les ordres du chancelier de..
rrance. ( G y (a )
D É M O C È D E ( Hïft. a n c . ). L’hiftoire de ce
médecin célèbre montre quel eft l’empire naturel
des talens. Il étoit de Crotone dans la grande
Grèce. Traité févérement par fon père, il voulut
fe rendre indépendant & comprit qu’il ne: pouvoir
Fètre que par le talent & par l’étude ; il fit dé
grands progrès dans là médecine, & alla fucçeffi-
vement offrir fes ferviceS aux Eginètes, aux Athé-:
nie ns , puis à Polycrate , cet heureux tyran de
Samos , dont la fin fut fr raalheureufe. Lorfque le
Satrape Orètes, par un artifice criminel i eut fur-
pris & fait pendre Polycrate, il retint D é m o c è d e
comme efclave. Le Satrape étant tombé dans la
difgrace de Darius » roi de Perfe, fon maître, fut
nié par ordre de ce prince & fes biens furent coxi-
fifqués. Ses efclaves paflerent au férvice -du roi;
de ce nombre étoit D é m o c è d e Quelque temps après,
le roi tomba de cheval à la chaffe & fe démit le I
pied; les médecins égyptiens dont il étoit entouré , .
le firent beaucoup fouffrir & %e purent le guérir..
On entendit parler de l’efclave D é m o c è d e , comme
d’un médecin fort habile & qui- avoit été très-
utile àPolycrate,on le fit venir comme on le trouva,
couvert dé fes chaînes & en habit d’Efclave. L e
roi lui demanda s’il étoit vrai qu’il eût des connoif-
fances en médecine. D é m o c è d e n’avoit plus qu’un
defir, celui de revoir fa patrie, il y fongeadansce
moment ; il craignit que s’il avouoit fes talens,
on ne le retînt en Perfe , il nia qu’il eût la moindre
connoiffance dans ce genre, mais il n’en fut pas
’ quitte pour nier ; le roi comprit que le bruit qui
étoit venu, jufqu’à lui des talens de .cet. efclave»
ne pouvoit pas être fans aucun fondement, il:
voulut favoîr la vérité , il ordonna qu’on mit
Démocède à la queftioiï, & il ne feroit pas impofi
fible que Molière eût pris dans l’hiftoire véritable
de ce médecin, la fable de fon médecin malgré lui ^
Démocède avoua-tout,&par des fomentations douces
guérit le roi en peu de jours. Darilis lui fit pré-'
fent de deux paires de chaînes d’or ; ainfi, lui
dit Démocède, vous doubléç mon mat pour me récom- "
penfer d avoir[guéri le vôtre. Ce mot, fans être fort
plaifant, fit rire le roi, que fes fujets prenoienf
rarement la liberté de faire rire. Sa faveur fut au~
: comble ainfi que fa fortune. Toutes les femmes
du rpi voulurent voir l'homme qui lui avoit rendu
; la fanté & le comblèrent de préfèns.
Les médecins é'gÿptiéns qui n’avoient pas pu'
; guérir le roi & qui avdient au contraire’ irrité &
enflé fon pied , furent condamnés à être'pendus»
Démocède, leur vainqueur, obtint leur grâce, & fit*
comprendre à un defpote , ce qui n’étoit pas aifë.,-
que ce n’eft pas en. faifant mourir les mauvais/
médecins qu’on peut s’en procurer de bons.
Ato.ffe fille de Cyrus , & l’une des femmes dë
Darms, avoit un cancer àu fein'i l’heureux Dèmo*-
i cède la guérit encore, & lui demanda pour toutes
5 récompenfe la permifiion d’aller faire un- voyages-
dans fa patrie. Àtoffe; qui avoit juré de ne lui rien,
refufer, fongea feulement à tirer parti de cé-
voyage; Elle avoit beaucoup entendu parler desfemmes
d’A thènes, de Lacédémone , d’Argos 9,
de Corinthey elle voulut en avoir pour la fervir »,
par confèquent, il falloit que Darius fîtlajConquêre:
de la Grèce , & elle l’y exhorta »elle lui parla de
Démocède. comme d’unjhommequrpouvpitfèrvir à>,
lui donner la connoiflànce du pays,: & il fut convenu
entre eux qu’on laifTeroit aller Démocède en-
. Grèce , mais dans la- compagnie de quinze desprincipaux
feigneurs de la cour du roi de Perfe,,
qui feroient avec lui l’examen le plus exaft des
places maritimes & importantes de cette contrée
6 qui fur-tout veilleroient avec le plus grand,
i foin fur Démocède , pour empêcher qu’il-ne s’és
chappât & le raméneroient avec eux en Perfe »,
car Démocède n’étoit pas encore'parvenu à faire.;
entendre au defpote que le moyen d’attirer ..d’ha—.
billes médecins étrangers dans fon pays, n’étoit.
pas d’y retenir dë force ceux qui vouloient en
fortir.
Lorfque le roi fit partir Démocède » il iui expliqua?
fes intentions & le pria de revenir avec ceux qui
alloient l’accompagner , il lui dit qu’il al loi t faire
charger fa galère de riches préfens pour fon père
& fes frères ; il ajouta : vous pouvez même emporter
vos meubles pour les leur donner, nous
ne vous en laiderons pas manquer à votre retour»
Le prudent ‘Démocède, fous prétexte de ne pas
abufer des bontés du prince, refufa cette dernière
grâce, craignant que ce ne fût un piège qu’on lùî
fendît pouf connoître s’il avoit ou riofl de/lein de
revenir. Tout fe paffa en Grèce, félon les defirs
de Darius, mais lorfque de cette contrée, on fe
tranfporta dans la partie de l’Italie, appellée là
grande G rèce, en arrivant à Tarente, les feigneurs
perfans furent pris pouf ce qu’ils étoient, c’eft-à-
dire , pour des efpions, on les arrêta : dans ce
tumulte, Démocède leur échappa & s’enfuit à Crotone
fa patrie : les feigneurs perfans ayant été mis
èn liberté le réclamèrent, les Crotoniates refu-
fèrent de livrer leur concitoyen : les Perfes furent
obligés de partir fans lui : « Aflùrez bien , leur
ji? dit Démocède, le grand roi, de ma reconnoif-
t> fance, & dites lui que je refie à Crotone pour
» époufer la fille de l’Athlète Milon, dont le nom
n lui efi bien connu n.
DÉMOCHARÉS ( Hijh de Fr. ). Sous- le règne
de François II l’inquifiteur de Mouchy , qui,
félon la pédanterie du temps, fs faifoit nommer
Démocharés,- & dont les efpions fe nommoient
mouchards, nom refié , f parmi le peuple, à cette
dangereufe efpèce d’hommes, exerçoit publiquement
dans Paris les- fenâions de Ion minifière,
principalement contre les proteflans.
DÊMOCRITE ( Hifioire anc. ). Ses opinions
appartiennent à l’hifioire de la philofophie ancienne
qui ne.nous regarde pas, & d’ailleurs nous n’avons
pas fes ouvrages, qui feuls pourroient nous
les faire connoître d’une manière certaine, 8c nous
fnettre en état de juger s’il eft v ra i, comme le
dit Cicéron , qu’Epicure n’ait fait qu’arrofer fes
petits jardins des eaux fournies par Uémocrite
eu jus fontibus Epicurus hortulos fuos irrigavit. Il
voyagea par-tout où il y avoit des fages & des
favans à confulter : Il vit & confulta les prêtres
d’Egypte, les favans d’Athènes, les philofophes
de Perfe , les Chaldêens ; il alla même , dit-on ,
jufquès dans l’Ethiopie & dans les Indes pour conférer
avec les Gymnofophiftes ; il confuma dans
ces courfes un a fiez grand patrimoine, dont il ne
prénoit d’ailleurs aucun foin, mais s’il rapporta
la fagefle, n’étoit il pas aflez riche t
Ils demandèrent la fagelfe ,
C’eftun tréfojr qui n’embarrafle point»-
' Les Abdéritains, fes compatriotes, le crurent fou
& lui envoyèrent Hippocrate pour le guérir.
( F'oye^ l’article A b b è r e . ) Ce fait efi rapporté
dans des lettres attribuées à Dèmocr\ter mais les
favans les croient feufles, cependant Diogène-
Laërce parle de ce voyage d’Hippocrate à Abdère.
Il rapporte aufîi de Démocrïte un trait à fiez fem-
tlable à celui de Sophocle que fes enfans vouloient
faire interdire, & qui lut aux juges fon OEdipe à
Ccfibne , produâion immortelle de fa vieillefie. La
Toi d’Abdère, dit-on , défendoii de fe ruiner , Dé-
mocrite mis en juftice , pour rendre compte de
Tufage qu’il avoit fait- de fon bien, lut aux juges un
de fes livres qui contenoit tout le fruit qu’il avoit
recueilli de fes voyages : les juges en lurent fi
charmés qu’ils le firent indemnifer par le public
de tous fes frais de voyages, qu’ils lui érigèrent
des fiatues , & ordonnèrent qu’après fa mort le
public fe chargeroit de fes funérailles article
toujours important dans toute l’antiquité, mais
qui étoit fur-tout ici d’une importance particulière,
parce que c’étoit précifément de l’honneur d’être
enterrés dans le tombeau de leur famille que la
loi privoit ceux qui ayoient diflîpé leur patrimoine.
C ’étoit dans les tombeaux que Démocrïte s’en-
fermoit pour n’être point troublé dans fes méditations;
on *a même été jufqu’à dire q u e , dans
ce defiein , il s’étoit crevé les yeux ; mais comme
rdBfcurité des tombeaux produifoit l’effet de Vexcé-
c'ation , il y a beaucoup d’apparence qu’on difoit
par métaphore qu’il s’étoit aveuglé volontairemenr.
Pline le nâturalifte rapporte, que Démocrïte ayant
prévu de fort loin par de certains ^rapports que
fes connoiflances en phyfique lui firent faifir,
qu’une année feroit m au v aire pour les oliviers-,
acheta toute l’huile du pays à vil prix & fit un
gain immenfe. On s’étonna que cet homme qui
avoit tant négligé fa fortune , fût devenu tout d’un
coup le plus avide & le plus riche des commerçai!
s. J’ai voulu ,t dit-il, montrer qu’il ne me feroft
pas difficile dè m’enrichir ,•fi j’efiimois aftez les ri-
chefies pour prendre la peine d’en amaffer , & fi
remit aux marchands tout le gain qu’il avoit fait.
Cicéron, de divinat. L. I , cap. 4 9 , rapporte la
même chofe de T halès.
Platon, félon Diogène-Laërce, étoit l’ennemi
déclaré de Démocrïte, & voulut anéantir fes livres»
On remarque en effet, qu’ayant parlé de prefque
tous les. anciens, philofophes , il n’a jamais cite
Démocrïte v même en le réfutant.
Diodore de Sicile dit que Démocrïte mourut âgé
de 90 ans , la première année de la quatre-vingt-
dixième Olympiade, qui tombe à l’an 42© avant
J. C.
DEMONAX'( Hifi, anc.'):, philofopheCrétois:»
célébré par Lucien. Il penfoit, d it-on , comme
Socrate, & vivoit conlme Diogène : ilprenoitde;
toutes les le êtes ce qui lui couvenoit» fans s ’attacher
à aucune.
IShdlius addïctus jurait in vetba magijlri.
Il menoit gaiement ^une vie affei’ trifië , & fe
laifla gai.ement mourir d e ’faim, difant à fés amis
& 3 fes difciples afîembîés autour de fon lit :
pouvez vous retirer , là jhree ejl jouée. Ce mot a -
aufîi été attribué à Augufie, & Augufie efi antérieur
à Démonax, qui apparemnient n’a voulu
que faire une application d’un mot connu. Dénie-
nax vivoit fous l’empire d’Adrien, vers l’an 12^
de J. C.
DEMOSTHÈNES ( Hijl. anc..). L’exemple de
Ucmojlhènes efi le plus confolant qii-i puifïe être-cité