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On le nomma Diadumenianus, parce qu’il etolt ne.
ce qu’on appelle cocffe.
D IA G O ( Fr a n c isc o ) (Hifi. lin. mod.) dominicain
, hinoriographe d’Arragon, fous Philippe
11 1, auteur d’une Hifioire des comtes de Barcelone,
faite fur les titres originaux & d’une Hifioire du
royaume de Valence. Mort en 1615»
DIAGORAS ( Hifi. anc. ) , dit 1’A thée , foit
qu’il le fut ou non, fe jetta, dit-on, dans la -
théifme pour avoir été le témoin du fuccès dun
parjure qui l’intéreffoit. Il étoit poète, on lui avoit
volé un poème ; il attaqua en juftice le voleur ,
qui jura que le poème étoit à lu i , & qui en eut
la gloire & le profit, tandis que Diagoras^ paffa
pour avoir voulu s’attribuer le bien & l’efprit d’autrui
; il ne voulut plus croire à des dieux qui lâif-
foient triompher l’injuftice. On dit que fe trouvant
dans un lieu où le bois manquoit, il jetta dans le
feu une ftatue d’Hercule, en difant : tu feras aujourd'hui
bouillir notre marmite , ce fera le dernier b
le plus utile de tes travaux. Son impiété fit du brait,
Diagoras fe trouvant embarqué dans un vaiffeau
qui effuya une rude tempête, fut en danger d’être
jette dans la mer, les paffagers fe croyant pour-
fuivis par la vengeance divine à caufe de lui ; il
leur montra d’autres vaiffeaux pareillement battus
de la tempête. Et ceux-ci, leur dit-il, efl-ce encore
à caufe de moi ï II fe tira de ce danger, mais
l ’aréopagé prit connoiffance de fes difcours & de
fes écrits & mit fa tête à prix, on ne fait cequi en
arriva ; des écrivains zélés le traitent de monftre ;
on n’eft pas un monftre pour ce qu’on croit & ce
qu’on d it , mais pour ce qu’on fait. Diagoras vi~
voit plus de quatre fiècles avant J. C.
D ia g o r a s J athlète de l’Kle de Rhodes, en
l’honneur duquel il y a une ode célèbre de Pin-
dare, étoit antérieur d’environ un demi-fiècle à
Diagoras , dit l ’Athée.
D I AH ou DI A T , £ m. {Hifi. mod. ) , nom que
les Arabes donnent à la peine du talion. Dans la
loi mahométane, le frère ou le plus proche héritier
d’un homme tué par un autre,. doit fe porter partie
contre le meurtrier , & demander fon fang en
réparation de celui qu’il a verfé. Cette loi eft con:
forme à celle de M o y fe , félon laquelle le parent
du mort, qui fe déclare partie contre le-meurtrier,
s’appelle en hébreu gobhel-dam , mot que la Vulgate
a rendu par celui ce redemptor fanguinis, c’eft-à-dire
celui qui demande le prix du fang. Avant Mahomet
, dans les guerres que les tribus des Arabes fe
faifoient entre elles, la coutume étoit que les vainqueurs
, pour un efclave qu’ils avoient perdu dans
le combat , miffent à mort un homme libre du
nombre des piifonniers; pour une femme tuée,
ils égorgeoient pareillement un homme : mais leur
légiflateur réduifit ces repréfailles à la loi du talion
tm diah, comme il eft porté par ces paroles de l’ai-
D I A
I coran : on vous a . donné le diat en ce qui regarde le
J meurtre, un homme libre pour un homme libre, un ef-
! clave pour un efclave. Autrefois les Turcs avoient
la barbarie de mafTacrer prefque tous les prifon-
niers de guerre , apparemment en conféquence
de cette loi aujourd’hui ils fe contentent de les
réduire en fervitude & de les vendre. (G).
DIANA ( Hifi. mod. ) , cafuifle, dont les lettres
provinciales de Pafcal ne bifferont jamais oublier
le nom.
DIANE ( de France ) {Hifi. de Fr."), fille naturelle
de Henri I I , & d’une demoilelle piémon-
toife, nommée Philippe Duc , époufa en premières
noces Horace Farnèfe , duc de Caflro, & en fécondés
noces François de Montmorenci, maréchal
de France , fils du connétable Anne. La nuit de
ces fécondés noces, le tonnerre tomba dans fa
chambre, entre elle & fon mari, brûla tout leur
linge, fans leur faire d’ailleurs aucun mal. Ce fut
elle qui réconcilia Henri IV avec Henri III ; elle
obtint aufli la vie & la liberté du comte d’Auvergne,
fils naturel de Charles IX , & de Marie Tou-
chét, arrêté pour avoir eu part à la confpiration
du maréchal de Birdn. Souventç - vous, dit - elle
à Henri I V , que vous ave^ aujffi des fils naturels.
Ce mot toucha Henri, comme le mot de Priam ,
Achille ,fouvene^-vous de votre père ! touche Achille
dans l’Iliade. On peut croire d’ailleurs que Henri IV
étoit difpofé à faire grâce au frère de la marquife
de Verneuil. Diane mourut le 3 janvier 16 17, à
plus de 80 ans.
DIANE ( de Poitiers.) Voye^ Poitiers.
D IA Z ( Michel ) ( Hiß. mod. ) , arragonnoîs,
compagnon de Chriftophe Colomb , découvrit, en
i4P5-, les mines d’or de Saint-Chriftophe dans le
nouveau monde. Il éprouva quelques difgraces
comme tous ces navigateurs, dont les fuccès & les
richeffes excitoient l’envie. Mort vers l’an 1512.
Un jeune efpagnol du feizième fiècle, nommé
Jean Dia^, entraîné parles nouveautés du temps,
s’étoit attaché à Luther, puis à Calvin, enfin à
Bueer , dont la douceur infinuante fut mieux l’attirer
& le fixer. Bucer le mena en 1546 à la diète
de Ratisbonne. Alphonfe Dïa^> fon frère, zélé
catholique , jugeant le nom de Dïaç flétri par l’hé-
réfie, & voulant effacer cette tache , prend la
pofte à Rome où il étoit alors, court à Ratisbonne,
puis à Neubourg où fon frère étoit allé enfuite ,
& l’y fait affafiiner par un homme traveftien Courier
, qui lui préfenta une lettre d’A lphonfe, &
lui fendit la tête d’un coup de hache , pendant qu’il
la lifo.it. Alphonfe attendoit l’affafîin à la porte avec
deux chevaux , ils fuient enfemble, ils font pris,
les proteftans demandent juftice de ce fratricide, il
ne paroît pas qu’ils l’aient obtenue.
Diar
DI C
iDia\ eft encore le nom de divers favaiîs'efpa-
•gnoîs & portugais, dont aucun n’eft célèbre.
DICÉARQUE ( de Mefïine ) ( Hifi. litt. anc. ) ,
difciple d’Ariftote ,'dont on n’a que des fragmens.
Sa République de Sparte étoit fi eftimée , que les
magiftrats de Sparte la faifoient lire publiquement
tous les ans pour l’infiruéfion des jeunes fpartiates.
On trouve fa defcription du Mont-Pelion dans le,
recueil intitulé : Geographiæ vetcrïs fcriptores Grceci
.timorés.
DICENEE ( Hifi. anc. ) , philofophe égyptien,
-qui poliça', dit-oft, les Scythes & leur ro i, & par
le confeil duquel ils arrachèrent leurs vignes pour
éviter les défordres que le vin entraîne.
"DICTATURE, f. f. (Droit public & Hifi. mod.).-
•On donne ce nom en Allemagne, dans la ville où
fe tient la diète de l'empire, à une afïëmblée, des
Secrétaires de légation , ou cancetlifi.es des différens
princes & états, qui fe tient dans une chambre au
milieu de laquelle eft élevé un fiége .deftiné pour
le fecrétaire de légation de Fêle&eur de Mayence.
Ce fecrétaire diéle de-là aux Secrétaires de légations
dés princes à qui il appartient, les mémoires, aâes,
proteftatibns & autres écrits qui ont été portés au
flireâoire de l’empire, & ils les écrivent fous fa
diéfée.
La dictature eft ou publique ou particulière. La
.'diElature publique, eft celle dans laquelle on diéfe
aux fecrétaires de légation de tous les princes &
états de l’empire, qui font aflis & écrivent fur des
tables particulières. La diElature , parti, libère eft
.celle dans laquelle la di&éene fe fair qu’aux fecré-
taires des états d’un certain collège de l’empire,
c"eft-à-dire,à ceux des éïeâeurs, ou à ceux des villes
libres.*''
On nomme' encore diElature particulière , celle
dans laquelle ou les états catholiques ou les états
proteftans ont qdelque chofe à le communiquer
entr’eux en particulier. — )
DIC TY S ( de Crête) ( Hifi... anc. ) avoit fu iv i, ;
dit-on, Idomenée au flége de T ro y e , & avoit écrit, ]
ainfi que Darès le Phrygien, l’hiftoire de ce fiége ;
mais cette hiftoire qu’on a , tant fous le nom de
Diéiys que fous celui de Darès ( voye^ D a r è s ) ,
•font -des- ouvrages fuppofes , & qui n’ont, paru
qu'au quinziéme fiècle. Madame Dacier en a donné
«ne édition en 1680, à l’ufagedu dauphin, '
DIDIER eft d’abord le nom de deux fqirits,
l ’un évêque de Langres , honoré comme martyr,
ayant péri dans r.incurfion que les Alains j les Sue-
vés & les Vandales firent dans les Gaules au commencement
du cinquième fiècle j l’amre archevêque
de. Vienne, que Brunehaut fit affafiiner l’an
y 97 > parce qu’il lui reprochoit les défordres de fa
yie.
Hifioiref Tojne II, Secondé Partie.
v D I D
D idier eft encore Je 'nom du dernier roi des
Lombards, beau-père de Charlemagne, & détrôné
par lui l’an 774.
DIDIUS JULIANUS (Hifi. rom. ) , fénateur ^
petit-fils du jurifconfulte Salvies Julianus, acheta
l’empire mis à l’encan après la mort de Pertiriax ,
le pofféda foixante-fix jours ^ au bout defquels il fut
tué dans fon palais par ordre du fénat^ atifti - tôt
qu’on eut reçu la nouvelle de l’éleâion de Sevère..
Pour méprifer un homme qui achète-l’empiré mis
à l’enchère par des foldats féditieux, on n’a pas-
befoin de croire fur le témoignage de Dion &
contré celui de Spartien , que Didius Julianus in-
fujta au malheur du vertueux Pertinax, en donnant
unfeftin fplendide, & en fe donnant le diver-
tiffément de la comédie dans le palais où le corps
de Pertinax affafliné étoit encore étendu parterre.
Ces deux empires d’u a moment, fini fient l’un ÖC
l’autre l’an 193 de J. G.
DIDYME eft un des noms de l’apôtre faint
Thomas.
D i d y m e l’aveugle, à irifî nommé, parce qu’il
perdit Ja vue dès l’âge de cinq ans , eft c o n n u 'd a n s
l’hiftôire, parce que , malgré fa cécité, il acquit
beaiicoup de connoiffanCés dans plus d’un'genre.
Il étoit à la tête de l’école d’Alexandrie, il eut
pour difciples faint Jérôme, Rufin & p iu fie iir s a u tr
e s p e r fo n n a g e s illu ftr e s . Il ne refte de fes ouvrages
que fon Traité du_ Sainc-EJprit*, traduit en
I latin par,faint Jérôme. Il fut condamné; après fa • m o r t , p a r le cinquième Concile général comme
! ayant partagé les erreurs d’Origène, dont il avoit
commenté le livre des principes. Mort en 395 , à
8 5 ans. '
DIÉ ( Sa int ) ( Hifi. mod. ) , évêque de Ne-
vçrs en 65 5. Mort vers l’an 6.84 dans les Vofges
: où il s’étoit retiré, a donné fon nom à la ville de ; Saip.t-Dié en L o r r a in ç .
; DÎÈTË 'D É ^ ’EjVîPIR^ ;‘( Dmt.puhjjc: b Hifi.,
• w o f ) .? cofniila imperii ; on nomme ainfi l’affemblée
générale des états de l’empire, convoquée par l’em-
pèreur pour traiter des affaires qui regardent tout
l’empire, ou quelques-uns dés membres qui le com-.
pofent.
Autrefois l’empereur feul avoit droit de^ convoquer
la diète ; mais «uifoiird’hui il faut qii’if- s’affure
dn corifentement des éléâëurs, & qu’il convienne
avec eux du beu où elle doit: s’afiembler; & même,
dans de certains cas , les éîeéleurs ont le droit de
convoquer la diète fans le confentement de l’em-
pereur. La raifon de cette différence, comme l’a
tort- bien remarqué un auteur moderne, « c’êft que
» l’intérêti général'-des principaux membres doit
” être le même que celui de tout le corps ,en ma-
» jière4 e politique ? au lieu que l’intérêt du chef
Xx