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» il m’ajouta qu’il y avoit encore quatre Cocceïefts
» en Hollande , & que c’étoit grand dommage que
» l’efpèee pérît ».
Voilà le ton dont il convient de parler de ces
belles chofes & de ces grands hommes.
Jean Cocceïus é to it,né à Brême en 1603 , &
mourut à Leydè en 1669.
Henri Cocceïus né aufii à Brême ( en ï 644 ) ,
jurifconfulte célèbre, fut fait baron de l’empire en
1713 & mourut à Francfort fur l’O der, en 1719.
Ses ouvrages font eftiniés en Allemagne. Ils roulent
tous fur la jurifprudence.
Samuel Cocceïus fon fils , baron Allemand , fut
minifire-d’état & grand-chancelier du roi de PruiTe,
régnant ( en 1784 ). Il efi l’auteur du Code de
Frédéric. Il moiirut en 175 5.
COCGH I, ( Hiß. litt. mod. ) Deux hommes de
notre fiècle ont illuftré ce nom. Tous deux profef-
feurs en médecine à Pife & à Florence. Le premier
nommé Antoine, mort en 1758 , ami de
Newton & de Boërhave, a publié un manufcrit
grec avec la tradu&ion latine, fur lesfraéhires&
les luxations, tiré d’Oribafe & de Soranus.
On a aufii de lui un recueil d’Epîtres fur fon art.
Il efi l’auteur dé la lettre fur la Henriade >
ad reffe à M. Rinuccini & placée à la têie de ce
poème.
Le fécond , nommé Antoine Céleftin , né à Mu-
gêllo en Tofcane, le 3 août 1696 , a traduit en
latin le roman d Abfocôme & Anthia de Xéno-
phon , imprimé à Londres, en grec & en' latin.
On a de lui aufii des difcours italiens fur la médecine.
On a traduit en François fon difcours fur le
régime.
COCHET de St. Vallier ( Melchior ) ( Hiß. litt,
mod. y, préfidentau parlement de Paris, connu par
un bon traité de l’ Induit, l’étoit aufii par fon avarice.
Cet avare a fa it, de fon vivant & non par tefiament
une fondation de dix mille livres de rente pour
marier chaque année à perpétuité une demoifelle
noble & fans fortune , en Provence. Apprenons à
fufpendre ou à reétifîer nos jugemens. Ce bon
citoyen , ce favant magiftrat mourut à Paris en
1738.
COCHIN ( Henri ) ( Hiß. litt. möd. ) , avocat
célèbre, reçu en 1706, mort en 1747, avec la
réputation de l’avocat le plus éloquent qui ait
paru au barreau. Ses plaidoyers ou mémoires ont
été recueillis par un de fes confrères, M. Bénard.
M. le Normant, dont on a peu de mémoires imprimés
, mais qui a laifle aufii une grande réputation
d’éloquence, faifant compliment à M. Cochin
fur un de fes plaidoyers, lui dit qu’il n’avoit jamais
rien entendu de fi éloquent. Cefl, lui répon- !
dit Cochin, que vous n’êtes pas de ceux qui s ’écoutent. '
Dass ce fiècle de philofophie où tout eff rappelle
C O c
| à l’examen ] où l’autorité perd fon crédit, où il
ne refie plus de jugement fur parole, où les titres
de toute réputation font difcutés, on commence
à fe partager fur celle de Cochin. Un avocat, un
homme de lettres qui a fait preuve d’éloquence
& de philofophie , M. delà Cretélle, dit qu’on
cherche en vain dans les fix volumes des CEuvres
dë M. Cochin les caufes d’une fi belle gloire, &
en accordant à cet homme célèbre plufieurs parties
d’un grand talent, en lui afiignant une placé
difiinguée parmi les avocats , il s’en faut bien
qu’il lui donne un rang, aufii honorable parmi ks
écrivains. « 11 falloir, dit-il , avoir une grande en-
» vie d’établir un modèle de l’éloquence du bar-
» reau , pour déférer a Cochin cet honneur.. . . ï!
» 11’eft ni un grand jurifconfulte , ni un grand ora-
» teur.... N’y cherchez point de vafies développé-
» mens, ni de grands principes créés, ni d’erreurs
» & de préjugés détruits........ Il a fi peu le tMen-:
» du ftylé, que toutes lés fois qu’il veut ou mi
» mer fa penfée, ou colorer fon ëxpreffion - il
» apprbehe du mauvais goût........ Il eff d’auisnt
» plus étonnant qu’on ait voulu l’ériger < n
» dè'lé, qu’on a mieux fait avant & apr ; -; lu i,
» qu’il n’a rien corrigé, rien ajouté dans fon arc,
» & qu’il paroft plutôt "s’être propo/é d’en rétré-
» cir l’enceinte que d’en reculer les s;
C ’efi à ceux qui s’intérefiént. à la; gloire dé M*
Cochin, de réfuter cette critique, s’il y ,i lieu ■ mais
les vrais juges de la queftion. font ceux qiîi /(Mènent
la connoiffance de la littérature a celle du barreau.
L’ùnëde'ces connoiflances fans l’autre gourroit ne
pas fuffire.
COCHLÉE ( Jean ) Cochloeus ) ( Hiß. mod. )
Dans lë temps- du hithéranifme naifi'anr , Jean
Cochlée, doyen- de Notre-Dame de Francfort, étant
à Cologne, entendit des.imprimeurs qui difoient
eïi buvant : Le roi d’Angleterre & fon cardinal
d’ Yôfck ont beau faire , ils ri empêcheront pas le lu-
théranifne de s’introduire eheç eux. Cochlée , ardent
adverfaire du luthéranifine, mène cesimprinieufs
chez lui, les enivre, les Fait parler ; il apprend
qu’il y avoit alors à Cologne deux Anglois, moines
apoftatS} quiavoierrt traduit en anglois le nouveau
.'tefiament de Luther, & qui faifoient imprimer
fort fecrétement cette traduction, qu’ils fe propo-
foient de répandre en Angleterre. ‘Cochlée avertit
les magifirats de Cologne, l’impreffion fut arrêtée,,
les deux Anglois allèrent la continuer à Wörmes,
ville dès lors toute luthérienne. Cochlée avertit le
roi d’Angleterre , le cardinal d’Yorck & l’évêque
de Rochéfier , Jean Fifcher , qui donnèrent des
ordres pour empêcher l’entrée de ce livre dans leur
ifle. Cependant il en tomba un exemplaire entre
les mains de l’évêque de Londres, CuttebertTunf-
ta l, qui fe crut obligé d’annoncer en chaire qu’il
avoit trouvé plus de deux mille endroits falfifiés
dans ce nouveau tefiament, ce qui vraifemblable-
ment ne rallentit guères la euriofité de fes auditeafs,
auxquels il valoir mieux peut-être laiffer
ignorer l’exifience du livre.
C o ch lé e eft auteur de divers ouvrages de contro-
verfe, & d’une hiftoire de Théodoriç , roi des Of-
trogoths ; il en avoit fait une auffi de Toula, qui
n’a point été imprimée.
COCLES. Voyei H o r a t iv s .
COCTIER 0« C O T T I E R C - S y ^ y )■ ,raé’
decin & tyran de Louis X I , mettoit a fes pieds ce
tyran en le menaçant de l’abandonner. Les mi-
nlftres ou favoris qui . dans les dermeres années
de Louis X I , avaient eu fa confiance & en avoient
abufé, furent punis pour la plupart au commencement
du règne de Charles V I I I - Le médecin
Coûter ou Coûter fut enveloppé dans cette dtlgrace,
il fut dépouillé de fes terres, & condamne ai une
reftitütiph de cinquante mille écus. Content d etre
échappé du naufrage à ce prix,, il fit reprefenter
flir la porte de fa maifon un abricottier, avec cette
djevife: à Vabri-Cotùer. .
CODRUS. ( B iffan t.)
Codrus pro P a t r iâ note tim id u s mon.
Toutes les fois qu’on voit des oracles confultes,
& de grandes aâions faites en confeqùence de
leurs réponfes, on ne fait plus fi on eft / S B U l
feble ou dans l’hiftoire. Quoiqu’il en foit, la table,
qui tient lieu dffnfioire pour les temps dont il
s’agit , nous repréfente Codrus, dernier roi d A-
thènes , fe dévouant pour procurer la viétoire a
fon parti, parce que l’oracle avoit dit que le
dont le chef feroit tué, reûeroit vainqueur. Il le
dèguifa, bleffa & irrita unfoldat ennemi pour s’en
faire tuer, il périt, & les Athéniens furent vainqueurs
, foit que l’oracle eût parlé’ ou non ; ce qui
arriva l’an 1095 , avant J. C. Athènes alors devint
république les archontes fuccédèrent aux rois :
Médon, fils de Codrus', fut le premier archonte.
Juvenal parle d’un poëte nommé Codrus, auteur
d’une Théféide , qu’il avoir eu fpuvent le malheur
d’entendre :
V e x a tu s toties rauct Thefeide C o d rl.
La pauvreté de ce Codrus étoit paffée en proverbe
: Codro pauperior. Il v ivo it, comme Juvenal,
du temps de Domitien :
Cum jeun fenùanimem la c é ra n t F la v iu s orbem
Ultitms , & “ tv. firvirei Rama Jdtroni.
Virgile, au contraire, parle d’un poète Codrus,
dont il dit;
M ih i çarmen
Q u a le meo Codro conceilte ; pro x im a Pbtxbi
V e rfib u f il le fa c it .
I l eft vrai queft Corldonloue fon talent, Tirfis
Paccufe d’envie:
fn v id i$ lumpan tur u t Ilia,Codro.
COEFFETEAU ( N ic o l a s ) , dominicain , puis
évêque de Dardanie m punit us , nomme enfin a
l’évêché de Marfeille par Louis X I I I , écrivain
eftimé de fon temps, auteur d’une lujhire romaine
depuis Augufte jufquà Constantin, continuée par
Marolles & C 1. Malingre, d’une traduaion de Flo-
rus & de quelques ouvrages de controverle. Un a
aufii de lui un ouvrage intitule : Tableau des papous
humaines, leurs ça.ujes & leurs effets.
Lnîflbns-en ilifeourir la chambre SiCocfeteavi.
A dit Boileau.
Né h Saint-Calais dans le Maine, en 1374- Mort
en 162.3.
COETIVI ( Pregent ) , feigueur de ) ( de
Fr. ) , gentilhomme Breton , nommé amiral de
France en 14.39, fllt tué d’un couP de eanon au
fiègede Cherbourg en 145,0. Alain de Coctivi; fon
frère, fuccefilvement évêque de D o l , de Uot-
nouailles, d’A vignon , puis cardinal , employé
dans beaucoup d’affaires importantes , înlulta ,
dit-on, le pape Paul I I en plein confiftotre, &
l’accabla de' reproches qui relièrent impunis. H
mourût à Rome le n juillet 1474-
COETLQGON ( A lain-Emmanuel ) , d’une
très-ancienne famille de Bretagne fervit fous
Louis XIV avec la plus grande diftmaion. H paüa
du ferviçe de terre à celui de mer, & fut un des
excellera marins de ce règne, le feul ou la France
ait eu des marins & une marine. Il fe trouva SC
fe fignala dans onze batailles navales. En 1674 ,
l’amiral Tromp ayant fait une defeente a Belle-
1 Ifle fur les côtes de Bretagne ,. fut oblige de le
rembarquer, le zS juin, à l’arrivée de M. de Coet-
loitpn; celui-ci étoit au combat de la Baye deBan-
trv en Irlande , du premier mai t (89, ou la flotte
Angloife fut battue par la flotte Françoife ; il etott
à la maiheureufe affaire de la Hougue en 1692.
En 1703 il battit, le z z mai, cinq vaifleaux de
guerre qui eïcortoient une flotte marchande Angloife
& Holkuidoife , en prit quatre , & le cinquième,
fut coulé à fond. B:étoit en 1704 au combat
de Malaga. Il ne reçut fa récompenfe que fous
Louis X V . Il fut fait chevalier des ordres en 1724,
& maréchal de France peu de jours avant fa mor^
arrivée le 7 juin 1730. U avoit alors quatre-vingt-
trois ans.
COEUR ( J acques) ( H if. de Fr.) M. Bonamy,
de l ’académie des belles-lettres, qui a fait une etude
particulière du procès de Jacques Coeur, argentier
5u roi Charles V I I , & de tous les faits qui le concernent
, le reprèfente non-feulement comme innocent
, mais comme une des plus illuftres & des
plus refpectables viSimes que la foiblefle ait jamais
facrifiies à la haine & à l’envie. Charles V i l
fut redevable à Jacques Cæur de l’ordre qui régna
dans fes finances, de la fupprefllon des abus qui
s’étoient introduits dans Ja febrication des mou-
Bb z