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Anfeau fut tuè en 11 17, au fiége du Puifet &
par Hugues du Puifet lui-même. Guillaume étoit
général de l’armée du roi au combat de Brenne-
ville. Etienne fut chancelier de France 8c principal
minière, toujours fous Louis le Gros. Sur
quelque mécontentement il fit la guerre au ro i,
il fut fournis ou fe fournit lui-même , il fit fa paix
en 1130. Gilbert de Garlande , frère aîné d’Anfeau
, de Guillaume & d’Etienne, fut de la première
croifade & fe diftingua au fiége de Nicée.
Guillaume mourut vers l’an 1120; Etienne le
14 janvier 1150.
G ARNA CHE , (Françoise de Rohan de la)
( Hifl. de Fr. ) ( Voye^ Rohan. )
GARNET & OLDECORNE, ( Hiß. J1 Angl.)
•deux jéfuites, pendus 8c écartelés en Angleterre ,
le 3' mai 1606, pour avoir eu part à la conjuration
des poudres, ou pour l’avoir fue & ne l’avoir
pas révélée.
GARNIER, ( Robert ) ( Hiß. litt. mod. )
rival de Jodelle pour la tragédie & vanté par fes
contemporains , comme fupérieur à Efchyle ,
Sophocle 8c Euripide. Ses tragédies ont été imprimées
à Lyon & à Paris. Il fut lieutenant-général
du Mans, puis confeiller au grand confeil, fous
le règne de Henri IV. Né en 1534, mort en
1590 a félon les uns ; né en 1545 , mort en 1601,
félon d’autres.
Il y a un jéfuite de ce nom , vanté par le P.
Hardouin, 8c auquel on doit une édition de Marius
Merc’ator , une de Libérât & quelques autres.
C ’étoit un favant. Né à Paris en 1612 ; mort à
Bologne en 1681. Il fe nommoit Jean Garnier.
Dom Julien Garnier, bénédi&in de Saint-Maur,
en 1725 , eft plus connu par fon édition de Saint-
Bafile, continuée après fa mort par dom Maran.
G A R TH , ( Sa m u e l ) ( Hiß. litt. moi. ) poète
& médecin anglois -, médecin ordinaire du roi
d’Angleterre, Georges 1 , 6c premier médecin de
fes armées, doublement auteur du Difpenfary ,
c’eft-à-dire, du Difpenfary, fondation utile & ref-
peâable & du Difpenfary, poème plaifant. Le
Difpenfary eft un établiffement dont l’objet eft de
donner publiquement aux pauvres dans un appartement
du collège médical de Londres, les con-r
fultations gratis 8c les médecines à bas prix. Ces
établiffemens ayant attiré à fon auteur la haine
des médecins 8c des apothicaires, il fe vengea
d’eux par un poème dans le goût du Lutrin , qu’il
intitula le Difpenfary, du nom de fon établiflement.
C’eft une bataille entre les médecins &
les apothicaires, comme entre le tréforier 8c le
chantre & entre les chanoines dans le Lutrin. M. de
Voltaire a traduit Vexorde du Dispensa r y . Garth
étoit entré dans le collège de Méd'ecins de Londres
en 1693,-
G A R
GASSENDI , ( P ier r e ) ( Hiß. litt. mod. J
prévôt de la cathédrale de Digne, & profeflfeur
royal de mathématiques à Paris, philofophe célèbre
, qui femble tenir le milieu entre Defcartes
& Newton ; il écrivit contre le premier & fit feéte;
il fembla préparer les voies au fécond , en prenant
d’Epicure 8c de Démocrite ce qu’ils paroiffent
avoir de plus raifonnable en phyfique , 8c en
renouvellant l’idée du vide. Il ' avoit pris une
devife très-convenable pour un philofophe : fapere
aude , ofe{ être fage, ofe^ penfer. Il eut pour dif-
ciples Cyrano de Bergerac , Molière, Chapelle
8c Bernier ; ce dernier a donné un abrégé de la
philofophie de Gajfendi, en huit volumes in-12.
Les oeuvres même de Gajfendi ont été recueillies
en fix volumes in-folio. Elles contiennent, outre
la philofophie d’Epicure, la philofophie de l’auteur
8c des traités d’aftronomie, les vies d’Epicure
de Copernic, de Tico-Brahé, de Peirefc , de
Purbach, 8cc. fa réfutation des méditations de
Defcartes. Gajfendi étoit un homme vertueux &
pieux ; on l’accufa d’impiété, parce qu’il étoit
philofophe, 8c parce que fa phyfique étoit celle
d’Epicure dont la morale eft fufpeéte. Gajfendi
étoit fimple 8c modefte. Un homme avec lequel
il voyageoit de Paris en Provence, rencontrant
à Grenoble un de fes amis, apprit de lui que le
célèbre Gajfendi venoit d’arriver dans cette ville
il ajouta : & je vais le voir ,* le voyageur dit : je
ferai bien aife de connoître un homme aiilfi célèbre,
je vais vous accompagner, il fe met en
route fous la conduite de fon ami ; & il eft bien
étonné de fe voir reconduire à fon auberge 8c de
trouver Gajfendi dans fon compagnon de voyage,
qui lui avoit paru, comme il l’étoit, le plus fimple
des hommes, 8c qui n’avoit pas laiffé foupçonner
qu’il eût rien de remarquable. La vie de Gajfendi
a été écrite par Sorbière , 8c celle-ci eft à la tête
de fes oeuvres ; elle a auffi été écrite par le père
Bougerel de l’oratoire. Gajfendi mourut le 25
oélobrê 1655 ; il étoit né en 1592. I lc r o y o it ,&
il l’a foutenu dans un écrit particulier, que l’homme
étoit un animal effentiellement frugivore, M. de
Buffon eft d’un avis tontraire, 8c il dit fes raifons.
Gajfendi avoit donné dans les erreurs de l’aftro-
logie judiciaire , mais il en étoit revenu.
GASSION, ( Je a n de ) ( Hiß. de France, )
maréchal de France , homme plein d’audace 8ç de
reflources, dont le cardinal de Richelieu difoit,
quand on lui oppofoit quelques difficultés, Gajfion
les lèvera, 8c qui difoit lui-même, lorfqu’on* lui
parloit d’impoffibilité : j'ai dans la tête 6e je porte
au côté de quai la vaincre. Il s’étoit attaché d’abord
au fervice de Guftave Adolphe, roi de Suède,
parce que c’étoit le héros du temps, 8c que fon
camp étoit la meilleure école pour la guerre. Guftave
, en reconnoiffant les fortifications d’ingolftafc
qu’il vouloit faire attaquer, fut atteint d’un boulet
de canon qui emporta la croupe de fon cheval ; il.
G A S
tomba, Gajfion accourut le premier à fon fecoürs
8c le remonta. Après la mort de ce héros, il revint
en France, où il en trouva un autre à fervir, ce
fut le grand Coudé. Ce prince, jaloux d’ouvrir le
règne de Louis XIV par une vi&oire, ne confia
qu’à GaJJion fon projet de la bataille de Rocroy,
8c GaJJion eut l’honneur de le féconder. Il fut bleflfé
au fiége de Tliionville, le bâton de maréchal de
France fut fa récompenfe. Dans l’intervalle de
1632, époque de la mort du roi de Suède, à 1643 »
époque de la bataille de Rocroy, il s’étoit fignalé
dans une multitude de combats 8c de fiéges en
Lorraine, en Flandre 8c ailleurs; en 1644 8c 1645,
il commanda fousGafton, duc d’Orléans ; il prit
Gravelines 8c plufieurs autres places en Flandre.
En 1647, il reçut au fiége de Lens un coup de
moufquet, dont il mourut à Arras cinq jours après.
Il n’avoit jamais youlu fe marier, ne faifant pas,
difoit-il, affez de cas de la v ie , pour vouloir en
faire part à quelqu’un. Un autre difoit : je ri ai pas
encore vu de femme dont je voulujfe être le mari, ni
a enfant dont je voulujfe être le père. Ce mot eft d’un
mifanthrope, l’autre eft d’un héros.
G A STA LDE ou C A S T A LD É , f. m. ( Hifl.
mod. ) nom d’un officier de la cour de différens
princes. Le gajlalde étoit ce qu’on appelle en Italie
8c en Efpagne , majordome : il étoit comte , ce qui
prouve que fa charge étoit confidérable.
Gaflalde ne Signifie quelquefois que Courier,
dans les aâes qui regardent l’Italie. On donnoit
aufli ce nom à un officier eccléfiaftique ; ce qui
faifoit craindre qu’il n’y eût fimonie à acheter
cette charge. DiU. de Trev. & Çhambers, (.A. R .)
GASTON DE FOIX. ( Voye^ F o ix . )
GASTON de France, duc d’Orléans. ( Hifl.
de Fr. ) Ce fut, dit M. de Voltaire^ le-fécond fils
de Henri IV , qui mourut avec peu de gloire.
Chavigny-écrivoit de lui au cardinal de Richelieu,
que la peur étoit un excellent orateur pour lui per-
fuqder tout ce qu’on vouloit. Richelieu employa fou-
vent auprès de lui l’éloquence de cet orateur.
(V o y e z l ’article C hevreuse.) Pendant les ministères
de Richelieu 8c de Mazarin, Gafton entra
dans toures les intrigues, y fit entrer tous fes
? amis, 8c finit toujours par les Sacrifier. La maxime :
nolite confédéré in principibus, in quibus non efl falus,
fembloit avoir été faite pour lui. Je fuis le premier
de vos amis que vous ayieç aidé à defeendre de Véchafaud
, lui dit un homme de la cour, auquel il donnoit
la main pour defeendre quelques gradins dans
une fête. En 1644 8c 1645 , il parut acquérir quelque
gloire, en Soumettant Gravelines, Mardick 8c
quelques autres places ; mais bientôt il quitta la
guerre pour rentrer dans les intrigues, c’étoit fon
véritable élément. Quand elles échouoient, ce
qui ne manquoit jamais d’arriver, il fe retiroit à
Blois ou on l’y releguoit. Il y mourut en 1660.
G A T 587
Il ofoit être jaloux du grand Condé, dont il avoit
peur, 8c qui le gouvernoit 8c l’entraînoit, quand
il daignoit en prendre la peine. Il a lai fie des mémoires
de ce qui s’eft paffé depuis i6od, jufqu’en
1635*. Ces mémoires ont été revus par Martignac.
On les a réimprimés en 17 56, à la fuite des mémoires
particuliers pour fervir à l'hifloire de France
fous Henri J I I , Henri IV & Louis XIII.
G A T IEN , ( Sa in t ) ( Hifl. Eccléfiafl. ) apôtre
de la Touraine, premier évêque de Tours, y
mourut vers la fin du troifième Siècle. Il avoit
été envoyé dans les Gaules l’an 2yo, par le pape
Fabien.
GATIMOSIN, ( Hifl. du Mèxiq. ) dernier roi
du Mexique, viélime malheureufé de la cruauté
des Epfagnols 8c de la violence de Cortès, ( voyeç
Cortez ) détrôné en 1J23 , livré aux plus
affreux tourmens, étendu fur un lit de charbons
ardens, enfin pendu en 1^26 dans la capitale de
fes états, fous prétexte qu’il avoit confpiré contre
les Efpagnols, c’eft-à-dire, qu’il auroit voulu
chaffer de fes états les brigands 8c les ufurpateurs
qui les avoient ravagés.
G A T T IN A R A , (Hifl. Mod. ) ( Mercurin
Arborio de ) nommé Gattinara du lieu de fa
naiffance, dans le Piémont, fut chancelier de l’empereur
Charles Q u in t, 8c employé par ce prince
en plufieurs négociations importantes. Ce fut lui,
qui, à la conférence de Calais en ly x r , plaida
la caufe de Charles-Quint contre le chancelier
Duprat, chargé de celle de François I , au tribunal
du cardinal V o lfe y , représentant le roi d’Angleterre
Henri V III, fon maître', qui s’étoit fait médiateur
8c arbitre entre ces deux illuftres rivaux.
On y traitoit des plus grands intérêts, des droits
réclamés par les deux Souverains fur le royaume
de Naples, de la reftitution de la Navarre ufurpée
fur les maifons de Foix 8c d’Albret par Ferdinand
le catholique, des droits fur la Bourgogne que
Charles-Quint prétendoit avoir été enlevée injustement
à Marie de Bourgogne, fon ayeule, par
Louis XI. Il s’agiffoit de plus de Savoir qui de
Charles-Quint ou de François I étoit l ’aggreffeur
dans la guerre qui commençoit alors entre ces
deux princes, 8c fi le duc de Bouillon , Robert
de la Marck, qui avoit eu la témérité de déclarer
la guerre à l’empereur, l’avoit fait à la Sollicitation
8c avec les Secours de la Francé. Si on veut Savoir
quel étoit le ton de la difput'e dans ces conférences,'
en voici un exemple affez Singulier : le chancelier
de France avoit dit qu’il confentoit de
perdre la tête, fi on lui faifoit voir que le roi
fon maître eût fecouru Robert de la Marck dans
fon expédition contre l’empereur. Le chancelier
de l’empereur dit : je demande la tête du chancelier
de France, car j’ai ici des lettres qui prouvent
la connivence de François I avec Robert de 1%